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Imli-ji dans le Madhya Pradesh - Part 3

 Pour conclure, ce qui a rendu notre voyage particulièrement agréable dans cet Etat du Madhya Pradesh peu fréquenté par les touristes – qui en a entendu parler hein ?? – c’est mon Hindi !! Une découverte…  

Ca a commencé par quelques mots jetés à la horde de rickshaw wallahs qui nous sautèrent dessus à la descente du train à Gwalior. Jusqu'à là rien d’extraordinaire...

Et puis dans la voiture, alors que le chauffeur se donnait un mal de chien à vendre ses talents de guide touristique, mes parents me sortent, chacun leur tour, l’un : « Je ne sais pas ce qui se passe mais je comprends de moins en moins bien l’anglais ? » et l'autre: « ils ont vraiment un accent fort dans le Madhya Pradesh tu trouves pas ? je comprends rien à ce qu’il dit ». En fait le chauffeur nous parlait en Hindi et comme je « ha-ha-nait » de temps à autre pour l’encourager, mes parents pensaient que c’était de l’anglais ! Et voilà la découverte : j'étais capable de comprendre l’Hindi !! (Avec l'aide non négligeable des mots d'anglais glissés ca et là... ;)

 

Et devinez quoi ? Le chauffeur a été intarissable tout au long des dix heures de trajet pour notre balade à Orchha… Ce cher Ravi, qui détestait les Musulmans et les chauffeurs de camion, et qui  nous a presque envoyés ad patres dans une rivière, me donnait du « imli-ji » (le « ji » étant une marque de respect) toutes les cinq minutes pour s’assurer de mon attention !

 

Le clou a été la leçon qu’il m’a donnée sur comment il était temps que je planifie mon mariage et mes gosses parce que si j’attends il y aura un trop grand écart d’âge. Mon Hindi n’est pas assez bon pour me permettre de lui expliquer que dans mon cas, je ne peux pas commencer par fixer une date et ensuite chercher un mari alors je l’ai juste laissé causer…

 

Blague à part, c’est fou comme quelques mots d’Hindi peuvent ouvrir des portes dans le Madhya Pradesh ! Et quels sourires j’ai reçus ! 

 

Super voyage !

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mercredi, 04 septembre 2013 | Lien permanent

Hindi - Le prof masseur

Alors ?? Comment se passe mes cours d’hindi avec mon professeur / masseur ??

 

Premier cours : tout bien. En plus j’apprécie vraiment sa méthode : à chaque nouveau mot / point de grammaire qu’il m’enseigne, il me demande de dire des phrases en hindi. Juste ce qu’il me fallait !

 

Deuxième cours : les phrases que j’ai à traduire sont un peu bizarres. « D. (c’est lui) est un mauvais garçon. » « Je ne veux pas aller au cinéma avec D. » « Je ne vais pas chez D. » Et d’autres trucs. Par exemple il m’explique la différence entre tu et vous : « Maintenant tu me dis vous mais quand on sera proches tu pourras me dire tu. » Et puis il me demande de faire une dernière phrase. Je sors un truc du genre « Aujourd’hui j’ai beaucoup de travail. » Et il répond : 

« Oh je suis déçu. » 

« ?? »

« Je pensais que t’allais dire que j’allais te manquer… »

Mmmhhh…

 

Pour terminer, vers la fin du cours, alors que je baille, il me dit : « ah c’est dommage, le cours est bientôt terminé. Si on avait eu 15 minutes je vous aurais fait un massage. » Je dis non. « Mais y a pas besoin de toucher, c’est du reiki ». Je dis non, c’est pas mon truc. Il part…

 

La suite bientôt !

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dimanche, 18 septembre 2011 | Lien permanent | Commentaires (2)

Hindi - Je persiste et signe.

Je n’ai pas renouvelé l’expérience avec mon prof d’hindi mais je n’ai pas lâché l’affaire pour autant…

 

Une prof a trouvé mon blog et m’a proposé des leçons mais ça n’a pas été concluant – elle habite trop loin. En revanche ça m’a donné un coup de boost. Et me revoilà à googler « prof d’hindi Bandra ».

 

Et voilà qu’un beau soir un prof se pointe chez moi. Histoire de ne pas me laisser engluer dans ma timidité, je lui cause direct en hindi. Pendant ce temps, mon chat lui renifle les pieds avec avidité avant de passer à un examen plus approfondi et lui mettre les pattes avant sur les genoux, manifestement avec l’objectif de lui renifler les mains, voire de jouer avec sa pochette.

 

Il me raconte un peu sa vie. Comment il a abandonné le métier de journaliste pour ouvrir un spa avec un ami. Il n’y connaissait rien, il a dû tout apprendre sur les massages. D’ailleurs il s’est aussi mis au reiki. D’ailleurs, il fait payer pour les leçons d’hindi mais les massages des pieds, ou les massages reiki, c’est gratuit. Ca peut aider à se détendre pendant un cours !! Et lui ça lui permet de ne pas perdre la main.

Alors de deux choses l’une. Soit c’est un immonde pervers. Soit c’est la perle rare. L’un dans l’autre, il ne touchera pas mes pieds mais je lui laisse une chance de m’enseigner l’hindi – si ça ne marche pas, ça fera au moins un divertissement pour mon chat !

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samedi, 10 septembre 2011 | Lien permanent | Commentaires (4)

Mon prof d’hindi, suite…

 (cf http://www.indiansamourai.com/archive/2011/06/01/apprendre-hindi-debattre-de-la-jungle.html )

 

J’ai vite remarqué que mon prof d’Hindi avait une petite tendance à être indiscret. Et c’est le moins qu’on puisse dire. Alors quand je partais en déplacement professionnel et annulais le cours, je répondais évasivement à sa question : « tu vas où ? »…  Et voilà-t-y pas qu’il me parle d’une de ses élèves, anglaise, qui se faisait deux escapades deux week-ends d’affilée ; « t’imagines combien elle doit gagner pour partir à Hyderabad et puis à Jaipur ?? Tu vois, je ne peux pas lui demander son salaire mais des indices comme ça ça aide à se faire une idée… » Bravo Sherlock, trop fort !! J’ai perso eu droit deux fois au même commentaire concernant le prix exorbitant (1,50€) de mon livre pour enfant en Hindi.

 

Autre commentaire. Il donne des cours à une Française qui vit avec un Indien sans être mariée. Mon prof est quand-même allé jusqu’à lui poser la question de « pourquoi ». Et la réponse : « parce que je ne crois pas au mariage ». Je pense qu’il digère encore cette réplique, qu’il a cataloguée comme spécificité occidentale.

 

Autre commentaire. « Je donne des cours à des gens d’Iran, du Soudan, tous ces pays sous-développés… » Hein ?? Et il enchaîne à m’expliquer qu’ils sont bien sous-développés (comme toute l’Afrique d’ailleurs), tandis que l’Inde est en voie de développement. Bon mais pour lui, la Norvège n’est pas un pays développé alors… Et le mieux c’est qu’il me soutient que la Norvège n’a pas de pétrole… Alors quand on sait pas on se tait.

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samedi, 25 juin 2011 | Lien permanent | Commentaires (3)

Mon prof d’hindi, suite et fin…

(cf http://www.indiansamourai.com/archive/2011/06/01/apprendre-hindi-debattre-de-la-jungle.html )

 

L’histoire vraie de mon prof. « Un chef emmène sa secrétaire chez le bijoutier un vendredi soir et lui achète un bijou. Il paye par chèque. Le lundi, le bijoutier appelle pour dire qu’il n’enverra pas le bijou parce que le chèque est en bois. Le chef répond qu’il sait. » Et là mon prof me regarde, genre t’as compris ?? Bah oui, le chef a rusé pour se taper la secrétaire… Mon prof trouve ça énorme !! Et il ponctue par un « bien sûr ça ne s’est pas passé en Inde ». Bien sûr.

 

Un jour il me demande : « tu bois ?? ». Je comprends bien la question, il veut savoir si je suis OK avec l’alcool. Je joue la débile qui comprend pas. « Tu es alcoolique ?? » Euh ou pas. Ca m’inquiète que tu sois prof d’anglais si pour toi quelqu’un qui boit de l’alcool de temps en temps est alcoolique !! Et deux semaines plus tard j’ai droit à un chapitre sur Cathway Pacific, une super compagnie qui te file autant d’alcool que tu veux. Donc en fait ptêt que toi t’es un peu alcoolique nan ??

 

Lors de notre avant-dernière leçon, mon prof me sort : « alors c’est quoi mon cadeau ? » Hein ?? J’avais prévu de lui donner quelque chose, parce que j’imagine bien que peu de ce que je paye lui revient pour de vrai et il est vieux et malade. Mais demander ?? Pfff…

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mercredi, 29 juin 2011 | Lien permanent | Commentaires (1)

La jungle, c'est l'éclate!!

Je me suis mise activement à l’Hindi il y a 2 mois (initialement, j’ai pris 30 heures de cours).

Mon prof est un vieux tromblon sympathique (parfois irritant mais d'une patience exemplaire).
L’apprentissage ne va pas sans heurt… Pour commencer, j’ai un gros faible pour la grammaire. C’est comme ça, il faut que je comprenne pourquoi la phrase se construit de cette manière et pas d’une autre.

Mon prof voit les choses de manière différente : « Pourquoi c’est comme ça? » « Parce que c’est comme ça. »

Fatiguée de batailler, j’ai pris une méthode et commencé à apprendre de mon côté. Et voilà comment hier, nous avons discuté d’une forme plurielle particulière et qu’il a découvert la construction « oblique » avec les postpositions.

Passons.

La grammaire, c’est donc pas son truc. Non, c’est plutôt les proverbes son truc.

Il m'a enseigné la semaine dernière « jangal mein, mangal » (traduction littérale : « dans la jungle, y a du bon » et traduction plus approchante : « même dans le chaos, il y a de l’espoir (quelque chose de positif) ». Je me suis dit que ça pouvait se réutiliser, genre si je vois un beau présentatoir dans un magasin fouillis (ce qui est à peu près le cas partout). J’ai donc décidé de retenir le proverbe.

Je l’ai fièrement sorti à mes collègues, qui m’ont regardée, interloquées.
Ca a un double-sens, sexuel évidemment (ma collègue m’a quand même sorti que ça voulait dire : « là où il y a du vide, on peut remplir »)…

 

Quand il est arrivé hier avec son bouquin spécial proverbe, j’ai dit stop. D’abord je les connais déjà pas en anglais et ensuite c’est pas ça qui va m’aider à parler hindi !! Même si il faut avouer que culturellement c’est super intéressant vu qu’on a des proverbes comme : 

  • Qu’est-ce qu’un signe connaît du goût du gingembre ?? à On en peut pas apprécier ce qu’on ne comprend pas.
  • Les tambours sonnent mieux de loin. à On a tendance à vouloir ce qu’on n’a pas. (De manière plus littérale, je dirais qu’en effet, les tambours sonnent mieux de loin.)
  • Vivre dans l’eau et être ennemi du crocodile n’est pas bon.
  • Une petite graine de cumin dans la bouche du chameau. à Une trop petite quantité pour un grand besoin.

Sinon, avec l’Hindi, je m’accroche!!

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mercredi, 01 juin 2011 | Lien permanent | Commentaires (2)

Vous aussi vous parlez l'Indien!

Allez pour une fois je dis l'Indien en parlant de la langue, sachant que ça n'existe pas. Disons qu'un titre "Vous aussi vous connaissez des mots d'origine indienne" c'était trop long...

 

Il existe donc de nombreux mots d'emprunt français d'origine indienne. Ils ont été intégrés la plupart du temps lors de la colonisation anglaise et nous sont donc parvenus par cette langue. Parfois, le portugais a pu jouer le rôle de langue-vecteur intermédiaire.

Quelques exemples (entre parenthèses : date de la première attestation écrite en français) :

 

anaconda :            (1845) probablement du singhalais

ananas :                 mot identique en hindi

atoll :                      1ères formes atolon (1611), puis (1773) attôle, du maldivien

avatar :                   (1800) du sanscrit avatâra

bétel :                    1ère forme betre (1572) par le portugais, de l'hindî, vettila

bungalow :           (1829) de l'anglais bungalow par le gujarâtî bangalo, de l'hindoustanî bangla pour villa

calicot :                 (1663) de la ville de Calicut

camphre :             1ère forme canfre (1256), de l'arabe kâfûr du sanscrit

cari :                       (1602) du tamoul kari comme la forme anglaise curry

catamaran :          (1699) par l'anglais, du tamoul katta, lien et maram, bois

coolie :                   1ère forme culi (1575), d'après le nom de la caste des Kulî, autochtone du port de Thana, origine de Mumbai

châle :                    réemprunt à l'anglais schawl (1793), fixé depuis 1835, de l'hindî shâl d'origine persane.

chintz :                   (1845) par l'anglais, de l'hindî chînt

jungle :                  (1777) par l'anglais, de l'hindî jangal

madras :                (1797) nom de la ville aujourd'hui appelée Chennai

pagode                1ère forme paxode (1545) par le portugais, pagode, au sens de « idole », du tamoul pagavadam, du sanscrit, bhagavati, déesse. D'autres sources font venir le mot de dâgoba, du sanscrit dhâtugarbha décrivant un stûpa

paria :                     (1575) par le portugais, du tamoul parayan, « joueur de tambour » par confusion avec le tamoul pulliyar, « homme de la dernière caste »

patchouli :             (1826) du tamoul patch, vert et ilai, feuille

punch :                 cinq (ingrédients)

pyjama :                 1ère forme pyjaamah (1837) par l'anglais pyjamas de l'hindî pâê-jama, vêtement de jambes. Le mot désigne dans le monde indien un pantalon de coton porté par les hommes.

Shampoing :         (1877) par l'anglais, de l'hindî châmpo, masser

sucre :                   par l'italien zucchero (XIIIe siècle), par l'arabe sukkar, d'origine indienne depuis le sanscrit sarkarâ (a donné aussi le latin saccharum)

tank :                      1ère forme tanque (1617), puis de nouveau par l'anglais (1857), depuis le gujarâtî ou le marâthî, réservoir. Le mot est utilisé dans l'Inde entière pour désigner des retenues naturelles ou artificielles destinées à conserver l'eau de pluie, pour l'usage personnel ou collectif. Voir aussi bâoli.

tapioca :                 mot identique dans plusieurs langues indiennes

vétiver :                  (1827) du tamoul vettiveru

veranda

 

De nombreux mots savants décrivant des pratiques et des notions religieuses indiennes ou venues d'Inde se retrouvent dans les langues d'Europe comme bouddha, nirvana, karma, yoga, bodhisattva, etc.

 

Source : Article Mots français d'origine indienne (Wikipédia)

Many words of daily use in English are of Indian origin, including words like “shampoo,” “bangle,” “bungalow,” “jungle,” “mantra,” “pundit” and “cot.” They figure in major English-language dictionaries.

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mardi, 16 septembre 2008 | Lien permanent

Langues indiennes

Et toi, tu parles Indien ? Mais bien sûr…

 

En bref

 

En il faut bien se représenter que l’Inde qui ne connaît une unité territoriale que depuis 61 ans (Indépendance) n’a jamais connu d’unité linguistique. C’est juste plein de petits territoires. Et donc plein de langues… Le sanskrit, le persan puis l'anglais furent donc successivement et concurremment les langues de pointe du sub-continent qui, tardivement, et de l'extérieur, fut nommé Inde.

 

Le sanskrit et le tamil sont les langues classiques de l’Inde d’après le Gouvernement : la littérature sanscrite (dans le Nord de l’Inde) remonterait à 5 000 ans avant J.-C.* et le Tamil à 3 000.

Vers 5 000 ans avant J.-C. apparaît donc le sanskrit, la langue du védisme, la religion ancêtre de l’hindouisme. Le sanscrit, la plus vieille langue écrite de l’Inde (dans les années 400 avant J.-C., le grammairien Panini a écrit une description très détaillée du Sanskrit classique), va se développer comme la langue des brahmanes, réservée à une élite et ne sera jamais une langue d’usage ; mais c’est aussi la base de nombreuses langues modernes, y compris l’Hindi et l’Urdu.

Puis vers le 10ème siècle commence le déclin du sanscrit, au profit du persan. Le persan, une langue cousine du sanskrit mais modernisée et pénétrée d'influences arabes, s’est imposé avec la domination moghole. C’est d’ailleurs demeuré la langue officielle de « l'empire des Indes » jusqu'en 1947 et continue à jouir d'un grand prestige, même en Inde indépendante. Dorénavant, les sultans musulmans – parfois des convertis – sont au pouvoir.

Et puis l’anglais, comme on sait…

 

Les langues parlées aujourd’hui

 

Il y a aujourd’hui, en Inde :

-          22 langues officielles, et plus de 1 000 langues parlées (1 652).

-          D’après un recensement en 2001, 29 langues maternelles étaient parlées par plus d’un million de gens, 122 par plus de 10 000.

-          L’article 343 de la Constitution indienne reconnaît l’Hindi et son script Devanagari comme la langue officielle du gouvernement central de l’Inde.

-          Pour assurer une continuité, la Constitution permet l’usage de l’Anglais pour des communications officielles.

-          L’article 345 stipule la reconnaissance constitutionnelle aux « langues officielles » de l’union : toute langue adoptée par la législation d’un Etat est reconnue langue officielle de l’Etat.

 

Les langues indiennes appartiennent à 4 familles (les 2 premières étant les plus importantes : 98%) :

-          Indo-européenne** (les 54 langues de ce groupe sont surtout parlées dans les régions Nord et Centre à 75% de la population indienne les parlent),

-          Dravidienne (les 20 langues de ce groupe sont surtout parlées dans le Sud à 23% de la population indienne les parlent : tamoul dans le Tamil Nadu, kannada dans le Karnataka, telugu dans l’Andrah Pradesh, malayalam dans le Kerala),

-          Mon-Khmer ou austrio-asiatique (les 20 langues de ce groupe sont surtout parlées dans les régions Est),

-          Sino-tibétaine ou tibéto-birmane (les 98 langues de ce groupe sont surtout parlées dans les régions himalayennes, au Nord).


Population selon la langue parlée (en 2000) : hindi 337 millions, bengali 69 millions, telugu 66 millions, marathi 16 millions, tamoul 53 millions, urdu 43 millions, gujarâtî 40 millions, kannada 32 millions, malayalam 30 millions, oriya 30 millions, punjabi 23 millions, assamais 13 millions et sindhi 2 millions.

 

Une petite histoire du sanscrit (extrait de :  Une histoire de l'écriture et de la littérature sanscrites_Michel Angot_Avril 2002.pdf)

 

Le sanskrit : une langue raffinée qui n'a jamais été une langue d'usage

Le nom du sanskrit, contrairement à ceux des autres langues, n'est en rien lié à un peuple ou un État déterminés. Le persan, l'anglais, le français, furent d'abord le nom de la langue régionale parlée par un certain peuple avant de devenir, de gré ou de force, les langues parlées dans un certain État et même d'être exportées selon des modalités diverses dans quelques parties du monde. Or il n'y a jamais eu un « peuple sanskrit » ni un « État sanskrit », ni un État ayant porté un autre nom mais où le sanskrit aurait été la langue nationale ou la langue prépondérante. Quand ce mot fut employé en l'appliquant à cette langue, le « sanskrit » avait déjà un long passé anonyme : le terme est ignoré du Veda et même des fondateurs de la grammaire. Et, quand elle fut adoptée, cette épithète signifiait seulement que la langue en question était soumise, plus rigoureusement que d'autres, aux lois de la grammaire. Samskritam dont nous avons fait « sanskrit », ou « sanscrit » selon certains dictionnaires, signifie en effet « raffiné, achevé » et ce raffinement était fonction de la manière dont ses utilisateurs brahmanes se représentaient cette langue. Il faut attendre l'époque contemporaine pour qu'un certain nationalisme indien imagine le sanskrit comme langue nationale de l'Inde. Ce trait doit être souligné car il constitue un caractère essentiel du sanskrit et explique une partie de sa spécificité : le sanskrit n'a jamais été soumis aux pressions de l'usage comme le furent et le sont le français ou l'allemand.

 

Une langue fixe, pérenne et sacrée au seul usage des brahmanes

Il faut nécessairement comprendre ce que furent les brahmanes, les créateurs et principaux utilisateurs du sanskrit. Que ce soit la langue védique, alias le sanskrit « archaïque », ou la langue « classique », le sanskrit est demeuré attaché à cette infime minorité de la population. Le sanskrit, tant védique que classique, fut d'abord la langue des brahmanes, ces êtres qui, dans la hiérarchie des créatures, jouissent d'un statut supérieur, les seuls qui soient réputés être pleinement des hommes.

Qu'est-ce qui à l'époque – rappelons que nous ne sommes ni en train de décrire la société indienne d'aujourd'hui ni la façon dont le sanskrit est considéré de nos jours – assurait aux brahmanes leur supériorité sans cesse affirmée dans les textes ? Ce n'est pas leur fonction religieuse d'officiants, de « prêtres » dirait-on, car ils n'ont pas le monopole de cette fonction et, à la différence de nos prêtres, ils sont choisis par ceux qui les emploient et les payent. D'ailleurs ils ne sont officiants que pendant la durée de la cérémonie. Ils n'ont pas non plus, loin s'en faut, le monopole du religieux, une dimension qui est diffuse dans tout le corps social. Les brahmanes n'ont pas accès par statut aux pouvoirs politique ou économique. Ils ne sont pas comparables aux scribes de l'Égypte antique : le sanskrit n'est écrit que tardivement et plutôt contre la volonté des brahmanes pour qui toujours la connaissance est parole et qui réservent les grises nuances du monde à la noirceur de l'écrit. Les brahmanes ne forment pas non plus, comme les mandarins de l'Empire chinois, un corps d'administrateurs au service de l'État. Ces deux fonctions, scribes et administrateurs, étaient réservées à une caste spécifique dont le statut fut toujours inférieur à celui des brahmanes même si certains de ces derniers pouvaient participer, à titre de conseillers, à l'exercice du pouvoir.

Non ! Ce qui assurait leur prééminence c'était le privilège qu'ils avaient d'énoncer en sanskrit, de transmettre par la voix et de garder en mémoire les normes du monde et des hommes ; ils étaient en position d'énoncer des normes pures, de dire le vrai c'est-à-dire ce qui, condamné à ne pas exister, devait être mis à l'abri pour demeurer à jamais la source du réel changeant. Cette distance entre le vrai qu'ils énoncent et le réel qu'ils inspirent caractérise les brahmanes pour le principal et donne sa saveur à la langue sanskrite qu'ils utilisent à cette fin. C'est ainsi qu'on peut expliquer les trois caractères majeurs de la langue des brahmanes : comme les normes sont fixes, appartiennent à tous les temps et doivent se tenir à distance de l'histoire, la langue qui les énonce se doit d'être fixe, pérenne et sacrée. Adoptant la vieille langue védique archaïque, les brahmanes l'ont adaptée à leurs besoins spirituels et intellectuels et ont ainsi créé le sanskrit qu'ils ont fixé, pérennisé et sacralisé. Il fallait bien que cette position des brahmanes soit fondamentalement acceptée par tous ou par une majorité et, même si elle a été discutée par certains, les bouddhistes notamment, les opposants ont eux-mêmes constitué une classe d'érudits qui a finalement adopté le sanskrit pour discuter avec les brahmanes ; souvent ces érudits étaient d'origine brahmanique.

 

Début d'un lent déclin

Vers le 10ème siècle, commence un lent déclin : une nouvelle religion s'installe brutalement dans la plaine indo-gangétique et avec elle la langue de culture des nouveaux arrivants : le persan, une langue cousine du sanskrit mais modernisée et pénétrée d'influences arabes ; le persan est demeuré la langue officielle de « l'empire des Indes » jusqu'en 1947 et continue à jouir d'un grand prestige, même en Inde indépendante. Dorénavant, les sultans musulmans – parfois des convertis – sont au pouvoir. En 1565, le dernier grand Empire hindou disparaît. Tout cela a évidemment un impact important sur le sanskrit. Notamment, même si les brahmanes n'ont pas été totalement écartés des cercles du pouvoir, même s'ils ont appris le persan et ont été associés à la gestion des différents sultanats musulmans, ils ont cessé de fait d'occuper dans la société la place qui était la leur jusque-là. Ils n'ont pas vaincu l'islam comme ils avaient vaincu le bouddhisme et en Inde même, ils ont été sur la défensive. Les circuits économiques se détournent d'eux. Or ils ne pouvaient se consacrer à l'étude des lettres sanskrites que parce que des rois hindous et vainqueurs, en leur octroyant régulièrement des terres, leur permettaient d'avoir des revenus. Dès lors que les rois hindous sont systématiquement vaincus, qui va entretenir les brahmanes ? Comment vont-ils survivre ? Cela les fait dépendre plus étroitement qu'auparavant de la générosité des fidèles, de la société civile. Par ailleurs, avec le persan, arrivent d'autres lettrés, en liaison directe avec l'espace arabo-musulman, lequel brille alors de tous ses feux. De nouveaux savoirs, de nouvelles pensées se font jour. Le quatrième millénaire de l'histoire du sanskrit est celui d'une lente décadence : confite dans sa perfection, la langue sanskrite n'est plus au service d'une pensée neuve ou novatrice ; les ouvrages oscillent entre résumés ou exposés didactiques et commentaires prodigieux d'érudition mais quelque peu vains. Même le domaine du religieux échappe peu à peu au sanskrit : les grandes œuvres sont traduites, ou plutôt adaptées dans les langues vernaculaires. Le Râmâyana sanskrit de Vâlmîki est ainsi la source principale de l'Irâmâvatâram, « L'avatâr de Râma », de Kamban (entre le IXe et le XIIe siècle), considéré comme le chef-d'œuvre de la littérature tamoule, au sud de l'Inde. De même, le Râmcaritmânas, « Le lac spirituel de la geste de Rama », écrit en hindî par le brahmane Tulsî-Dâs (1532-1623). Dans l'Inde d'aujourd'hui, quand on parle du Râmâyana, on fait référence à ceux de Kamban, de Tulsî-Dâs, ou à d'autres adaptations qui ont été parfois totalement réécrites dans les langues indiennes. Les ouvrages proprement religieux rédigés en sanskrit sont alors doublés par leurs traductions en hindî, en tamoul… aujourd'hui certains religieux ont même oublié l'original et sont tout surpris quand ils apprennent que le texte qu'ils tiennent pour l'original est en fait une traduction ou une adaptation du sanskrit.

 

Sources :

http://www.dma.ens.fr/culturemath/histoire%20des%20maths/htm/Keller06_Inde/Keller_Inde.htm

http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/une_histoire_de_la_langue_et_de_la_litterature_sanskrites_1.asp

http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/college/04-05/conferences/01-05-langage/02-demoule-renfrew/index.htm

http://www.indianlanguages.com/main/index.php

http://pagesperso-orange.fr/compilhistoire/vedisme.htm

http://www.cs.colostate.edu/~malaiya/scripts.html

http://indiansaga.com/languages/index.html

 

* Les plus anciens textes que nous connaissons de l’Inde s’appellent les Védas ; ce sont des textes sacrés. La date de fixation des Védas (qui comme la Bible ou l’Odyssée sont formés d’une succession de textes oraux d’âge divers) est sujet à débat : la fourchette pour la fixation de ces poèmes va de 5 000 avant Jésus-Christ à 1 500 avant Jésus-Christ ; en général on coupe la poire en deux et on évoque environ 2 500 avant Jésus-Christ pour marquer le début de l’ère védique, qui succède à une civilisation dont nous avons les traces archéologiques mais dont nous ne savons pas grand chose, faute d’avoir déchiffré son écriture.

Vers 500 avant J.-C. naissent de nouvelles religions en réaction au védisme, il s’agit notamment du Bouddhisme et du Jainisme. Leurs premiers textes ne seront pas en Sanskrit, mais dans des langues régionales, «vernaculaires», le pali et le prakrit. Cependant, au fur et à mesure que des écoles de logique, de grammaire et de poétique se créeront au sein de ces religions et qu’elles en viendront à débattre avec leurs collègues hindous, les savants intellectuels issus de ces traditions religieuses se mettront aussi à produire des textes en sanskrit.

 

** Depuis la fin du 18ème siècle (1813 : naissance du terme « indo-européen »), on a reconnu l'existence en Europe et ailleurs d'une « famille » linguistique, dont les origines doivent remonter jusqu'à une époque préhistorique lointaine. La plupart des langues européennes actuelles, ainsi que l'iranien et un certain nombre de langues indiennes, sont membres de cette même famille, que l'on appelle « indo-européenne », et toutes présumées descendues d'une seule langue ancestrale.

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mercredi, 17 septembre 2008 | Lien permanent | Commentaires (1)

Indian English / English in India

NB : L’anglais est arrivé en Inde au début des années 1600, avec la Compagnie des Indes et aurait dû en partir en 1947 – les Anglais ayant en effet exigé que les Indiens « désapprennent » l’anglais (ah l’humour britannique). Aujourd’hui, l’anglais est une « associate official language », une langue officielle associée, même si il est moins important que l’hindi. L’objectif affiché est qu'il soit remplacé par le seul hindi comme langue de communication interne mais cela pose problème dans les Etats du Sud où la pénétration de l'hindi est très faible et par ailleurs l’intégration à l’économie mondiale rend cet objectif impossible. L’Inde compterait 350 millions d’anglophones (les chiffres varient complètement de 10 à 35% mais à ma petite échelle d’expatriée, ça suffit très bien). L’anglais s’est développé à sa manière, s’agrémentant de mots hindi (ce qui donne le « hinglish »), conservant des formules désuètes etc., un peu comme le Français au Québec en somme. On trouve même des dictionnaires d’Indian English…

Et voilà comment l’autre jour, tandis que je demandais à mon tailleur de me faire la réplique d’une robe, je me suis entendue lui dire: “I want the EXACT SAME”. Et là, j’ai flippé ! Et puis finalement, c’est normal de choper les tournures de langue du pays, non ??

Voici donc quelques exemples d’expressions et de formules de grammaire anglaise version indianisée, qui m’ont bien fait marrer (à chaque fois je reconnais mon collègue !) et également surprise – quelques tournures incorrectes que je croyais bonnes !

Vous savez que vous avez passé trop de temps en Inde quand par exemple vous dites (le détail et la mise en page dans le fichier:Indian English.pdf) : 

ILS DISENT / THEY SAY à AU LIEU DE / INSTEAD OF

I am liking it very much. I am understanding it. She is knowing the answer. à I like it very much.

Let us discuss about this. à Let us discuss this.

They did it, no? / He is here, isn’t it? / She closed the door, did she? à They did it, didn’t they? / He is here, isn’t he? / She closed the door, didn’t she?

A: You didn't come on the bus? B: Yes, I didn't." à A: You didn't come on the bus? B: No, I didn't."

My all closets are empty. à My closets are all empty.

He does this always. à He always does this.

Where you are going? / Tell me where are you going. à Where are you going? / Tell me where you are going.

I only told her to do that. à I Ø told her to do that.

She had so much of work to do that… à She had so much Ø work to do that…

Let’s go out for some ice-cream-ice-cream. / She has curly-curly hair. / You will get used to the humidity slowly-slowly. / Don't worry about small-small things. à Let us go out for some ice-cream Ø.

Seriously / Actually etc., she is a good person. à Ø she is a good person.

What is your good name? à What is your Ø name?

Please do the needful. à Could you help me with this?

Where do you stay?à Where do you live?

I don't take meat/milk. à I don't eat meat / drink milk.

It is really bad. / There is none. à It is worst. / There is less.

Out of station.à Out of town.

Tell me (used when answering the phone) à How can I help you?

T-K. ("theek hai" literally means "fine is") à O-K.

Hotel à Restaurant

Kindly disregard the previous message. à Please disregard the previous message.

My head is paining. –> My head is hurting.

Cover à Envelope ou shopping bag

I got fired today at the office. à I have been given an oral (not written) dressing down by a superior / sacked / dismissed.

To revert à To reply to

Today morning / Yesterday night –> This morning / Last night

Healthy à Fat people

To reduce à To lose weight

Bring it this side. / We went that side. à Bring it here. / We went there.

Metro (for Metropolis) à Big city

When are you shifting? à When are you moving?

Do you have sugar? à Do you have diabetes?

I have BP! à I am suffering from high BP or hypertension.

I met my friend last night. à I spent time with my friend last night.

I also need a blanket. / He was late also. à I too need a blanket. / He was late as well.

Open / Close the air conditioner. à Turn on / Turn off the air conditioner.

Open your shirt. à Take off your shirt.

Current went and came. à The power went out and came back.

You are gifting me a new cell phone? à You are giving me a new cell phone?

Curd à Yoghurt

Batchmate or batch-mate à Not classmate, but a schoolmate of the same grade

Eggitarian à A person who is eats vegetarian food, milk and eggs but not meat

Brother / Sister à Male brother & first cousin / Female sister & first cousin

Deadly à Intense

Hi-fi à Stylish or beyond the perception of the average person

Sexy à Excellent or extremely cool

Gone for a toss. à Something got ruined.

Bucks à Rupees

I had gone. à I went.

I would be going to New York this weekend. à I will be going to New York this weekend.

I have been working since four years. à I have been working for four years ou I have been working since four years ago.

Can you drop me? à Can you drop me off?

Throw it. à Throw it out.

Wish her. à Wish her a happy birthday.

Let's go to city. à Let's go to the city.

I heard that you have written a document on... Could you send me the same? à I heard that you have written a document on... Could you send it to me?

What I did? à What did I do?

I met him five years back. à I met him five years ago.

Arey! C'mon, yaar! Don't be such a killjoy! / Long time no see, bhai. / Ay, bhaiyya! Over here! / How much to go to the train station, boss? /Arey! What a good job you did!, Accha, so that's your plan. 

Pour ce qui est de l’accent, l’accent indien surprend toujours mais au final il est assez proche de l’accent français : inutile donc de vouloir se la raconter avec un accent britannique !

Sources: chillibreeze.com par Dr. Roopa Nishi Vishwanathan et Wikipédia, article de John Lawler.

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jeudi, 22 mai 2008 | Lien permanent | Commentaires (10)

Première leçon d'Hindi

  • "Fro?
  • Arrrre you alrrrrrright?
  • Vere do you vant to go vit me?
  • Zis oushe is grrrrrrrrrrrèt no?"

Voilà, première leçon d'hindi: capter l'accent indien. En anglais dans le texte:

  • "Where are you from?
  • Are you alright?
  • Where do you want to go with me?
  • This house is great no?"

Seconde étape. Apprendre à acquiescer. Attention: onduler gracieusement la tête de gauche à droite, ou de droite à gauche (si vous secouez trop fort ça veut dire non). On peut aussi ajouter:

  • Arré = ah! (voire Ok)
  • Tiké = Ok
  • Accha = C'est bon, Ok
  • Ok = Ok
  • Ha = oui (voire Ok)
  • No issue = no problem = Ok

Voilà, c'est tout pour aujourdh'hui, accha!

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lundi, 20 novembre 2006 | Lien permanent

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