jeudi, 13 novembre 2008
L’Inde, ce pays incroyable où…
… on doit demander à ses voisins la permission d’héberger sa copine. Fallait voir Shiv exulter quand son propriétaire lui a donné le feu vert pour que je dorme chez lui à Delhi. Il avait quand même acheté un lit supplémentaire en plus !! (et si vous vous dites « on s’en fout de ce que pense les voisins », sachez qu’ici les lois ne protègent pas les locataires comme chez nous, et on se fait virer dans l’heure sans que ça pose de problème à personne….).
…on passe de la misère la plus noire à des malls gigantesques (jusqu’à 3 étages d’un kilomètre de long - http://www.selectcitywalk.com/ ) qui rassemble tout le gratin de Delhi. Tous ces jeunes premiers. Toutes ces filles en jupes et décolletés. J’ai changé de siècle en moins de 10 minutes ! D’ailleurs, à Delhi, c’est n’importe quoi : les sacs ne sont pas autorisés dans les cinémas (même après une fouille en bonne et due forme). Donc après shopping dans le mall on fait comment ? Réponse du gardien : on laisse les sacs dans la voiture… Et quand on n’en a pas ?? Ben on est baisé, c’est pas compliqué…
… on ouvre la porte un beau matin et on trouve la sœur de la bonne avec, aux pieds, sa paire de Clarks à 80 euros… On pique une colère, la bonne rapplique dare-dare et on trouve à son doigt la bague qu’on cherche depuis 2 mois… Tac tac, on file toutes chez le chef de la copropriété, on s’explique, je suis trop bonne, je lui laisse une autre chance. Et là-dessus, la facture du téléphone arrive et ma bonne se permet d’utiliser mon téléphone à hauteur d’une fois et demi son salaire par mois depuis 3 mois !! (avant j’avais pas de preuve mais maintenant c’est sur). Virée illico presto vu qu'il y a aucune chance que je récupère cet argent...
… on reçoit un colis de bouffe de France. Une bouteille de Grenadine a explosé, c’est tout visqueux. Et au milieu de cette mélasse on trouve un petit tube d’herbes (genre de provence). C’est une surprise vu mes talents de cuisinière et mon père sait que je ne supporte pas les herbes. Après investigation, mon père ne l’a pas mis dans le paquet. Et pour cause : c’est 1 gramme de « la substance psychoactive naturelle la plus forte connue par l’homme. » Et quand je pense que j’ai failli essayer juste comme ça… : « Les effets de la salvia sont bouleversants, spécialement quand elle est fumée. A cause de cela, il faut se préparer prudemment pour l’expérience et au minimum avoir une idée générale de ce à quoi s’attendre. » Apparemment ce n’est illégal ni en Inde ni en France (http://www.salvia.net/). Mais comment et pourquoi c’est arrivé dans mon colis ??!!
Incroyable…
08:04 Publié dans Histoires de Samouraï | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, delhi, mall, select citywalk, salvia, bonne | Imprimer |
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mardi, 04 novembre 2008
Et ben...
Ca y est je viens de trouver l’argument imparable! A tous ceux qui me sortiront que les Occidentaux divorcent trop facilement (cf une note de la semaine dernière sur le mariage arrangé), je répondrais que faut pas pousser mémé dans les orties, les Indiens divorcent pour cause… d’acné (vulagris). Si c’est pas dégueulasse… Le juge aurait quand même pu conseiller une cure de roaccutane avant de prononcer le divorce pour « fraude » (la famille aurait caché cette maladie « dramatique » pour la mariée mais carrément « traumatisante » pour le marié !!)… Le choc lors du mariage n’empêche, quand le type lève le voile de la nana qu’il voit pour la première fois !!
Article_TOI_Divorce for pimples_031108.pdf
Dans la série « arguments qui tuent », que répondre à un Indien qui nous dit que c’est une honte que les Français ne parlent pas anglais ? Que c’est parce qu’on n’a pas été colonisé. C’est un coup bas mais ça fait mouche !!
Ok on a eu chaud aux fesses pendant la guerre de 100 ans (116 ans : de 1337 à 1453 – http://francehistoire.free.fr/moyen/guerre2.html ) mais bon rien de comparable à la colonisation de l’Inde !
Et pour finir sur le mariage, deux jeunes suédoises lesbiennes se sont mariées à Agra (la ville du Taj Mahal). C’est le premier mariage lesbien et les choses se sont un peu envenimées ; le pujari (curé local) est porté disparu… (il se serait enfui)…
Article_Deccan Herald_Lesbians get married in Agra_021108.pdf
10:27 Publié dans N'imp | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : inde, mariage arrangé, mariage lesbien, suédoises, agra, acné | Imprimer |
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vendredi, 31 octobre 2008
La littérature pour prévenir contre le sida
Alors que l’année dernière on utilisait des films pour faire campagne contre le sida en Inde, cette année ce sont des écrits – initiative de Avahan, la Fondation Bill et Melinda Gates. AIDS Sutra est une anthologie regroupant 16 auteurs (tous récompensés, et tous Indiens, à l’exception de Dalrymple) qui écrivent (après étude sur le terrain) à propos de l’épidémie en Inde et comment les communautés à travers le pays gèrent la situation. Les histoires traitent des dynamiques socio-culturelles de notre époque. Ainsi :
- Salman Rushdie écrit sur les hijras de Mumbai : « Le troisième sexe en Inde a encore besoin de notre compréhension et de notre aide. »
- William Dalrymple sur les devdasis (filles pré-pubères dédiées/offertes à la déesse) de Belgaum (nord du Karnataka).
- Les journalistes Aman Sethi et Sonia Faleiro sur la vie des conducteurs de camion et les prostitué(e)s : Faleiro évoque également les bakchichs exigés par les policiers, de la corruption rampante. Mais elle rappelle qu’il faut aussi penser à ce que gagne un policier par mois : a peu près pareil qu’une bonne.
- Vikram Seth (lui-même bisexuel et ardent défenseur des droits des homosexuels en Inde) et Siddharth Dhanwant Shangvi sur le HIV chez les riches et privilégiés : un jeune réalisateur gay qui est la star de la société mumbaite.
- Gangopadhyay raconte une histoire très répandue parmi les prostitué(e)s du West Bengale : une paysanne (de basse caste), victime de harcèlement sur son lieu de travail, décide de se prostituer en se disant que c’est un moyen de gagner plus pour sa famille.
- Mukul Kesavan écrit sur les hommes qui couchent avec des hommes (MSM – Men Sex with Men) à Bangalore : alors que les kathis (les « tatas ») sont reconnaissables, les panthis (les « males ») restent invisibles.
D’après l’article sur lequel je me base (Article_Indiatogether.com_Aids Sutra_Sept08.pdf), certaines histoires vous entrainent, d’autres n’y arrivent pas. C’est la diversité – géographique, sociale, culturelle – qui fait le succès de cette anthologie.
On dit que c’est le premier « livre de charité » indien – en tout cas le premier de cette ampleur. Depuis sa sortie en aout, déjà 6 000 exemplaires ont été vendus, ce qui est un début prometteur.
L’initiative en soi est déjà remarquable. C’est important de parler du sida, d’aider à sa reconnaissance, surtout dans des pays comme l’Inde où c’est encore un tabou, quand ce n’est pas tout simplement ignoré. Les gens atteints du sida disent souvent qu’il est très difficile de le révéler à la famille et aux amis ; alors qu’en parler est nécessaire pour le bien-être, pour supprimer la culpabilité, la honte et la stigmatisation. La peur – de la stigmatisation et du rejet – fait souffrir.
Avahan, la foundation des Gates créée en 2003, travaille dans le Maharashtra, l’Andrah Pradesh, le Karnataka, le Tamil Nadu, Manipur et Nagaland ; l’objectif : développer la prévention parmi les populations « à risque » comme les prostitué(e)s, les drogués, les hommes qui couchent avec des hommes, les transgendres et les conducteurs de camion.
Avahan : http://www.gatesfoundation.org/avahan/Pages/overview.aspx
L’année dernière, Avahan a financé le projet de films Jaago de Mira Nair, auquel ont participé des réalisateurs renommés (Vishal Bhardwaj, Santosh Sivan, Farhan Akhtar et Mira Nair – vous connaissez sans doute son Mariage des Moussons. Les films ont été diffusés sur NDTV le 1er décembre 2007. Lien : http://www.aidsjaago.com/
Livre : AIDS Sutra : histoires non-dites de l’Inde. Edité par Negar Akhavi, Random House India (395 rs i.e. environ 7€). Pour le commander en Europe (en anglais) : http://www.amazon.co.uk/Aids-Sutra-Untold-Stories-India/dp/0099526581
Photos : Salman Rushdie (auteur) avec Laxmi (photo de la foundation Bill et Mélinda Gates/Prashant Panjiar 2008)
10:22 Publié dans IncredIble India | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, sida, aids sutra, campagne contre le sida, livre, hijra, troisième sexe | Imprimer |
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