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lundi, 02 décembre 2019

Pollution en Inde - 2. La nourriture

La « révolution verte » des années 1970 visait à assurer l’accès de tous à l’alimentation. Elle s’est accompagnée d’apports massifs d’engrais chimiques, de pesticides et d’irrigation, qui ont permis une amélioration des rendements. Au passage, les sols ont été endommagés : 50% des terres arables ont été dégradées et 5% sont inutilisables.

(Mais ne soyons pas complètement pessimistes non plus. D’une part, il paraît, selon la NASA, que la terre était en fait plus verte (de 5%) en février 2019 qu’il y a 20 ans, et ce grâce à la Chine (42%) et l’Inde (32%). C’est dû en Chine à d’intenses programmes de reboisement et en Inde à l’intensification des cultures) Et puis il y a des types qui achètent des bouts de désert complètement inutiles et bourrés de sel et les transforment en campus super verts (source) alors il y a de l’espoir !)

Certains chercheurs affirment que l’utilisation et la gestion des pesticides en Inde sont largement non réglementées et que les aliments contaminés par des résidus de pesticides sont utilisés librement par des consommateurs sans méfiance. Du coup, on ne sait pas trop ce que mange.

D’un côté on peut se rassurer en se disant que les petits agriculteurs (possédant moins de 2 hectares) représentent 85% des exploitations 44,6% de la zone cultivée. Et qu’ils n’ont pas assez d’argent pour se payer des engrais chimiques. D’ailleurs, 42% des districts utilisent 85% des fertilisants. Mais d’un autre côté, les gouvernements locaux ont souvent des subventions et distribuent des engrais – et ils le font tellement mal que l’efficacité des fertilisants est passée de 17,1 en 1980 à 6,5 en 2000. Trop d’engrais tue l’engrais, il faut le savoir.

On peut également lire la presse et baliser grave. Le lait, ces dernières années, s’est révélé être adultéré dans la plupart des États avec de l’eau et des détergents. Certains agriculteurs qui ne peuvent pas se payer d’engrais chimiques utilisent sans vergogne des hormones comme l’ocytocine pour avoir de plus beaux fruits et légumes à vendre, le sulfate de cuivre pour rehausser artificiellement les couleurs. Reste à déterminer si c’est une petite proportion ou une grosse majorité.

Contrôler l’adultération est un défi de taille mais une importance cruciale. Et puis il faudra regarder ce qui se passe dans l’industrie, parce que là aussi ça fait un peu peur (source) :

Inde,pollution,nourriture,contamination

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mercredi, 02 octobre 2013

Pourquoi en Inde il y autant de végétariens ?

 Ma mère m’a donné une idée. Elle était dans une forme incroyable lors de son dernier voyage en Inde et me posait une dizaine de questions à la minute : et pourquoi elle est habillé comme ça et pourquoi lui il fait ça et pourquoi si et pourquoi ça ?? Un peu blasée par le nombre d’interrogations et surtout de ne pas avoir la réponse, j’ai fini par répondre de la merde  (ca elle ne le sait pas) la plupart du temps…  

Et puis je me suis dit que si ma mère se pose ces questions, peut-être que d’autres aussi !! Et voici une série de notes du genre Pourquoi les Indiens sont-ils végétariens ? Pourquoi les Indiens vénèrent-ils la vache ? Pourquoi les Indiens mangent-ils avec leurs doigts ? Pourquoi les Indiens ont-ils des marques rouges sur le front ? Pourquoi les Sikhs portent-ils des turbans ? etc.  

Bonne lecture ! 

 

Pourquoi les Indiens sont-ils végétariens ? 

 

Même après sept ans à me gaver de poulet dans la plupart des restaurants où je vais, je suis la première à clamer que les Indiens sont végétariens. Ptêt pasque j’en n’avais jamais rencontré avant ?? 

 

En fait moins de la moitié de la population indienne est végétarienne !! (1) Evidemment en nombre ça fait quand même beaucoup vu qu’un Terrien sur 6 est Indien ; ça fait même que 70% des végétariens en ce bas monde vivent en Inde. (2) 

 

Le concept du végétarien versus non-végétarien est en plus assez particulier ici.  

Le pur végétarien par exemple ne boit en général pas d’alcool. Tu vois le rapport toi ? Moi j’en ai déduit que c’est parce qu’il est suffisamment pratiquant pour respecter la règle de pas manger de viande et donc les autres règles… 

D’ailleurs quand un Indien se présente comme Brahmane, il y a de ginde,nourriture,bouffe,végétarien,non-végétarien,pur végétarien,viande,vache,porc,moutton,poisson,religion,jain,bouddhiste,hindu,bouddha,non-violence,ashoka,sacrifice,veg,non-veg,vache sacréerandes chances qu’il soit végétarien (55%) sauf si c’est un Brahmane du Cachemire (ils mangent du mouton) ou du West Bengal (ils sont friands de poisson). (3) 

Autre exemple, le pur non-végétarien pète une durite si tu lui sers un repas sans viande ou poisson – c’est complètement inconcevable pour lui.  

J’étais un peu tombée des nues quand mon ex-Indien préféré avait failli annuler notre voyage à Hampi quand il avait découvert (à la dernière minute évidemment) que c’était un lieu sacré. Et qui dit sacré – je l’ai découvert à cette occasion – dit pas d’viande et pas d’alcool !  

Y a aussi le non-végétarien qui, pour se donner bonne conscience, se prive de viande les jours particuliers qu’il dédie à son dieu (quand il ne jeune pas tout à fait). Et d’autres règles chelous comme ma collègue hindoue qui ne peut manger ni ail ni oignon le mardi, jour d’Hanuman.  

 

Alors comment les Indiens sont-ils devenus végétariens?

Il fut un temps (védique pour être précis) où les Brahmanes (les prêtres), qui sont aujourd’hui les plus ardents défenseurs de la vache sacrée, pratiquaient des sacrifices religieux de la-dite vache. Mais c’était pour son bien – elle était déjà révérée à l’époque et ça lui permettait de progresser plus vite dans le cycle des réincarnations. Dans les textes (en particulier le Livre de Manu) le non-végétarianisme était assez encadré : l’abattage d’animal devait se faire dans le cadre d’un sacrifice rituel, ne concernait que certains animaux et on devait manger la viande dans un but particulier. (4)  

 

Quelques siècles avant JC, Lord Mahavir, un Hindou de sang bleu, renonça à tous ses biens matériels (y compris ses fringues) à 30 ans et se lança dans une méditation de douze ans. S’ensuivit l’émergence du Jainisme et son principe de non-violence assez poussé vu qu’il s’applique jusqu’aux bactéries. Les Jains ne peuvent pas manger ni viande, poisson, œuf, miel, oignons et ail (qui excitent le désir sexuel), ni de légume qui pousse dans la terre (patates, carottes etc.) ni de fruit encore accroché aux arbres.  

 

A peu près à la même époque, le prince Gautama Buddha renonça à son style de vie à 29 ans et après six ans de méditation dans la forêt, il énonça les principes du Bouddhisme, dont celui de non-violence. L’histoire se répète… Sauf que les Bouddhistes sont un peu moins stricts que les Jains : il n’est pas interdit de manger de la viande mais de tuer l’animal… 

 

Quelques siècles plus tard, alors que l’empereur hindou Ashoka régnait sur le plus grand empire qui ait jamais été bâti en Inde, il se réveilla un beau matin dégoûté des violences engendrées par les guerres et se convertit au Bouddhisme, enjoignant son peuple à faire de même. « Aucun être vivant ne doit être abattu ou offert en sacrifice. » 

 

Comme le Bouddhisme menaçait l’Hindouisme, les prêtres hindous récupérèrent le truc et la pratique du végétarianisme se propagea. Les vaches se mirent alors à prospérer. On ne peut pas en dire autant des Jains ou des Bouddhistes (qui sont aujourd’hui respectivement 4 et 8 millions en Inde (5)). Les cochons et les moutons connurent aussi une période florissante jusqu’au débarquement des Musulmans à partir du 8ème siècle (6), quelques 9 siècles après  que l’Inde (sauf les guerriers et les rois – pas fous ! – et les intouchables (7) qui se nourrissaient de ce qu’ils pouvaient) a tourné végétarienne. 

 

Dans l'épisode suivant on verra pourquoi les Indiens vénèrent-ils les vaches !

 

(1) 31% de purs végétariens et 9% qui mangent des œufs. Source : http://hindu.com/2006/08/14/stories/2006081403771200.html 

(2) http://www.hendersonsofedinburgh.co.uk/vegetarianism-a-brief-history.php 

(3) Lord Mahavir (599 B.C. - 527 B.C.), Gautama Buddha (563 BC - 483 BC), King Asoka (304 B.C. - 232 B.C.) http://www.indiacurry.com/faqhistory/hfaqbeef.htm 

(4) http://www.asian-recipe.com/india/food-culture-history.html 

(5) http://censusindia.gov.in/Census_And_You/religion.aspx 

(6) http://www.bbc.co.uk/religion/religions/islam/history/mughalempire_1.shtml 

(7) http://www.thehindu.com/features/metroplus/society/a-matter-of-tastes/article5003956.ece 

vendredi, 03 juin 2011

Voyager avec un Indien relève de l’exploit !!

Note : ces quelques remarques relèvent d’expériences personnelles et d’échanges et si c’est très général, je pense que c’est assez vrai. On peut certainement en dire aussi beaucoup sur les Français qui voyagent…

 

D’abord, choisir la destination. L’Indien n’est pas un explorateur dans l’âme et il préfèrera éviter les contrées inconnues – si des parents, des amis y sont allés (ou mieux y vivent), c’est préférable.

 

Ensuite, le visa. Les Indiens ont besoin d’un visa pour aller à peu près partout. Et si dans la plupart des pays la procédure n’est pas trop compliquée – d’autant que la plupart des Indiens sous-traitent à des agents, gérer le temps pour faire le visa n’est pas facile facile. Comme pour tout, attendre la dernière minute est préférable.

 

Une fois sur place, la question primordiale va être celle de la nourriture. Pour peu que l’Indien soit végétarien et c’est la débandade… Sinon on est bon pour se faire tous les restaurants Indiens, voire Chinois, qui croiseront notre route. L’Indien n’imposera pas à l’autre de partager son dîner, puisque de toute façon, manger c’est manger – faut vraiment être Français pour penser que le dîner est davantage un moment de partage que de remplissage de panse.

 

Très récemment, mon Indien à moi m’en a fait une bien bonne. Aillant obtenu en un temps record son visa (soit 4 jours avant le départ), il a regardé la météo sur Internet, découvert que c’était le début de la mousson là où on allait – si si, on avait regardé avant et décidé que même si les pluies commençaient ça ne devrait pas gâcher le voyage (apparemment il a dû oublier…). Il a quand même soumis l’idée qu’on change de destination. Ou au moins que j’appelle ma pote là-bas (si si, même si elle est en vacances dans la campagne vietnamienne, elle a bien accès à facebook non ?) pour qu’elle me dise la météo. Une semaine à l’avance… Si je l’avais pas, je devrais l’inventer…