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lundi, 15 février 2016

Traverser la route - une science

Par une froide nuit d’hiver, dans les rues de la petite ville de Lucerne, alors que la neige répand doucement ses flocons, un Indien et une Française marchent en devisant gaiement. La Française claque des dents. Son compagnon indien a dépassé ce stade, il est tellement frigorifié que même ses mâchoires ne répondent plus… 

Et voici que l’homme interrompt abruptement la conversation par un : « Bon et maintenant on va la jouer à l’indienne ou à la suisse ? ». Le temps que le message arrive au cerveau de sa collègue, qu’elle se demande de quoi diable il peut bien parler, elle se rend compte qu’elle l’a perdu. Elle se retourne alors pour voir ce qu’il peut bien fabriquer et… il est au feu, en train s’appuyer sur le bouton pour demander au bonhomme de passer au rouge. Elle regarde alors autour d’elle et réalise qu’elle est… au milieu du passage clouté ! Et le feu ? Mais quel feu ?? Tiens, dans cette ville vide et plongée dans la nuit, ça ne lui a même pas traversé l’esprit de regarder si il y avait un feu ! 

inde,france,suisse,piéton,traverser la rue,feu,passage cloutéC’est presque le monde à l’envers ! L’Indien qui traverse sagement comme un Suisse (allemand) et la Française qui traverse sauvagement comme un Indien. Je dis « presque » parce qu’il faut savoir que les Parisiens ne s’embarrassent pas trop des feux ni des passages cloutés – mais tout ça serait la faute des automobilistes en fait ! comme ils ne laissent pas la priorité aux piétons au passage clouté ces derniers traversent donc où ils peuvent quand ils peuvent !* 

Le Parisien est donc mieux préparé à l’Inde que le Lucernois ou le Hambourgeois. Mais rien ne prépare vraiment au traversage-de-rue dans le chaos du sous-continent où il faut compter avec des animaux, des voitures à contre-sens, des bus sans frein. Le mieux pour traverser avec un maximum de sécurité reste donc de se coller à un Indien (et de telle sorte à que ce soit lui qui prenne en premier)… (se coller à une vache ça marche aussi mais ça peut prendre longtemps car elles décident souvent que le milieu de la rue est en fait « the place to be »…) 

* Source : http://www.o-chateau.com/stuff-parisians-like/crossing-the-street-in-paris.html


 

dimanche, 30 novembre 2014

Expatriation francaise vs expatriation en Inde

J’ai reçu cette étude (lien) de Internations sur l’expatriation. Je ne sais pas trop ce que valent les données mais ça me semble assez correspondre !

Inde,France,expatriation,enquête,InterNationsAlors voilà, même si comparer l'Inde et la France n’a pas vraiment de sens, je n’ai pas pu résister : voici les résultats de ces deux pays !

En bref, les gens s’expatrient en France pour la qualité de vie et d'éducation (qui est gratuite).

Et ils s’installent en Inde pour la thune.

 

A part ça, il semble aussi difficile de s’intégrer et de travailler dans les deux pays !  En France, la langue est un problème alors qu'en Inde, il est difficile de se sentir bienvenu. Il est indéniable que les Indiens sont très accueillants ; ils vous inviteront facilement chez eux et vous poseront deux cents questions. Mais une fois leur curiosité satisfaite, pas facile de créer de vrais liens.

 

Côté boulot, il est plus aisé (ou en tout cas plus rapide) de faire carrière en Inde mais c’est souvent au détriment de la vie personnelle (une équation assez évidente : vie sociale difficile + job bien payé avec responsabilités = beaucoup d’heures au boulot !)...

 

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L'étude donne aussi les profils des expatriés Indiens et Français (entre autres).

Les Indiens ont tendance à s'installer dans le pays d'accueil (par rapport à la tendance « normale » de changement de pays tous les 2-3 ans). En revanche, les Français ont tendance à travailler dans plus de pays que la moyenne.

 

Les Indiens parlent plusieurs langues (80% en fait parleraient au moins 3 langues) mais surtout des langues indiennes (c’est de la triche !) et d’ailleurs très peu d'entre eux (34%) disent apprendre la langue locale du pays d’accueil – d’ailleurs ils se cassent pas la nénette hein, ils vont en général dans des pays anglophones ou dans le Golfe (où il y a nettement plus d'Indiens que d’Arabes!). Et surtout, ils ne se mélangent pas. Nous les Français, malgré notre mauvaise réputation d’être des tâches en anglais, quand nous nous expatrions nous maîtrisons plus de langues que la moyenne et nous avons tendance à apprendre la langue locale. Mais nous aussi nous avons tendance à rester entre « gens de bonne société » (à savoir nos compatriotes)... 

 

Une grosse majorité (86%) des Indiens (expatriés) sont dans une relation avec une personne de leur pays, soit deux fois plus que la moyenne : les Indiens ne quittent pas leur pays à la recherche du grand amour... 67% des Français (expatriés) qui sont en couple ont un partenaire non-Français.

mardi, 18 mars 2014

Les tribulations d’une Parisienne devenue Mumbaikar à Paris…

Il me faut souvent un moment pour me remettre du vol de nuit, et peut-être surtout des derniers mois passés en Inde (oui la vie en métropole indienne fatigue, tous les sens sont tout le temps sollicité, la foule, le bruit etc.) : je dors quasiment vingt-quatre heures après l’atterrissage !

Mais dès que j’ai récupéré je redécouvre ces petits trucs que j’avais oubliés et qui m’apporte tant de joie. Et je découvre ces petits trucs auxquels je me suis habituée en Inde et qui me manque…

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Par exemple, quel bonheur d’être une touriste à Paris (la plus belle ville du monde ;) ) surtout quand j’arrive au mois de mars et que le climat est printanier avec le soleil et le ciel bleu ! Quel plaisir de se balader des heures dans les rues parisiennes sans rien d’autre à faire que de regarder autour de moi, les monuments, les gens, la pleine lune derrière les nuages… Les autorités crient au pic de pollution ?? J’ai bien la gorge sèche mais il me semble que c’est surtout à cause de la sécheresse (dans tout climat n’avoisinant pas les 80% d’humidité, j’ai désormais les lèvres qui gercent et de la peau de serpent qui apparaît sur les jambes au bout de quelques jours) : pic ou pas pic, Mumbai est au moins 3 fois plus polluée que Paris* ! Et puis impossible de songer à déambuler rêveusement là-bas : les villes indiennes n’ont pas été conçues pour les piétons. Et puis, une fois que mes pieds ont bien battu le pavé, que la nuit est tombée, entraînant avec elle les températures, je regrette un peu de ne pas pouvoir simplement héler un rickshaw, ou (soyons fou !) un taxi…

La joie de pouvoir se mettre en terrasse et commander un croque-monsieur, ou dans un bistrot et manger du foie gras poêlé suivi d’escargots et de ris de veau et pour finir d’un mi-cuit pas cuit au chocolat ! L’hallu quand la note arrive (même dans des restos qui ne payent pas de mine) : on est jamais loin de la centaine d’euros par personne – qui mange bien boit bien et je (re)découvre le goût des Français pour le vin ! J’ai invité récemment trois amis à Mumbai avec 5 plats, une demi-bouteille de vin et une carafe de bière pour 35 euros !! Et le porte-monnaie n'est pas le seul à prendre cher... Mon estomac, ou mon foie, s'est carrément mis en grève ! Faut dire je suis quasiment devenue végétarienne, par convenance...

La joie de prendre le métro (hors des heures de pointe) et d’être juste un mouton dans la masse. Personne qui me regarde comme si j’étais une sorte d’extra-terrestre : je suis à nouveau A-NO-NY-ME… Mais je perds le contrôle avec ma sale habitude de fixer les gens – tellement de gens bien habillés partout, des touristes, des étudiants, des gens beaux, des gens moches, je ne sais plus où donner des yeux ! – et finis par attirer le regard. Et puis la surprise quand je refuse de monter dans un taxi à trente mètres de chez moi et que le chauffeur me demande d’au moins prendre son numéro parce que je lui plais !

La joie de comprendre tout ce qui se dit ! De pouvoir à nouveau écouter les conversations des tables voisines !! Et puis vite ce sentiment de trop-plein d'informations qui me fait « décrocher » dans les conversations et de retourner dans une bulle que je me suis créée lorsque je ne comprends rien à rien et qui laisse grande place à l’imagination... Pour l’anecdote, je montais un jour dans un rickshaw au Kerala et mon collègue trouvait fou de ne rien comprendre à ce que lui disait le chauffeur (qui ne parlait ni Hindi ni Anglais, seulement le Malayalam). Il ne me restait qu’à lui souhaiter bienvenu dans mon monde !!

Le désagrément de trouver tous les magasins fermés le dimanche et de devoir réinventer des activités. La joie de partager des activités centrées autour de la famille le dimanche (du coup ;) ) !

La joie de retrouver ma famille ! Et la peine de laisser un peu de mon cœur en Inde…

 

*Mumbai has an index of 92.7 and ranks 15 of the most polluted cities whereas Paris is 115 with 62.5 (source: http://www.numbeo.com/pollution/rankings.jsp) ;Pic à 82 ces jours-ci à Paris : http://www.airparif.asso.fr/indices/resultats-jour-citeair. In 2008, the annual mean concentration of particulate matter of less than 10 microns of diameter (PM10) was 38 micrograms per cubic metre vs 132 for Mumbai (source: http://worldbank.tumblr.com/post/41207322814/outdoor-air-...)