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mercredi, 22 octobre 2008

Areva cueille la biomasse en Inde

13 octobre 2008. - Champion reconnu du nucléaire, l'industriel français construit 2 nouvelles centrales à biomasse en Inde pour percer dans les énergies renouvelables.

 

Non, l'atome n'est pas le seul à exciter la convoitise de la société d'Anne Lauvergeon. Depuis 4 ans, Areva tourne autour des matières organiques des pays émergents, dont l'Inde, pour en tirer chaleur et électricité. Elle a fini par y pondre ses 3 premières centrales à bioénergies. "Nous avons mis en opération la toute première centrale à biomasse indienne en 2004, à Guntur, dans l'Andra Pradesh, qui est également la première centrale à biomasse de notre unité". Puis, en 2006 et 2007, deux nouvelles centrales sont apparues dans le Chhattisgarh et le Tamil Nadu, d'une puissance de 10 MW chacune. A titre de comparaison, l'EPR (European Pressurized Reactor) peut fournir 1 600 MW.

 

Et demain ? "Nous bâtissons actuellement 2 autres centrales, équivalentes en puissance", ajoute la chargée de communication. Leur exploitation est prévue pour 2009. Le siège social de la filiale, situé à Chennai (ex-Madras), emploie une quarantaine de personnes. Pour l'exploitant d'uranium, l'Inde présente d'importantes perspectives de développement dans les bioénergies. En apprenant en 2007 que les estimations du potentiel énergétique - réalisées par le ministère indien des Energies Nouvelles et Renouvelables -, s'élevaient à 20 GW, alors que la capacité installée n'atteint que 4GW, l'entreprise française s'est confortée dans l'idée de développer une filière énergétique "propre". Celle-ci représente non seulement un grand enjeu économique, mais aussi une manière de reverdir son image.

 

C'est la balle de riz, autrement dit l'enveloppe non comestible entourant le grain, qui est en majorité utilisée comme combustible dans les centrales indiennes. Faisant feu de tout bois, les centrales à biomasse utilisent également les copeaux et sciures issus de l'industrie forestière. Collectée dans un rayon de 50 km, la biomasse est valorisée grâce aux technologies de combustion, de méthanisation et de récupération de chaleur. "Contrairement aux installations nucléaires, qui nécessitent d'importants réseaux électriques, les centrales à biomasse de faible puissance peuvent être montées dans des zones isolées", précise Marie-Laure Lefébure, qui admet qu'"Areva investit dans la biomasse car le marché est en forte croissance : il est aujourd'hui de 62 GW et devrait augmenter de 6 à 9% dans les 5 prochaines années !".

 

L'entreprise française espère structurer le marché en développant une offre standardisée dans les pays émergents, tels que l'Inde et le Brésil. L'Inde servira aussi de "plate-forme pour développer notre activité vers d'autres pays asiatiques, comme la Thaïlande", poursuit Marie-Laure Lefébure, "où la filiale indienne mène de front deux projets de centrales à biomasse".

 

Au moment où le nucléaire indien sort de ses gonds, Areva assoit sa position bioénergétique. Mais en 2007, seul 1% des 35 millions d'euros de chiffre d'affaires de la société provenait des énergies renouvelables. Il y a encore un peu de chemin...

 

Source : http://www.eco-life.fr/sommaire.php