vendredi, 17 septembre 2021
Le calme avant la tempête ? … Le Covid vu par une Française en Inde 17.09
- Nombre de cas en France : 6,9 millions (116 000 morts) / 92 millions de vaccinés (43 de double dosés)
- Nombre de cas en Inde : 33,4 millions (444 000 morts) / 771 millions de vaccinés (188 de double dosés)
Les ex-Covidiens se portent bien ! Encore que…
Après avoir fait l’expérience de douleurs musculaires inexpliquées (comme sa mère d’ailleurs), mon Indien préféré est passé chez le coiffeur. Ce dernier a remarqué une certaine perte de cheveux et a commenté avec fatalité : « effet Covid ». Il a ensuite fait un test sanguin et s’est rué chez le cardiologue après une augmentation subite de son cholestérol. Diagnostic : « effet Covid ».
Quant à moi, après 6 semaines d’odeurs fantômes à renifler du poisson faisandé partout, j’ai commencé une rééducation qui consistait à sniffer 4 huiles essentielles 20 secondes 2 fois par jour (1 huile de fleur, 1 d’arbre, 1 de fruit et 1 d’épice). Celle de citron était plutôt désagréable et ne sentait pas du tout le citron. Il n’en fallut pas plus pour que je « l’attrape ». Tout ce qui ne sentait pas le poisson faisandé sentait désormais le citron qui pue. C’était quand même mieux. Et là, depuis 2-3 jours, j’ai l’impression que ça s’améliore franchement !
À part ça, en Inde, nous sommes très loin des agitations qui divisent la France. On se croirait rendu dans la France de Dreyfus !
L’Inde urbaine n’a pas le luxe d’hésiter – on le sait désormais, les hôpitaux ne tiennent pas le coup s’il y a trop de cas – alors ils se vaccinent à fond. C’est donc 18% des Indiens adultes qui seraient complètement vaccinés (ici ils ont opté pour la simplicité et covid positif ou pas, tout le monde se prend 2 doses.) Apparemment la production a du mal à suivre, les Indiens auraient même annoncé l’interruption de doses vers les pays pauvres non producteurs (source)
Par ailleurs, les Indiens ont aussi ce petit côté troupeau, mouton ; ils ne sont pas tellement contestataires et feront volontiers ce que leur voisin fait, ou n’importe qui qu’ils admirent. Il y a bien un petit groupe d’irréductibles mais ils la mettent en veilleuse et se contentent de se procurer de faux certificats de vaccination. J’oublie les Indiens de zone rurale (soit 68% de la population) qui ont aussi quelques appréhensions. Il faut dire que le gouvernement leur a déjà fait des blagues, notamment avec des campagnes de stérilisation en 1961 où tu ne savais jamais si tu allais repartir avec tes couilles quand tu te faisais opérer de l’appendicite (source). Les Indiens ne font pas non plus tellement confiance aux fabricants indiens et craignent qu’il y ait de l’eau dans certains vaccins administrés – ce qui n’est pas totalement impossible. Si si, je te jure… (source)
Certains endroits continuent de demander des tests PCR, vaccin ou pas. Parce que comme me le dit un ami qui voyage en Inde en ce moment, ici, "le vaccin tu le fais pour toi (pour TE protgéger), le test PCR tu le fais pour les autres". À bon entendeur...
À part ça, c’est le creux de la vague, comme l’année dernière. Les masques tombent, les activités reprennent (même les écoles, même si à reculons (voir ce post)), on parle même de reprendre les touristes visas l’année prochaine. La grosse différence avec l’année dernière c’est qu’on garde en tête qu’une autre vague puisse venir. La saison des fêtes ayant commencé, les gens se préparent à une resurgence de cas... Sauf pour ceux qui sont officiellement entrés dans l'ère "post-Covid".
Sur ce, bon week-end !
16:54 Publié dans Covid19, Histoires de Samouraï | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, corona, covid, covid 19, vaccination | Imprimer | Facebook |
jeudi, 29 juillet 2021
J80 et J73 de symptômes : Le Covid, quand y en n’a plus y en a encore… Le Covid vu par une Française en Inde 29.07
- Nombre de cas en France : 6 millions (112 000 morts) / 30 millions de vaccinés (69,7 de double dosés)
- Nombre de cas en Inde : 31,5 millions (423 000 morts) / 451 millions de vaccinés (98,2 de double dosés)
Ouhla, la pause a été longue, presque 2 mois !
Sitôt remis du Covid, nous avons filé en France, histoire de faire une coupure, de se changer les idées, et de serrer mes proches dans mes bras. Parce qu’ils m’ont bien manqués dans les moments difficiles, même si je ne le dis pas trop et pas souvent…
Nous avons eu à peine de tracasseries administratives pour rentrer. Nous avons dû tous faire un test avant de partir (y compris notre fils de 6 ans) et un test à l’arrivée et au bout de 10 jours (pour les adultes). Nous avons sagement respecté la quarantaine de 10 jours en Normandie – à vrai dire, j’aurais aimé que ça ne se termine jamais. Le soleil, le calme, la bonne bouffe, le jardin, le travail… Ça a été une vraie bulle d’oxygène.
Après les choses se sont rapidement accélérées avec un road trip familial en Crète. Même si j’ai essayé de faire léger, c’est comme si je voulais rattraper le temps perdu enfermés à la maison, une fringale de dépaysement (en plus d’huile d’olive). C’était magnifique et la saison idéale pour nous, en juin les températures étaient encore clémentes et les touristes absents.
Et puis mon mari et moi nous sommes offerts une semaine en amoureux, du très grand luxe puisque Petit Samourai est scotché à nous depuis plus de 18 mois ! Nous avons commencé avec Athènes et en gambadant dans les ruines de l’Acropole que je n’avais pas vues depuis 20 ans, je me suis dit que l’effort de nos sociétés à faire revivre le passé est quand même impressionnant. Faute d’intérêts et/ou de moyens, les Indiens ne regardent que vers l’avenir… Le 2ème soir, nous avons osé le maquereau fumé, et figure-toi que le lendemain matin, je me suis réveillée avec son odeur dans le nez et la bouche. C’était extrêmement désagréable mais je me suis dit que ça allait passer. Que nenni. Un mois plus tard, je vis avec ce poids olfactif maquerelien. Mon mari a même trouvé sur google que ça pouvait être une maladie génétique. Et moi qu’il s’agissait en fait d’un effet du Covid long (source) et cette parosmie peut nécessiter une rééducation (source). Non mais franchement c’est quoi cette maladie qui te fait sentir le poisson faisandé ?
Après un passage au bureau et à Saintes, mon mari est reparti en Inde sans que je puisse me résoudre à le suivre. J’ai prolongé d’une semaine – le temps que Petit Samourai visite le musée d’histoire naturelle, joue au mini-golf et pêche des truites – avant d’embarquer. J’ai vérifié par la même occasion qu’au-delà des 4 semaines, le retour en Inde est compliqué pour moi. La suée que j’ai prise à 1 heure du matin à l’atterrissage me dégoûte, l’odeur de la ville aussi – même si cette fois-ci je l’aurais préférée à celle du maquereau fumé. Tous les trucs qui ne marchent pas m’agacent, surtout que notre maison est en travaux. Bref, j’ai le décalage horaire mauvais. Mais ça fait 13 jours maintenant et ça va mieux.
Quant à la situation Covid ici, elle est stable. Peu de cas. Certains attendent une autre vague d’ici août-septembre, d’autres disent que 67% des Indiens sont en fait immunisés (via la vaccination mais surtout les infections d’avril) (source). Certains disent qu’il n’y a pas assez de vaccins disponibles, d’autres que beaucoup, notamment en zone rurale (soit 70% de la population) refusent de se faire piquouser ; il n’y a pas pour l’instant de fracture sociale sur le sujet. Le gouvernement de l’Haryana a ordonné la réouverture des collèges et lycées mi-juillet, la présence physique étant optionnelle et les cours en ligne continuant – ça va pas être simple…
Sur ce, je vous souhaite de bonnes vacances !
Corona, coronavirus, virus, covid, covid-19, Inde
15:08 Publié dans Covid19, Expatriation (en Inde et ailleurs) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, corona, coronavirus, virus, covid, épidémie, voyage, déplacements, parosmie | Imprimer | Facebook |
mercredi, 12 mai 2021
J25 et J18 de symptômes, ça sent meilleur ! Quoique... - Le Covid vu par une Française en Inde 12.05
- Nombre de cas en France : 5 800 170 (106 935 morts)
- Nombre de cas en Inde : 23 340 938 (254 225 morts)
Hier soir, j’étais dans le jardin en train de regarder la pluie tomber quand j’ai senti Petit Samourai arriver. Je veux dire, je l’ai vraiment senti ! En tout cas les effluves du parfum qu’il avait emprunté à son père et dont il s’était arrosé. Quelle joie de retrouver l’odorat !! Une joie que je n’aurais pas eue si je ne l’avais pas d’abord perdu : c’est quand on perd ce qu’on a qu’on en réalise la valeur. Le Covid rend philosophe…
Mon Indien préféré va beaucoup mieux (sauf aujourd'hui où il est crevé, a à nouveau des douleurs articulaires et un peu de fièvre ; il a choisi de s'isoler pour la journée). À l’occasion, il me parle des complications liées au Covid qui apparaissent en Inde : le « black fungus » (mucormycosis, ou le champignon noir qui te mange, littéralement, et en commençant par la tête ; ou le multisystem inflammatory syndrome (MIS-C) qui s’en prend aux enfants. Non seulement il m’en parle, mais il me raconte aussi la grosse glaire noirâtre qu’il a craché pendant qu’il était malade et qui ne voulait pas se glisser dans la bonde. Je ne suis pas vraiment équipée pour entendre toutes ces horreurs, je suis encore tout émotionnée de notre aventure nocturne à la recherche (vaine) d’un hôpital.
Que son niveau d’oxygène ait vraiment baissé ou pas, que ce soit la faute du saturomètre ou pas, ça a été une vraie piqure de rappel à la réalité. Comme tous les Indiens, nous pensions que le Covid n’était qu’une grosse grippe, et nous n’avions pas vraiment peur. En fait, nous n’avons toujours pas vraiment peur du Covid. C’est le système de santé, ou plutôt son effondrement, qui est à craindre. Dans notre malheur (relatif), c’est une chance que nous n’ayons pas trouvé de lit, surtout dans le public. Tu sais quand tu y rentres mais pas quand tu en sors… Parce que les hôpitaux publics sont débordés – comme d’habitude en fait – et parce qu’avec le manque d’accès à l’oxygène et les médicaments, les institutions n’ont pas vraiment de comptes à rendre. Et on entend les pires histoires…
En attendant, il semble que la situation commence à s’améliorer. Les choses s’organisent, notamment l’accès à l’oxygène. Je reçois beaucoup moins d’appels à l’aide. Même si certains hôpitaux continuent à reporter des décès liés à l’absence d’oxygène. Par ailleurs, les chiffres – qui varient d’un État à l’autre et sont à prendre avec des pincettes – semblent indiquer une baisse du nombre de cas détectés chaque jour à Delhi, pas vraiment à Gurgaon (Haryana). Les chiffres de décès ne diminuent pas, mais ce sont de toute façon des informations que l’on a en différé. Les 2 États sont en confinement (mais pas très strict) au moins jusqu’au 16 mai. C’est reconduit à la semaine en fonction de l’évolution.
Petit Samourai est ravi de pouvoir à nouveau faire du vélo ou du roller (même si ce n’est que 15 minutes par jour). Après 5 jours d’interruption, ses cours en ligne ont repris sans être vraiment des cours. C’est optionnel et c’est surtout histoire de les occuper. Il continue de m’apprendre à jouer aux échecs. D’ailleurs, je ne fais presque plus que ça, jouer avec ma reine et mon roi, en plus de travailler. Oh, les 3 premiers jours de boulot, quel bonheur !! Je ne pouvais plus m’arrêter… Il a quand même fallu que je lève le pied, je fatiguais.
La nounou va très bien. Elle ne tousse plus du tout. Et mon fils aime de plus en plus jouer avec elle – elle n’est chez nous que depuis le 3 avril et son vrai rôle c’est plutôt tout sauf s’occuper de Petit Samourai qui, du haut de ses 6 ans, devrait pouvoir s’occuper tout seul. Mais bon, un mois déjà qu'il n'a pas pu voir un enfant de son âge...
Corona, coronavirus, virus, covid, covid-19, Inde
08:42 Publié dans Covid19, Expatriation (en Inde et ailleurs) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : inde, corona, coronavirus, virus, covid, épidémie, hôpitaux | Imprimer | Facebook |