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jeudi, 26 mars 2009

Les coïncidences existent-elles ?

Mardi dernier, un collègue et moi nous disputions, avec véhémence, sur le sujet suivant : nous venions de terminer notre déjeuner à KFC et il restait du poulet dans le seau. Je proposai donc de le prendre avec nous et de le donner à un gamin. Et mon collègue de rétorquer qu’il n’encourage pas la mendicité, que ces enfants sont exploités et n’ont pas faim (les exploiteurs les nourrissant) et pour finir que ce sont des feignants qui ont choisi la facilité : mendier plutôt que travailler. J’ai été prudente dans ma réponse mais il doit être aveugle pour n’avoir pas vu ces gamins se jeter sur le moindre bout de pain qu’on leur donne… Alors c’est pas parce que les mafiosos leur filent une gamelle de riz par jour qu’on ne doit pas leur donner quand on en a trop.

 

Je ne m’attaquai pas à des considérations plus philosophiques du genre « et ils font quoi quand ils sont trop vieux pour mendier ? » ou « tu crois qu’ils ont choisi de mendier ? » ou « et toi, tu fais quoi pour empêcher ce phénomène à part fermer les yeux et dire que tu n’encourages pas ça ? ».

Et je fis bien parce que tout dans son attitude montrait que je n’ai pas mon mot à dire vu que je suis une étrangère. Ce qui est finalement le cas sur presque tout avec ce type : je n’ai rien à dire sur le mariage, l’éducation des enfants, la mendicité. Bref.

PS: Un angle d'attaque de mon collègue aurait pu concerner l'aspect "non-veg" du poulet. Les mendiants refusent le boeuf et le porc, c'est sûr, ils peuvent même être offensés. Pour ce qui est du poulet, je sais pas...

 

Et là-dessus, je reçois un mail d’un journaliste à Hyderabad (www.primetimeprism.com) qui me demande de répondre aux questions suivantes :

 

·          Your impressions on first sight on the problem of begging in India and Hyderabad?  was it a culture shock to u and were u prepared for the same?

 

·          What factors do u feel are responsible for the cult of begging in the city? Like say lack of ability to work or forced by mafia or forced by circumstances?

 

·          What do u have to say on child beggers in the city? So many are forced to do this dirty work forcefully by bad parents or mafia?

 

·          Can u cite some harrowing experiences u encountered?

 

·          What needs to be done to wipe out this problem on a permanent basis? Do u think whether the same can be achieved?

 

·          It is said that advanced countries like USA, Japan, Australia, Singapore, etc don’t have beggers. What are the reasons for this success in these countries?

 

·          Any other point u wish to make regarding the problem of begging and beggers? 

 

Si c’est pas marrant ?? Un sujet tout droit inspiré du film Slumdog Millionaire

J’ai pas trop envie de répondre alors si quelqu’un a des idées bien arrêtées sur la question, n’hésitez pas !

lundi, 20 août 2007

L'Inde dans toute sa monstruositié

Question : pendant mes 3 semaines en France, c’est moi qui ai changé ou c’est l’Inde qui a changé ?? Non pasque je me souviens, pendant mon séjour, tout le monde me lançait : « tiens Emilie ! ça va ? tout se passe bien en Inde ? Pas trop dur la misère ? » Et moi: "Ben non, ça va". Il suffit de se dire que si eux (les Indiens) vivent avec (les millions de gens qui dorment sur les trottoirs, les gamins avec des moignons de bras - mutilations généralement infligées en leur âme et conscience par des gangs pour apitoyer les gens et récolter plus de thunes - et les pieds orientés dans le sens contraire de la marche (si si j’ai vu) etc etc), pourquoi pas moi ? Peut-être que c’est ce qu’on appelle la politique de l’autruche. Quoi que ce soit ça simplifie la vie…

Parce que là j’en chie pas mal (pardonnez l’expression, c’est une référence à mon dernier post). Claque sur claque. Une mère mendiante qui me tend sous le nez son gamin de 3 ans. Jusque là tout va bien. Sauf qu’il était à l’agonie. Ou pas loin. Il n’avait que la peau sur les os au point que sa peau était transparente (plus blanche que blanche). Un squelette à l’agonie. Ca m'a rappelé les foetus de lama desséché que les Péruviens enterrent sous la maison pour porter bonheur.

Je me remettais à peine de cette vision quand j’ai croisé un cadavre. Un type sur le bord de la route, le nez dans la boue. Même pas foutu de crever comme il faut : une jambe qui dépasse et tout le trafic est perturbé. Heureusement, pas au point que quelqu’un s’arrête, les rickshaws peuvent tranquillement contourner. Ouf on est rassuré. De toute façon, inutile de faire une crise de nerf à cause de ça, mieux vaut adopter la philosophie indienne : « ne sois pas aussi sentimentale, il a dû boire et il est tombé ». Moralité : regarde où tu mets les pieds en Inde et surtout ne te casse jamais la gueule...

Blague à part, je me découvre sensible à la misère humaine, et complètement démunie. Inutile de chercher à comprendre pourquoi, comment, c’est comme ça, question de karma. Pas facile facile….

Ironie: ce jour-là, en rentrant j’ai branché Nostalgie (merci à celui qui a inventé la radio et à celui qui a inventé Internet et aux radios en ligne, mon MP3 m'a lâché et je serais au fond du gouffre sans musique), et notre ami Dutronc a lâché son « on ira tous au paradis ». C’est vrai dis maman ???