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lundi, 16 décembre 2019

Pollution en Inde - 4. Le réchauffement climatique

En septembre 2019, Modi clamait que l’Inde ne participe pas beaucoup au réchauffement global. Est-ce vrai ?

Relativement, oui. En 2014, les émissions totales de GES (gaz à effet de serre) de l’Inde se sont élevées à 3 202 millions de tonnes métriques d’équivalent en dioxyde de carbone (MtCO2e), soit 6,55% des émissions mondiales de GES. Et pourtant, par rapport au PIB, l’Inde émet deux fois plus de GES que la moyenne mondiale. Par ailleurs, le PIB de l’Inde a augmenté de 357% entre 1990 et 2014, tandis que les émissions de GES ont augmenté de 180%.

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L’Inde, qui championne la cause de l’énergie solaire (logique vu l’ensoleillement du pays) s’est engagée à atteindre une capacité installée d’environ 40% d'énergie électrique à partir de ressources énergétiques basées sur des combustibles non fossiles d’ici 2030, grâce au transfert de technologie et à un financement international à faible coût.

(Source)

lundi, 09 décembre 2019

Pollution en Inde - 3. L'air

Inde,pollution,air,delhi,PM2,5L’Inde abrite 14/15 des 20 villes les plus polluées au monde et certaines études indiquent que près de 700 millions d’Indiens sont exposés à un air malsain, selon un rapport de l’OMS de 2015.

  • L’Organisation mondiale de la Santé recommande un niveau maximal de 10 mg / m3 pour les PM 2,5 - mais précise que 91% des humains vivent dans des zones où ce taux est dépassé.
  • La norme nationale indienne est de 40.
  • L'hiver, à Delhi, la moyenne serait de plus de 300. (source)

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À quoi est due cette pollution de l’air ?

  • Aux gaz d’échappement des véhicules,
  • Aux industries lourdes, y compris la production d’électricité,
  • Aux petites industries, y compris les fours à briques,
  • La poussière en suspension sur les routes en raison du déplacement des véhicules et des activités de construction,
  • La combustion à ciel ouvert, y compris pour la cuisson, l’éclairage et le chauffage,
  • La production d’énergie in situ via des groupes électrogènes diesel.

En outre, les niveaux de pollution varient suivant les saisons, notamment dans le nord. La météorologie des plaines indo-gangétiques est compliquée et joue un rôle important dans le cycle saisonnier observé de la pollution atmosphérique dans les villes de cette région – avec les hauts de l’hiver (dus à une forte inversion plus les tempêtes de poussière, les incendies de forêt, le brûlis des champs au moment des récoltes et les besoins en chauffage qui augmentent) et les bas de l’été (dus aux pluies).

Il y a donc des pics de pollution tous les ans ou presque. En janvier 2016, le niveau de PM 2.5 atteignait presque 300, et en novembre 2019, plus de 330 - l'OMS recommande en France maximum 3 jours d'exposition par an à 25 et on voit ce que ça donne en moyenne à Delhi (qui arrive quand même à déclarer des améliorations) : (source) (source)

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Delhi est dans le top 10 et fait la une fréquemment depuis 2016, où la journée de « black Delhi » (le lendemain de Diwali, festival où fuse une quantité astronomique de pétards), où on ne voyait pas à dix mètres, plongés dans un brouillard noir, a fait flipper beaucoup de monde. Même sur France 2 on en parle. Enfin, si certains partent et qu'un mouvement "Quit Delhi" a été créé, ce n'est pas non plus l'exode. Et puis pour aller où (Goa manque dans la liste ci-dessous mais c'est sur beaucoup de lèvres) ?

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En fait, il y aurait plutôt une normalisation de la situation :

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lundi, 02 décembre 2019

Pollution en Inde - 2. La nourriture

La « révolution verte » des années 1970 visait à assurer l’accès de tous à l’alimentation. Elle s’est accompagnée d’apports massifs d’engrais chimiques, de pesticides et d’irrigation, qui ont permis une amélioration des rendements. Au passage, les sols ont été endommagés : 50% des terres arables ont été dégradées et 5% sont inutilisables.

(Mais ne soyons pas complètement pessimistes non plus. D’une part, il paraît, selon la NASA, que la terre était en fait plus verte (de 5%) en février 2019 qu’il y a 20 ans, et ce grâce à la Chine (42%) et l’Inde (32%). C’est dû en Chine à d’intenses programmes de reboisement et en Inde à l’intensification des cultures) Et puis il y a des types qui achètent des bouts de désert complètement inutiles et bourrés de sel et les transforment en campus super verts (source) alors il y a de l’espoir !)

Certains chercheurs affirment que l’utilisation et la gestion des pesticides en Inde sont largement non réglementées et que les aliments contaminés par des résidus de pesticides sont utilisés librement par des consommateurs sans méfiance. Du coup, on ne sait pas trop ce que mange.

D’un côté on peut se rassurer en se disant que les petits agriculteurs (possédant moins de 2 hectares) représentent 85% des exploitations 44,6% de la zone cultivée. Et qu’ils n’ont pas assez d’argent pour se payer des engrais chimiques. D’ailleurs, 42% des districts utilisent 85% des fertilisants. Mais d’un autre côté, les gouvernements locaux ont souvent des subventions et distribuent des engrais – et ils le font tellement mal que l’efficacité des fertilisants est passée de 17,1 en 1980 à 6,5 en 2000. Trop d’engrais tue l’engrais, il faut le savoir.

On peut également lire la presse et baliser grave. Le lait, ces dernières années, s’est révélé être adultéré dans la plupart des États avec de l’eau et des détergents. Certains agriculteurs qui ne peuvent pas se payer d’engrais chimiques utilisent sans vergogne des hormones comme l’ocytocine pour avoir de plus beaux fruits et légumes à vendre, le sulfate de cuivre pour rehausser artificiellement les couleurs. Reste à déterminer si c’est une petite proportion ou une grosse majorité.

Contrôler l’adultération est un défi de taille mais une importance cruciale. Et puis il faudra regarder ce qui se passe dans l’industrie, parce que là aussi ça fait un peu peur (source) :

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