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jeudi, 02 août 2007

Ca arrive encore...

Un matin, je rentrais tranquillement d’Ozone, le supermarché du coin (denrée rare par ici, le supermarché). Dans mes sacs, des pâtes Barilla, de la sauce tomate (Barilla aussi, valeur sûre), des Frosties de Kellog’s, du Nesquik et autres douceurs de chez nous. Quand tout à coup, l’Indienne qui marche devant moi, soulève son sari bleu, s’accroupit à 10 centimètres de moi, sur le bord du chemin, face au mur, et se met à pisser. En toute simplicité.

La première réflexion qui s’impose à mon esprit futile : mais elle a pas de culotte ?

Et la seconde : qu’est-ce que j’ai lu déjà dans Bombay Maximum City ? Ah oui, « il y a, à Bombay, 2 millions de personnes ne disposant pas de toilettes (soit presque 10% de la population de la ville). Tous les matins, elles se traînent le long des voies de chemin de fer, un gobelet d’eau à la main, à la recherche d’une place vacante. Pour les femmes, en particulier, c’est une chose affreuse, dégradante, que de devoir se mettre en quête d’un coin tranquille pour se soulager ou se laver lorsqu’elles ont leurs règles. »

Troisième réflexion (d’un esprit bientôt en surchauffe) : et ces gamins que j’ai vu, courant, cul nu, chercher un endroit pour déféquer alors qu’ils sont déjà en train de se faire dessus parce qu’ils ont la diarrhée ?

Dernière et ultime réflexion: quand on pense qu'à Paris on peut payer jusqu'à 475€ d'amende si on ramasse pas la crotte de son chien...

Tout ça me laisse perplexe.

Bon, pendant que j'en suis à mes histoires scatologiques, je vais raconter une anecdote un peu moins déprimante. Il y a quelques mois de ça, j’étais en voiture quand il a fallu stopper derrière une vache. Et là, une queue se lève, une grosse m… est posée, juste sous notre nez, créant déjà un bouchon. « My God » sort tout seul, ça s’impose. Du coup je me suis demandé si l’allumé qui a décrété un beau matin que les brahmanes ne devaient pas manger de bœuf (règle qui s’est ensuite étendue à toutes les castes hindoues) avait vécu une expérience similaire et déclaré la vache sacrée… Holly cow !

vendredi, 27 juillet 2007

Back in India!

Sensation 14 juillet par le consulat

Shiv, Marina (la femme du chef de la mission économique) et moi, dans une danse enflammée ! Ambiance petits fours à la française, champagne Laurent Perrier à volonté au Hilton de Mumbai. En voilà une qui sait mettre de l’ambiance, Monica !

 

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Sensation Cinéma

Séance à 23h, Grudge 2, film d’horreur. Aucune bande annonce ne passe pour demander aux gens d’éteindre leur téléphone portable. Inutile de gâcher de la pellicule j’imagine. On pourrait tout aussi bien leur demander de se taire… Mes co-spectateurs ont passé les 2 heures du film (et de l’entracte) à causer, hurler des prénoms au pif, imiter les animaux de la ferme, j’en passe et des meilleures. Sympa le film d’horreur. Quand je pense au foin que ma voisine a fait dans le train Paris-Lyon parce qu’un type a osé répondre au téléphone dans le wagon…

Sensation Rickshaw

Mon 1er rickshaw a essayé de m’entuber parce qu’il avait pas compris l’adresse. Du coup il demandait 50% de plus. Pas envie de m’énerver. Ni une ni deux je suis descendue du rick, décidée à faire le reste du trajet à pied et à rien lui filer du tout. Quand il m’a vue le doubler à pied, il aurait fallu voir sa tronche. Complètement interloqué le type ! Bon j’ai fini par remonter et arriver à bon port…

Ca vaut pas celui qui voulait pas y mettre le meter (compteur). 1ère excuse : le câble est cassé. 2nde excuse : il a pas la carte des tarifs. Pas compliqué garçon, tu multiplies par 6 le chiffre du meter, tu ajoutes 2 et c’est gagné. Il a capitulé…

Une joie quotidienne ces rickshaws…

Sensation Serrurier

La porte de ma chambre s’est bloquée. Comment réparer ? Pas compliqué, j’appelle l’électricien. Celui qui fait aussi plombier. Il démonte la serrure. Et m’explique qu’il peut pas en mettre une nouvelle, il faut appeler un charpentier. Et pourquoi il est pas charpentier aussi hein ?? Ce matin, quand on l’appelle pour avoir le numéro d’un charpentier, il nous demande pour quoi faire ? Ben pour réparer la porte pardi ! Oui mais pourquoi vouloir la réparer ?? Elle est très bien comme ça non ? Ah oui, évidemment, vu sous cet angle…

Et, non monsieur, je ne veux pas de massage, inutile d’insister, tu prends tes 50 roupies et tu te barres !

Sensation « maisqesqejfousicibonsangdbonsoir » ??

Drôle de sensation ce retour en Inde. Genre « lost in translation ». Se remettre à la bouffe qui baigne dans une sauce verte ou marron. Repenser à lancer le chauffe-eau 20 min avant la douche, à commander de l’eau quand on a soif, à baisser les yeux dans la rue (aie aie aie, ça mate dur !), à manger avec les doigts, à pas trouver de PQ chez les gens, à batailler à l’office de police pour se faire enregistrer. Mais une fois ces petits détails régler, et bien la vie reprend son train-train… Carpe Diem

mercredi, 27 juin 2007

Un Samouraï indien en France

             7h30. L’hôtesse me réveille pour me mettre mon plateau ptit dèj sur les genoux. Non mais elle se prend pour qui celle-là ?? Laissez-moi dormiiiiiiiiiiir ! Et puis je suis malade, complètement malade comme dirait l’autre. J’ai mal au bide, et même si j’aurais pas cru ça possible, je peux pas avaler mon premier ptit dèj français…

             Bon il a fallu me lever, tous les passagers avaient quitté l’avion. Je passe aux toilettes – et oui 9h sans ouvrir les yeux et par conséquent sans bouger de mon siège, j’ai le bide qui explose. Nom d’une pipe comme ça brille. Mais je vais me doucher dans ses chiottes moi ! Et non, pas dbol, y a pas de douchette ni de sauts pour se laver. Dommage.

            Je fais la queue pour l’immigration. Heureusement il est tôt, il n’y a pas grand monde. Un type passe en poussant un fauteuil roulant. Je le mate. Pas de curiosité mal placée pour l’handicapé qu’il promène, non, il est… BLANC ! Et pour mater, je mate. Pourtant il est même pas beau. Je l’entends même murmurer « faut pas r’garder comme ça ». Aurais-je le courage de lui expliquer ? Je suis devenue un peu indienne, je mate les blancs. Après tout c’est vrai, c’est fascinant un blanc. Je comprends mieux maintenant.

             Maintenant j’attends Ali, qui arrive de Bolivie. Un chien chie à côté de moi. Ouhla ça râle cash. « Mais on a pas idée de venir un chien » et blablabla et blablabla. Pourtant sa maîtresse, très grosse et très engoncée, est déjà en train de nettoyer. C’est vrai que ça pue. Mais là où j’habite, ce serait de la merde humaine, et avec des gens en train de dormir dedans…

             Ca y est, je quitte l’aéroport. Par le RER. Ca fait tout bizarre. Les mêmes paysages qu’il y a huit mois, en sens inverse. La grisaille. Il fait 12°C – l’hallu j’y crois pas, un 25 juin, je caille (mais en même temps, quel bonheur de se glisser sous une couette, dans un vrai lit avec un vrai matelas quand il fait frais dehors…).

           Je vais le médecin pour mon bidon. Bon. Il me parle de mon grain de beauté à la cheville. De mon souffle au cœur. Il en oublie l’énorme rhinopharyngite que je me cogne depuis 5 semaines et veut que je fasse des analyses de selles pour mes douleurs de ventre. Mais j’ai pas le teeeeeeeeeeeeeeeeeeemps !

            Mardi, je suis de retour au boulot. En punjabi, pantalon et tunique. Moi je trouve ça super élégant mais quelques réflexions me persuadent de retourner à des tenues plus… classiques dès le lendemain. Quelle course entre le boulot, les docteurs, les analyses, le visa. Aie aie aie !! Et mes potes dans tout ça ?! Je vous oublie pas, je veux vous voir…

           Pas facile la réadaptation, même pour quelques semaines : réutiliser des couverts, ne pas roter à table (bon ça j’y arrive), sortir de la banque (je trouvais pas le bouton !), ne pas dévisager les gens… Ca a du bon. Mais c’est bon aussi de se dire que j’en ai pas fini avec l’Inde. Retour le 13 juillet…