vendredi, 28 septembre 2007
Ganapati
Je réponds à la question de mon ami Antoine: "comment t'as fait pour qu'elles te regardent toutes comme ça (les femmes de la photo du post précédent), t'as fait coucou?"...
Et ben même pas... C'était fou. Je suis allée voir le dernier jour du festival de Ganapati (10 jours pour célébrer le dieu Ganesh). Moyennement motivée, craignant les mouvements de foule et un peu désabusée quant à ce qui risquait de m'arriver à traîner mes guêtres de blanche en pleine célébration, j'ai été on ne peut plus agréablement surprise. Pour commencer, il nous a suffit d'un sourire, à ma pote Marie-Aymée (alias Bouba) et moi-même pour être acceptée sur un balcon. Une bonne chose de faite!! Et là, la folie: dès qu'un défilant nous remarquait, c'était des sourires, la pose (mon appareil photo a une taille respectable, faut croire que ça donne envie de se faire photographier - et merci le zoom, parce que du balcon on n'aurait pas photographier grand chose de décent!). En toute modestie, je suis pas sûre que Madonna aurait eu plus de succès que nous deux!!!
Bon voilà, tout ça pour dire que c'est quand on s'y attend le moins qu'on s'amuse le plus. Je commençais quand même à être désabusée d'être toujours interpelée par des motos quand je pédale sur mon vélo ou de ne pas pouvoir faire ci ou ça parce que je ne suis ni un mec ni marron... Alors merci à tous ceux qui sont passés sur Lakshmi Road mardi et nous ont souri avec autant de simplicité!
Petit interlude culturel: Ganapati est un festival dédié au dieu Ganesh, célébré dans toute l'Inde mais surtout le Maharashtra (tout a commencé à Pune). En 1893, en plein sous la domination britannique, un type qui s'appelle Lokmanya Tilak a transformé un festival célébré en famille en un évènement public, et ce afin de "réduire le fossé entre les brahmanes et les non-brahmanes" et surtout créer une unité, un sentiment d'appartenance à une nation en réponse à la présence anglaise. Ganesh a été choisi parce qu'il est le "dieu de tout homme. Le 10ème jour, des millions d'Indiens vont immerger leur idole dans l'eau (dans la mer à Bombay, dans la rivière à Pune).
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A toutes les femmes (et les hommes) du monde...
20:19 Publié dans IncredIble India | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | Facebook |
lundi, 20 août 2007
L'Inde dans toute sa monstruositié
Question : pendant mes 3 semaines en France, c’est moi qui ai changé ou c’est l’Inde qui a changé ?? Non pasque je me souviens, pendant mon séjour, tout le monde me lançait : « tiens Emilie ! ça va ? tout se passe bien en Inde ? Pas trop dur la misère ? » Et moi: "Ben non, ça va". Il suffit de se dire que si eux (les Indiens) vivent avec (les millions de gens qui dorment sur les trottoirs, les gamins avec des moignons de bras - mutilations généralement infligées en leur âme et conscience par des gangs pour apitoyer les gens et récolter plus de thunes - et les pieds orientés dans le sens contraire de la marche (si si j’ai vu) etc etc), pourquoi pas moi ? Peut-être que c’est ce qu’on appelle la politique de l’autruche. Quoi que ce soit ça simplifie la vie…
Parce que là j’en chie pas mal (pardonnez l’expression, c’est une référence à mon dernier post). Claque sur claque. Une mère mendiante qui me tend sous le nez son gamin de 3 ans. Jusque là tout va bien. Sauf qu’il était à l’agonie. Ou pas loin. Il n’avait que la peau sur les os au point que sa peau était transparente (plus blanche que blanche). Un squelette à l’agonie. Ca m'a rappelé les foetus de lama desséché que les Péruviens enterrent sous la maison pour porter bonheur.
Je me remettais à peine de cette vision quand j’ai croisé un cadavre. Un type sur le bord de la route, le nez dans la boue. Même pas foutu de crever comme il faut : une jambe qui dépasse et tout le trafic est perturbé. Heureusement, pas au point que quelqu’un s’arrête, les rickshaws peuvent tranquillement contourner. Ouf on est rassuré. De toute façon, inutile de faire une crise de nerf à cause de ça, mieux vaut adopter la philosophie indienne : « ne sois pas aussi sentimentale, il a dû boire et il est tombé ». Moralité : regarde où tu mets les pieds en Inde et surtout ne te casse jamais la gueule...
Blague à part, je me découvre sensible à la misère humaine, et complètement démunie. Inutile de chercher à comprendre pourquoi, comment, c’est comme ça, question de karma. Pas facile facile….
Ironie: ce jour-là, en rentrant j’ai branché Nostalgie (merci à celui qui a inventé la radio et à celui qui a inventé Internet et aux radios en ligne, mon MP3 m'a lâché et je serais au fond du gouffre sans musique), et notre ami Dutronc a lâché son « on ira tous au paradis ». C’est vrai dis maman ???
15:45 Publié dans IncredIble India | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : inde, misère, choc, quotidien | Imprimer | Facebook |