lundi, 10 septembre 2007
White Skin? In India? Pas toujours gloups
Attention les filles, l'Inde n'est pas toujours aussi safe qu'on croit et inutile de jouer avec le feu pour économiser 20 roupies (36 cents d'euro), ou même défendre un principe (ne pas se faire entuber juste parce qu'on est blanc)...
Samedi soir, je négociais un rick pour rentrer du supermarché. Comme le rickswaw wallah ne connaissait pas l’endroit – je donne pour référence l’hôtel Greenpark, qui jouxte mon immeuble – des Indiens (autour d’un stand ambulant de légumes) s’en mêlent pour expliquer, et négocier. Mais le type est borné, il demande un prix carrément déraisonnable. Donc je me casse en marchant et arrêtant des ricks au passage. Et puis je m’arrête pour regarder des statuettes de Ganesh (c’est bientôt le festival de ce dieu à tête d’éléphant). Un type, au téléphone, m’aborde pour me demander où se trouver Greenpark. Je lui indique la direction. Il indique à son interlocuteur téléphonique qu’il arrive et il me demande où je vais. Je réponds Greenpark. Il propose de m’emmener. En voiture je serais pas montée mais en moto j’ai dit ok, il y avait moins d’un km.
Arrivés devant greenpark il voulait pas s’arrêter, il voulait aller chez moi pour boire un verre d’eau (alors qu’il sentait quand même pas mal l’alcool). Je me suis énervée. Je suis descendue de force. Et je suis allée faire des courses.
En arrivant en bas de chez moi je le vois débarquer. Il veut son verre d’eau. Je commence à flipper. Je lui dis d’attendre, je vais chercher sa flotte et je reviens. Il insiste pour monter. Mon sang ne fait qu’un tour et je me précipite pour sortir de l’ascenseur et appeler le gardien. Alors il rentre de force dans l’ascenseur, me tripotant un peu au passage. Là je deviens hystérique et j’appelle la sécurité. Comme le gardien ne parle pas anglais, je lui ai dit de me débarrasser de ce type (priant pour que le ton de ma voix suffise à le faire comprendre) et je me suis cassée, par l’escalier, laissant le type raconter qu’il voulait juste un verre d’eau.
Et puis Shiv a briefé le gardien en hindi le lendemain.
Moralité, plus de trip en moto comme ça et je demande à un collègue une bombe lacrymo. Plutôt que le yoga, j’envisage également de me mettre au karaté ou à la self defence. On va voir ce qu’on va voir…
Je me suis quand même marrée quand, le lendemain, chez Crossword (l’équivalent de la Fnac ), pendant que Shiv regardait les jeux vidéo, je me suis fait aborder par 4 jeunes du film institute qui préparent un dessin animé de 5 minutes sur « vivre en Inde » !! Et ils n’avaient pas encore interrogé d’étrangers. Et bien ils ont pas été déçus… Non je rigole. J’aurais pu cracher sur les Indiens, parce que j’ai pas mal de venin en ce moment, mais je suis restée soft. Et puis impossible de répondre à ça en 5 questions. Quand la fille m’a dit « et tu voudrais faire passer quel message aux Indiens ? », j’ai répondu « Stop watching me ! ». J’envisage d’écrire un livre Being White in India en réponse au livre Being Indian. Ca va pas être triste ;) Enfin comme je le disais à une copine en Inde, qui était elle-même blasée et me demandait si parfois j’en avais pas marre d’être blanche en Inde, j’ai répondu que c’était quand même mieux que d’être noire… (je ne me lancerai pas maintenant sur le racisme indien, ça ferait trop cliché, mais quand même…)
14:25 Publié dans Histoires de Samouraï | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : inde, femme, stalker, sécurité | Imprimer |
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mardi, 28 août 2007
Week-end à Mahabaleshwar
Ce week-end j’ai traîné Shiv à Mahabaleshwar (vous pouvez vous entraînez, ça prend un moment avant d’arriver à le prononcer correctement…), petite ville dans les montagnes du Maharashtra. A 120 km de Pune, il nous a fallu quand même 5 heures de bus pour y arriver, tout ça en étant parti à 6h du mat’. Après s’être demandé ce qu’on faisait là, avec aucune idée de quel hôtel choisir ni de quoi visiter, Shiv a fini par prendre les choses en main et nous emmener dans un hôtel qui tombait limite en ruine. Mais les chambres étaient correctes, juste un brin humide, le téléphone et la télé en panne et pas d’eau chaude. Mais bon… Le mieux c’est le soir, quand le hall se transforme en boîte (3 néons et un DJ) pour les 2-3 familles maharashtriennes en week-end dans le coin. Des grosses mamas en sari qui se lâchent, leurs maris tout aussi gros, les gamins, c’est la folie ! Un spectacle depuis la salle de restaurant je vous jure… On a bien rigolé ! Les principes du Club Med sont franchement internationaux !
Attendez, j’ai sauté une étape. Avant le dîner, nous sommes allés visiter un fort. C’est pas que ça enchantait Shiv mais il fallait bien faire quelque chose, et profiter un peu de l’air pur de Mahabaleshwar, « beau plateau vert abondant caressant au milieu des gammes de montagne de Sahyadri (1372m) ». C’était aussi la capitale d’été pour la présidence de Bombay au temps de l’empire.
On commence par oublier les temples, c’est pas le truc de Shiv qui préfère les églises (à tout prendre). Pas pour des questions de religion mais il trouve les temples sales et bruyants ! Et nous voilà partis pour le fort Pratapgad (voir les photos). Pas mal de marches, mais le jeu en valait la chandelle : arrivés tout en haut, sur les remparts, le brouillard (apparemment fameux dans la région) s’est brusquement levé et nous avons pu voir la luxuriante jungle de la vallée… Nous avons donc passé une ou deux heures à batifoler dans le fort, à respirer et écouter le silence (ça se remarque les endroits où y a pas beaucoup de gens ici).
Ensuite, il a fallu s’arrêter pour m’acheter des chips (une alternative sympa à la bouffe indienne) et, du coup, nous nous sommes arrêtés dans un « jardin » - en fait un terrain avec un tout petit peu de verdure et des tables (et, en contre-bas, des plantations de fraises, spécialité de la région, généreuse en confiture). La surprise c’est quand Shiv m’a apporté mon brownie : sizzler brownie, apporté sur une plaque chauffante avec 2 boules de glace dessus et du coulis de chocolat en quantités… abondantes. De quoi récupérer de la marche !
Enfin voilà, un bon bol d’air et c’est reparti !
12:15 Publié dans Virées en... Inde! | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : inde, mahabaleshwar | Imprimer |
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lundi, 20 août 2007
L'Inde dans toute sa monstruositié
Question : pendant mes 3 semaines en France, c’est moi qui ai changé ou c’est l’Inde qui a changé ?? Non pasque je me souviens, pendant mon séjour, tout le monde me lançait : « tiens Emilie ! ça va ? tout se passe bien en Inde ? Pas trop dur la misère ? » Et moi: "Ben non, ça va". Il suffit de se dire que si eux (les Indiens) vivent avec (les millions de gens qui dorment sur les trottoirs, les gamins avec des moignons de bras - mutilations généralement infligées en leur âme et conscience par des gangs pour apitoyer les gens et récolter plus de thunes - et les pieds orientés dans le sens contraire de la marche (si si j’ai vu) etc etc), pourquoi pas moi ? Peut-être que c’est ce qu’on appelle la politique de l’autruche. Quoi que ce soit ça simplifie la vie…
Parce que là j’en chie pas mal (pardonnez l’expression, c’est une référence à mon dernier post). Claque sur claque. Une mère mendiante qui me tend sous le nez son gamin de 3 ans. Jusque là tout va bien. Sauf qu’il était à l’agonie. Ou pas loin. Il n’avait que la peau sur les os au point que sa peau était transparente (plus blanche que blanche). Un squelette à l’agonie. Ca m'a rappelé les foetus de lama desséché que les Péruviens enterrent sous la maison pour porter bonheur.
Je me remettais à peine de cette vision quand j’ai croisé un cadavre. Un type sur le bord de la route, le nez dans la boue. Même pas foutu de crever comme il faut : une jambe qui dépasse et tout le trafic est perturbé. Heureusement, pas au point que quelqu’un s’arrête, les rickshaws peuvent tranquillement contourner. Ouf on est rassuré. De toute façon, inutile de faire une crise de nerf à cause de ça, mieux vaut adopter la philosophie indienne : « ne sois pas aussi sentimentale, il a dû boire et il est tombé ». Moralité : regarde où tu mets les pieds en Inde et surtout ne te casse jamais la gueule...
Blague à part, je me découvre sensible à la misère humaine, et complètement démunie. Inutile de chercher à comprendre pourquoi, comment, c’est comme ça, question de karma. Pas facile facile….
Ironie: ce jour-là, en rentrant j’ai branché Nostalgie (merci à celui qui a inventé la radio et à celui qui a inventé Internet et aux radios en ligne, mon MP3 m'a lâché et je serais au fond du gouffre sans musique), et notre ami Dutronc a lâché son « on ira tous au paradis ». C’est vrai dis maman ???
15:45 Publié dans IncredIble India | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : inde, misère, choc, quotidien | Imprimer |
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