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mardi, 16 juillet 2013

Apprentie eBay (suite 4)

Le soir-même je prends l’avion pour Mumbai. A l’enregistrement, le mec de SpiceJet me prévient que je devrais enregistrer mon lèche-roue mais comme je fais la moue, il me propose de tenter ma chance avec la sécurité… 

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A la sécurité, une des militaires – on a une queue séparée pour les femmes – me demande ce que c’est. J’explique mais elle n’est pas chaude ; elle veut que j’enregistre mon machin. Sauf qu’il est 21h, j’ai une envie de gerber pas possible, je n’ai pas de bagage en soute et pas du tout envie de perdre vingt minutes à attendre au tapis roulant à Mumbai à 23h…

 

Une de ses copines semble me prendre en pitié et montre mon garde-boue à ses collègues mâles d’à côté. Qui reconnaissent le machin et acceptent que je passe !! (faut croire que mon sourire fait des ravages aujourd’hui ;) ) Mais ma militaire rechigne et refuse de tamponner l’étiquette. La brave femme qui a décidé de m’aider prend mon lèche-boue et a fait tamponner l’étiquette par les hommes et voilou !! Pour une fois je suis contente que les hommes l’emportent sur les femmes dans ce pays !

 

Arrivée dans l’avion, le garde-boue ne rentre évidemment pas dans le coffre à bagage, et il m’encombre tout le trajet à mes pieds – ce truc commence vraiment à me gaver… !

 

Et maintenant il faut l’envoyer cette pièce !

 

(Suite au prochain épisode)

 

samedi, 12 janvier 2013

Quand Superman sauve IndianSamourai

Voici venu le temps du déménagement...

La veille du départ je retrouve mes copines du Long Island Lady gang pour un dernier épisode de Sex & the City in Delhi.

 

Avant ça, je finis quelques cartons – je les ai déjà vus à l'œuvre les déménageurs: t'as à peine le dos tourné qu'ils ont tout emballé, même les vieilles souris éventrées de mon chat, alors mieux vaut que tout soit un peu organisé avant qu'ils arrivent...

 

Je cale bien comme Il faut mes plantes dans ma voiture, qui elle aussi partira en camion pour Mumbai. Et je me mets en route, avec mon bambou en co-pilote. Co-pilote dont j'aurais bien besoin d'ailleurs vu que mon GPS n'a pas l'air décidé à coopérer ce soir... Enfin il finit par m'indiquer une route, et nous (mes plantes, le GPS et moi) nous retrouvons dans les bouchons.

Et puis tout d'un coup mon GPS m'intime de tourner à gauche. Vu la tronche du quartier et la taille de la route je préfère continuer tout droit. Mais non, il me fait revenir sur mes pas...

 

Je finis donc par obtempérer et prendre la direction indiquée et atterris dans un espèce de quartier populaire, avec des ruelles minuscules dans lesquelles ma petite voiture a à peine la place de passer, et si ce n’était que ça, mais non, des charrettes de fruits et légumes me bloquent sans arrêt. Ça sent le plan galère à plein nez cette histoire !

Là-dessus la madame du GPS veut me faire prendre une route encore plus étroite et pas éclairée. Là ça sent carrément le traquenard ! Je me rebelle une nouvelle fois et tourne à gauche...

 

Et j'aboutis dans un cul de sac. Bonjour pour faire un demi-tour sans tout casser... Je tourne et retourne le volant, marche avant marche arrière. Je sue comme une truie avec l'effort et finis par me décider à partir en marche arrière et surmonter les obstacles tant bien que mal. Et là Superman arrive. Je rigole pas. Un type (qui ressemble à Sami Naceri) débarque en moto et me dit de descendre, je vais pas y arriver, il va faire la manœuvre à ma place...

 

Il est important de resituer le contexte... Avec le viol et l'assassinat de cette Indienne – dont j'ai délibérément pas parlé – tout le monde est devenu un peu (beaucoup) paranoïaque à Delhi. Alors même si je n'ai pas peur, être coincée à 21h30 dans une ruelle pas éclairée, avec quatre mecs autour, presque plus de batterie de téléphone et complètement perdue, laisse-moi te dire que je fais pas trop ma maligne...

 

Après quelques (nombreux) bangs à droite à gauche mon héro abandonne et se lance lui-aussi dans une marche arrière. Pas sans heurts la marche arrière... Et puis voilà-t-y pas qu'il se casse avec ma voiture! Je cours un peu derrière, histoire de, Il s'arrête et m’intime de m'installer sur le siège passager, Il va me conduire. Ça m'inquiète : il a pas vu que le siège passager était occupé par un bambou??

Je ne suis pas trop chaude mais quel choix ai-je? Je n’ai aucune idée de où je suis et la conduite dans ce quartier aux ruelles infâmes me fait complètement flipper... Et puis je commence toujours par faire confiance, question de nature...

 

Je monte donc à l'arrière, toujours pas rassurée...

 

Nous nous engageons dans la ruelle indiquée initialement par mon GPS – que j'ai pensé à rallumer pour être sure que mon chauffeur n’allait pas me balader, pas folle la mouche!

 

Et là bam, un grillage. Mon conducteur klaxonne, attend, appelle klaxonne. Et s'apprête à s’engager pour un autre demi-tour infernal quand un papi débarque avec les clés. Sauf que papi il est pas chaud du tout pour nous ouvrir la porte du quartier. Il ne pourra quand même pas résister à mes supplications. Pasque là il faut le dire je pense que je vais craquer!

 

Mon chauffeur refuse maintenant de me rendre le volant... D'après le GPS on est prêt du but.

Il met les gaz. On se prend les dos-d’âne à fond les ballons; mes plantes valsent. Il est ptet bourré??

Il insiste pour garer ma voiture et me gare comme un porc. Bon. J'ai la sagesse (!!) de ne pas faire de commentaire!!

 

Comme je me confonds en remerciements et propose de le dédommager il refuse et me tend sa carte de visite!!

Pour finir l'histoire, je fonce retrouver mes copines au "club". Et ce n'est pas un superlatif. Je passe la cahute des gardes en plein sprint – tellement vite qu'ils ne peuvent pas m'arrêter pour m'inscrire. Je monte les escaliers quatre à quatre et descends d’une traite le Long Island de ma copine!! Et raconte mon histoire... J'arrive à peine à parler à cause du stress (de la conduite dans les ruelles et de cette histoire de chauffeur impromptu)...

 

Au 3eme cocktail je commence à m'interroger sur le retour. Je pourrais ptet rappeler le gars pour qu'il me conduise chez moi??! ;)

 

Je suis rentrée saine et sauve et hallucinée de cette histoire! Je quitte donc Delhi sur une belle note!!

mardi, 04 décembre 2012

Parce qu'une fille reste une fille...

Les Indiens sont relativement frileux, pas trop aventuriers. Surtout en Inde.

Faire venir mon assistante à un meeting un soir a été tout une histoire… Il a fallu que tout le bureau appelle les parents et en plus son beau-frère est venu faire le chaperon. De quoi les parents avaient peur j’en sais rien, mais ils avaient sacrément peur. Alors évidemment vu mon statut, une fille toute seule en Inde depuis 6 ans, ça me dépasse un peu.

Et ce genre d’attitude n’est pas l’exclusivité de personnes de la classe moyenne inférieure (c’est chiant d’être politiquement correct, ça fait des expressions à rallonge). Par exemple mes copines de la classe supérieure supérieure m’ont chié une pastèque l’autre jour parce que je voulais rentrer chez moi en voiture à 2 heures du mat’ et que selon elles une fille au volant la nuit c’était dangereux (pour la fille, pas pour les autres, je vous vois venir ! – encore que dans mon cas j’aurais plutôt tendance à être le danger…).

Elles m’ont par exemple demandé d’enfiler un pull par-dessus ma robe. Et je me suis fait mes 25 minutes de bagnole sans encombre, et sans pull.

Quand j’ai annoncé a une copine indienne, qui est en ce moment en vadrouille au Vietnam que je comptais traverser l’Inde de Delhi à Mumbai elle m’a dit cash « non tu peux pas faire ça ! ». Je lui ai dit d’arrêter de faire sa maman… Ceci-dit c’est marrant, une copine française a eu la même réflexion !! Même pas peur !!