Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 20 février 2008

Histoires de chiottes

Attention!! j'ai reçu des commentaires qui me font penser que mon message n'est pas passé: j'en ai juste marre des gens qui critiquent les Indiens et leur façon d'aller aux toilettes. J'utilise moi-même l'eau et en suis très contente... En fait je me moquerais plutôt des Français un peu trop prudes et hygiénico-maniaques... 

Non aux traces de frein dans les culottes !! (Surtout quand on a pas de machine à laver…)

Hé hé, le titre qui tue non ?? I AM BACK!! Pourtant je vais pas faire dans le cradingue (encore que), je voudrais juste réagir à tous ces posts sur les blogs d’étrangers en Inde (je crois que j’en avais moi-même écrit un au début mais chuis pas sûre !) et qui traitent de ce fameux sujet : les toilettes.

Alors OUI, les Indiens utilisent de l’eau ET la main pour se laver le derrière, et NON ils n’utilisent pas de PQ. OUI ils mangent avec la main MAIS c’est étudié : il y a la main pour les basses besognes (la gauche) et l’autre (la droite, vous l’aurez compris). Alors il est où le problème ?? Il suffit de jeter un coup d’œil au site de WWF pour se rendre compte que finalement, ils ont peut-être pas tort ces gros dégueulasses (le poids des mots, le choc des photos – non non je n’irai pas jusque-là !!…).

Alors voici ce que dit Terra Economica – Le magazine du développement durable (le 24/05/2006) sur : L’objet qui tue : cette semaine, le papier toilette

Son invention, en Chine, remonte au XIVe siècle. Son côté pratique n’est plus à démontrer. Mais son impact sur les ressources forestières inquiète.

Un Européen utilise 13 kilogrammes de papier hygiénique par an. Une statistique qui rend l’industrie concernée tout sourire. Son chiffre d’affaires pour l’ensemble des papiers ménagers est en effet estimé à 8,5 milliards d’euros par an en Europe. Problème, dénonce l’organisation de protection de la nature WWF, "270 000 arbres sont utilisés chaque jour sur la planète pour la production de ces produits ménagers". Selon l’ONG, la situation est "grave" et doit d’urgence être améliorée. Comment ? En étudiant la consommation de papier hygiénique en Suisse, l’organisation s’est aperçue que 10% seulement du papier ménager utilisé chez nos voisins était d’origine recyclée. Le WWF fait même dans la métaphore et estime que la consommation quotidienne de papier toilette en Suisse est équivalente à la superficie de 22 terrains de football, "soit 50 000 arbres".

En plus, c’est quand même se moquer du monde que de critiquer les Indiens quand on sait que les Français ont inventé le bidet 17ème siècle tandis que l’utilisation du PQ, introduite en France au début du 20ème ne s’est vraiment développée que dans les années 60… Petit mémo pour ceux qui ne sont pas familiers du fameux bidet (from Wikipédia) :

Un bidet est un meuble d'eau destiné au lavage, dit intime, des parties génitales externes et de l'anus. Il est apparu dans le mobilier français vers la fin du XVIIe siècle, avant que l'invention de la plomberie vers 1900 ne le chasse de la chambre pour le reléguer (avec le pot de chambre) dans la salle de bain.

Les utilisateurs qui ne sont pas habitués aux bidets les confondent souvent avec un urinoir, des toilettes ou même une fontaine à eau. Il vaut mieux utiliser les toilettes avant d'utiliser le bidet, car sa raison d'être est de se laver. Le bidet s'utilise en s'asseyant dessus, dos au robinet ou lui faisant face.

Les bidets sont des équipements usuels pour les salles de bains de certains pays d'Europe (France, Grèce, Italie, Espagne et Portugal), d'Amérique latine (en Argentine tout comme en Italie, ils équipent environ 90% des foyers), du Moyen-Orient et d'Asie (particulièrement au Japon). Ils Ils sont si communs au Japon qu'ils sont souvent présents dans les toilettes publiques. En 1980 au Japon, les premières toilettes sans papier ont été lancées, une combinaison de toilettes et de bidet qui sèche l'utilisateur après l'avoir lavé. Cette combinaison toilettes-bidet équipe 60% des foyers et n'est pas rare dans les hôtels.

Les résidents des pays où l'usage domestique du bidet est rare (États-Unis et Royaume-Uni par exemple) peuvent n'avoir aucune idée de la manière de s'en servir s'ils en rencontrent à l'étranger. Les Américains auraient rencontré les bidets pour la première fois dans les bordels français pendant la Seconde Guerre mondiale et auraient pensé qu'ils servaient aux prostituées pour se laver l'intérieur du vagin après un acte sexuel. Les préjugés sont donc répandus parmi les personnes n'ayant jamais utilisé de bidets, qui peuvent penser qu'il est un objet étrange et même sale : son usage fait partie des tabous liés à l'hygiène corporelle individuelle.

Le seul truc qui me gêne, c’est qu’en général le robinet est à droite et c’est pas évident du coup de se servir de la main gauche. Je vais quand même essayer de résoudre ce problème logistique. Faut dire que quand y a la giclette (un petit tuyau), c’est plus facile !! (et ça fait tout marrant !!). Je reconnais enfin que le PQ a un côté sympathique (mais juste un petit carré !) pour pas garder les fesses humides…

OUI les Indiens n’utilisent pas de gel antiseptique après chaque passage aux chiottes (oouuuuuuuh pas beau), mais ils ont d’autres problèmes, genre l’eau courante. Je crois pas que ce soit par plaisir qu’ils ne se savonnent pas les mains à chaque fois… Voilà un extrait de Bombay Maximum City (on m’excusera si je me répète, je crois que je l’ai déjà mis) : « Il y a, à Bombay, deux millions [sur 18] de personnes ne disposant pas [de toilettes]. Tous les matins, elles se traînent le long des voies de chemin de fer, un gobelet d’eau à la main, à la recherche d’une place vacante. Pour les femmes, en particulier, c’est une chose affreuse, dégradante, que de devoir se mettre en quête d’un coin tranquille pour se soulager ou se laver lorsqu’elles ont leurs règles. »

mardi, 12 février 2008

Faites l'amour, pas la guerre

Pour commencer, j'ai eu l'idée de ce post après avoir reçu un mail de l’ambassade que je viens de recevoir et qui dit de rester planqué : « Du fait de la possible arrestation de M. Raj THACKERAY, chef du MNS (Maharashtra Navnirman Sena), mouvement radical du Mahahrashtra, et compte tenu des troubles qui se sont produits aujourd'hui dans les villes de Pune et Nashik, le Consulat Général de France à Bombay vous incite à la prudence dans vos déplacements (notamment au centre -Dadar- et au nord de Bombay). »

Alors en fait, ce type, Raj, il a dit « dehors les gens de l’Uttar Pradesh et du Bihar » (on fait pas des fêtes de l’Uttar Pradesh dans le Maharashtra non mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ??), ce qui a provoqué des violences un peu partout.

Donc si ce c… me bloque mon départ ce soir, ça va nettement moins me faire rigoler (Emilie ou l’art de tout rapporter à soi !).

Bref, ça m’a fait penser à ce que dit Mehta dans Bombay Maximum City : les Indiens avalent (tout) ce qui vient de l’Ouest, le digère et le recrache pour donner un machin à la sauce locale – c’est leur manière à eux d’intégrer des trucs étrangers. L’auteur donne l’exemple du masala coca : « Rien de plus facile que de miner la suprématie du Coca-Cola en commandant un Coca masala : le liquide universellement connu, brunâtre et pétillant, mais agrémenté de citron, de gros sel, de poivre et de cumin. La boisson américaine écume d’une colère stupéfaite au contact de deux cuillerées de masala qui la guettaient au fond du verre. Le serveur planté devant la table attend que la mousse retombe pour rajouter un trait de Coca, laisse le bouillonnement se calmer, vide enfin la bouteille. Et voilà le Coca hindouanisé ! L’envahisseur étranger s’est intégré au pays. »

Le lien entre les deux, c’est que je me demandais dans quelle mesure les fondamentalistes, complètement opposés à l’envahisseur occidental, cela va de soi, aidaient à « préserver » la culture indienne. Par exemple, faut-il interdire la Saint-Valentin en Inde ? Pour vivre bien vivons cachés. Ca les Indiens l’ont compris ; vous pouvez en parler à Djoh qui a été traumatisé d’avoir dû payer 300 roupies pour embrasser sa copine. Bref, les gars, est-ce que ça vaut le coup de squatter les universités et empêcher les gens d’aller en cours ? Casser les magasins Archie’s ? Et brûler des cartes postales ? Ok c’est un plan commercial m’enfin merde, « faites l’amour, pas la guerre »… Voilà à quoi ça mène un trop plein d’énergie sexuelle chez des mecs mal orientés : ils s’en prennent aux amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics…

lundi, 11 février 2008

Les filles, on vous aura prévenues!

Maintenant, j’ai une réputation à tenir !! Soit dans le « trash » soit dans le sexuel. Alors allons-y… Mais cette fois-ci, même si c’est mon sujet de prédilection du moment, c’est pas moi qui l’a dit, c’était dans le journal ce matin ;) Article_Times of India_The white girl must be easy_110208.pdf (Au fait j’ai traduit au mieux, en prenant parfois quelques libertés de langage mais pas tant que ça, les expressions de l’article étaient souvent super marrantes, même en anglais.)

 

2737ea584e4b4d91403ce1529cc8fd74.jpg

Alors que le nombre de molestations d’étrangères augmente, Shobhan Saxena tente d’étudier le stupide « mâle » indien.

Son jeans lui moule les cuisses, et les bretelles de son soutien-gorge noir se voient à travers son tee-shirt écrasant ses gros seins. Elle ne baisse pas les yeux en marchant. Elle sourit, rend les regards et rit comme une sorcière en mal de sexe. Ca ne la gêne pas si sa peau de porcelaine est frottée par de rudes mains indiennes. Elle aime ça. Ses yeux affamés en redemandent : « pourquoi ne me sautes-tu pas dessus ? ». Elle est tellement affamée de sexe. Voilà ce que les mecs indiens pensent. Et c’est pour ça que quand ils la voient – une fille aux cheveux jaunes qui marchent avec son sac dans une rue mal éclairée – ils deviennent des bêtes.

Cette bête est partout. Elle est assise sur un tabouret à son comptoir dans les cabines, attendant les touristes féminins désireuses de faire des appels long-distance. Elle est au volant du rickshaw passant la rue en revue à la recherche de sa proie firangi (étrangère). Elle est à l’accueil d’hôtels miteux dans des rues sombres, attendant que la phoren (foreign prononcé avec l’accent ;) ) qui voyage seule se pointe. Elle fait la puja (prière) dans un temple du désert, retenant son souffle dans l’espoir qu’une femme blanche entre, en quête de quelque guidance spirituelle. Et avec de la marijuana et des clopes dans les poches, elle erre dans les rues des villes touristiques, attendant de pouvoir guider des âmes perdues, solitaires. Elle chasse les femmes, leur vendant des trucs dans des murmures : de la crème Malana, de la bière indienne, des rosaires tibétains, des vraies griffes de tigre… et du sexe gratuit.

« Ils pensent que nous sommes des maniaques sexuelles et que nous venons en Inde pour nous faire sauter. Ils pensent que nous ne pouvons pas résister à leurs charmes », dit Eléonore, une touriste allemande qui a été approchée et suivie par des hommes à chaque fois qu’elle est venue en Inde. Eléonore a partagé ses ennuis avec d’autres femmes occidentales voyageant seules en Inde. Presque chacune a une expérience similaire à raconter. Presque chacune connaît quelqu’une qui est réchappée des griffes de ces prédateurs sexuels. Elles sont toutes d’accord que parler à des inconnus ne peut que créer des problèmes. Parfois un faible sourire ou un simple regard suffit pour qu’un homme suive les touristes, implorant, poussant pour « un peu de fun ».

Mais ce n’est pas marrant pour les touristes femmes qui viennent en Inde avec l’idée que c’est un pays sûr et facile à vire. Ces derniers temps, la bête a montré son hideuse tête encore et encore : en septembre, deux Japonaises ont été droguées et violées dans un hôtel à Agra par une gang de guides touristiques ; en décembre, une hack anglaise a subi l’assaut du manager d’une guest house à Udaipur ; en janvier, une touriste américaine a été agressée par le prêtre d’un temple et une Suisse a été attaquée par le propriétaire d’un hôtel à Pushkar ; et à Goa, une Britannique a été violée après avoir fait du stop et monté sur une moto avec un inconnu. Il y a eu d’autres incidents à Goa, au Rajasthan, au Kerala et dans l’Himachal – les principaux centres de tourisme, vendant l’idée d’une ‘incredible India » aux touristes crédule.

Pour les femmes qui ont l’habitude de marcher seules dans les rues dans leurs pays, trouver son chemin dans la puanteur et la misère de l’Inde tout en essayant de trouver un sens au chaos–fouillis est une torture en soi. Ajouté à ça les mains baladeuses des prédateurs sexuels dans les rues bondées et les coins sombres et leur cauchemar est complet. Mais ce n’est pas juste l’homme des rues ou l’ouvrier qui se bestifie ; même les Indiens éduqués ne peuvent pas s’empêcher d’avoir des stéréotypes sur les femmes occidentales. « J’ai rencontré un mec très charmant à une fête à Bombay et j’ai discuté avec lui. Après un verre, il a voulu m’emmener chez lui pour d’autres verres et du « fun ». J’étais scotchée », dit Alice, une Américaine qui étudie en Inde.

Au plus profond de leur cœur, la plupart des Indiens pensent et se prennent pour le faux reporter Kazakh Borat Sagdivev – qui rêve du moment où une femme blanche, comme Pamela Anderson, vous voit, se met en bikini et court dans vos bras grands ouverts. Grâce à la télévision internationale présente un peu partout en Inde, le désir est également devenu « international ». « Les hommes ici ne comprennent pas les valeurs occidentales. Tu ne peux pas toucher une femme juste comme ça », dit Elsa, une voyageuse italienne. « Tu dois faire extrêmement attention et être prudente dans ce pays, éviter les foules et ne pas parler aux inconnus. »

Ce n’est pas si facile. Avec tous les espaces publics blindés de gens prêts à tout pour quelques roupies pour survivre, il n’y a pas moyen pour les touristes d’éviter les hommes dans les rues. Et les Indiens – qui ont l’habitude de harceler les femmes indiennes sans mêmes un murmure de protestation – ne voient rien de mal à agresser une femme qui « croit dans le sexe libre ».

Dans une échoppe de tchaï à Pahargani, une groupe de guides touristiques non officiels discute des habitudes sexuelles des goris (étrangères) et de comment elles aiment les mecs Indiens. Il y a quantité d’histoires de prêtres à Pushkar, et de guides à Agra et les colporteurs de Dharamsala qui se sont mariés à des « bikini babes » et vivent maintenant à l’étranger, peinards. La femme blanche occidentale est une obsession en Inde. Ce n’est pas seulement une poupée sexuelle, c’est aussi un passeport pour fuir le labeur de la vie ici. Il y a quelques hommes qui ne laisseraient passer cette chance pour rien au monde.