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lundi, 01 janvier 2024

Carnets de Tanzanie - 1. Partir

Si les voyages forment la jeunesse, les empreintes qu’ils laissent sont plus ou moins indélébiles. Je devais avoir une dizaine d’années quand mes parents m’emmenèrent en Tanzanie. Je n’étais alors pas encore habituée à bourlinguer à l’étranger et quel choc se fut… Les éléphants passant entre les tentes la nuit ; l’odeur indéfinissable des maasaïs ; les touristes un peu cons qui tentent la balade digestive après le dîner et qui, dans la nuit noire, se font cerner par des hyènes dont ils ne discernent que le reflet de la lampe dans les yeux, lesquels se révèleront appartenir à… des gazelles apeurées. Ce voyage fut tellement fort que, une fois rentrée en France, je me payai une semaine de nostalgie, pleurant tous les soirs à la pensée des girafes qui me manquaient tant.

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Quand surgit l’idée de passer Noël en famille à Zanzibar – le déplacement se révélant moins onéreux que Goa –, je sautai sur l’occasion de prolonger le séjour et faire vivre une expérience hors-normes à mon fils de 9 ans. Mais préparer un voyage en Tanzanie n’est pas une mince affaire… Faire des safaris, oui, évidemment. Mais lesquels ? Les joyaux (Tarangire, Manyara, Ngorongoro, Serengeti) ou d’autres plus petits, moins connus mais aussi moins chers ? Louer une voiture, utiliser un tour opérateur ou organiser moi-même avec les hôtels ? Dormir dans les parcs nationaux ou en lisière ?

Pour commencer, j’éliminai le saint des saints, le plus beau parc animalier du monde selon National Geographic, le Serengeti (qui devient le Masai Mara dans sa partie kenyane). Très onéreux et trop loin de l’aéroport le plus proche – pour ceux qui ne peuvent pas se payer l’atterrissage sur la piste du parc et qui doivent rouler plus de six heures. A la place, j’optai pour une version miniature du dit parc, le Tarangire, qui a de commun avec son célèbre voisin les plaines interminables, la savane, les baobabs, etc. Ne lui manquent que les léopards et les cheetahs. Nous saurions nous en consoler, j’en étais sûre. Et puis zapper le Serengeti nous permettrait de visiter un autre bijou, le cratère du Ngorongoro – Ngoro-ngoro, le bruit des cloches des vaches maasaïs, un des rares noms de lieu que je n’ai jamais oublié… Là, point d’arbres mais une faune abondante dans un cadre totalement unique.

Cette solution nous laisserait aussi trois jours pour voir un peu de la Tanzanie « hors des sentiers battus ». Je trouvai deux options : Lushoto et Lake Natron. Lushoto, c’était la promesse de forêts, de montagnes, de couchers de soleil magnifiques, de randonnées et de cascades. Mais c’était aussi huit heures de route depuis les parcs et six heures de plus pour rejoindre Dar Es Salaam. Quant à Lake Natron, il promettait, après un trajet éprouvant pour y arriver, une plongée en pays maasaï, un lac rouge et parsemé de flamands roses, les plus vieilles empreintes humaines, et un volcan en activité à escalader. Mon fils étudiait alors les « premiers hommes » et les volcans à l’école, alors Lake Natron l’emporta. Et puis je décidai d’organiser les transports avec les hôtels et sur place. Certes, conduire nous-même nous aurait rendu autonome et fait économiser du temps à trouver des chauffeurs et à négocier, et puis aussi de l’argent – je calculais que, théoriquement, nous économiserions 30% du budget déplacements terrestres. Mais je nous voyais mal négocier les pistes dans les parcs, même accompagnés de rangers. Et puis nous n’avions que six jours sur place, à peine le temps de nous mettre dans la bain que nous aurions à rendre la voiture.

lundi, 04 décembre 2023

Et si j'achetais une maison à Goa ? – Part 6

Sur l’île de Chorao, une vieille bâtisse entourée de manguiers était en vente à un prix raisonnable. Mais la banque mit trop de temps à nous donner le prêt.

Dans la foulée, nous avons continué à regarder dans ce coin de Goa. Je me suis enthousiasmée pour un grand terrain avec un manguier en plein milieu. A réception des plans, j’ai réalisé que ma notion des distances était catastrophique et que la zone allouée ne représentait qu’un tiers du terrain, et tout en longueur.

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Nous avons alors délaissé cette île, après un nombre incalculable de traversées de ferry. Trop éloigné de tout, trop susceptible d’être bientôt recouvert par les eaux. Et nous avons redirigé notre énergie vers le sud, plus près des belles plages. Je me suis emballée pour un terrain près d’une rizière. Mais une hypothèque vieille de soixante ans nous a refroidis, d’autant que le testament du prêtre préteur ne mentionnait pas qu’elle ait été acquittée.

Un terrain encore plus sympa nous fit alors de l’œil. Un peu grand pour nous mais que diable ! Mais ce projet fut torpillé par la présence du générateur d’un hôtel cinq étoiles dont le ronron était clairement audible. goa,maison,maisonportugaise,portohouse,heritage,acheter,immobilier,appartement

Nous partîmes alors à la recherche d’un appartement avec vue. Cela nous éviterait les emmerdements pour faire construire – qui s’annonçaient énormes, vu combien il est déjà difficile de trouver un emplacement. Et puis cela nous assurerait de la compagnie pour notre fils. Enfin, cela nous permettrait de rentabiliser immédiatement, soit en y habitant soit en louant. Deux appartements mitoyens avec vue à 360° et une ventilation incroyable nous séduisirent – pas besoin d’un jardin quand on voit les rizières et la forêt de partout ! Mais nous n’étions pas prêts à payer plus que 25% du prix du marché…

Un autre appartement aurait pu faire l’affaire, avec une vague vue sur la mer. Refait à neuf, il n’envoyait pas du s rêve mais c’était un bon deal. Sauf que la copropriété n’était pas gérée, la piscine et autres parties communes laissées à l’abandon.

Trouver un appartement qui n’ait pas été construit pour des vacances, avec de petites pièces, de petites salles de bain, une petite cuisine et plus de deux ou trois chambres, se révéla compliqué. goa,maison,maisonportugaise,portohouse,heritage,acheter,immobilier,appartement

Je découvris ensuite un autre coin de Goa, entre forêt et montagne. Un coin de paradis, « untouched » comme ils disent. Où tu peux avoir un grand terrain pour pas très cher si tu es ouvert à l’idée d’avoir des léopards pour colocataires. Emballée j’étais ! Et puis je me suis demandée d’où venait ce besoin de posséder ? Ne pouvais-je pas juste venir ici de temps en temps ? Louer une chambre d’hôtel, même chère, serait bien plus simple. Je donnai quand même la mission à notre agent immobilier, qui nous trouva six mille mètres carrés tellement beaux qu’on aurait pu passer outre le sanglier énervé qui nous reçut. Le prix au mètre carré était abordable, mais ça revenait cher pour tout le terrain, qui était en plus indivisible. Et puis comment s’occuper de tant de végétation ? Une mousson et c’est Indiana Jones dans cette région tropicale… 

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J’abandonnai alors l’idée d’acheter un bien immobilier à Goa… Sur ce, un des nombreux agents avec lesquels j’étais désormais en contact nous proposa une maison d’architecte avec vue sur rizière et à cinq minutes à pied de la mer. Je la visitai seule pendant que mon fils et son amie s’ébattaient dans la petite piscine. Ce fut la première maison visitée à me faire fondre, un peu petite mais avec de très beaux parquets en bois récupérés de vieilles baraques du sud. Mais comme tous les acheteurs potentiels depuis deux ans qu’elle était en vente, nous ne n’étions pas prêts à payer un prix largement déconnant. goa,maison,maisonportugaise,portohouse,heritage,acheter,immobilier,appartementChacun sa définition d'une vue sympa...

Deux semaines plus tard, je tentai le coup avec une nouvelle annonce sur la marketplace de Facebook et nous visitâmes une belle ruine, sur un terrain de taille respectable, proche de la mer. Avant que nous puissions récupérer les papiers et faire une offre, le propriétaire se mit à faire des siennes, arguant qu’un autre acheteur était soudainement sur le coup. Il n’était pas question que nous nous battions.

Il nous sembla alors pertinent de regarder davantage dans le nord, là où nous vivions pour le moment, et vraisemblablement pour quelques temps. Et il reste de beaux villages un peu préservés, même si loin de la mer et des belles plages du sud. Une superbe maison à un prix abordable nous tenta – nous tente encore – mais son accès est sinueux, pas d’enfants vivent dans ce petit complexe de six habitations, et nous ne savons pas quelle est la distance à l’école que notre fils devra rejoindre dans un an.

Bref, nous restons en location !

À suivre (ou pas)…

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Une annonce sur la marketplace de Facebook au milieu des annonces immobilières...

lundi, 18 septembre 2023

Et si j'achetais une maison à Goa ? – Part 5

Sur internet, je tombais alors sur un agent immobilier qui semblait avoir des options abordables dans le nord de l’État. Il m’envoya quatre localisations sur whatsapp et sans même l’avoir rencontré, nous visitâmes quelques terrains. Mais sans aide, nous ne pouvions pas voir les délimitations et tout ressemble à de la jungle. Mon Indien préféré me demanda de n’interagir qu’avec des gens « connus ». Il faut dire que n’importe qui s’improvise agent aujourd’hui et souvent ils ne se déplacent pas avec les clients, ou bien les font payer pour ça. Pire encore, ils prennent 2% de commission, soit le double du reste de l’Inde, et certains ne font pas voir les papiers sans un acompte. Nous avons visité des terrains sur les scooters derrière de gros moustachus, dans des BMW avec des minettes en talons aiguille, avec nombre d’agents qui n’ont que quelques propriétés dans leur escarcelle et tous le même discours sur la démence des prix (et un certain ralentissement des deals depuis quelques mois), l’invasion étrangère sur le marché et la vitesse à laquelle les choses changent. La grande constance, c’est que les agents ne rappellent quasiment jamais, c’est à l’acheteur de les harceler.

Sur ce, une agente immobilière, sur Facebook, proposa à la vente une maison portugaise récemment retapée dans le sud-sud. Le village était pittoresque, figé dans le temps et la maison très belle depuis l’extérieur. Mais l’intérieur me déçut : la seule salle de bain qui tienne la route (et à l’époque la seule dans la maison) est à côté d’une grande cuisine (comme le faisait les colons portugais), les chambres plutôt petites et des portes-fenêtres partout empêchant de mettre des meubles. Surtout, les travaux avaient moins de deux mois et déjà des infiltrations étaient visibles ici et là, et les araignées avaient envahi les tuiles – or le plafond, dans les maisons portugaises, est très haut et difficile à atteindre. Ça sentait le vieux, l’humidité, et aucune des fenêtres n’avait vue sur le (petit) jardin. J’en arrivai alors à la conclusion que ces vieilles bâtisses au charme incroyable représentent trop d’efforts d’entretien pour quelqu’un d’aussi peu connecté à la réalité que moi-même. En fait, toute maison individuelle, ancienne ou récente, me semble tout sauf une sinécure : l’accès à l’eau et à l’électricité n’a rien de gagné, et puis il y a le jardin, avec une nature qui reprend ses droits très rapidement, etc.

Pourquoi ne pas regarder du côté des appartements alors ? En tout cas un de ceux qui offrent des vues incroyables sur les rizières, la forêt, une rivière ou la mer ? C’est plus facile à gérer, à louer et, hormis dans les quelques villes, la nature nous entoure tellement que la verdure continue de sauter aux yeux sans que les serpents s’invitent à l’intérieur. Et puis surtout, cela offre de la compagnie à notre fils. Nous en avons trouvé un pas mal du tout mais… la copropriété était en litige et les parties communes (dont la piscine) à l’abandon. Ça calme. Un autre nous a séduit avec une vue à 360°C sur les rizières et une ventilation exceptionnelle mais le prix était deux fois celui du marché, la résidence microscopique et il manquait des places de parking.

Pour l’instant, nous attendons de trouver la perle rare et que les prix baissent – beaucoup parlent d’une bulle post-Covid qui devrait exploser, mais j’en doute, les prix ont plus que doublé depuis 2020 et augmentent constamment même s’il semblerait que ça commence à se calmer.

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À suivre…

Acheter un bien immobilier à Goa