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La littérature pour prévenir contre le sida

Alors que l’année dernière on utilisait des films pour faire campagne contre le sida en Inde, cette année ce sont des écrits – initiative de Avahan, la Fondation Bill et Melinda Gates. AIDS Sutra est une anthologie regroupant 16 auteurs (tous récompensés, et tous Indiens, à l’exception de Dalrymple) qui écrivent (après étude sur le terrain) à propos de l’épidémie en Inde et comment les communautés à travers le pays gèrent la situation. Les histoires traitent des dynamiques socio-culturelles de notre époque. Ainsi :

 

-          Salman Rushdie écrit sur les hijras de Mumbai : « Le troisième sexe en Inde a encore besoin de notre compréhension Aids.JPGet de notre aide. »

 

-          William Dalrymple sur les devdasis (filles pré-pubères dédiées/offertes à la déesse) de Belgaum (nord du Karnataka).

 

-          Les journalistes Aman Sethi et Sonia Faleiro sur la vie des conducteurs de camion et les prostitué(e)s : Faleiro évoque également les bakchichs exigés par les policiers, de la corruption rampante. Mais elle rappelle qu’il faut aussi penser à ce que gagne un policier par mois : a peu près pareil qu’une bonne.

 

-          Vikram Seth (lui-même bisexuel et ardent défenseur des droits des homosexuels en Inde) et Siddharth Dhanwant Shangvi sur le HIV chez les riches et privilégiés : un jeune réalisateur gay qui est la star de la société mumbaite.

 

-          Gangopadhyay raconte une histoire très répandue parmi les prostitué(e)s du West Bengale : une paysanne (de basse caste), victime de harcèlement sur son lieu de travail, décide de se prostituer en se disant que c’est un moyen de gagner plus pour sa famille.

 

-          Mukul Kesavan écrit sur les hommes qui couchent avec des hommes (MSM – Men Sex with Men) à Bangalore : alors que les kathis (les « tatas ») sont reconnaissables, les panthis (les « males ») restent invisibles.

 

D’après l’article sur lequel je me base (Article_Indiatogether.com_Aids Sutra_Sept08.pdf), certaines histoires vous entrainent, d’autres n’y arrivent pas. C’est la diversité – géographique, sociale, culturelle – qui fait le succès de cette anthologie.

On dit que c’est le premier « livre de charité » indien – en tout cas le premier de cette ampleur. Depuis sa sortie en aout, déjà 6 000 exemplaires ont été vendus, ce qui est un début prometteur.

L’initiative en soi est déjà remarquable. C’est important de parler du sida, d’aider à sa reconnaissance, surtout dans des pays comme l’Inde où c’est encore un tabou, quand ce n’est pas tout simplement ignoré. Les gens atteints du sida disent souvent qu’il est très difficile de le révéler à la famille et aux amis ; alors qu’en parler est nécessaire pour le bien-être, pour supprimer la culpabilité, la honte et la stigmatisation. La peur – de la stigmatisation et du rejet – fait souffrir.

 

Avahan, la foundation des Gates créée en 2003, travaille dans le Maharashtra, l’Andrah Pradesh, le Karnataka, le Tamil Nadu, Manipur et Nagaland ; l’objectif : développer la prévention parmi les populations « à risque » comme les prostitué(e)s, les drogués, les hommes qui couchent avec des hommes, les transgendres et les conducteurs de camion.

Avahan : http://www.gatesfoundation.org/avahan/Pages/overview.aspx

 

L’année dernière, Avahan a financé le projet de films Jaago de Mira Nair, auquel ont participé des réalisateurs renommés (Vishal Bhardwaj, Santosh Sivan, Farhan Akhtar et Mira Nair – vous connaissez sans doute son Mariage des Moussons. Les films ont été diffusés sur NDTV le 1er décembre 2007. Lien : http://www.aidsjaago.com/

 

 

Livre : AIDS Sutra : histoires non-dites de l’Inde. Edité par Negar Akhavi, Random House India (395 rs i.e. environ 7€). Pour le commander en Europe (en anglais) : http://www.amazon.co.uk/Aids-Sutra-Untold-Stories-India/dp/0099526581

Photos : Salman Rushdie (auteur) avec Laxmi (photo de la foundation Bill et Mélinda Gates/Prashant Panjiar 2008)

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vendredi, 31 octobre 2008 | Lien permanent

Histoires de poils (dans les oreilles)

Pendant un moment d’accalmie (au bureau), et quand je ne m’arrache pas les cheveux (oui oui, je suis dans les poils aujourd’hui), je repensais à un acteur indien qui a d’immenses poils dans les oreilles. De fil en aiguille, je me suis rappelée avoir lu que ces fameux poils dans les oreilles étaient une particularité génétique des Indiens. Plutôt que de raconter une connerie, j’ai googlé la chose.

Et là, mort de rire, je découvre que les records du monde de taille de poils dans les oreilles sont détenus par… ben ouais, des Indiens !

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Radhakant Bajpai / 13.2 cm (les poils, hein, pas autre chose...) / Naya Ganj, Uttar Pradesh, India / Record : mai 2003

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Témoignage : Radhakant Bajpai has hair sprouting from the centre of his outer ears (middle of the pinna) that measures an incredible 13.2 cm at its longest point. The length of the 50-year-old's pinna pelt was confirmed by medical examiner Dr. R P Gupta. “Making it to Guinness World Records is indeed a special occasion for me and my family, God has been very kind to me.”b28b8a37b9cab816fa97969f1cf9f1f5.jpg

Un article énorme sur ce record (en anglais) : Article_In pursuit of the hirsute_170302.pdf

Bon, après ce premier bidonnage, j’ai quand même voulu vérifier si c’était exclusivement indien, et j’ai rien trouvé là-dessus… Mais j’ai lu un article intéressant (sur ellequebec.com) :

« À partir de la trentaine, la plupart des hommes voient soudain apparaître de longs poils dans le nez et dans les oreilles. En fait, ces parties ont toujours été poilues: les poils sur la barrière nasale ou dans le labyrinthe de l’oreille forment une protection naturelle qui empêche la poussière de pénétrer à l’intérieur. Mais avec l’âge, le changement d’hormones affecte la pousse des poils et on se retrouve avec une pilosité rebelle.
Pour les éliminer, il est préférable de les tailler. N’épilez pas à la pince: non seulement c’est douloureux, mais vous risquez en plus de causer de petites lésions internes qui peuvent s’infecter. Pour ce qui est de l’épilation au laser, certaines cliniques l’offrent, mais comme la tête de l’appareil est assez large, elle se rend difficilement dans les orifices du nez et des oreilles. En plus, le laser ne doit pas s’approcher trop près du tympan. Ces méthodes enlèveraient trop de poils, dont la barrière naturelle protectrice.
Le plus simple (et le plus économique), c’est de les couper avec des ciseaux aux embouts arrondis, question de ne pas se blesser. Encore plus sécuritaire, le coupe-poils nez et oreilles. Il s’agit d’un appareil à lames rotatives qui taille les poils sans jamais toucher à la peau. Ils peuvent être hydrofuges, à piles ou doté d’une petite lumière au bout: à vous de choisir si vous préférez le modèle le plus simple ou le plus sophistiqué. »   

Et voilà, ne sommes-nous pas dans un pays (plein de poussière) où les « mâles » sont plus que travaillés par les hormones (au moins jusqu’au mariage, mais même après) ??! D’où le nombre d’Indiens avec les oreilles poilues (même si ce n’est pas leur apanage). Tout s’explique…

Bon ensuite, j’ai découvert que ça a un nom : l’hypertrichose des oreilles (si si). Je zappe la définition wikipédia (que j’ai lu et qui m’a ramené à mes années de lycée, en sciences nat’) ; en bref : c’est une anomalie génétique, qui n’existe que chez les hommes, et qui est automatiquement transmise : si ton père a des poils dans les oreilles, son fils aussi !!

Tout ça m’a amené à découvrir l’hirsutisme : l’apparition chez les femmes de poils qui ne poussent normalement que chez l’homme. Et voici quelques photos d’hirsutes: Article_Hypertrichose_071205.pdf. J’ai également été familiarisée avec la notion d’ « homme porc-épic » qui m’a beaucoup fait marrer et puis un peu moins parce qu'au fond, c'est quand même pas drôle...

Pour finir avec les poils (qui font toujours parler d’eux), un dossier très complet Article_Poils_0706.pdf, avec pourquoi avons-nous des poils, les sociétés qui aiment les êtres poilus, comment les enlever etc. etc. Avis aux mecs qui ont des poils dans le dos (enfin, quand c’est que ça ;))…

Enfin un lien vers un forum où un jeune se plaint de ses poils sur les fesses (qui croit-il, sont liés à une intense activité masturbatoire) : http://forum.doctissimo.fr/forme-beaute/epilation-poils/problemes-poils-sujet_151719_1.htm

Je m'éclate!

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samedi, 09 février 2008 | Lien permanent | Commentaires (3)

Trekking au Népal en aout – Chapitre 2, Où trekker en Inde en août ?

Restait plus qu’à trouver l’endroit où baptiser notre sac… Et là… Pas facile. Parce qu’en août, il pleut en Inde. Pas tout le temps mais assez pour rendre une randonnée un peu pénible.

Je connais notamment deux coins secs et superbes : le Ladakh et la Spiti Valley. Mais j’avais déjà exploré les lieux (en août, et en toute sécheresse) mais l’altitude me faisait un peu peur avec mon petit. Ma mère avait par exemple eu un sal mal d’altitude dans la Spiti Valley.

J’explorai ensuite l’Himachal Pradesh, avec des options autour de Manali (moins haut et moins loin que la Spiti Valley) mais les 15 heures de bus pour s’y rendre m’ont arrêtée net. A la grande surprise de l’organisateur local qui voyait pas le problème – et très franchement je sais pas comment les Indiens font pour se taper des trajets pareils avec des enfants…

Je partis ensuite sur la piste de l’Uttarakhand où j’avais fait un très beau (et mouillé) séjour en août dans la région de Kumaon. Mais posée dans un chouette hôtel, la pluie sonnait plus romantique que sous tente. Pourtant de nombreux treks dans cette région ne se font QUE pendant la mousson, la plupart étant des pèlerinages. Faut croire que c’est donc possible. Une grosse pluie mit fin à mes considérations, quand j’entendis parler de nouveaux glissements de terrain – fallait voir la débâcle en 2013, avec la disparition de quelques 5 700 personnes suite à trop de pluie.

Je finis donc par m’orienter sur le Cachemire et achetai les billets d’avion avant que qui que ce soit ne vienne me décourager : je la connais la réputation de Cachemire mais si on se base là-dessus on ne fait plus rien ! Immédiatement ma prof de Pilates (Kashmiri) me mit d’ailleurs en garde : c’est de la folie d’y aller un 15 août (jour de l’Indépendance de l’Inde) quand les insurgés qui veulent faire sécession profitent de la fonte des neiges estivales pour aller mettre un peu le bordel dans la capitale. Bon ben tant pis, les billets étaient pris, on verrait bien ! Et là, PAN !, à peine quelques jours plus tard, un insurgé se fait buter, le conflit reprend de plus belle, 350 personnes sont blessées, le couvre-feu est mis en place. Pas de panique. Il me reste un mois avant le départ, ça va bien se calmer.

Et puis pour en rajouter une petite couche, quelques jours plus tard, j’apprenais qu’une fille de notre groupe était enceinte ! Là ça commençait à faire beaucoup pour bibi… Elle demanda conseil à sa gynéco qui réagit sans ambiguïté : « Faire un trek au Cachemire en août ? Mais pourquoi ?? Tu vas pas aller au Cachemire maintenant non ? Moi je suis du Cachemire et je te le dis cash, c’est niet en ce moment ! ». Elle lui demanda donc de faire abstraction de la destination et de lui dire si elle pouvait faire un trek… Et elle était pas chaude chaude : ce qui l’angoissait c‘était l’exercice physique, quand on recommande d’y aller mollo pendant le premier trimestre. « Pourquoi tu veux te fatiguer ? » Elle renonça à lui expliquer ! Parce que c’est vrai, au fond, quand on y pense, pourquoi se fatiguer ??

Et voilà, nous étions à trois semaines du départ, sans début de programme. Ça continuait de péter au Cachemire, à tel point que les compagnies aériennes et agences touristiques remboursaient les billets d’avion à 100%. Et pour tout dire je commençais à me demander si tout ça n’était pas un signe du destin, genre allez donc vous reposer au bord de la mer dans un resort pépère… Je trainais donc sur la toile, des îles Andamans à Koh Sa Mui, quand je tombais sur un site avec en bas à gauche un encart Népal. Mais c’est bien sûr !! Le Népal !!

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lundi, 21 novembre 2016 | Lien permanent

60 jours de confinement indien ! - Le Covid vu par une Française en Inde - 22.05

  • Nombre de cas en France : 144 163 (28 215 morts)
    • Jour de déconfinement : 10
  • Nombre de cas en Inde : 118 447 (3 583 morts) 
    • Jour de confinement à Gurgaon : 61 / National : 59

Nous sommes entrés en phase 4 de confinement ou phase 2 de déconfinement, ça dépend des points de vue… Du 18 au 31 mai – tu pourras voir ci-dessous les différences d’un confinement à l’autre en Inde.

Entre-temps,

  • Modi a déclaré le 12 mai qu’il allait falloir apprendre à vivre avec le corona (“Corona will remain a part of our lives for a long time. But at the same time, we cannot allow this to happen that our “lives will be confined only around the corona. We would wear masks, follow two yards distance and pursue our goals.”) : source
  •  
  • Le Gouvernement a proposé de suspendre les lois du travail (protectionnistes) pour… 3 ans et les gens protestent : source
  •  
  • La situation n’est pas rose dans le bidonville de Dharavi : source
  •  
  • Il y a eu un incident de fuite de gaz sur un site industriel dans l’est du pays (Andhra Pradesh) – 12 morts contre 4 à 16 000 lors de la catastrophe de Bhopal en 1984 : source
  •  
  • Un cyclone (Amphan) a ravagé l’est du pays (Orissa et West Bengal) et au Bangladesh – 72 morts en Inde mais 10 millions de personnes affectées : source
  •  
  • Il paraît qu’une crise alimentaire se profile, la main d’œuvre qui récolte étant (enfin) rentrée chez elle (mais on n’en entend pas parler en Inde) :  source

À part ça, tout va bien…

Lockdown 1.0 :

  • Les personnes de plus de 65 ans, les personnes souffrant de comorbidités, les femmes enceintes et les enfants de moins de 10 ans doivent rester à la maison, sauf pour des raisons essentielles et de santé,
  • Fermeture des frontières internationales et inter-étatiques,
  • Arrêt des transports (avions, trains, bus etc.),
  • Fermeture des écoles, gyms, restaurants, cinémas, malls, lieux de culte, hôtels et magasins qui ne sont pas de première nécessité,
  • Fermeture des business qui ne sont pas de première nécessité.

Lockdown 2.0 :

  • Les personnes de plus de 65 ans, les personnes souffrant de comorbidités, les femmes enceintes et les enfants de moins de 10 ans doivent rester à la maison, sauf pour des raisons essentielles et de santé,
  • Fermeture des frontières internationales et inter-étatiques (sauf pour transporter les biens de première nécessité),
  • Arrêt des transports (avions, trains, bus etc.),
  • Fermeture des écoles, gyms, restaurants, cinémas, malls, lieux de culte, hôtels et magasins qui ne sont pas de première nécessité,
  • Fermeture des business qui ne sont pas de première nécessité.

Lockdown 3.0 :

  • Les personnes de plus de 65 ans, les personnes souffrant de comorbidités, les femmes enceintes et les enfants de moins de 10 ans doivent rester à la maison, sauf pour des raisons essentielles et de santé,
  • Fermeture des frontières internationales et inter-étatiques (sauf pour transporter les biens de première nécessité),
  • Arrêt des transports (avions, trains, bus etc.),
  • Fermeture des écoles, gyms, restaurants, cinémas, malls, lieux de culte, hôtels et magasins qui ne sont pas de première nécessité,
  • Autorisation de retourner travailler, avec une limitation du nombre d’employés dans les zones rouges,
  • Ouverture des business qui ne sont pas de première nécessité, sauf dans certaines zones,
  • Port du masque obligatoire,
  • Couvre-feu de 7 heures du soir à 7 heures du matin.

Lockdown 4.0 :

  • Les personnes de plus de 65 ans, les personnes souffrant de comorbidités, les femmes enceintes et les enfants de moins de 10 ans doivent rester à la maison, sauf pour des raisons essentielles et de santé,
  • Fermeture des frontières internationales et inter-étatiques (sauf pour transporter les biens de première nécessité) – les avions devraient reprendre du service le 25 mai,
  • Redémarrage des transports selon certaines conditions, notamment médicales ou pour les migrants (avions, trains, bus etc.),
  • Fermeture des écoles, gyms, restaurants, cinémas, malls, lieux de culte, hôtels et magasins qui ne sont pas de première nécessité,
  • Autorisation de retourner travailler, avec une limitation du nombre d’employés dans les zones rouges,
  • Ouverture des business qui ne sont pas de première nécessité, sauf dans certaines zones,
  • Autorisation des maids à temps partiel,
  • Port du masque obligatoire,
  • Couvre-feu de 7 heures du soir à 7 heures du matin.

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vendredi, 22 mai 2020 | Lien permanent

Déconfinement à l’indienne, les premières photos - Le Covid vu par une Française en Inde - 06.05

  • Nombre de cas en France : 132 967 (25 531 morts)
    • Jour de confinement : 51
  • Nombre de cas en Inde : 49 391 (1 694 morts) 
    • Jour de confinement à Gurgaon : 46 / National : 44

Pour rebondir sur mon dernier post et la supposée « exception indienne » dans la gestion du coronavirus, je voudrais noter que la courbe des cas et des décès, même si elle est bien inférieure à d’autres pays, surtout en proportion de la population, reste en augmentation constante – pas encore de plateau, ou alors je ne sais pas bien lire une courbe :

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Nous en sommes à J+2 du début du déconfinement en Inde. Les résultats ? Étant confinée dans mon cocon, je m’en tiendrai à ce qu’on me dit et à ce que je lis :

  1. C’est encore la guerre au sujet des maids, chauffeurs, jardiniers etc., le Gouvernement ayant choisi de ne pas se prononcer sur cette catégorie professionnelle et laissant le choix aux individus et gérants de résidence pour régler la situation. Dans ma résidence c’est le pugilat. Certains ont sorti un argument massue en faveur du retour des maids : à les payer à rien faire, on va les rendre paresseuses, donc il est impératif qu’elles reviennent travailler.

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Les maids qui font la queue pour aller bosser. (Source: Getty images)

  1. Le Gouvernement essaye de rendre obligatoire l’utilisation de l’appli tracking Aarogya Setu. C’est une condition pour laisser entre les maids dans notre résidence (mais pas les jardiniers) et les résidents s’insurgent, beaucoup de maids n’ayant pas de smartphone. Par ailleurs, j’ai découvert l’expression anglaise « French hat » pour qualifier un « hacker éthique ». L’un deux aurait trouvé une faille de sécurité. Le Gouvernement a nié. (source) Euh… Y en a vraiment qui croient que personne ne va utiliser les données de cette appli ? Sinon, la vie dans les bureaux reprend son cours, tout doucement.

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Reprise dans l'administration publique, avec 30% des effectifs. (Source: PTI)

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La circulation à la frontière Delhi Uttar Pradesh le 5 mai. (Source: Anil Shakya EPS)

  1. C’est la cohue pour l’accès aux wine shops. Certains respectent à peu près la distanciation sociale, d’autres pas du tout. D’ailleurs, la municipalité de Mumbai a choisi de les fermer à nouveau (ainsi que d’autres magasins de biens non essentiels). Et celle de Delhi a imposé une surtaxe de 70% sur l'alcool, le "special corona fee" ; sachant que les taxes sur l'alcool représente entre 15 et 25% des recettes fiscales des États indiens (source). On ferait bien de commencer par se demander pourquoi l'alcool ne fait pas partie des biens essentiels de consommation ?

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La queue pour acheter de l'alcool. (Source: Parveen Negi EPS)

  1. Depuis le 1er mai, des trains sont affrétés pour les « migrants » qui veulent rentrer chez eux, dans un autre État indien de celui où ils travaillent. (Il y a eu un tollé parce que ce service n’était pas gratuit (800 Rs le ticket), ce qui apparemment a été changé.) Apparemment, ils veulent vraiment rentrer, quitte à se planquer dans des bétonneuses. Apparemment, 860 000 migrants ont demandé à quitter le Punjab (soit 600 trains). (source) Alors que l’agriculture et les industries réouvrent progressivement, ça risque d’être compliqué de redémarrer si les ouvriers sont rentrés chez eux à 20 heures de train.Le Karnataka a d'ailleurs interdit à ces "trains de migrants" de circuler, pour les garder dans le coin. Certains seraient partis à pied, non mais.

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Des migrants rentrent chez eux en train. (Source: Amit Dave Reuters)

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  1. Le Gouvernement prévoit un rapatriement massif (15 000) d’Indiens bloqués à l’étranger : ‘Operation Samudra Setu’ (Pont Aérien). Au risque d’importer de nouveaux cas ? Et pourquoi maintenant ?
  1. Il commence y avoir des rumeurs d’agressivité de gens qui sortent faire leurs courses par des Indiens qui ont faim.

À suivre donc…

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mercredi, 06 mai 2020 | Lien permanent | Commentaires (1)

J15 et J8 de symptômes, économie et politique d'un désastre - Le Covid vu par une Française en Inde 02.05

2 mai – J15 et J8 de symptômes, la vie au ralenti

  • Nombre de cas en France : 5 642 359 (104 706 morts)
  • Nombre de cas en Inde : 19 557 457 (215 542 morts) 

La situation ne semble pas s’améliorer en dehors de ma bulle indienne. Regarde la une du journal ce matin :

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Notre résidence tente de s'équiper en bonbonnes d'oxygène, en concentrateurs d'oxygène, en lits et en infirmières. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire :

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En plus des difficultés logistiques, il y a les résidents récaciltrants, et sceptiques, et les deux, qui ne veulent pas participer à la cagnotte. En fait, tant que tu n'as pas fait partie des 5% qui ont besoin d'oxygène, tu as tendance à croire que tout ne va pas si mal. Il n’y a pas que ma femme de ménage qui ne semble pas se rendre compte de la gravité de la situation. Ma voisine d’en face n’a pas déclaré son covid à notre résidence, et ne s’est donc pas mise en quarantaine. Des gens continuent de se marier et de clamer que les médias exagèrent. Un de nos amis, la cinquantaine, positif asymptomatique, m'a expliqué que l'isolation ou la quarantaine c'était pour les gens avec des personnes âgées ou des enfants à la maison ; lui il s'éclate avec ses copines (des filles de 23 ans qu'il chope sur Tinder, mais c'est une autre histoire).

Peut-on le leur reprocher quand le gouvernement maintient la coupe de l’IPL (Indian Premier League) de cricket même si sans public ? Et les rallies politiques pour les élections régionales au Kerala, Tamil Nadu, Bengale-Occidental et Assam ? (Le BJP est en train de prendre une vilaine claque dans le West Bengal, une des régions qu’il brigue violemment ; il n’y a guère que dans l’Assam qu’il ait gagné d’ailleurs (source).) Et le plus grand évènement religieux, la Kumbh Mela, que des astrologues complètement barjos ont avancé d’une année (source) ? Difficile après de dire au peuple de rester chez soi. En plus, on l’a vu avec la première vague, les conséquences économiques d’un confinement ou même d’un ralentissement de la vie sont désastreuses pour la majorité de la population.Qui mourra de faim à défaut de mourrir d'air...

En 2019, la Kumbh Mela dans l’Uttar Pradesh aurait généré un revenu de 13,5 milliards d’euros pour un investissement de 500 millions d’euros (source). En 2015, la coupe de l’IPL aurait contribué à 0,05% du GDP indien avec $11,5 milliards (source). On reproche au Premier Ministre d’avoir, en 2019, dépensé 400 millions d’euros pour construire la plus grande statue du monde (les Indiens sont des obsédés du superlatif) ; et d’avoir récemment enclenché des dépenses de l’ordre de 2,3 milliards d’euros pour l’embellissement des bâtiments politiques de Delhi. Mais là encore, corruption mise à part, ce sont des projets créateurs d’emploi et donc de revenus.

200 000 morts du covid, c’est rien pour un Premier Ministre de l'Inde qui compte 10 millions de morts par an (pour près du triple de naissances). Surtout dans un pays où la vie n’a pas de prix, dans le sens où elle ne vaut rien, surtout celle des autres – c’est pas les Indiens qui seraient allés chercher Matt Damon sur Mars, tu peux me croire ; eux ils en sont à construire leurs pyramides et leurs cathédrales à la sueur des esclaves. Sauf que 200 000 et des gens qui crèvent de ne pas pouvoir respirer, c’est spectaculaire d'autant que ça ne touche pas que les pauvres. Et ça fait très, mais alors très mauvaise impression à l’étranger et ça, M le Modi, il n’aime pas du tout, lui qui travaille à établir l'Inde comme une puissance mondiale.  

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dimanche, 02 mai 2021 | Lien permanent | Commentaires (2)

Pourquoi en Inde on porte des points rouges sur le front ?

 

Q. Que signifie le point rouge sur le front des femmes ?

A. Et bien, dans des périodes antiques, les hommes indiens avaient l’habitude de s’entraîner au tir à l’arc en visant leurs femmes, le point rouge marquant le centre de la cible. En fait, c'est l'une des raisons pour lesquelles les Indiens avaient beaucoup d'épouses. Vous comprenez, une fois qu'ils maîtrisaient l'art du tir à l'arc et frappaient correctement la cible….

 

Blague à part, cette question en cache d’autres ! Qui, quand, comment, où ? 

On peut distinguer différentes « marques » : le point au milieu front, le trait à la racine des cheveux et les lignes et autres dessins sur le front. Ces marques sont souvent de couleur rouge mais pas que. Pas facile de s’y retrouver !! 

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Alors qui porte quoi ? Le point rouge signifie-t-il que les femmes sont mariées ? 

En Inde du Nord, le point rouge sur le front serait en effet traditionnellement la prérogative des femmes mariées. Mais pas en Inde du Sud. C’est de toute façon devenu un élément de mode, qui varie en forme, couleur et matériau (le sticker – voir photo en haut à droite – fait une concurrence sévère au bindi traditionnel – en bas à droite). 

Il semble en revanche que le sindoor appliqué à la racine des cheveux (en haut à gauche) reste l’apanage des femmes mariées (une manière de dire pas touche ! – sindoor et alliance, même combat !). 

 

Les hommes peuvent aussi arborer le tilak, pour des raisons esthétiques ou religieuses. 

En fait n’importe qui (Hindou ou pas, homme ou femme, Indien ou pas) portera une marque rouge sur le front après avoir assisté à une puja (cérémonie religieuse) : que ce soit une petite prière à la maison ou au temple, ça se termine par un marquage au front…  

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Alors… pourquoi ?? 

 

D’abord pour des raisons esthétiques : les Indiens trouvent ça beau ! Des goûts et des couleurs on ne discute pas… 

 

Ensuite, le point sur le front est un symbole religieux hindou puisque le tilak, posé sucheveux,poils,orange,teinture,henné,curcuma,tuméric,safran,épices,point rouge,marque rouge,front,femmes mariées,tika,pottu,sindoor,tilak,tilakam,kumkum,bindi,agna,sixième chakra,énergie,méditation,troisième œil,puja,kum kum powder,vermillon,cheveux oranger le sixième chakra (« agna »), représente le troisième œil, ou l’œil de l’esprit, associé aux divinités et aux concepts de méditation et d’illumination spirituel. Il était à l’origine réservé aux « porteurs de la connaissance » : les idoles, les prêtres, les ascètes. (1) Les adorateurs de Vishnou portent le tilak sous forme de U de couleur blanche (obtenue à partir de bois de santal) dessiné autour d'un trait rouge ou noir (voir photo du milieu en bas). Et ceux de Shiva sous forme de trois barres horizontales tracées avec des cendres (milieu en haut). (2) 

 

Mais surtout il y a une explication « scientifique » à tout ça : le corps – le front et le point entre les deux yeux (siège de la mémoire et de la réflexion) en particulier – émettrait de l’énergie sous forme de vagues électromagnétiques. D’où le fait que le stress ou l’inquiétude crée de la chaleur et provoque des maux de tête. (1) 

Ainsi, dans le tantrisme, pendant la méditation, l’énergie remonterait de la base vers la tête et quitterait le corps par ce point ; d’où l’idée de « boucher le trou » pour retenir l’énergie. (3) 

C’est donc pour se protéger et éviter des pertes d’énergie que l’on marque le front d’une poudre apaisante.  

 

En effet, si la « marque » varie en forme, couleur, matériel et nom ( ‘tika’, ‘pottu’, ‘sindoor', ‘tilak’, ‘tilakam’, ‘kumkum’, ‘bindi’, ‘vermillon’), la base traditionnelle (kumkum powder) s’obtient avec de la poudre de curcuma qui vire du jaune au rouge quand on la mélange à du jus de citron (et un peu d’eau pour en faire une pâte). Certaines versions contiennent du safran. Or et le curcuma et le safran ont des vertus médicinales et agissent contre la douleur ! (4)  

 

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Les Indiens n’ont peut-être pas inventé l’eau chaude* (pas vraiment besoin en même temps !) mais leur science des plantes médicinales est tout simplement passionnante ! Prenez le henné. En plus de rafraîchir, c’est un coagulant pour les blessures ouvertes. D’où la tradition des femmes indiennes de s’appliquer du henné sur les mains (et plus particulièrementcheveux,poils,orange,teinture,henné,curcuma,tuméric,safran,épices,point rouge,marque rouge,front,femmes mariées,tika,pottu,sindoor,tilak,tilakam,kumkum,bindi,agna,sixième chakra,énergie,méditation,troisième œil,puja,kum kum powder,vermillon,cheveux orange au bout des doigts) pour se protéger des blessures inhérentes aux travaux manuels. (6) 

 

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Et là je dois des excuses à ma mère… A sa énième question, « Dis, pourquoi y a des hommes qui ont des cheveux et la barbe orange ?? », un peu blasée d’ignorer la réponse, j’ai lancé que c’était parce qu’ils avaient utilisé une teinture de mauvaise qualité qui s’était estompée !  

Il s’agirait en fait d’une action volontaire de se teinter les poils en orange, avec du henné donc. Certains expliquent que c’est parce qu’ils veulent cacher leurs cheveux gris mais n’ont pas assez d’argent à dépenser dans une teinture (noire) de qualité. (7) De plus l’utilisation du henné peut être reliée à la religion, l’Islam interdisant d’utiliser un autre colorant que du henné. (8) J’ai quand même posé la question à mon commercial qui m’a simplement répondu que quand les gens commencent à avoir des cheveux gris ils se teignent les cheveux, des fois en noir, des fois en orange. Pas besoin de chercher midi à quatorze heures ! N’est-ce pas maman ?? ;)  

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* Provocation ?? Pas que ! A part le zéro, difficile de citer une invention indienne... Ca veut pas dire qu'ils sont débiles hein ? Ils ont des trucs comme le jugaad (en très bref, une « espèce d’improvisation ingénieuse, une sorte de système D face à l’adversité ». Lire plus ici

 

(1) http://www.visaxp.com/why-do-indian-men-and-women-wear-marks-tilak-pottu-and-the-like-on-the-forehead/#sthash.V0Xn8KDo.dpuf 

(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Tilak 

(3) http://hinduism.about.com/od/bindis/a/bindi.htm 

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lundi, 14 octobre 2013 | Lien permanent | Commentaires (6)

La chasse au trésor...

Publié le 05-07-11 à 13:32    Modifié à 13:40     par Le Nouvel Observateur    

Plus de 15 milliards d'euros d'objets précieux ont été trouvés dans les souterrains secrets d'un temple hindou. Par Camille Bolo

Le temple hindou Sree Padmanabhaswamy, en Inde (Sipa) Le temple hindou Sree Padmanabhaswamy, en Inde (Sipa)

C'est peut-être le plus grand trésor jamais trouvé en Inde (ou dans le monde) qui vient d'être découvert sous un temple indien. De nouvelles caches secrètes ont été ouvertes ce lundi 5 juillet, alors que les premières pièces du trésor ont été mises à jour le 30 juin. Un trésor constitué de bijoux en or et en argent et de pièces d'or, dont la valeur s'estime en milliards de dollars, a été trouvé dans le temple hindou Sree Padmanabhaswamy, datant du 16 siècle.

Une gerbe d'or de cinq cents kilos, une chaine en or de plus de cinq mètres, un voile d'or de 36 kilos, des quintaux de pépites d'or, des couronnes, des bijoux, des diamants de Birmanie et du Sri Lanka, plus d'une tonne de pièces d'or de la Compagnie des Indes ou de la période de Napoléon...

Il y a là de quoi faire tourner la tête de tout aspirant Indiana Jones, pour une première estimation, valeur historique non prise en compte, de plus de 15 milliards d'euros (22 milliards de dollars). C'est plus de trois fois le budget annuel du Kerala, l'Etat indien situé au sud-ouest de la péninsule indienne, où se situe le temple.

L'héritage des rois de jadis

Le trésor a été gardé à l'abri durant plus de 140 ans, et a été trouvé dans six caches souterraines du temple. Une septième cache protégée par des murs de fer, allait être ouverte, mais uniquement après une décision d'une haute cour indienne qui se réunit le 8 juillet.

"Nous avons là des objets anciens, et ce n'est pas possible de déterminer leur valeur", a déclaré un historien et ancien directeur du Conseil indien des recherches historiques, M. G. S. Narayanan, au journal indien Times of India.

Ce temple serait la chapelle royale des anciens souverains de l'Etat princier de Travancore, aujourd'hui dans l'Etat de Kerala. Le temple est dédié au dieu Vishnou et les offrandes des fidèles ont été conservées depuis dans ses chambres souterraines. Depuis que l'Inde a obtenu son indépendance en 1947, le temple est contrôlé par une fondation dirigée par les descendants de la famille royale de Travancore.

Mettre le trésor d'Ali Baba à l'abri des voleurs...

La délicate question de la sécurité du trésor a été soulevée, de quoi donner une sérieuse migraine pour à la fois l'Etat de Kerala et le Gouvernement indien. Des experts de sécurité ont déclaré que la police de Kerala n'a pas les moyens nécessaires à assurer la sécurité de telles richesses, peut-on lire sur le site d'actualité indien Commodity online : "il faut des coffres protégés par des lasers, une surveillance numérique, et d'autres systèmes modernes pour assurer la sécurité de tels objets".

La police de Kerala a déclaré être en mesure d'assurer une telle mission, et être "entièrement équipée" pour cela. Récemment, la Cour suprême indienne a ordonné que le temple soit désormais géré par l'Etat, afin de garantir la sécurité des biens qu'il recèle.

Qui sont les propriétaires de cet incroyable trésor ? Les croyants hindous soutiennent que ce trésor appartient au temple, et que celui-ci devrait y rester, protégé par des systèmes de sécurités adéquats. Des historiens, eux, déclarent que le trésor s'inscrit dans la propriété publique ; il aurait été caché par les rois de jadis dans ce temple pour des raisons de sécurité spécifiques de cette période historique.

Le gouvernement de l'Etat de Kerala, Oommen Chandy, a déclaré dimanche 4 juillet au Time of India que "le trésor sera conservé où il a été trouvé". "Des mesures de sécurité permanentes vont être mises en place, après consultation du prêtre en chef du temps et du Maharadjah de Travancore, qui est le gardien du sanctuaire".

...et du gouvernement

Pour beaucoup d'historiens et d'académiciens, le trésor symbolise l'honnêteté et la simplicité des rois de Travancore de jadis, qui n'ont jamais retiré un seul objet du trésor, dont ils connaissaient l'existence, indique le Deccan Herald. Nombreux trésors similaires, propriétés d'autres Etats princiers de l'Inde précoloniale, ont eux été pillés ou gaspillés par mes propres membres des maisons royales, quand les rois de Travancore ont gardé jalousement ces richesses.

Cette préservation séculaire impressionne d'autant plus que déjà le débat se fait déjà houleux en Inde : Certains souhaitent que l'argent du trésor soit réinvesti dans le temple, et un ancien juge de la Cour suprême préférant qu'il soit dépensé pour le bien public, indique le site du Monde. Narayanan, l'ancien président du congrès d'Histoire indienne, a déclaré au Deccan Herald : "Nous avons des exemples de nombreux temples qui ont été pris en charge par le gouvernement" et qui ont subi "plus tard une mauvaise gestion et des irrégularités." "Cela ne doit pas arriver à cette chapelle", a-t-il ajouté.

Jusqu'à cette découverte, le temple le plus riche d'Inde était celui de Thirupathy, dans l'Andhra Pradesh, un Etat du sud de l'Inde, avec des offrandes d'une valeur de 320 milliards de roupies.

Camille Bolo - Le Nouvel Observateur

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mardi, 05 juillet 2011 | Lien permanent

Je ne vous jette pas la pierre, Pierre… - Le Covid vu par une Française en Inde - 24.03

  • Nombre de cas en France : 22 302 (1 100 morts)
    • Jour de confinement : 7
  • Nombre de cas en Inde : 562 (9 morts)
    • Jour de confinement à Gurgaon : 2

À tous ceux qui se moquent des Indiens, et de leur désorganisation, il faut bien dire à leur décharge que gérer plus d’un milliard de personnes qui n’aiment pas faire ce qu’on leur dit, ce n’est pas donné au premier venu, surtout dans un système démocratique (même borderline). Le Gouvernement central fait peu, laissant la main aux États pour décider. Forcément c’est le bordel. Déjà entre riches, ils n’arrivent pas à se mettre d’accord. Alors si on regarde ce qui se passe avec les autres 95%... C’est un tour de force !

Enfin là, chaque heure un nouveau district entre en « lock-down » (confinement).

Certaines autres mesures ont été prises depuis dimanche :

    • Annulation des vols domestiques à partir du 25 mars.
    • Interdiction aux étrangers d’entrer en Inde, interdiction aux vols internationaux d’atterrir en Inde depuis le 22 mars.
    • Annulation de tous les trains de passagers depuis le 22 mars. Du coup, de nombreux travailleurs journaliers dans les grandes villes se sont rués dans les trains et les bus le 21 pour rentrer chez eux. Une fausse bonne idée ?

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    • Uber et Ola (son concurrent indien) arrêtent leurs services à 90%, le reste étant pour les urgences. Et seulement 25% du trafic de bus municipaux est maintenu.
    • Section 144 activée à Delhi, Mumbai, Gurgaon depuis le 21 mars : interdiction des rassemblements de plus de 5 personnes.
    • La fin de l’année fiscale a été repoussée du 31 mars au 30 juin.

Quand tu vois les règles imposées par certains États le 20 mars dernier, tu réalises quand même que la problématique dans un pays pauvre n’est quand même pas la même qu’en Europe… (source)

    • Himachal Pradesh, Nagaland et Uttarakhand : Interdiction d’entrée des touristes nationaux et étrangers jusqu’à nouvel ordre.
    • Ladakh : Interdiction d’entrée de travailleurs d’autres États jusqu’au 31 mars 2020.
    • Odisha : Les bénéficiaires du National Food Security Act (NFSA) et du State Food Security Scheme (SFSS) recevront dans les 45 jours à venir 3 mois d’avance de riz, blé et kérosène.
    • West Bengal : Le riz distribué via le système de distribution public (PDS) à Rs 2 par kg sera gratuit pendant les 6 prochains mois.
    • Kerala : « 2 mois de pension seront déposés en une fois. Rs 1.000 seront versés aux familles en difficulté financière qui ne bénéficient pas de la pension de sécurité sociale. »
    • Punjab : Les bénéficiaires peuvent collecter une ration jusqu’à 6 mois à l’avance.
    • L’article 144, qui interdit le rassemblement de cinq personnes ou plus, a été imposé à Nashik et Nagpur dans le Maharashtra, dans le Rajasthan, à Noida, à Raipur, à Chhattisgarh, dans le Jammu et Cachemire, dans le Sikkim, et dans plusieurs districts d’Odisha et d’Haryana.
    • Maharashtra : Mumbai, Pune, Nagpur et Pimpri Chinchwad sont en « lock-out » depuis le 20, ce qui signifie dans ce cas que les bureaux ont été fermés.

On n’en est pas encore à parler d’hôpitaux surchargés. En fait on ne parle pas du tout des hôpitaux. Un oubli ? Volontaire ? Les riches vont encore ramener leur fraise quand on va leur dire que leurs hôpitaux 5 étoiles sont réquisitionnés par l’administration, tu vas voir !

    • L’Inde aurait 739 024 lits d’hôpitaux dans des établissements publics – soit 0,6 lits pour 1 000 personnes (source). Les lits de réanimation représenteraient 5% du nombre total de lits (source), soit moins de 40 000. Et puis il faut voir les hôpitaux publics hein. Je voudrais pas cracher dans la soupe mais j’en ai visité un paquet, surtout les ailes réservées à l’accouchement où il n’est pas rare que plusieurs femmes partagent un lit pre et post-partum. La France a 3 lits en soins intensifs pour 1 000 habitants : 253 364 lits d’hôpitaux publics et 5 000 de réa (source). Je te laisse faire les maths et je nous laisse trembler (3 fois plus de lits d’hôpitaux, 8 fois plus de lits de réa, 20 fois plus d’habitants).

En attendant, nous nous mettons doucement au diapason, nous trouvons nos marques. Le salon est s’est transformé en piste de roller. Le chat va chier chez les voisins – qui n’ont plus de jardinier, si tu as bien suivi, et qui donc ne savent pas comment ramasser « ça ». Mon mari s’est lancé dans la distribution de pains faits maison dans la résidence et ses commandes sont pleines pour les 3 prochaines jours. J’ai vidé la pharmacie des vieux médocs expirés. Et j’attends avec impatience qu’Amazon me livre mes raquettes à moustique. Parce qu’ils sont en forme les chenapans ! D’ailleurs, c’est une activité quasi-méditative de griller les moustiques à la raquette… Mais bon, au train où vont les choses je vais devoir me contenter de mes mains ; un bon exercice pour le prochain rendez-vous au balcon pour applaudir.

Pendant ce temps, à Bollywood, on s’occupe (Salman Khan s’essayer à la peinture, Katrina Kaif à la guitare et Deepika Padukone se masse les joues après avoir rangé sa penderie) :

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mardi, 24 mars 2020 | Lien permanent | Commentaires (2)

« Mais ma pauvre, c’est fini le Covid en Inde !! » - Le Covid vu par une Française en Inde 27.01

  • Nombre de cas en France : 3 079 943 (74 106 morts)
  • Nombre de cas en Inde : 10 690 279 (153 751 morts) 

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Je suis rentrée en France en août : je quittai alors la morosité indienne en mode quasi auto-confinée (pour ceux qui en avaient les moyens) avec une direction claire du gouvernement : « maintenant c’est chacun pour soi et advienne que pourra » et me retrouvai sur les plages méditerranéennes blindées d’apollons et de naiades qui ne se masquaient que le strict nécessaire. Je suis rentrée en France en décembre : je quittai un pays qui reprenait doucement le chemin de la normale pour un pays plutôt déprimé, las et désabusé.

Je suis retournée en Inde mi-janvier, sans encombre aucune. Pas plus tard que le 26 janvier, une voisine me demandait pourquoi je ne participais pas aux activités de Republic Day pendant lesquelles des jeux ont été organisés. J’osais un petit « mais tout ceci, est-ce bien Covid safe ? ». « Mais ma pauvre, c’est fini le Covid en Inde !! » Allons bon, et on ne m’a rien dit !

C’est vrai qu’il n’y a pas eu de deuxième vague après Diwali (le Noel + nouvel an hindou), à peine un petit regain de cas.

C’est vrai que j’ai traversé l’Uttar Pradesh en novembre et qu’alors, un Indien sur deux portait un masque. En janvier, pas de masque du tout.

C’est vrai que j’ai pris l’avion pour Mumbai en décembre et qu’alors l’avion était plein mais l’aéroport relativement vide ; et l’hôtel à l’arrivée plein à 80%. En janvier, c’était la cohue à l’aéroport et l’hôtel plein à 100%.

C’est vrai que des études commencent à émettre la possibilité que les Indiens (urbains en tout cas) aient ou soit en passe d’atteindre l’immunité collective (quand la prévalence dépasse les 60%) : 56% de 28 000 personnes testées à Delhi auraient testées positives aux anticorps (source). Une étude avait montré en juin que 57% de la population de Dharavi, un bidonville de Mumbai et le plus grand d’Asie avaient développé des anticorps (source).

C’est vrai que la Kumbh Mela, le plus grand rassemblement mondial avec quelques 100 millions de participants du 14 janvier à fin avril) n’a pas été annulé et se tient en ce moment même à Haridwar (source). 700 000 sadhus (des ascétiques) se seraient baignés le premier jour ; ils n’ont besoin que d’un test négatif pour y participer. Pas d'slip, pas d'masque...

inde,corona,coronavirus,virus,covid,épidémie,vols internationaux,rentrer en France,vaccin,covaxin,traitementC’est vrai que plusieurs docteurs m’ont dit que les lits d’hôpitaux dédiés au Covid étaient quasiment tous vides.

C’est vrai que la plupart des bureaux rouvrent et que la circulation est quasiment retournée à la normale.

Il n’y a guère que les écoles et le tourisme international qui restent fermés…

Alors s’il s’avère que la crise Covid est passée en Inde, à quoi serait-ce dû ?

  • Une population jeune ?
  • Une meilleure résistance aux maladies en raison d’une exposition quasi constante à tout un tas de merdes ?
  • Une alimentation chargée en antioxydants (gingembre, curcuma et la plupart des autres épices) ? (La stratégie du gouvernement indien a surtout consisté à faire avec les moyens du bord, à savoir : priez et mâchez du gingembre ; voir cette note)
  • Un traitement dès les premiers symptômes (stéroïdes, antibio doxycycline pour éviter que la bactérie n’infecte un système immunitaire faiblard, des anticoagulants pour éviter la formation de caillots au lieu d’un doliprane) (suivi de l’antiviral remdesivir puis d’une thérapie oxygène si la pneumonie s’aggrave) ?
  • Aux médias qui ont décrété que c'était fini ?

Et le vaccin alors ? 2 millions de personnes auraient été vaccinés entre le 14 et 25 janvier ; l’objectif étant 300 millions d’ici juillet. Si l’Inde n’est pas à cours de vaccins, loin s’en faut, seulement 56% des personnes éligibles se seraient présentées pour se faire inoculer (40% de sceptiques chez les médecins notamment). Il faut dire que tout le monde n’a pas forcément envie de cobayes : sur les 2 vaccins approuvés par les autorités indiennes, un n’aurait pas passé tous les caps. (AstraZeneca Plc, (vaccin britannique conçu en partenariat avec l’université d’Oxford fabriqué par le Serum Institute of India Ltd.) et le Covaxin (développé par Bharat Biotech International Ltd.) qui n’a pas encore complété la phase 3 des essais cliniques. C’est beau d’avoir un tel vivier humain pour pouvoir faire des tests en toute tranquillité quand-même…). D’autres questionnent l’utilité d’un vaccin si l’Inde a en effet atteint l’immunité collective. Par ailleurs, l’Inde a annoncé pouvoir produire 500 millions de doses par mois pour l’export et se targue d’avoir reçu des commandes du Royaume-Uni, de la Belgique et de l’Arabie saoudite (source).

Sur ce, je vous souhaite à tous une très bonne année !!

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mercredi, 27 janvier 2021 | Lien permanent | Commentaires (5)

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