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dimanche, 07 septembre 2008

Débat en Inde: pour ou contre perdre sa virginité avant le mariage

Mon collègue a laconiquement lancé l’autre jour, en voyant un couple de jeunes Indiens se tenir par la main : « les choses changent, les jeunes le font maintenant sans hésiter ». Je l’ai titillé pour lui faire dire ce qu’était le « le » en question. Oh, le sexe ! Parce que c’était moi, il n’a pas ajouté que les bonnes valeurs se perdaient. Mais il l’a pensé tellement fort…

 

D’où mon article sur la virginité. D’ailleurs, il vous a fait réagir ? Vous n’êtes pas les seuls ! Le Times of India (mon cher Times of India) a lancé un débat en ligne !! Voici : « Est-ce que perdre sa virginité est un big deal? A une époque où nous nous vantons de notre « ouverture d’esprit », est-ce qu’être vierge est toujours une garantie de bonne morale? Est-ce que perdre sa virginité affecte le mariage? Est-ce qu’un conjoint peut fermer les yeux sur le passé sexuel de sa moitié? L’avenir d’une relation doit-il être déterminé par le passé? » http://timesofindia.indiatimes.com/debate/3412982.cms

 

En gros, il faut voter pour ou contre perdre sa virginité avant le mariage. A ce jour, 52% pensent que OUI c’est mal, 48% pensent que NON, ce n’est pas un problème. Et ça en soi, c’est déjà hyper progressiste pour l’Inde. Faut dire que beaucoup de ceux qui votent sont des Indiens Non Résidents (qui ne vivent pas en Inde) – ceci dit ça veut rien dire, les INR sont souvent plus conservateurs que les Indiens Résidents. Témoin la famille du mari de Dolly qui vit aux Etats-Unis : interdiction de parler autre chose que le Gujarati à la maison, scandale qu’il ait épousé une Punjabi (et non-veg qui plus est) !

 

Bref. Je traduis quelques réponses !

 

 

Ceux qui trouvent que c’est mal de perdre sa virginité avant le mariage :

 

On ne devrait pas confondre virginité et moralité. Il peut y avoir de nombreuses raisons pour lesquelles une femme peut perdre sa virginité mais en ce qui concerne le sexe avant le mariage, je peux seulement dire que c’est une perte de moralité. N’importe qui qui fait ça ne se moque pas seulement de son/sa partenaire mais aussi des parents, de la culture et par-dessus tout, de soi-même. / 30 Aug, 2008 l 2230 hrs IST / Nom: sachin / Location: pune

 

La virginité maintient l’estime de soi. / virginity maintains self esteem Back..

30 Aug, 2008 l 2228 hrs IST / Nom: sam / Location: lko

 

C’est de la culpabilité pour toute la vie, mon cher. Seuls les animaux n’ont pas cette culpabilité et être vierge au moment du mariage est commun aujourd’hui, mais les média étant de plus en plus sous influence chrétienne, être vierge deviendra une fierté dans le futur. / 30 Aug, 2008 l 2205 hrs IST / Nom: jag / Location: taiwan

 

Oui c’est un big deal. C’est une question importante sur le Continent indien aujourd’hui comme par le passé. Mais depuis certains d’entre nous se sont mis à copier la culture et l’attitude occidentales. Ces gens-là ne considère pas ça comme important et ils vulgarisent le commerce du sexe en titrant « Perdre sa virginité n’est pas un big deal » et ils font des choses inacceptables pour de l’argent. Et dans la plupart des cas de divorce et de perte de valeur de la famille se trouvent dans les pays/cultures de l’Occident. / 30 Aug, 2008 l 2023 hrs IST / Nom: SK / Location: Dubai

 

C’était vraiment une surprise de voir que 40% pensent que ce n’est pas un big deal. Si nous vivons dans une ville high tech, nous pouvons avoir une mentalité ouverte et tout. Mais si vous avez l’occasion de parler à quelqu’un qui a perdu sa virginité et a cassé avec son partenaire, vous pouvez constater qu’il/elle souffre d’un grave problème mental. Il/elle ne peut jamais faire revenir sa virginité et avoir une bonne relation avec son futur partenaire. / 30 Aug, 2008 l 1937 hrs IST / Nom: perool / Location: USA

 

Et ceux qui pensent que ce n’est pas un crime (au moins moral) :

 

C’est tout dans la tête. Compréhension et compassion sont plus importants que votre passé. Les Indiens ont besoin de grandir. J’ai juste l’impression que c’est plus la femme qui doit être vierge que l’homme, auquel notre société pardonne de ne plus être vierge. / 31 Aug, 2008 l 0941 hrs IST / Nom: sugar / Location: Dubai

 

Ben, personnellement, je pense que ce n’est pas une grosse affaire. En ce qui concerne la culture indienne, je pense qu’il y a différentes norms appliqués. C’est pourquoi l’éducation sexuelle est importante dans notre société indienne. Les gens dans les grandes villes ne se posent même plus la question, parce que le sexe est devenu complètement naturel. Trop de sévérité dans notre société a donné naissance au viol. Pourquoi on devrait faire un tel plat de la virginité ? / 31 Aug, 2008 l 0023 hrs IST / Nom: Abhi/ Location: New Delhi

 

En Inde du moins, les doubles standards sont la norme. Alors que c’est mal pour les femmes, les hommes sont libres d’avoir des liaisons extra-maritales, coucher à droite à gauche, et même avec des prostituées. Et ça fait tout un foin si une femme couche avec un homme autre que son mari. Mais la réalité est tout à fait différente. Les hommes et les femmes de la soi-disant « classe moyenne morale » couchent à droite à gauche. Leur seul choix c’est de se sentir coupable de le faire, ou de l’accepter et de s’éclater. / 30 Aug, 2008 l 1249 hrs IST / Nom: Sam / Location: Chennai

 

A méditer…

samedi, 06 septembre 2008

50% des filles perdent leur virginité avant 18 ans

En une du journal la semaine dernière: 50% des filles perdent leur virginité avant 18 ans (dans le Maharashtra, l’Etat de Mumbia): Article_Times of India_Age of losing virginity_250808.pdf. Il faut que ça se sache. Surtout quand le gouvernement du Maharashtra a interdit (en 2007) les livres d’éducation nationale – le BJP, parti d’extrême droite, a argué que les livres, copiés des livres occidentaux nuisaient à la culture indienne (oui ils font pas l’amour pareil c’est bien connu) et créaient des « sex gurus » au lieu d’étudiants informés, et que les images étaient choquantes et nuisibles: Article_Times of India_Ban of sex books_300307.pdf

Pas d’humour quand je dis qu’il faut que ça se sache : le titre est alléchant mais l’article ne parle pas vraiment de sexualité, plutôt de la situation de la femme et ça, ça vaut le coup d’être en première page.

 

Donc voici quelques chiffres :

50% des filles perdent leur virginité avant 18 ans dans le Maharastrha – les mecs c’est plutôt vers 24 ans. Parmi les jeunes de 15-24 ans, les femmes ont plusgetimage.jpg de chance d’avoir une activité sexuelle en raison du système de mariage précoce prévalent dans le Maharashtra.

 

Environ 39% des femmes sont mariées avant l’âge légal (18 ans), ce qui les conduit à des maternités précoces : 14% des femmes sont enceintes avant 20 ans dans l’Etat (18% en milieu rural, 9% en milieu urbain).

Le Maharashtra est le 5ème Etat de l’Inde en terme d’utilisation de capotes, avec 67% mais seulement 47% des femmes savent que les préservatifs protègent du sida.

 

1 femme mariée sur 3 est victime de violences conjugales (physiques ou sexuelles) dans le Maharastrha mais 51% des femmes pensent que c’est justifié que le mari batte sa femme dans certaines circonstances. Environ 30% des femmes sont giflées par leurs maris. 8 à 12% des femmes reconnaissent avoir les bras luxés, les cheveux tirés, être poussées, secouées, frappées du pied, tirées ou recevoir un objet. Mais seulement 1% des femmes a porté plainte pour violence

NB ( http://www.indiansamourai.com/archive/2008/05/15/le-sexe-...): Si près de 63% des Indiens s’attendent à épouser des vierges, 49% ont eu des relations pré maritales avec une prostituée (comme au temps de mon grand-père en somme) et 37% ont eu une expérience homosexuelle. Les Indiens (enfin surtout les Indiennes) attendent donc le W-Day pour consommer. Résultat, les Indiens perdent leur virginité en moyenne à 22.9 ans ; seuls les Malaysiens les battent (23 ans) – ce serait 17,5 ans pour les Français.

mardi, 20 mai 2008

Hijras - Le 3ème sexe en Inde - Suite

Le monde est fou… Voilà ce que j’ai pensé en lisant un article à propos du mariage à Mexico (pourtant très conservateur) de Mario et Diana Guerrero, anciennement et respectivement Maria et Jose. Une femme devenue homme épouse un homme devenue femme. Comment faire simple quand on peut faire compliqué ?? C’est donc un mariage transexuel ("transgender wedding" dans la presse - voir définitions en bas de page) qui a eu lieu…
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Ce qui m’a rappelé mon article sur les hijras en Inde (voir la rubrique docs à gauche) et j’ai décidé de me remettre à la page. Une petite recherche et je vous annonce avec joie que l’horizon à l’air de s’éclaircir pour le 3ème sexe… Voici pour vous la traduction de 2 articles du Times of India (datés des 13 avril 2008 et 22 janvier 2006) :

« On les repère au feu rouge grâce à leur maquillage, leurs saris aux couleurs pétantes et leurs fleurs dans les cheveux, raillant et exigeant quelques roupies. On ne les voit que là et lors de rassemblements où elles viennent demander de l'argent. Le troisième sexe en Inde est une communauté mal comprise souffrant du stigmate social et qui a longtemps été marginalisée.

Mais les temps changent. Aujourd'hui, elles sont actrices de série et mannequins pour calendrier, elles ont des permis de conduire, elles se présentent aux élections, elles travaillent dans des call centers. Le troisième sexe en Inde sort lentement du placard et se dé-marginalise.

Elles obtiennent enfin l’appui (tardif) du gouvernement et des ONG. Le gouvernement du Tamil Nadu, en effet, a récemment décidé de leur accorder un statut officiel et de leur donner des tickets d'alimentation (ration cards = tickets distribués par le gouvernement qui permet aux plus pauvres de se nourrir).

Rose – animatrice télé : est le premier membre du troisième sexe à présenter une émission de débats, sur une chaîne Tamoul, témoigne : « je voulais défier la société, je voulais que les gens comprennent qui je suis réellement. » […] Rose fait partie des membres du troisième sexe qui ouvrent la voie. Rahul Singh, un activiste de la fondation Naz, indique que plusieurs de ses amies appartenant à cette communauté travaillent dans des call centers et gèrent leurs propres entreprises. Les familles acceptent peu à peu ces transformations. Il rappelle l’histoire de cette une famille de la classe moyenne qui non seulement a accepté le statut transsexuel de son enfant mais a également accepté son mariage. Elle était allée à l'école et l'université en tant que mâle. Ca a été un choc pour la famille quand elle a décidé de suivre son coeur mais ses parents l’ont acceptée maintenant.

D'autres comme elle trouvent également des partenaires pour la vie en dehors de leur communauté. Padmini – mariée : elle a épousé son petit ami Prakash et a été accepté par ses beaux-parents. Selon Lakshmi Bai, directeur de projet de l'initiative d’une association contre le SIDA du Tamil Nadu (TAI), « il est très important qu’elles prennent conscience de leur talent. Récemment, certains de nos membres du troisième sexe ont participé à un concours régional. Impressionné par leur performance, le présentateur lui-même a reconnu que c'était la première fois que quelqu'un avait répondu bon à toutes les questions. Les gens ont été stupéfiés et les ont applaudies. En fait, cela a même permis aux familles de faire le premier pas et se réconcilier avec elles. 

« Faire du mannequinat ou de la politique, danser... leurs horizons s’ouvrent comme jamais. Alors que Shabnam Mausi de Bhopal est devenue le 1er membre du troisième sexe à gagner un siège à l’Assemblée il y a quelques années, Sridevi de Bangalore fait des vagues dans le monde du mannequinat. Récemment, elle a posé pour un calendrier réalisé par le photographe K Venkatesh, qui l'a rencontrée dans la rue et a été tellement frappé qu’il lui a proposé de poser pour lui. Le succès de la récente exposition de ses photographies permet à Sridevi d’être excitée à l’idée de perspectives futures. Comme elle, Padmini, 27 ans, transsexuelle, a été acceptée dans le monde artistique en tant que danseuse de Bharatanatyam (danse classique indienne originaire du Sud de l’Inde – voir photo : Narthaki danseuse transgendre également). Elle danse sur scène à Mumbai et à Chennai et jouera bientôt dans une série aux côtés de la 1972244386.jpgstar Tamoul Khushboo. « On m’a dit que mon rôle ne sera pas l'un de ces rôles typiquement réservés aux membres du troisième sexe mais celui d’un élément de la société traditionnelle. ».

Rahul Singh indique que les employeurs dans des grandes villes commencent à accepter d'avoir des employés transsexuels. Akkaamma de Bangalore, née Jagdish, indique que quand elle était à l'université, la discrimination était telle qu’elle a dû arrêter ses études parce qu'il n'y avait aucune aide et personne à qui s’adresser. Mais maintenant, 10 ans plus tard, avec des ONG soutenant notre cause, les gens comme nous sentent renaître l’estime de soi. Ils sont prêts à reprendre le combat pour se faire accepter. »

Le nombre d'incidents de discrimination au travail et à la maison contre les membres de cette communauté au travail a également diminué ces dernières années. « Jusqu'à très récemment nous recevions environ 100 cas de discrimination par mois mais maintenant seulement 10-12 » témoigne Akkaamma, qui travaille avec Sangama, une ONG qui agit en faveur du sexe marginalisé. Elle a le sentiment que le mouvement du gouvernement du Tamil Nadu aura des répercussions en offrant à la communauté de vivre dans la dignité.

D’avoir un statut officiel leur permet d’obtenir des permis de conduire, des tickets d'alimentation et des passeports. Revathi de Bangalore est l'une des rares à avoir un permis, acquis avec beaucoup de difficulté. Elle conduit maintenant un scooter pour aller travailler. Comme Rose témoigne : « maintenant, avec le succès de mon émission, appréciée par tous les segments de la société, ma famille m'a peu à peu acceptée. Beaucoup de gens m'appellent pour me dire que « je veux être comme vous ». Article_Times of India_From the shadows_130408.pdf

Les filles de Lucknow, de Patna, d'Ahmedabad, de Jaipur et de Ludhiana, selon une enquête sur le sexe réalisée par un important magazine hebdomadaire, perdent leur virginité bien avant (15-18 ans) les filles des grandes villes. Les femmes à Ahmedabad et à Jaipur demandent plus de variété dans le sexe. Les gens de Patna sont ceux qui matent le plus de pornographie. On entend beaucoup d’histoires de jeunes mariées lesbiennes à la campagne, de changement de sexe d'un instituteur de village du Bengale occidental, de groupes de filles chopées à mater des films de cul dans des cybercafés... La révolution du sexe a-t-elle vraiment touché l’Inde des petites villes ?

« Aujourd'hui faites attention un samedi soir. À Bombay, des hommes en sueur, torse nu, dansent avec d’autres hommes au Voodoo, le premier bar (ouvertement) gay du pays. Dans la ville méridionale de Bangalore, comme dans beaucoup de plus petits centres, des couples qui se trouvent par petites annoncent commencent discrètement des parties d’échangisme. De plus en plus Indiens ont décidé qu'ils ne se satisferont pas d’aperçus ou de rêves, et un genre de révolution sexuelle se fait sentir – cela ne fait que s’ajouter aux autres inévitables changements sociaux en cours. » Ceci est extrait d'un rapport du Times au sujet de la révolution sexuelle de l'Inde paru en 1996. Clairement, nous avons parcouru un long trajet ces 10 dernières années. La petite ville a dépassé la grande. L'histoire du changement de sexe de Mafatlal ne nous amuse plus. Les riches et les célébrités ont les moyens d'avoir de telles prérogatives. On n’en a pas fait un foin quand le Metro de Mumbai a annoncé l’ouverture d’un espace libre appelé le Drop-In Centre où les communautés lesbienne, gay, bisexuelle et du transgendre peuvent passer du temps sans être poursuivie ou condamnée.

Intéressons-nous à l'histoire d'Unnimaya, 23 ans, et de Sheela, 21 ans, deux lesbiennes du Kerala. Après le meeting de l’International Lesbian and Gay Law Association à Toronto l'année dernière, E J Graff, un thésard au Centre de Recherches des Etudes des Femmes Brandeis a écrit un article au sujet des jeunes mariées lesbiennes en Inde. « Vers la vingtaine, ces femmes se rencontrent et tombent amoureuses ; une fois que la menace d’un mariage arrangé se fait sérieuse, elles s’enfuient loin de leurs parents et font leurs propres cérémonies de mariage dans des temples hindous, échangeant des guirlandes et s’oignant le front l’une de l’autre avec des points rouges. En réponse, chaque couple de parents accuse l'autre femme d'avoir enlevé leur fille et envoie la police pour ramener les femmes de force. Mais par rapport à il y a trois ans, la fin de l'histoire change. Alors que les femmes se suicidaient, elles sont maintenant soutenues devant le tribunal par des groupes de femmes locales ou des groupes lesbiens en ligne – et les juges locaux, incroyablement, se mettent du côté des femmes. Quand les familles harcellent les femmes, les juges ordonnent réellement la protection de police. Les journaux indiens, naturellement, aiment ce genre d’histoires juteuses, pleine de désobéissance, de romance, et de sexe illicite entre femmes (qui n'est pas illégal, puisque la section 377 ne s'applique qu’aux hommes).

Ainsi, chaque couple de mariées inspire plus de femmes dans cette vaste nation. »

La révolution sexuelle a-t-elle donc vraiment touché Inde des petites villes ? Oui. Les opérations de changement de sexe ont eu lieu dans un village au Gujerat, déjàen 1987. Tarulata/Tarun Kumar est passé de l’état femelle à l’état mâle et a épousé Lila en 1989. Le père de Lila a fait passer une pétition à la Haute Cour du Gujerat prétextant que c’était un mariage lesbien et stipulant que le mariage devait être annulé. La pétition citait que « Tarun Kumar ne possède ni l'organe masculin ni n'importe quel mécanisme normal de cohabitation, de rapports sexuels et de procréation des enfants ». L'adoption de mécanisme artificiel ne crée pas la virilité et donc Tarun Kumar n'est pas un mâle. La pétition a réclamé  une action criminelle sous la section 377.

Dans un article intitulé La loi et l'homosexualité en Inde, Sriniketan écrit : « le concept de la famille se rapporte à un établissement universel, permanent et dominant caractérisé par l'accès à la sexualité et la reproduction socialement approuvés, à une résidence commune, à des services domestiques et à une coopération économique. Laissez-moi citer 2 exemples de système alternatif de mariage tels qu’ils existent en Inde. Parmi la communauté de Nayar en Inde Du sud, qui a suivi le système matriarcal de descendance, plusieurs hommes pourraient avoir accès à une femme à travers les rites de Tali et les unions Sambandham. La chaîne de Tali et le cadenas portés autour du cou sont attachés par un homme d’une certaine sous-caste qui a la capacité d’accomplir le rite, et ceci lui donne des droits sexuels sur la femme. Ces droits sont automatiquement étendus à n’importe quel homme d’une sous-caste supérieure (mais toujours dans la même caste), en général Nambudiri, qui est attiré par la femme et que celle-ci juge acceptable. Les hommes qui ont eu des relations Sambandham n'ont aucun droit exclusif en tant que mari ou père; la femme pourrait retirer l'accès sexuel qui leur a été donné à tout moment si elle le souhaitait. Elle a reçu le droit sur sa progéniture dans son Tarawad (foyer de la famille matriarcale). Dans le NayarNambudiri Sambandham, l’homme n’a pas le droit de diner avec son épouse ou enfants, et encore moins de partager les corvées domestiques ou toute activité économique.

Dans un petit village Angaar au Gujerat, au sein de la communauté Kutchi, un mariage ritualiste transgendre est exécuté pendant la période du festival de Holi. Ce mariage qui est célébré chaque année depuis 150 ans est peu commun parce qu'Ishaak, le jeune marié, et Ishakali, la jeune mariée, sont deux hommes. »

Ainsi,  tous ces actes « explicites » de sexualité ont eu lieu depuis des décennies, des siècles. Le Kamasutra a ses origines dans ce pays... On ne peut pas nier que le tabou et les restrictions en matière de sexe, de préférences et habitudes sexuelles se sont allégés aujourd’hui. Aujourd’hui, même dans l’Inde des petites villes. […] Article_Times of India_Sex revolution in small town_220106.pdf

Définitions (Wikipédia) :

Transidentité ou transsexualisme = situation dans laquelle une personne a la conviction qu'elle est du genre sexuel opposé à celui qui lui a été assigné, à sa naissance, en fonction de l'apparence de ses organes sexuels externes. Le transsexualisme n'a aucune incidence sur l'orientation sexuelle d'un être humain.

Transgenre = terme plus global pour désigner la situation d'un individu dont l'identité sexuelle est en conflit avec celle traditionnellement attribuée aux personnes de même sexe. Mais cette utilisation du mot « transgenre » est trompeuse, car il est aussi utilisé pour désigner des personnes qui sont dans une dynamique très différente de celles des personnes transsexuelles, à savoir celle de personnes qui n'entreprennent pas (et ne veulent surtout pas entreprendre) d'opération de réattribution de sexe.

Il est donc important de distinguer les personnes dites « transsexuelles » — pour qui le fait de « restaurer » leur corps (de le mettre en conformité avec le genre auquel elles s'identifient) — des personnes « transgenres » — qui ne ressentent pas ce besoin et dont l'identité de genre est souvent beaucoup plus complexe que celle des personnes transsexuelles.