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samedi, 13 septembre 2008

Une compétition d'un autre genre

Dancing Hijra.JPGDimanche, en plein festival de Ganapati, une compèt’ de danse attirait les pélerins… Mais une compèt’ pas comme les autres : les participants étaient des eunuques, des travestis et des transgendres, qui viennent de Budhwar Peth, le Pigalle de Pune. Entre deux danses elles pénétraient dans la foule pour faire un baiser à un-tel, ou tirer un peu de fric à tel autre – elles adorent se faire siffler et applaudir ! Il n’était pas rare en ce jour de fête qu’un membre du public les rejoigne pour quelques pas de danse.

Les danseuses bougeaient en rythme, aussi bien que des « item girls » de Bollywood. Ca fait 6 ans que Udaan fête Ganapati de cette manière. C’est une occasion de rassembler toutes les « filles », les éduquer sur la question sanitaire (distribution de préservatifs etc.), et leur donner un sentiment d’appartenance. Ainsi que d’éduquer le reste de la population.

Cette année, Uddan a organisé plusieurs compétitions, d’essai, de mehandi, d’estime de soi, et de danse. Fini le temps où elles restaient dans l’ombre : elles sortent du placard. Et milite pour l’abolition de la section 377 qui interdit l’homosexualité (ou plus précisément la sodomie) et la pénalise de 10 ans de prison (voire à vie).

 

Et comme tout témoignage sur le sujet est bon à prendre, voici celui de Siddhi, un des danseurs, membre du groupe Udaan (3 200 membres à Pune, 50 000 dans le Maharashtra), qui raconte son entrée dans le monde des eunuques : « à 14 ans, j’ai réalisé que j’étais différent. A 15 ans j’ai commencé à porter des saris. Heureusement, ma famille m’a bien soutenu. Même si il a été difficile de les convaincre au début, ils ont fini par réaliser que je suis un être humain et que j’ai le droit de vivre dans la dignité. » Siddhi avait un copain depuis ses 16 ans mais elle l’a forcé à se marier : « Je suis peut-être belle, je m’habille peut-être comme une femme, mais je ne pourrai jamais me substituer à une vraie femme dans sa vie. Il est maintenant marié, papa, et heureux. » Siddhi fait maintenant des études de business et ses copines l’ont acceptée comme elle est.

Mais Soni a eu moins de chance : elle a du abandonner l’école parce que ses camarades ne cessaient de se moquer d’elle. Elle a du quitter sa famille parce que si sa mère acceptait la situation, son père non ; elle leur rend visite une fois par mois. Soni est prompte à tendre sa carte de visite : elle danse souvent dans les fêtes, les mariages.

 

Ceci m’a conduite à découvrir un barbu, du nom de Thomas Beatie, et de sa femme Nancy. Deux Américains que les voisins considéraient comme un couple heureThomas Beatie.jpgux, profondément amoureux, ont décidé d’avoir un enfant après 10 ans de mariage. Thomas, un transgendre, est tombé enceinte et a donné naissance à un magnifique bébé. Peu importe que le bébé l’appelle maman ou papa, l’évènement en soi montre une révolution de la mentalité sociale, politique et légale dans des pays où les transgendres représentent une partie non négligeable de la population.

En Inde surtout, où on compte 1 million de transgendres – qu’on appelle « hijras », « khotis » et autres épithètes locales (voir les définitions ci-dessous, de mes précédents posts sur les hijras). Acceptées comme une partie de la société, on leur refuse pourtant beaucoup de droits légaux. Par exemple, les mariages entre personnes du même sexe ou entre transgendres, sont toujours illégaux. L’abolition de cette section (au moins entre adultes consentants j’espère) est en ce moment étudiée par la Haute Cour de Delhi. Mais ça ne fait pas tout. Quid du mariage? de l’héritage et de la succession? Il faut que ces lois changent, pour que les transgendres puissent avoir le droit de mettre un “T” (transgendre) à la place du « M » (masuclin) ou « F » (féminin) dans la case, dans tous les formulaires. A ce titre, j’ai rabroué Shiv quand il m’a dit, en parlant d’une hijra « it is coming ». Non mais attends, un peu de respect ! Et ben non, en Inde, leur pronom c’est « ça » et c’est pas irrespectueux. Au temps pour moi. En attentand, la réponse à ces exigences de la part du pouvoir judiciaire est mitigée. Par exemple, la Supreme Court ne décidera pas avant 5 ans si un transgendre ou « hijra » peut postuler pour un siège réservé à une femme.

Les cercles sociaux et politiques indiens ont accepté les transgendres. Kamala Jaan est devenu le 1er eunuque élu maire d’une ville indienne, Katni, dans le Madhya Pradesh, en janvier 2000. Un mois plus tard, Shabnam Mausi, un autre transgendre, défrayait la chronique en étant élue à l’Assemblée du Madhya Pradesh. Mais bon, la haute cour du Madhya Pradesh a annulé l’élection de Kamala Jaan, le verdict stipulant que les eunuques étaient des mâles et donc ne pouvait pas se présenter aux élections pour des sièges réservés aux femmes. On attend les résultats de l’appel.

 

Mmmmh. Pour ceux qui comme moi ne comprennent pas tout à l’histoire de Thomas et Nancy Beatie et se demandent: “mais pourquoi c’est lui/elle et pas elle/elle qui a eu le bébé? » D’abord parce que elle/elle a dû subir une ablation de l’utérus. Et ensuite parce que lui/lui, quand il a décidé à 24 ans de devenir un homme s’est fait retirer la poitrine mais pas l’utérus car il/elle gardait l’espoir de donner la vie un joue… 2 ans avant l’insémination artificielle Thomas a donc arrêté son traitement aux hormones et son taux de testostérone est redevenu celui d’une femme – avec une barbe et une voix grave (changements irréversibles)… Mais ça pas été simple quand même, ne serait-ce que parce que les sept premiers médecins ont refusé d’intervenir…

La vidéo  sur ce site : http://www.vsd.fr/contenu-editorial/l-actualite/les-indiscrets/417-l-homme-enceint-ca-existe

 

Définitions (Wikipédia) :

Transidentité ou transsexualisme = situation dans laquelle une personne a la conviction qu'elle est du genre sexuel opposé à celui qui lui a été assigné, à sa naissance, en fonction de l'apparence de ses organes sexuels externes. Le transsexualisme n'a aucune incidence sur l'orientation sexuelle d'un être humain.

Transgenre = terme plus global pour désigner la situation d'un individu dont l'identité sexuelle est en conflit avec celle traditionnellement attribuée aux personnes de même sexe. Mais cette utilisation du mot « transgenre » est trompeuse, car il est aussi utilisé pour désigner des personnes qui sont dans une dynamique très différente de celles des personnes transsexuelles, à savoir celle de personnes qui n'entreprennent pas (et ne veulent surtout pas entreprendre) d'opération de réattribution de sexe.

Il est donc important de distinguer les personnes dites « transsexuelles » — pour qui le fait de « restaurer » leur corps (de le mettre en conformité avec le genre auquel elles s'identifient) — des personnes « transgenres » — qui ne ressentent pas ce besoin et dont l'identité de genre est souvent beaucoup plus complexe que celle des personnes transsexuelles. 

 

Sources: TOI: Article_TOI_Dancing hijras_070908.pdf; Article_TOI_Hijras legal rights_070708.pdf

vendredi, 12 septembre 2008

Le sari se démode?

Moi sari.JPGVous êtes de ceux qui pensent que toutes les bonnes choses ont une fin mais que la mondialisation provoque une fin prématurée à trop de bonnes choses ? Que toutes les vraies valeurs se perdent ? Que bientôt les Indiennes ne porteront plus le sari mais nos horribles frusques occidentales ? Que c’est bien triste qu’une coutume vieille de milliers d’années se perde ?

D’abord, ça fait à peine 200 ans que les femmes portent le sari en Inde. Jusqu’à alors, les femmes se baladaient les seins à l’air. TOUTES les femmes, des paysannes aux reines. Les sculptures sont là pour le prouver. Bon mais quelqu’un a soulevé que Draupadi, dans la Mahabharata, portait un sari – ce quelqu’un étant Charles Fabri, dans un magazine, en 1955. Et bien il a lui-même précisé que le sari n’était qu’un petit bout de tissu autour des reins, sans partie supérieure ; et que le sari tel qu’on le connaît aujourd’hui n’est apparu que vers 1780.

Ensuite, même si c’est vrai que c’est beau le sari, très féminin, faut savoir que c’est quand-même pas commode à porter.

Vous regrettez pas les corsets qui faisaient de jolies tailles de guêpes vous??

Bon de toute façon, qu'on se rassure, les Pussycat Dolls vont remettre le sari à la mode vite fait bien fait, nous sommes sauvés!

Pussycat dolls en sari.JPG
Nicole Scherzinger (C) and the Pussycat Dolls arrive for the '2008 Fashion Rocks' concert to begin the 2009 Spring/Summer Fashion Week in New York on September 05, 2008. (Reuters/Joshua Lott)
8 Sep, 2008

jeudi, 11 septembre 2008

Questions au Sexpert

J'ai découvert une rubrique hilarante du Pune Mirror (le supplément du Times of India): demande au sexpert. Absolument mortel. Pas pu m'empêcher de traduire. Voici les questions du jour: 

1.       J’ai 25 ans. Mon mari en a 32. Nous sommes mariés depuis 4 ans. Il a pris l’habitude de me raconter une histoire avant de faire l’amour. Pire, ça prend au moins 2 heures, et tout ça debout. Ca me ruine l’excitation et parfois j’ai juste plus envie de le faire. S’il vous plaît donnez-moi un moyen de l’exciter qui ne prenne pas de temps. à Il est temps que vous retourniez sur terre, plutôt que de rester assise et dites-lui ce que vous ressentez et que vous voudriez qu’il vous satisfasse. Bien sûr n’arrêtez pas d’écouter ses histoires et donnez-lui du plaisir.

2.      J’ai un problème avec mon voisin. Un jour il était tout seul chez lui et il m’a demandé de dormir avec lui la nuit, et a insisté pour utiliser mon pénis pour du sexe oral. Est-ce que ça va être un problème pour nous deux ? S’il vous plaît guidez-moi. à Vous êtes un adulte et vous devez décider de ce qui est bon pour vous. Je suggère que vous lui disiez non.

 

3.      Je suis un homme de 20 ans. Je veux savoir si l’obésité pour réduire la taille du pénis. à Non, il est caché sous la graisse pubique. Poussez-la et vous le verrez apparaître. Si les choses dégénèrent, prenez un miroir.