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lundi, 03 août 2020

Virée dans le Rajasthan à Sariska, réserve de tigres

Fin juillet, nous avons vécu un évènement que l’on peut désormais qualifier d’extraordinaire dans nos petites vies d’ermite, que nous menons depuis le 22 mars : nous sommes… partis en week-end ! À ma grande surprise, moi qui ai toujours la bougeotte, j’y suis allée un peu à reculons. Comme si sortir de mon cocon me coûtait un énorme effort. D’ailleurs, j’avais oublié comment faire les valises. Impossible de mettre la main sur mon passeport, pas pensé à télécharger les séries sur l’iPad pour le trajet en voiture etc. Non décidément, je voulais juste dormir… Mais je pensais que changer d’air nous ferait quand même du bien. Alors nous avons fait fi des possibles difficultés comme un confinement impromptu ou une vague de Covid dans le Rajasthan et nous sommes partis !

Les risques étaient limités : nous étions 3 familles dans un nouveau resort sans autres clients. Et il n’y aurait rien d’autre à faire que glander à la piscine et faire des safaris. Pour le plaisir, parce que la chance de voir un des 21 tigres de la réserve de Sariska en cette saison est quasi nulle. La réserve est grande (12 000 km carrés, soit 3 fois Ranthambore), il a commencé à pleuvoir donc les tigres n’ont pas besoin d’aller aux points d’eau se désaltérer ; les herbes poussent et les cachent ; et la majorité des routes du parc sont fermées. En plus, pour cause de Covid, les gens de moins de 10 ans et de plus de 65 ans ne sont pas autorisés dans les jeeps. Rien de transcendant mais c’est toujours sympa de se retrouver dans la nature. Même si ça commence à me déranger de faire ça dans un véhicule qui pollue…

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L’hôtel en soi était très confortable, la piscine bien grande, la nourriture bonne. Et mon Indien préféré nous a bien sûr trouvé des trucs à explorer – il y en a en fait une foultitude ! La route qui traverse les villages à l’ancienne pour aller au temple de Neelkanth Mahadev Temple est magnifique. Et le lieu lui-même aussi est très reposant. En plein champs de ruines (avec quelques 200 spots), on trouve notamment quelques sculptures érotiques qui ont su exciter mon intérêt ! (Ce complexe dédié à Shiva date des 7-10ème siècles.) De quoi passer quelques heures à se balader de-ci, de-là.

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Et puis il y a le fort de Bhangarh, connu pour être le lieu « le plus hanté » d’Inde et qui est en fait un petit bijou du 16ème siècle (surtout quand il a plu un peu et que le vert éclate). On traverse au début un village en ruine, avec les échoppes du marché, les maisons, le palais des danseuses. Puis vient le palais, avec une vue superbe. Enfin, le point d’eau, avec les singes qui plongent et font leur toilette. Ça vaut vraiment le déplacement. Il y avait un peu de monde, surprenant pour un lundi, en plein Covid ; et peut-être une personne sur 10 portait un masque. Comme d’ailleurs un peu partout là on nous avons vadrouillé. Quant à la réputation du lieu… La Paranormal Society of India n’y a en fait détecté aucune activité ; seuls les villageois rapportent des incidents de chutes de touristes. Tout le monde parle des articles/documentaires de National Geographic, Discovery Channel et BBC mais, s’ils ont bien visité les lieux, ils n’en ont rien dit de particulier. Les légendes qui sont associées aux ruines sont quand même intéressantes. Un prêtre tantrique serait tombé amoureux d’une princesse et aurait ensorcelé un parfum qui allait lui être donné. Cette dernière, informée, a jeté la bouteille qui s’est transformé en rocher et a écrasé le mal intentionné qui aurait jeté un sort au palais avant de mourir. Selon une autre légende, un moine sadhu qui a son temple tout en haut de la montagne à droite, aurait autorisé le roi à s’installer, du moment qu’aucune ombre de bâtiment vienne toucher sa retraite. Un roi aurait ajouté deux malheureuses colonnes de trop et le moine aurait jeté un sort pour qu’aucun toit ne résiste. Au final, c’est une sécheresse qui aurait conduit les habitants à quitter ce fort…

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lundi, 20 janvier 2020

Virée à Pushkar pendant la foire

Sur un coup de tête, nous nous sommes offert une escapade en famille à Pushkar début novembre 2019. Bien nous en a pris car ces trois jours-là ont vu le pic de pollution annuel de Delhi exploser tous les records. Et c’est dans un brouillard blanc – annonciateur de neige en France, porteur de pollution ici – que nous sommes partis avaler les 380 km qui séparent Gurgaon de cette ville sacrée du Rajasthan. 7 heures plus tard sur une autoroute presque impeccable – il n’y a que la conduite des camions qui laisse à désirer, roulant n’importe comment sur les 3 voies – nous y étions !

Inde,Pushkar,rajasthan,camel fair,chameaux,ville sainte,chevaux,bétailsIl y a tous les ans, à Pushkar, le plus grand rassemblement de bétail d’Inde. Connu pour ses dromadaires, on y retrouve aussi des chevaux (la race des marwaris avec la pointe des oreilles qui se touchent), des vaches etc. Un évènement que j’ai toujours voulu voir. Pas évident de trouver les bonnes informations ceci-dit. Le festival cette année dure du 4 au 12 novembre mais il fait plus référence aux grandes roues, aux spectacles de danse et de charmeurs de serpents, aux virées en montgolfière qu’à la vente des animaux. Celle-ci se passerait plutôt quelques jours le début du festival. Mais un ami m’a affirmé que les ventes de chevaux battent leur plein le dernier jour, quand les vendeurs sont prêts à bien des sacrifices pour ne pas repartir avec leurs bêtes.

Quoi qu’il en soit, nous sommes arrivés juste 3 jours avant et déjà la quantité de monde me suffisait ! Pour commencer, petite virée en fin de soirée à Pushkar : hommages payés à Brahma avant la fermeture d’un de ses rares temples, pause au bord du lac à regarder un chien attraper des poissons. Les ghats (les quais où les pèlerins vont faire leurs ablutions, et ils sont nombreux à venir dans cette ville sacrée, étaient vides, étonnamment propres et reposants dans la fraîcheur du début d’hiver). En journée, c’est plus peuplé mais ça vaut le coup de faire le tour du lac par les ghats.

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Et au coucher du soleil, les dévots allument des bougies et les envoient sur le lac. Se balader dans la ville n’est pas de tout repos à cause du monde, mais se perdre dans les ruelles peut s’avérer reposant. Personnellement, j’étais quand même contente d’avoir choisi un hôtel un peu en-dehors et très calme.

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Pour une belle vue de Pushkar, une promenade sur une colline environnante s’impose, surtout le soir. Il y a celle de Saraswati, la première femme de Brahma qui lui lança un sort (celui de ne pas être représenté et idolâtré par les hommes, ce qui explique la faible quantité des temples de ce dieu créateur dans la trinité hindoue, avec Shiva et Vishnou), et de sa seconde femme, Gayatri.

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Le lendemain, nous sommes partis en calèche-dromadaire pour un tour qui enchante les touristes indiens : prendre des selfies sur une dune sans intérêt où Shah Rukh Khan a posé, écouter un musicien près de l’arbre du film de Salman Khan, enfiler des tenues rajasthani et monter sur des dromadaires. Personnellement, ça m’a vite gavée. Il paraît qu’on peut s’éloigner dans la campagne avec les chameaux et qu’alors c’est un peu plus authentique mais nous n’avons pas pris cette option-là. Sur le premier terrain de vente de dromadaires où les groupes de bêtes sont rassemblées et qui ressemble à une décharge, les photographes étaient presque plus nombreux que les chameliers qui étaient donc soit énervés soit demandeurs de compensation financière. Même pour répondre à de « vraies » questions.

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En plus, il y a les mendiants qui viennent quémander en permanence, tout cela ne laissant pas un goût de fête. Sur le deuxième terrain, plus propre, les groupes de dromadaires étaient plus petits et j’ai pu, en me baladant, observer de loin une vente entre deux vieillards amaigris. Apparemment, la population de dromadaires est sur le déclin avec l’augmentation des tracteurs et la contrebande avec les pays voisins.

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lundi, 25 mars 2019

A la découverte du Shekhawati

En août 2010, j'ai parcouru, avec mes parents, le Rajasthan. Déjà à l'époque, nous avions fait une pause dans le Shekhawati pour enInde,Rajasthan,Shekhawati,Shekawati,Mandawa,havelis,peintures découvrir les havelis (maisons des marchands) dans ces villages sur la route de la soie (Nawalgarh, Mandawa, Jhunjhunu, Dundlod). Ces maisons, qui ont souvent plus d'une centaine d'années, étaient largement  couvertes de peintures (réalisées avec des minéraux et des végétaux), à l'intérieur comme à l'extérieur. Entre-temps, leurs propriétaires sont partis dans les grandes villes et elles ont été abandonnées. L'irrespect de cet héritage fait souvent mal au coeur. Heureusement, à mesure que le tourisme se développe dans la région, le maintien de ses oeuvres se fait un peu plus pressant. Et puis quand c'est trop compliqué de restaurer, certains n'hésitent pas à effacer ce qui ne leur convient pas (notamment certaines scènes érotiques) et à improviser de nouvelles peintures, dixit l'auteur ci-après:  

Mes photos de peinture en 2010 ici: photos 

Et un bref aperçu de mon court séjour de janvier 2019 ci-dessous:

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