mercredi, 10 janvier 2007
Toutes des salopes
Après une nuit carrément infernale, je me suis demandée POURQUOI elles s’acharnent dans mon oreille. Bon je n’ai pas trouvé la réponse, mais j’ai des pistes, et j’en ai appris la masse sur les moustiques.
Pour commencer dans la bonne humeur, vous la connaissez sans doute, mais quelle est la différence entre un moustique et une salope ? Le moustique arrête de sucer quand on lui tape sur la tête.
Alors d’abord POURQUOI LA MOUSTIQUE FAIT DU BRUIT ? Qu’on se rassure déjà, si on est dérangé par le bruit de la moustique toute la nuit, on a de la chance ! Sur Terre, 3 animaux sur 4 sont des insectes. Parmi les 3 000 espèces de moustiques (Oh. Mon. Dieu.), quelque 300 piquent l’homme et certains sont porteurs de la malaria. OR, « les moustiques ne font pas tous du bruit quand ils volent ! Les Anophèles vecteurs de la malaria sont particulièrement discrets et on n'entend guère leur vrombissement. » Peut-être que le bruit c’est pour dire « me tue pas, chuis clean ?? » BEN NON, la moustique utilise mon oreille comme les Américains le drive-in. Le bruit du moustique est provoqué par ses 400 à 2300 battements par seconde de sa paire d’ailes qui provoquent des vibrations sonores aiguës captées par nos oreilles (70 décibels). Ces vibrations ne sont en fait pas destinées à nous empêcher de dormir (ben voyons), mais à capter l’attention des moustiques mâles. C’est d’ailleurs l’un des seuls insectes qui utilisent le bruit du battement de leurs ailes ainsi (super !!!!!). En fait, elle "drague" les moustiques mâles grâce à ces signaux sonores associés à l’émission de phéromones (hormones sexuelles).
Ensuite POURQUOI CE BORDEL JUSTE DANS MON OREILLE ? Pas vraiment d’explication. Soit on transpire plus de l’oreille que du reste, soit l’oreille bouge toute seule, soit elle émet particulièrement du gaz carbonique ??? Je dis ça parce que la moustique est attirée par le mouvement d’un animal, par sa chaleur émise – les yeux des moustiques sont sensibles aux infrarouges émis par les des animaux à sang chaud –, et par deux types d'odeurs : celle du gaz carbonique et celle d’acides gras. Une peau exhalant plus de gaz carbonique qu’une autre attirait plus les piqueuses. Et un épiderme dont la sueur était riche en acides gras, comme l’acide butyrique, aux relents ammoniaqués, était un mets apprécié. Vous savez maintenant ce qu’est une « peau à moustiques » !!
Enfin, POURQUOI ON SE GRATTE ? Si les boutons de moustiques gonflent et démangent, c'est à cause de la salive du moustique et de notre système immunitaire. Quand elle pique, la femelle moustique injecte sa salive et un anticoagulant qui neutralise nos plaquettes afin que le sang reste liquide et ne bouche pas la trompe de l’insecte. En déclenchant une réponse immunitaire, celui-ci est responsable de la démangeaison. Mais ce produit provoque aussi une réaction immédiate de certaines cellules qui sécrètent notamment de l’histamine, un neuromédiateur responsable d'une démangeaison désagréable. La sensation de démangeaison est induite en 30 à 60 secondes pour atteindre un maximum après 2 ou 3 minutes et se dissiper après environ 10 minutes. Voilà pourquoi le bouton démange de plus en plus si on ne se gratte pas. Mais POURQUOI ON NE PEUT PAS S’EMPECHER DE GRATTER ? La douleur est transmise au cerveau par certains neurones, la démangeaison par d’autres. Ces deux informations sensorielles voyagent côte à côte sans s'entremêler. Cependant, certaines interactions sont possibles. Par exemple, le grattage peut provoquer une douleur qui peut soulager à merveille la sensation désagréable de démangeaison, en détournant le message de démangeaison avant qu'il parvienne au cerveau.
Pour finir, toute ma compassion à ceux qui sont atteints d’acouphènes, autrement dit qui perçoivent en permanence des bruits comme le tintement, le bourdonnement, le chuintement ou le sifflement (selon les cas, les personnes atteintes peuvent endurer des bruits, allant d'un simple rasoir électrique à une tondeuse à gazon ou à un réacteur d'avion). Avoir un moustique scotché dans l’oreille, ça doit tout simplement être l’enfer.
Et une petite note d’humour (pasqe c’est pas si grave tout ça !):
1. Il existe des programmes informatiques « anti-moustiques » qui génèrent des ultrasons, inaudibles pour l’oreille humaine (attention toutefois si vous possédez d'autres animaux, vérifiez auparavant que ces ultrasons ne dérangent pas vos chiens, chats, etc). Pratique en pleine jungle non ? http://www.pcastuces.com/logitheque/antimoustique.htm
2. Le saviez-vous ? 90% des plus de 30 ans ne perçoivent pas certains sons qui sont subis par 90% des moins de 20 ans (et oui, l’ouïe diminue en vieillissant !). On a donc créé un « bruit de moustique » que la police en Angleterre et d’autres s’en servent pour faire fuir les jeunes, et que les jeunes l’utilisent comme sonnerie de téléphone (Mosquitone), idéale pour les échanges entre ados dans les espaces à risque, une salle de cours, par exemple.
3. Qu’est-ce qui passe par la tête d'un moustique qui s'écrase sur votre pare-brise ? Son trou de balle.
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mardi, 09 janvier 2007
Auspicious Samouraï
On vous a déjà dit que c'était un bon jour, un jour de chance, parce qu'il avait permis votre rencontre? Eh bien, le fait de passer dix minutes en ma compagnie a eu l'air de combler le commercial de la compagnie du câble Internet!
Je l'avais déjà laissé avec les yeux en ronds de flan en lui ouvrant la porte en pyjama samedi matin. Il ne s'attendait pas à tomber nez à nez avec une étrangère je crois.
Hier il est revenu et il s'est carrément incrusté, à me demander si j'avais pas un job pour lui, si je me plaisais en Inde et tout et tout. Il s'est excusé et reexcusé pour son anglais pas courant (que je trouvais pourtant très correct). Je l'ai scotché en lui expliquant qu'on était sur un pied d'égalité puisque l'anglais n'était pas ma langue maternelle non plus. Comment ça on parle pas anglais en France? Marc Boulet a raison de dire que pour les Indiens, il y a l'Inde et l'Angleterre...
Il a eu la gentillesse de me dire que lui accueillait avec grand plaisir les étrangers. Dois-je lire entre les lignes et comprendre que ça fait chier le reste de ses compatriotes d'avoir des "firang" sur les bras?? On va dire que non.
Ce matin il m'a rappelé pour me souhaiter une bonne journée, et accessoirement (!) me demander si Prajay avait signé le contrat - je lui avais pourtant bien dit que je l'appelais dès que c'était fait...
La bonne nouvelle, c'est qu'avec la nouvelle année, son boss a décidé de câbler mon appart et d'ici deux semaines je devrais avoir le câble à la maison!!!!!!!!!!!!!! Auspicious day for everyone!
11:46 Publié dans N'imp | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, quotidien | Imprimer |
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vendredi, 05 janvier 2007
Interlude yéménite
Haid Mubarak !! Bonne année !!!
Ca y est, je suis de retour du Yémen (« Yeah ! men » comme dirait mon père).
Mabich muchkila – excusez l’orthographe –, pas de problème, en référence aux mises en garde du ministère des affaires étrangères. C’est vrai que le peuple yéménite est guerrier (la dernière guerre civile, en 1994, a eu lieu entre les candidats, du Yémen Nord et du Yémen Sud, à la présidentielle), et la région frontalière avec l’Arabie Saoudite est interdite aux touristes. Ce qui est marrant c’est que la kalachnikov fait partie de la tenue vestimentaire de la plupart des Yéménites (notamment dans la tenue de mariage) ! Et les enfants ont des pétards.
C’était carrément génial. Quand je suis arrivée après quasiment 24h de voyage Pune-Thula porte-à-porte, j’ai été frappée par l’aspect désertique et vide du Yémen : les 20 millions d’habitants (≈ la population de Bombay, j’ai mes références !) se partagent un territoire un poil plus grand que la France …
Maged (le guide, à gauche sur la photo), Abdulah et Nabil (les chauffeurs) et, nous ont emmenés dans les montagnes, au bord de la mer rouge et de l’océan indien, nous ont fait la cuisine pendant les bivouacs, ont chanté et dansé pour nous. Choukran les gars ! Et puis ma mère a crapahuté (presque) comme une chevrette ; il est loin le mois de juillet ! C’est cool les vacances en famille quand même…
Pour ceux qui flippent à cause de la perte de culture engendrée par la globalisation, prenez un aller simple pour Sana’a. Les femmes musulmanes – le pays s’est converti à l’islam en 628 et depuis le clivage ne cesse d’empirer entre sunnites, chi’ites, et plus particulièrement entre Omeyyades, Alides, Abbissidiens, Jufirides, Zaïdites, Fatimides, Ayyubides, Rassulides, j’en passe et des meilleurs – portent la robe noire et le voile. Les hommes ont une espèce de couverture à la taille ornée d’un poignard (« jambiah ») au ceinturon et le cheich sur la tête. Ils passent plusieurs heures par jour à mâcher le « qat », une plante qui a des vertus changeantes : énergisante, elle peut rendre gai, triste, belliqueux, lubrique. En débarquant, j’ai cru que les yéménites avait un sérieux problème génétique d’abcès de la joue ; en fait c’est les boules de qat… Seul signe de globalisation : à la question « where are you from ? » (posée deux cents fois par jour), nous répondons « Faransa », et la réaction est invariable : « oh Faransa, good : Zidane » !!
Le Yémen est un pays agricole, la population est rurale. Le pays est parsemé de terrasses et de forteresses. Dans les régions montagneuses, c’est un signe de richesse d’avoir sa maison le plus en altitude possible, alors ça construit sans hésitation à même le rocher ! En pierre, les maisons se confondent admirablement avec le paysage. A plusieurs étages, des vitraux ornent les fenêtres dont les encadrements sont peints en blanc, des balcons et des moucharabiehs. C’est magnifique. Dans le sud, on trouve aussi des cases africaines, l’Afrique n’est pas loin !
La bouffe est bonne, très simple : du pain, du riz, des légumes, une cuisse de poulet, un poisson ou un morceau d’agneau et un yaourt avec une banane en dessert.
Les Yéménites sont super gentils, même si les enfants sont parfois un peu lourds à nous suivre partout dans les villages, et si les hommes regardent les femmes étrangères comme des bêtes curieuses. En revanche, j’ai adoré que les enfants, et parfois les adultes (uniquement mâles), me demandent de les prendre en photo !!
Bon, le Yémen est sale, c’est une déchetterie à ciel ouvert. Il manque encore d’hôpitaux.
Et je suis de retour en Inde, après une nuit blanche dans les transports. Heureusement j’ai rencontré Francesca dans l’avion et j’ai pu partager son taxi jusqu’à Pune – confort, confort… J’ai juste oublié mon portable dans le taxi. Oups.
Sur le chemin vers le cyber, j’ai croisé des ânes, des bœufs, des Indiens qui me dévisageaient. I am back godamit !!
Bonne année again !!!
12:45 Publié dans Histoires de Samouraï | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : yémen | Imprimer |
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