Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 20 août 2007

L'Inde dans toute sa monstruositié

Question : pendant mes 3 semaines en France, c’est moi qui ai changé ou c’est l’Inde qui a changé ?? Non pasque je me souviens, pendant mon séjour, tout le monde me lançait : « tiens Emilie ! ça va ? tout se passe bien en Inde ? Pas trop dur la misère ? » Et moi: "Ben non, ça va". Il suffit de se dire que si eux (les Indiens) vivent avec (les millions de gens qui dorment sur les trottoirs, les gamins avec des moignons de bras - mutilations généralement infligées en leur âme et conscience par des gangs pour apitoyer les gens et récolter plus de thunes - et les pieds orientés dans le sens contraire de la marche (si si j’ai vu) etc etc), pourquoi pas moi ? Peut-être que c’est ce qu’on appelle la politique de l’autruche. Quoi que ce soit ça simplifie la vie…

Parce que là j’en chie pas mal (pardonnez l’expression, c’est une référence à mon dernier post). Claque sur claque. Une mère mendiante qui me tend sous le nez son gamin de 3 ans. Jusque là tout va bien. Sauf qu’il était à l’agonie. Ou pas loin. Il n’avait que la peau sur les os au point que sa peau était transparente (plus blanche que blanche). Un squelette à l’agonie. Ca m'a rappelé les foetus de lama desséché que les Péruviens enterrent sous la maison pour porter bonheur.

Je me remettais à peine de cette vision quand j’ai croisé un cadavre. Un type sur le bord de la route, le nez dans la boue. Même pas foutu de crever comme il faut : une jambe qui dépasse et tout le trafic est perturbé. Heureusement, pas au point que quelqu’un s’arrête, les rickshaws peuvent tranquillement contourner. Ouf on est rassuré. De toute façon, inutile de faire une crise de nerf à cause de ça, mieux vaut adopter la philosophie indienne : « ne sois pas aussi sentimentale, il a dû boire et il est tombé ». Moralité : regarde où tu mets les pieds en Inde et surtout ne te casse jamais la gueule...

Blague à part, je me découvre sensible à la misère humaine, et complètement démunie. Inutile de chercher à comprendre pourquoi, comment, c’est comme ça, question de karma. Pas facile facile….

Ironie: ce jour-là, en rentrant j’ai branché Nostalgie (merci à celui qui a inventé la radio et à celui qui a inventé Internet et aux radios en ligne, mon MP3 m'a lâché et je serais au fond du gouffre sans musique), et notre ami Dutronc a lâché son « on ira tous au paradis ». C’est vrai dis maman ???