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mardi, 15 mars 2022

Les grands-parents face à la multiculturalité

Vous êtes-vous jamais demandé comment des grands-parents peuvent vivre une situation de multi-culturalité? Quand leurs enfants épousent quelqu'un d'une culture dont ils ignorent tout et qui vivent parfois très loin? J'ai demandé leur avis aux grands-parents de mon fils!

Un article en 3 parties :

  • Partie 1, la grand-mère indienne lien
  • Partie 2, la grand-mère française lien
  • Partie 3, le grand-père français lien !

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vendredi, 14 janvier 2022

On serre les fesses et on ferme la bouche... - Le Covid vu par une Française en Inde 14.01

J’ai pris mes billets pour la France, une semaine ou deux avant l’avènement d’Omicron. Surveillant de près l’explosion en France, je me gardais une option d’annulation jusqu’à la dernière minute. Au fond, je pensais qu’il était plus prudent de rester tranquilles à Gurgaon… Mais c’était Noel… et j’ai un enfant de 7 ans… et j’avais réservé un séjour en Espagne pour voir ma famille que je n’avais pas vu depuis 4 ans… Alors à la dernière minute, moi qui aime faire les valises quelques jours à l’avance pour ne rien oublier, j’ai plié bagages. Et nous sommes partis. Avec l’impression d’aller mettre le nez dans une ruche mais contents quand même.

Nous nous sommes acclimatés durant la première semaine, au froid, au gris, le tout en pseudo-quarantaine. Nous n’avons vu personne à part ma famille, quelques gosses au parc et les locataires du Père Lachaise. Moi ça m’allait bien, ce rythme hivernal, mon Indien préféré un peu moins…

Et puis ça a été Noel, le ski en Espagne, le plein de soleil, la paella au bord de la plage le 1er janvier, les annonces d’infections Covid quotidiennes en France qui dépassaient presque celles des pires jours Delta en Inde. Mais la vie qui continuait un peu partout. Parce qu’on ne sait pas de quoi demain fait. Un après-midi, mon Indien préféré a eu un coup de pompe à Grenade, et nous avons pu faire l’expérience des auto-tests (invalide puis négatif). Pendant quelques heures, j’ai revécu l’angoisse de son Covid, il y a eu des « et si », « et si », mais ce n’était pas positif et la vie a immédiatement repris son cours.

Ensuite il y a eu ces interminables débats à la française qui ne se concluent jamais. Dreyfus, coupable ou innocent ? La vaccination, utile ou aliénante ? Les écoles, fermées ou ouvertes ? Au moins, avec le Covid, les gens de la télé ont des choses à dire, et les gens tout court aussi d’ailleurs. Les niveaux d’intolérance de chaque côté sont assourdissants, quand on sait que personne, aucun gouvernement, ne sait vraiment ce qui doit être fait pour qu’on s’en sorte… Je ne regrette pas de n’avoir ni télé ni journaux ni une vie sociale excitante.

Pendant ce temps, je scrutais les chiffres indiens, histoire de voir si je rentrais ou pas. Le chaos du printemps dernier m’a laissé un certain traumatisme… Le jour du départ, les nouvelles infections ont frôlé les 100 000, un ami médecin m’a dit que tout était sous contrôle, nous avons pris l’avion. L’aurions-nous pris si j’avais su ? Qu’en fait tout le monde est malade ? Que les labos sont surchargés et que personne ne teste ? (Pour une raison ou une autre, la frénésie des auto-tests n’a pas pris en Inde, et les médecins ne recommandent de tester que si la fièvre est forte et ne retombe pas au bout de 48 heures. Les cas sont estimés entre 60 et 90% de plus que les chiffres officiels.) Que les médias, au lieu de parler de la surcharge hospitalière, évoquent avec optimisme que le pic de la vague serait déjà passé ? Personne ne connaît vraiment les protocoles à suivre. A priori, les cas confirmés doivent s’isoler ou se mettre en quarantaine pendant 10 jours, pas besoin de test à la fin. Pas de différence entre vaccinés et non-vaccinés. Quid de ceux qui ont les symptômes mais pas de test - c'est-à-dire à peu près tout le monde ? Libres à eux de décider... Le gouvernement n’encourage pas les tests, et il est quand même incroyable qu’il n’y ait pas un seul article sur la situation à l’hôpital depuis mai. Rien. Nada. Du coup il n’y a ni hystérie ni panique.

Et les écoles ? Bah elles sont fermées depuis de 2 ans alors… (Elles ont rouvert quelques mois cette année dans le public, quelques semaines dans le privé.) Certes, les cas d’enfants en maternelle qui ont besoin d’aide médicale sont passés de 2 à 25% - en tout cas dans l’école de mon fils. Mais les écoles sont fermées, et a priori les parents sont contents.

Voilà. Tout le monde est malade autour de moi. Il caille comme c’est pas permis. On fait le dos rond…

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lundi, 13 décembre 2021

Être une femme et travailler en Inde

J’ai récemment participé à un événement ayant pour but de faire la promotion d’une région indienne auprès des investisseurs français. Je discutais avec un compatriote quand un Indien s’est approché de nous. Il m’a dit bonjour, a salué mon ami et lui a tendu sa carte de viste. Pour moi, wallou. Ça ne m’était jamais arrivé et j’en suis restée les bras ballants. Au bout de trois minutes, rebelote. Cette fois je n’eus même pas droit à un regard. La moutarde m’est montée au nez bien comme il faut! Alors quand il a conclu que mon pote pourrait toujours fait appel à lui s’il voulait acheter un terrain pour son usine, je lui ai souri et je lui ai dit que j'en cherchais justement un et que je m’assurerai de ne jamais utiliser ses services. Il s’est ratatiné : « mais faut pas le prendre comme ça… » Et je le prends comment alors? Non mais attends…


Mais l’histoire ne s’arrête pas là. À la fin, tandis que je me dirigeais vers la sortie avec un autre ami, Français né de parents indiens, une nuée d’Indiens s’est littéralement ruée sur nous, toutes cartes dehors. Et ils ont royalement ignoré mon compagnon.

En Inde, dans un évènement business, il semble donc qu’une femme caucasienne avec un homme caucasien soit sa femme ou sa secrétaire, voire les deux – et il serait impoli de la regarder et risquerait d'agacer l'interlocuteur. Tandis qu’une femme caucasienne accompagnée d'un homme indien est forcément sa boss. Intéressant... Il n'est pas rare que des gens confondent d'ailleurs mon mari avec mon chauffeur, quand je ne conduis pas moi-même.