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lundi, 07 décembre 2015

Une websérie sur le mariage, l'amour, la modernité et la tradition

Très divertissant et néanmoins instructif ! (Possibilité de mettre les sous-titres en bas à droite):

lundi, 14 septembre 2015

Une histoire de mariage, cheveux, rugby et bibine

Toute ressemblance avec des personnes existantes est fictive. Ou pas. 

Notre petite famille a récemment effectué son pèlerinage annuel au Kerala, organisé de sorte à pouvoir assister à un mariage. (Des fiançailles en vrai mais ça aurait pu aussi bien être un mariage alors on fera comme ci.) Je n’étais pas sûre sûre que ce soit une bonne idée : j’avais, en toute modestie, peur que mon petit samouraï et moi-même ‘volions la vedette’ à la mariée (le ‘blanc’, surtout quand c’est la première fois qu’on le voit, a une fâcheuse tendance à attirer l’attention). J’ai eu tort. Personne ne pouvait vraiment voler la vedette à la mariée, tout simplement parce que tout le monde s’en tape, ils ne pensent qu’à bouffer (dixit mes amis malayalis).   

 

Je suis arrivée, un peu angoissée parce que j’avais oublié de mettre du déo. Or je ne sors JAMAIS sans déo. A fortiori dans un endroit où il fait 35 degrés et 110% d’humidité. J’ai bien essayé d’en acheter à la pharmacie mais dans les intérieurs du Kerala, t’oublies le déo. Là encore, j’ai eu tort de m’en faire : pas plus tôt arrivée, une tante m’alpagua et me mit direct dans l’ambiance. Elle refoulait à cinq mètres la transpi qui a bien macéré !! Elle commença par essayer de dessaper mon bébé, habillé en petit Indien pour l’occasion, sous prétexte qu’il avait trop chaud. Sans bien sûr me demander mon avis. C’est sûr qu’elle, elle devait avoir bien chaud pour sentir comme ça ! Pas ébranlée de sa défaite (je ne la laissais pas aller plus loin que le min gilet sans manche), elle enchaîna – elle était en forme ! – avec un agréable commentaire quelque peu homérique « ta coupe de cheveux, c’est moche. » Estomaquée, je ne trouvai rien à répondre, et m’éloignai. Venant de sa part, c’était un peu l’hôpital qui se moque de la charité : le cheveu se raréfiant, sa maigre tignasse était rassemblée en une queue bien pathétique et surtout dégoulinant d’huile. Alors ça je ne comprends pas. Huiler les cheveux pour les nourrir, ok. Mais sortir avec les cheveux gras ?? Ptêt qu’ils trouvent ca beau quand ça luit ? Comme des chaussures bien lustrées ? Inutile de préciser que le cheveu gras, c’est ma hantise, au même niveau que des aisselles odorantes… 

 

Passé cette petite mise en jambe, il fallut faire face à une autre situation : en Inde, un bébé perd son statut de personne et devient un ballon de rugby. Dès qu’ils voient un bébé, les bras se tendent, ils l’attrapent et se le font passer. Je ne dois pas être un très bon demi de mêlée : à la vue de ces veilles, une avec des dents pourries, l’autre avec une barbe et encore une autre sans dent et avec une moustache, je ne lâchai pas le ballon. Pour être honnête, je ne le lâchai à personne, même à celles qui faisaient pas peur. Juste parce que les trois paires de bras tendus qui nous accueillirent me renvoyèrent dans mes cages, fuyant ce que je ressentais comme une agression. Alors qu’il s’agirait en fait d’une « politesse » de demander à porter les bébés, politesse que j’étais sensée retourner en donnant mon enfant. Et ben je vais te dire, passer pour une connasse malpolie rien à taper !! En bref, j'ai complètement pris le contre-pied, ça arrive...

D’autant que mon petit jouait le jeu et refusait de quitter mes bras. Bien sûr loin de moi l’idée de vouloir en faire un asocial. Non, je voulais juste lui laisser le temps de s’habituer à toutes ces nouvelles têtes avant de le jeter dans la mêlée !   

Toutes les bonnes femmes (et quelques bons hommes) ayant essuyé des revers, on finit par nous laisser tranquille. J’en profitais pour laisser le petit samouraï se dégourdir les jambes. Et il n’eut pas plus tôt les pieds posés au sol qu’un ‘uncle’ identifia une ouverture et se saisit du bébé ! Qui finit par tourner dans les bras de quatre femmes même pas de la famille de mon mari…  

 

Le mariage en lui-même se déroule dans une salle des fêtes ou dans une salle d'un temple. Les fiancés sont sur une scène dont ils ne décolleront pas. La cérémonie dure une dizaine de minutes, pendant laquelle les gens regardent – si ça dure plus longtemps, il se peut qu’ils aillent vaquer à leurs occupations en attendant la fin. Ensuite le buffet est annoncé ! (Pour l’occasion à 5 heures de l’après-midi.) C’est un peu le challenge ce repas : non seulement y a une queue monumentale avec les 500 personnes qui se jettent dessus, mais une fois que tu as attendu que tout le monde ait fini pour prendre ton plat, et ben les 500 autres qui sont passés à la digestion viennent te parler ! Tu te retrouves donc à être présentée à des ‘uncles’ et ‘aunties’ (formules de politesse pour adresser des aînés, surtout dans le nord de l’Inde), la bouche pleine et les doigts trempant dans le curry. Pas évident de rester classe. Donc quitte à être malpolie, au grand dam de mon mari, je décidai d'ignorer une ou deux personnes qui me furent présentées et me concentrai sur mon plat, histoire d’en finir au plus vite avec cette épreuve, et aller récupérer mon petit.  

 

Une fois que tu as fini de boustifailler, tu dois aller sur scène prendre une photo avec les mariés. Sinon les gens oublieront que tu es venu et te le reprocheront plus tard. (Je rigole.) C’est également une distraction bienvenue pour le couple qui est sinon obligé de taper tout seul des pauses bollywood pour le photographe. (Je rigole pas.) 

 

Voilà, c’est à peu près tout ce qui se passe dans un mariage hindou au Kerala… A 18 heures c'est bouclé et chacun regagne ses pénates. Ou se planque derrière la salle des fêtes pour picoler. Entre hommes. Et en cachette. Même si tout le monde le sait*. Les autres rentrent chez eux, tout contents d’avoir un nouvel évènement à commenter ! Même si il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, à part la nourriture et la coupe de cheveux de l’étrangère (qui a fait sensation, même pas dans le bon sens j’en ai peur). 

 

Moralité : je serai éternellement reconnaissante à mon Indien préféré de m’avoir épargné ça et d’avoir fait de notre mariage un évènement qui restera dans les annales. Et j’attends avec impatience d’assister à un mariage en France pour avoir son point de vue !! 

 

 

* Les statistiques montrent que les Indiens boivent moins que les Européens (4,3 versus 12,5 litres par an) sauf qu’il faudrait retirer les femmes (qui n’ont pas le droit de boire), les hommes pieux (qui ne boivent pas par conviction religieuse), et tous ceux qui boivent de l’alcool maison, qui tue en silence, sauf quand il tape un grand coup et fait plus d’une centaine de morts (comme c’est arrivé en juin à Mumbai). Les Kéralais sont à un petit 10,2 litres par an, assez loin derrière les gars de l’Andhra Pradesh (35 litres). Toujours est-il que dans de nombreux Etats indiens, les taxes sur l’alcool représentent près du quart des revenus de l’Etat (22% au Kerala) ; quand on est à moins d’1% en France. Ça complique pas mal de choses quand les Etats se mettent en tête de réduire les ventes d’alcool, comme c’est le cas régulièrement un peu partout. Seul le Gujarat tient bon, mais le marché noir explose. Augmenter les taxes (déjà à plus de 100%) ou rendre l’alcool illégal c’est bien beau mais ça ne résout pas grand-chose…  

 

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(1) En Inde : http://indianexpress.com/article/india/india-others/kerala-increases-tax-on-liquor-beer-and-wine/#sthash.PNIRO4yJ.dpuf ; http://articles.economictimes.indiatimes.com/2015-05-16/news/62239496_1_total-prohibition-vm-sudheeran-kerala-government ; http://www.thehindubusinessline.com/economy/the-alcohol-economy/article5436924.ece ; http://www.thehindu.com/opinion/blogs/blog-datadelve/article6344654.ece

 

(2) En France : http://www.alcool-info-service.fr/alcool/consommation-alcool-france/culture-alcool-consommation-vin#.VfZl8Jf3aJ8 ; http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/tableau.asp?sous_theme=3.2&xml=t_3203 ; http://next.liberation.fr/vous/2011/02/17/quels-sont-les-pays-qui-consomment-le-plus-d-alcool-dans-le-monde_715595

dimanche, 02 novembre 2014

Se marier avec un(e) Indien(ne)

Vous avez décidé de vous marier avec un(e) Indien(ne) ?? Félicitations !!

Pour la paperasserie administrative, il faut un peu de patience mais ce n’est pas insurmontable…

Commençons par le commencement. Pour le mariage civil, il faut s’y prendre un peu à l’avance : les autorités indienne et francaise demandent un mois de réflexion avant la date du mariage, soit un mois après la publication des bans ou « intent of marrying » en Inde.

Il faut donner prendre rendez-vous au consulat pour un pseudo-entretien et leur fournir :

  1. Certificat de naissance de l’époux français
  2. Certificat d’inscription au consulat / carte consulaire de l’époux français
  3. Certificat de naissance de l’époux indien avec signature du « Registrar » et l’apostille et daté de moins de 3 mois (histoire d’être sûr qu’il a pas volé le certificat de quelqu’un d’autre)
  4. Passeport (ou preuve d’identité) des 2 conjoints
  5. Justificatif de domicile des 2 conjoints
  6. Liste des documents signée
  7. Contact de la mairie de la localité française où les bans vont être publiés
  8. Facture d’électricité des parents (dans la localité française où les bans vont être publiés)
  9. Une attestation de célibat ou « Affidavit » doit être fournie pour le futur conjoint indien si cette mention n’apparaît pas dans l’acte de naissance indien. Cette démarche s’effectue auprès d’un Notary Public indien – on ne nous l’a pas demandé.

 Tout ça est envoyé en France, les bans publiés et au bout d’un mois le Consulat délivre une attestation de célibat que la cour indienne peut demander.

Attention, si tu veux signer un contrat de séparation de biens (qui ne sera plus ou moins valable qu’en France – hyper difficile à faire jouer dans un autre pays), il faut le faire avant le mariage civil. Tu ne peux pas le signer en Inde mais tu peux signer une procuration au Consulat. Faut voir avec le notaire… Mon notaire dit que le consul est habilité à nous faire signer le contrat mais le consul dénie.

Pour la cour indienne il faut :

  1. 2-3 « forms » délivrées à la cour (Khar Telephonic Exchange si tu vis à Bandra/Khar)
  2. Passeport des 2 conjoints – notarisé
  3. Resident permit de l’époux français – notarisé
  4. Justificatif de domicile des 2 conjoints – notarisé
  5. Des photos d’identité
  6. Une attestation de célibat ou « Affidavit » du futur conjoint français qui est fournie par le consulat une fois que les bans ont été publiés – on ne nous l’a pas demandé.

Ensuite ils donnent une date, au moins un mois plus tard et il faut venir avec 3 témoins, chacun avec un passeport, une copie et 3 photos d’identité. Ils délivrent un certificat de mariage et il faut payer pour en avoir des copies certifiées conformes. Il est fortement conseillé d’insister lourdement et de ne pas partir sans au moins 3 copies…

Une fois le certificat de mariage reçu il faut donner au consulat :

  1. Le certificat original (ils le rendent après), légalisé à Mantralaya, Mumbai (Home Department) puis avec l’apostille – pour 3 850 rs (50€), une agence pour s’occuper des tampons de Mumbai et de Delhi (i.e. la légalisation à Mantralaya et l’apostille, le tout en moins d’une semaine – moi je dis, pourquoi se gêner ??)
  2. Demande de transcription
  3. Attestation de filiation

Si on récapitule, dans l’idéal tu fournis les papiers au consulat, les bans sont publiés, un mois plus tard t’as le papier qui t’autorise à te marier et tu vas à la cour indienne fournir les papiers demandés et fixer une date.

Il se peut qu’il te manque un papier pour les bans (comme ce foutu certificat de naissance). Dans ce cas-là, et pour ne pas perdre de temps, tu peux en parallèle commencer les démarches à la cour. C’est comme ça que nous sommes mariés civilement en Inde sans avoir publié les bans en France. On attend toujours le certificat de naissance, que nous devrons fournir avec les 3 documents sus-mentionnés.

Et en bonus, voilà à quoi ressemble la fameuse apostille !

Apostille.jpg