Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 26 février 2015

Bébé Samouraï made-in-India – 5. Le débarquement à l’hôpital

inde,grossesse,bébé,nourrisson,accoucher,accoucher dans l’eau,césarienne,fertilité,contraception,stérilisation,gynécologue,épidurale,isolement,coutumes,sexe,accouchement,sage-femme,couche,massage,emmailloter,langer,allaitementUn soir, cinq jours après le terme, à minuit tout pile, je secouai mon Indien préféré qui dormait : les contractions semblaient avoir commencé ! Deux heures plus tard, il faisait déguster ses jus faits maison à la sage-femme dans l’antre de notre chambre pendant que je me tordais de douleur…

A 2h45, au son d’une fanfare disco dans la rue (on cherchera pas à comprendre, c’est Mumbai), nous partîmes enfin pour l’hôpital où nous fûmes reçus par une infirmière perspicace « vous êtes enceinte ? Et vous venez pour quoi ?? ».

 

A 3h00, une employée de l’hôpital m’enchaînait à une chaise roulante – je pensai bien protester, pour la forme, et pour l’absurdité de la chose, et parce que j’en avais le droit (après tout j’étais enceinte et sur le point d’accoucher, on m’aurait bien passé un petit caprice), et y aller à pied, ou en tout cas pas sanglée. L’Inde, terre de contrastes et contradictions, est un pays où tout se vérifie, et son contraire aussi… Ainsi, si la plupart des Indiens vivent dans le plus grand mépris des règles (de conduite, de file d’attente etc.), certains dont la profession se résume à quelques tâches simples et répétitives préfèreraient se faire couper un bras que de déroger à leurs instructions. Je renonçai donc à discuter et partie dans les étages dûment harnachée sur ma chaise.

 

A 3h05, nous étions dans la chambre.

A 3h07, j’avais enlevé la pile de l’horloge dont le tic-tac m’irritait.

A 3h10, j’observais, médusée, l’interne de service mesurer la durée de mes contractions les yeux rivés à l’horloge. Il lui fallut bien une minute pour réaliser que l’aiguille ne bougeait pas ! On lui donnera l’excuse de l’heure indue…

 

A 3h18, ma copine de la chaise roulante m’enlevait mon beau vernis rose-orangé. C’était bien la peine de se faire belle ! Là encore j’envisageai de protester. Mais je me rappelai le commentaire tout récent de ma mère à propos de sa propre opération : vernis interdit car le personnel médical peut ‘voir’ la pression sanguine à la couleur des ongles.

 

Je passais les deux heures suivantes sur la balle d’exercice que ma sage-femme avait réussi à faire passer en douce, à me tordre de douleur au gré des contractions. Je gérais à peu près jusqu’à l’arrivée de la gynéco. D’humeur quand même joyeuse, je voulus lui raconter la blague que le radiologue m’avait sortie le matin même : « si vous arrivez à accoucher naturellement de ce gros bébé (1) je viendrai vous serrer la main à l’hôpital ». Sauf que je ratai complètement mon effet : une contraction me secoua violemment en plein milieu de ma phrase et je dus la finir dans les larmes. Je compris que la gynéco crut que j’avais pris le radiologue au sérieux quand elle me lança en partant « allez, on va montrer à ce type comme il se trompe ! ». D’ailleurs j’appris plus tard que ce petit plaisantin de radiologue était un récidiviste : il avait choqué ma copine avec cette même vanne et, avec son sens de l’humour yougoslave, elle n’avait plus remis les pieds au laboratoire !

 

(1) Estimé à 3,6 kilos le bébé était dans la moyenne française – ce que j’ignorais – mais 900 grammes au-dessus de la moyenne indienne (3,5 vs 2,7 kgs, source : http://www.doctissimo.fr/html/sante/bebe/sa_308_normal.htm; http://www.babycenter.in/a1015212/your-low-birth-weight-baby#ixzz3PZguMc2A)

 

(A suivre…)

mardi, 24 février 2015

Bébé Samouraï made-in-India – 4. Les derniers préparatifs

inde,grossesse,bébé,nourrisson,accoucher,accoucher dans l’eau,césarienne,fertilité,contraception,stérilisation,gynécologue,épidurale,isolement,coutumes,sexe,accouchement,sage-femme,couche,massage,emmailloter,langer,allaitement

Vint ensuite le temps du congé maternité que je commençais une quinzaine de jours avant la date prévue de livraison* (* en anglais delivery désigne la naissance et la livraison et la fatigue aidant je fis une fois ou deux l’amalgame en français). Je m’étais fixée une to-do liste exhaustive avant de devenir mère : acheter un frigo et une machine à laver qui ressemblent à quelque chose (on avait déjà le berceau !), faire du beurre de cacahuètes, finir la série Orange Is the New Black et m’offrir une coupe de cheveux / manicure-pédicure. D’une part parce que je pensais que je n’aurais pas trop le temps avec le nouveau-né et (c’est très frivole et ça ne me ressemble pas (ça doit être les hormones) mais) je voulais avoir une tête décente sur la photo où on te colle le nourrisson dans les bras. Avec l’arrivée de mes parents et de ma belle-mère, il me fallut bien une semaine pour mener à bien ces  opérations…

 

J’ai fait halluciner pas mal d’Indiens autour de moi en allant vagabonder seule (c’est-à-dire prendre le ptit-dej avec une copine) à J+1, puis en descendant et montant les escaliers comme une maniaque à J+2. Et j’ai moi-même pas mal halluciné quand par exemple ma belle-mère me prédit la date d’accouchement indiquée par les étoiles. Ou qu’elle m’apprit qu’au Kerala, l’accouchée doit passer les dix premiers jours alitée, pour récupérer (cf la note Bébés made-in-India – 3). Résultat des courses, j’accouchai dans le plus grand chaos astral (ou en tout cas dans le plus grand mépris des prédictions astrales) et, deux jours après mon retour à la maison, j’étais perchée sur un tabouret à réorganiser les placards de la cuisine… N’y voyons là aucune provocation ;)

 

(A suivre…)

vendredi, 20 février 2015

Bébé Samouraï made-in-India – 2. Une grossesse sans histoire

inde,grossesse,bébé,nourrisson,accoucher,accoucher dans l’eau,césarienne,fertilité,contraception,stérilisation,gynécologue,épidurale,isolement,coutumes,sexe,accouchement,sage-femme,couche,massage,emmailloter,langer,allaitement

Tout au long de ma grossesse, j’ai réussi à échapper à quasiment tous les conseils et pu n’en faire qu’à ma tête (avec le soutien du père évidemment).

C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés au Laos, le pays le plus pauvre d’Asie, pendant la mousson, à faire du kayak sur le Mékong en fureur, ou pédaler dans la gadoue, alors que j’étais enceinte de cinq mois ! En rentrant de vacances, un de mes collègues m’interdit presque de prendre les escaliers, « vu mon état », ce qui me fit évidemment rigoler sous cape (enfin, à peine).

 

J’ai donc eu une grossesse de rêve. Après un premier trimestre infernal. Et à part quelques crampes sévères, un petit nerf sciatique qui s’est coincé pendant trois quelques semaines à la fin du cinquième mois, mon trou de balle qui a essayé de se faire la malle vers le huitième mois (bonjour les hémorroïdes !), et mes sphincters qui m’ont lâchée une fois pendant 24 heures (ça fait peur, une pétarade pareille) !!

 

Voici ce qui m'a sauvé la vie :

  1. Une potion magique contre les nausées,

  2. Une alimentation équilibrée : un jus ou smoothie à 9h, un pick-up ou autre biscuit à 11h, déjeuner à 13h, protéine-shake (ma gynéco insistant lourdement là-dessus) à 16h, un grignotage à 18h, une soupe et/ou salade et/ou légumes à 21h,

  3. Du sport (yoga, balle d'exercice, marche, sexe (quand t’as la chance d’avoir les hormones qui coopèrent et que ton allure de baleine ne rebute pas ton partenaire) - le sexe est d'ailleurs 'prescrit' pour déclencher l'accouchement ; comme le médecin a dit à mon Indien préféré : "t'as commencé, tu finis" !),

  4. Pas mal de chance !!

(A suivre…)