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lundi, 04 avril 2022

Ma belle-mère indienne et moi - Intro

Introduction

Suite au témoignage de mon expérience avec ma belle-mère indienne (post), j'ai décidé de laisser la parole à d'autres françaises mariées à des Indiens. Et tu vas voir que les situations et les relations sont diverses et variées !

Mais d'abord, laisse-moi te brosser le tableau. Il existe autant de belles-mères qu’il existe de femmes. Néanmoins, la belle-mère indienne mérite son propre cliché. Je pourrais écrire un livre sur le sujet – je l’ai peut-être même fait ! – mais je me contenterai de quelques explications. La femme hindoue accomplit son devoir terrestre en mettant au monde un (ou des) fils. Voilà ce qu’on attend d’elle et ce qu’elle attend d’elle-même. Pour ce faire, elle va vivre dans sa belle-famille où elle doit obéissance et respect à ses aînés, c’est-à-dire surtout ses beaux-parents. Elle s’occupe d’eux, s’assure que tout le monde soit nourri, et que la maisonnée tourne. Qu’elle travaille ou pas à l’extérieur, elle ne doit pas négliger aucune de ses tâches familiales et ménagères. Elle doit supporter les frasques de son mari si ce dernier est imbu d’autorité, ce qui n’est pas rare dans une société patriarcales.

Quand on entend les femmes indiennes, elles supporteraient plutôt bien la situation, y étant préparées dès l’enfance. À vrai dire, beaucoup d’entre elles souffrent du joug du mari et/ou de la belle-mère. Surtout quand le fils se prend d’affection pour sa femme et qu’elle n’est plus la prunelle de ses yeux. Son plus bel amour, elle ne le trouve pas souvent dans le mariage arrangé – quoi que cela arrive – mais toujours avec son fils. Alors la nouvelle intruse, si elle est nécessaire, est parfois également vue comme une rivale. Ce qui ne simplifie pas les rapports quand tout le monde doit vivre sous le même toit, plus ou moins grand.

Évidemment, les choses se compliquent quand la belle-fille n’est pas indienne et souffre d’indépendance chronique. Les situations peuvent varier grandement selon plusieurs facteurs. Par exemple, c’est souvent plus tendu si c’est un Indien qui épouse une étrangère, car c’est la femme qui est en général dépositaire de la culture qu’elle transmet en élevant les enfants. Qu’une Indienne épouse un étranger, c’est déjà moins problématique, en général. Et puis cela dépend de l’endroit où le couple s’est formé et d’où il vit, et donc du degré d’ouverture du conjoint indien à une autre culture et celui d’exposition du conjoint non-indien à la culture indienne. Le mode de vie a également un impact qui peut varier – suivant du choix de vivre séparés ou ensemble. Enfin, chaque famille indienne a des espoirs plus ou moins nourris pour leur progéniture et est plus ou moins ouverte d’esprit. Il n’y a donc pas de règles, les relations avec la belle-mère peuvent changer du tout au tout. Je vous livre dans cette série quelques témoignages !

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mardi, 15 mars 2022

Les grands-parents face à la multiculturalité

Vous êtes-vous jamais demandé comment des grands-parents peuvent vivre une situation de multi-culturalité? Quand leurs enfants épousent quelqu'un d'une culture dont ils ignorent tout et qui vivent parfois très loin? J'ai demandé leur avis aux grands-parents de mon fils!

Un article en 3 parties :

  • Partie 1, la grand-mère indienne lien
  • Partie 2, la grand-mère française lien
  • Partie 3, le grand-père français lien !

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vendredi, 14 janvier 2022

On serre les fesses et on ferme la bouche... - Le Covid vu par une Française en Inde 14.01

J’ai pris mes billets pour la France, une semaine ou deux avant l’avènement d’Omicron. Surveillant de près l’explosion en France, je me gardais une option d’annulation jusqu’à la dernière minute. Au fond, je pensais qu’il était plus prudent de rester tranquilles à Gurgaon… Mais c’était Noel… et j’ai un enfant de 7 ans… et j’avais réservé un séjour en Espagne pour voir ma famille que je n’avais pas vu depuis 4 ans… Alors à la dernière minute, moi qui aime faire les valises quelques jours à l’avance pour ne rien oublier, j’ai plié bagages. Et nous sommes partis. Avec l’impression d’aller mettre le nez dans une ruche mais contents quand même.

Nous nous sommes acclimatés durant la première semaine, au froid, au gris, le tout en pseudo-quarantaine. Nous n’avons vu personne à part ma famille, quelques gosses au parc et les locataires du Père Lachaise. Moi ça m’allait bien, ce rythme hivernal, mon Indien préféré un peu moins…

Et puis ça a été Noel, le ski en Espagne, le plein de soleil, la paella au bord de la plage le 1er janvier, les annonces d’infections Covid quotidiennes en France qui dépassaient presque celles des pires jours Delta en Inde. Mais la vie qui continuait un peu partout. Parce qu’on ne sait pas de quoi demain fait. Un après-midi, mon Indien préféré a eu un coup de pompe à Grenade, et nous avons pu faire l’expérience des auto-tests (invalide puis négatif). Pendant quelques heures, j’ai revécu l’angoisse de son Covid, il y a eu des « et si », « et si », mais ce n’était pas positif et la vie a immédiatement repris son cours.

Ensuite il y a eu ces interminables débats à la française qui ne se concluent jamais. Dreyfus, coupable ou innocent ? La vaccination, utile ou aliénante ? Les écoles, fermées ou ouvertes ? Au moins, avec le Covid, les gens de la télé ont des choses à dire, et les gens tout court aussi d’ailleurs. Les niveaux d’intolérance de chaque côté sont assourdissants, quand on sait que personne, aucun gouvernement, ne sait vraiment ce qui doit être fait pour qu’on s’en sorte… Je ne regrette pas de n’avoir ni télé ni journaux ni une vie sociale excitante.

Pendant ce temps, je scrutais les chiffres indiens, histoire de voir si je rentrais ou pas. Le chaos du printemps dernier m’a laissé un certain traumatisme… Le jour du départ, les nouvelles infections ont frôlé les 100 000, un ami médecin m’a dit que tout était sous contrôle, nous avons pris l’avion. L’aurions-nous pris si j’avais su ? Qu’en fait tout le monde est malade ? Que les labos sont surchargés et que personne ne teste ? (Pour une raison ou une autre, la frénésie des auto-tests n’a pas pris en Inde, et les médecins ne recommandent de tester que si la fièvre est forte et ne retombe pas au bout de 48 heures. Les cas sont estimés entre 60 et 90% de plus que les chiffres officiels.) Que les médias, au lieu de parler de la surcharge hospitalière, évoquent avec optimisme que le pic de la vague serait déjà passé ? Personne ne connaît vraiment les protocoles à suivre. A priori, les cas confirmés doivent s’isoler ou se mettre en quarantaine pendant 10 jours, pas besoin de test à la fin. Pas de différence entre vaccinés et non-vaccinés. Quid de ceux qui ont les symptômes mais pas de test - c'est-à-dire à peu près tout le monde ? Libres à eux de décider... Le gouvernement n’encourage pas les tests, et il est quand même incroyable qu’il n’y ait pas un seul article sur la situation à l’hôpital depuis mai. Rien. Nada. Du coup il n’y a ni hystérie ni panique.

Et les écoles ? Bah elles sont fermées depuis de 2 ans alors… (Elles ont rouvert quelques mois cette année dans le public, quelques semaines dans le privé.) Certes, les cas d’enfants en maternelle qui ont besoin d’aide médicale sont passés de 2 à 25% - en tout cas dans l’école de mon fils. Mais les écoles sont fermées, et a priori les parents sont contents.

Voilà. Tout le monde est malade autour de moi. Il caille comme c’est pas permis. On fait le dos rond…

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