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dimanche, 08 février 2015

Bébés made-in-India – 4. Le prénom

Babies - 4.jpgOn me demanda fréquemment, jusqu’au deux mois du bébé si on avait déjà choisi le prénom ! En effet, en Inde, le bébé n’est prénommé qu’au terme de la période de sûreté, en général 40 jours. Ça laisse le temps à l’astrologue de trouver le nom, ou au moins la première lettre. Pendant ce temps, bébé s’appellera bébé, et les mauvais esprits n’auront qu’à bien se tenir !

 

Et si tout se passe bien, la famille organise au terme des 40 jours la ‘cérémonie du nom’ au cours de laquelle le bébé est présenté au monde et des sucreries sont distribuées à toutes les connaissances (surtout si c’est un garçon). C’est en général à cette occasion que les hijras (cf mes notes sur le sujet) viennent réclamer leur dû, gage que le mauvais œil se tiendra éloigné. J’étais d’ailleurs pas trop contente quand le gardien laissa ces dernières, mieux renseignées que la municipalité, se pointer chez nous.

 

Certaines coutumes indiennes poussent même le vice jusqu’à prôner l’alitement complet de la mère (par exemple pendant les 10 premiers jours au Kerala). Période pendant laquelle elle se fait bichonner et n’a rien d’autre à faire qu’apprendre à connaître son bébé et de se remettre de cette épreuve indéniablement physique. L’idée semble bonne mais des hyperactives risquent de trouver le temps long…

vendredi, 06 février 2015

Bébés made-in-India – 3. L’isolement

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Basons-nous sur les assomptions de mon docteur (cf Bébés made-in-India – 2) et imaginons le scénario suivant : une jeune Indienne est mariée par ses parents et part vivre dans la famille de son mari, pour la plus grande joie de sa belle-mère qui se décharge (plus ou moins aimablement) des corvées les plus pénibles (comme sa belle-mère l’a fait avec elle). A 15 ans, la jeune épousée tombe enceinte. Elle est alors (en général) renvoyée chez sa mère pour la naissance, où elle restera plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Double avantage : 1. C’est quand même sécurisant d’avoir sa môman pas loin pour cette expérience angoissante et 2. Ça évite que la marâtre tue la jeune mère à la tâche à casser des pierres (ou moudre du grain, ou chercher du bois).

 

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Maladies, pollution, bêtes et insectes sauvages, mauvais esprits (pas bien ça, les mauvais esprits), autant garder son nouveau-né bien au chaud et éviter de l’exposer à de tels dangers… Et puis ça permet aussi que la mère et le nourrisson ne polluent l’entourage, le processus de la naissance étant considéré comme extrêmement impur.

 

(3) Selon une étude de l’Unicef, 3.1% des nourrissons indiens ne passent pas le 28ème jour (soit 15 fois plus qu’en France) et 4.4% la première année – on était à 8.8% en 1990, donc imagine y a des centaines d’années quand les traditions se sont développées…

 

Sources : http://www.health.qld.gov.au/multicultural/health_workers/Indian-preg-prof.pdf ; http://www.unicef.org/french/publications/files/SOWC2014_FR.pdf

 

(A suivre…)

mercredi, 04 février 2015

Bébés made-in-India – 2. L’abstinence

Pour ne pas avoir d’enfant sans utiliser de contraceptif, il y a aussi l’abstinence… Abstinence forcée à cause des mœurs (pas de sexe avant le mariage). Abstinence due à une incompatibilité physique d’époux qui ne se sont pas choisis. Ou que la femme est obligée d’épouser un chien errant (voir l’article)... Les raisons sont multiples. inde,grossesse,bébé,nourrisson,accoucher,accoucher dans l’eau,césarienne,fertilité,contraception,stérilisation,gynécologue,épidurale,isolement,coutumes,sexe,accouchement,sage-femme,couche,massage,emmailloter,langer,allaitement

 

Pour donner une idée du contexte, j’aimerais ici citer ma gynéco et sa théorie sur les bienfaits de l’épisiotomie chez la femme indienne.

Elle aime bien ça, ma gynéco, comparer les Indiennes [des classes moyenne et supérieure je présume] et les Occidentales. Par exemple sur la question du poids. Le poids étant une obsession chez elle, j’en étais venue à  appréhender de monter sur la balance ! Heureusement j’avais les variations de poids les plus fantasques d’une quinzaine à l’autre : 3 kilos de plus, pas de prise de poids, 2 kilos de moins, c’était à n’y rien comprendre ; voyant ma gynéco confondue je finis par laisser faire la nature et oublier la balance. Cependant, à chaque pesée, j’avais droit à son hypothèse selon laquelle les Indiennes sont génétiquement programmées pour grossir plus et qu’en plus elles pensent toutes devoir « manger pour deux » ! Du coup, ça donne vite du plus cinquante kilos (témoignage de ma proprio qui a tout simplement doublé son poids !!

 

Pour en revenir à nos oignons, tandis qu’elle me recousait tranquillement le vagin – on nous aurait servi le chai qu’on aurait pu se croire dans un salon – elle m’exposa sa théorie sur l’élasticité de l’organe en question suivant les espèces. Selon elle, les Indiennes se marient vierges, tombent enceintes au bout de quelques essais, ne pratiquent plus pendant les neuf mois de grossesse et accouchent donc limite dans le même état que la vierge Marie. Et ça fait mal ! Et donc mieux vaut couper un peu pour être sûr que ça passe…

 

(A suivre…)