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jeudi, 14 décembre 2006

Un samouraï à Chennai

Je reviens de 3 jours à Chennai, anciennement Madras (changement de nom en 1997), sur la côte Est (Etat du Tamil Nadu) ; c’est la « capitale » de l’Inde du Sud (avec ses 6,5 millions d’habitants, c’est la 4ème ville d’Inde).

Un peu d’histoire : Les Portugais y débarquèrent au 16ème siècle, suivis des Hollandais. Au cours des 18ème et 19ème siècle, négociants français et britanniques se disputèrent la suprématie de l’Inde. En 1756, les Anglais boutèrent les Français hors de Chennai, lesquels se réfugièrent à Pondichéry.

Un peu de tourisme (voir les photos de l’album « Chennai ») : Il n’y a pas grand-chose à voir à Chennai, sauf peut-être les medium_Chennai_131206011.2.jpgtemples (différents du reste de l’Inde paraît-il) et Marina Beach. Je parlerais bien de Mamallapuram, « la grande destination touristique du Tamil Nadu », village côtier de sculpteurs et pêcheurs mais je n’ai fait qu’y passer (c’est promis j’y retournerai) parce que… j’étais à Chennai pour BOSSER !! Et j’ai travaillé. Pour tous ceux qui s’inquiètent de mes activités professionnelles, je suis désormais sur les rails…

Ce qui est marrant dans le Tamil Nadu c’est qu’ils parlent encore moins hindi que moi, les hommes portent encore le lunghi (sorte de pagne en tissu noué à la taille qui descend jusqu’au pied et qui ressemble, dans les faits, à une couche), mangent des idlis (gâteau de riz fermenté) et sont carrément plus sympas, plus ouverts, que les Indiens du Nord.

On m’a posé des questions qui m’ont surprise et bien fait marrer :

  • “Are your parents dependent on you?” J’ai mis un moment à comprendre que les parents de cet Indien, éduqué et travaillant en ville, étaient fermiers et qu’il se devait de leur envoyer de l’argent tous les mois. J’aime bien la tradition de s’occuper de ses parents et grands-parents, c’est un peu triste que ça se perde chez nous je trouve.
  • “When do you get married?”, qui suivait la question “Are you married?” (ici les filles se marient vers 25 ans, et les garçons vers 30 ans, histoire d'être bien installés dans la vie). Mais bien sûr!! C’est vrai que c’est quand même plus simple le mariage arrangé que nos casse-tête de mariages d’amour…

Histoires d'éléphant

medium_Ganesh.jpgAu restaurant avec une équipe d’Indiens, nous abordions, pour la énième fois, le sujet de la bouffe française. Je ne sais pas comment, j’en suis venue à dire que nous mangions de la cervelle d’agneau. Il aurait fallu voir la tronche de mon vis-à-vis ! C’est alors que mon voisin réplique « c’est pour ça que tu es aussi intelligente ». Intelligence, mémoire, tout se mélange et je réponds que pour l’intelligence, je mange de la cervelle d’éléphant. Mon vis-à-vis s’est alors carrément décomposé !! Il vénère l’éléphant… Et bien sûr j’y avais pas pensé avant de sortir ma connerie.

Voici l’histoire de Ganesh, le dieu à tête d’éléphant (tirée de La Chambre des parfums). Les commentaires qui suivent l’histoire valent leur pesant de cacahuètes !

« Le Seigneur Siva était follement amoureux de sa femme Parvati. Il la désirait sans cesse. Au point de la regarder prendre son bain. Epouse et compagne fidèle de Siva, Parvati tenait beaucoup à sa vie privée. Quand elle se lavait et se parfumait de santal, elle fermait hermétiquement la porte de sa salle de bain, mais Siva persistait à l’observer, par une fente du panneau supérieur de la porte. Elle le lui reprochait gentiment, Siva n’en tenait aucun compte, et la déesse Parvati [chargea son fils Ganesh, né d’un précédent mariage], de garder sa porte, avec la consigne de n’en laisser approcher personne.

                Le premier jour où Ganesh assuma ce rôle, pour faire plaisir à sa mère, il vit approcher Siva. S’interpose sur son chemin. Siva, dieu de la Destruction , de qui dépend le sort de toute créature, devint livide, dégaina son épée et le décapita d’un seul geste. Quand Parvati découvrit ce qui s’était passé, elle entra dans une rage folle. Fit jaillir d’elle-même, sans modifier son apparence, Shakti, la puissance féminine devant qui tremblent les dieux. Shakti matérialisa une armée de guerrières qui entreprit d’exterminer les Brahmines du monde entier. Il y eut une courte bataille durant laquelle la majorité des Brahmines furent massacrés. Les sages implorèrent Shiva de venir à leur secours. Siva supplia son épouse, mais elle resta de marbre. Elle apporta à Siva le corps sans tête de Ganesh et le somma de le ramener à la vie, car seul Siva possédait le pouvoir de ressusciter ce qu’il avait tué.

                Ravalant son orgueil de mâle, Siva [promit de tuer le premier être vivant qu’il croiserait pour redonner la vie à Ganesh et] tomba en arrêt, sur un champ de bataille, devant un éléphant blessé. Il lui trancha la tête et la greffa sur le corps de Ganesh. Qui sourit, malgré la transformation de son physique, car Parvati avait exigé de son époux qu’il aimât ce fils, comme s’il l’eût engendré lui-même. La paix revint entre l’armée des femmes et ce qui restait de celle des Brahmines, gardiens de la foi, et la nouvelle parvint à tous les autres dieux. »

  • La morale de cette histoire : les Indiens sont les pros de la chirurgie ! Mais comme la population n’aurait pas compris ces mots, les savants ont inventé cette parabole.
  • Il y a quand même une erreur dans la recette. Quand on compare la force de l’esprit et du corps chez l’homme et l’éléphant, on remarque, que c’est l’esprit qui domine chez l’homme, et le corps chez l’éléphant. Ils se sont un peu gourés en créant un dieu avec un corps d’homme et une tête d’éléphant !!
  • Oui mais qu’aurait dit sa femme s’il avait eu un corps d’éléphant avec une tête d’homme ??!

samedi, 09 décembre 2006

Le Cricket pour les Nuls

medium_041206_We_au_Gujarat077.jpgJe squatte régulièrement au Poona Club :

Le sport anglais est organisé autour du club. Le club était au départ un regroupement de personnes de bonne compagnie, réservée au début du XIXe siècle à une certaine classe. Peu à peu les institutions chargées de veiller aux règles sportives se constituèrent et organisèrent des associations sportives : le jockey club (1750), puis le golf (1754) et le cricket (1788). Depuis 1850 leur nombre ne cessa de croître jusqu’à nos jours.

Une fois, j’ai dû assister à un pseudo match de cricket. Je pensais qu’on pouvait pas faire plus chiant que le baseball comme sport, mais les Indiens l’ont fait ! Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=afLmProFR_s

Prajay me soutient mordicus que cricket et baseball n’ont rien à voir. Moi, à partir du moment où je vois un terrain de gazon, des types en blanc (avec des jambières, des gants et des casques), une batte et une balle, je trouve que ça se ressemble (et pour infirmer ma théorie, en France, la fédé de baseball s’appelle Fédération de Baseball ET Soft Ball (ce qui inclut le cricket)).

Ceci étant précisé, le cricket a son intérêt dans la passion qu’il suscite ici. C’est LE sport national. Et tout le monde a été scotché quand, cette année, la finale de la Coupe du Monde de foot a fait plus d’audience que celle de cricket (diffusée simultanément). Les joueurs sont de véritables stars, comme celles de Bollywood.

Je faisais remarquer à Santosh que c’était gonflé d’appeler un sport, vu que dans l’équipe que je matais, ils avaient presque tous la bedaine. Il m’a rétorqué qu’ils ne transpirent peut-être pas beaucoup, mais ils doivent tenir au moins 6 heures (enfin 5 jours pour un « test match »). Ca veut dire que les spectateurs aussi !

Grosso merdo, ils sont onze par équipe, une seule équipe sur le terrain. Le lanceur lance la balle (il a six lancés). Son but est de détruire le guichet adverse (un guichet étant constitué de 3 piquets de bois assez rapprochés les uns des autres pour empêcher que la balle puisse passer entre 2 piquets). Le guichet est protégé par le batteur, qui prend position devant et qui doit empêcher (avec sa batte évidemment) sa destruction par la balle lancée par le lanceur de l’équipe opposée.

Bon après y a tout un système de points :

  • Si le batteur frappe la balle, il peut gagner des points en échangeant sa position avec celle de l’autre batteur situé à un autre endroit sur le terrain. Chaque échange de position apporte un point. Les deux batteurs peuvent courir ainsi autant de fois qu’ils veulent, jusqu’à ce que les chasseurs aient relancé la balle au gardien (dont le seul rôle est de récupérer la balle, où qu’elle soit), qui détruit alors le guichet.
  • Si le batteur envoie sa balle hors des limites du terrain, sans qu’elle ait touché le sol, cela lui rapporte six points.
  • Si la balle sort en roulant, cela vaut quatre points.
  • Si la balle ne peut être retrouvée, un joueur de champ annonce une balle perdue, qui rapporte 6 points – je kiffe cette règle !!

Il y a une autre règle que j’adore : Un joueur ne peut être remplacé que s’il est blessé ou malade et que l’arbitre a autorisé son remplacement. Le remplaçant n’est pas autorisé à garder le guichet, ni à batter ou à lancer. J’ai donc vu un type batter pendant qu’un autre courrait à sa place !!!

Plus de détails sur : http://www.ccsb95.com/whatscricket.htm