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Pourquoi en Inde les hommes se tiennent par la main ?

Les étrangers sont toujours choqués de voir les hommes indiens aller dans la rue deux par deux, main dans la main… Et même si j’y suis habituée, voir mon nouvel embauché laisser négligemment sa main traîner sur la cuisse d’un collègue rencontré le matin même, puis s’installer confortablement et lui passer le bras autour des épaules, m’a quand même fait tilter. 

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C’est d’autant plus surprenant qu’on ne voit pas ce type de comportement entre hommes et femmes. 

 

D’où l’idée que l’Inde explose les ratios d’homosexualité… Mais en fait non, elle est dans la norme de ce côté-là (1) (avec certes un peu plus d’homosexualité circonstancielle due au fait que les relations sexuelles entre hommes et femmes non mariés sont mal vues – ils prennent un peu les trous qui passent quoi, en attendant le mariage…). C’était même considéré comme un délit jusqu’en 2010, quand la Cour Suprême observa que le concubinage et le sexe prémarital n’avaient rien d’illégal (2). Jusque-là, je me souviens que certains hôtels ne voulaient pas nous laisser dormir ensemble, mon ex-Indien préféré et moi, puisque nous n’étions pas mariés et que la police pouvait faire une descente et nous arrêter pour prostitution… 

 

De même, la loi n’interdit pas spécifiquement les démonstrations publiques d’affection : le Code Pénal de 1860 stipule bien que « quiconque commet un acte obscène dans un endroit public, et que ça dérange autrui, peut être puni d’une peine de prison ou une amende ou les deux » (3). Mais nulle part il n’y a de définition de l’obscénité… (4) 

 

N’empêche que ce n’est pas dans les mœurs de se faire des mamours en public (5). C’est même assez condamné par les bienpensants… Et ça change un peu, mais pas très vite… Par exemple, de plus en plus de jeunes perdent leur virginité avant le mariage et sont obligés de se retrouver dans des parcs ou des terrasses d’immeuble puisque pas question de ramener quelqu’un du sexe opposé dans sa chambre… 

 

Les Indiens ont un concept bien à eux de « l’espace vital ». Ça n’existe tout simplement pas. Combien de fois mon voisin d’avion a carrément envahit mon espace en débordant de l’accoudoir ? Combien de fois, dans des bus ou des trains bondés, des Indiens s’assoient sur les genoux d’inconnus sans que ça dérange personne ? Combien de familles dorment à six ou plus dans une seule chambre ? Difficile d’établir le concept d’espace vital dans des villes surpeuplées… Et puis quel bien ça leur ferait ?? 

Et puis voilà quoi, ils aiment bien le contact. Point. 

 

Et si on regarde bien, ça ne fait que quelques petites dizaines d’années que les mâles occidentaux n’ont plus beaucoup de contact physique. Ce phénomène serait lié à la montée de l’homophobie. 

A la fin du dix-neuvième siècle, l’homosexualité a commencé à émerger en tant qu’identité plutôt que simple pratique : on est passé de quelque chose qu’on faisait (à travers l’acte sexuel) à quelque chose qu’on était (un homosexuel). Progressivement les homosexuels ont attiré de plus en plus de suspicion jusqu’aux chasses aux sorcières contre les homosexuels dans les années 50. Et plus on se méfiait des homos, moins les hommes avaient de contact physique entre eux : les hétéros voulaient s’assurer que personne ne pourrait croire qu’ils étaient de l’autre bord. « La paranoïa avait remplacé l’affection publique. » (6) 

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Photo: www.artofmanliness.com

 

(1) http://www.indiansamourai.com/search/homosexualit%C3%A9 

(2) http://www.dnaindia.com/speakup/1363839/message-board-will-the-supreme-courts-ruling-on-pre-marital-sex-and-live-in-relationships-destroy-indian-culture 

(3) Section 294 (a) du Indian Penal Code, 1860 

(4) The word 'obscene' has not been defined in the code. The laws are vague in that no specific definition is laid down which could lead to arbitrary interpretation and in gross violation of freedom of expression enshrined in the Constitution of India 

(5) http://www.indiansamourai.com/archive/2011/12/12/affection-et-indecence-en-inde-barriere-legale-ou-morale.html 

(6) http://www.dailylife.com.au/news-and-views/dl-opinion/whe... 

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mercredi, 16 octobre 2013 | Lien permanent | Commentaires (1)

waouh: l'Inde dépénalise l'homosexualité!

Ca mérite que j’en parle vu la place que j’ai déjà accordée au sujet !

Le gouvernement indien dépénalise l’homosexualité ! Le 2 juillet, la Haute Cour de Delhi a rendu un jugement historique pour amender une loi vieille de 149 ans (section 377 du Code Pénal Indien) et dépénaliser le sexe privé et consentant entre adultes de même sexe. L’Inde est la 127ème nation à prendre le virage.

Bon, c’est un grand pas pour les homosexuels et c’est très progressiste pour une nation aussi conservatrice que l’Inde mais ça va prendre du temps avant que tout le monde l’accepte – en même temps c’est vrai partout dans le monde non ? En espérant que ça aide quand même!

 

Aujourd'hui, 80 (moins un désormais) pays, principalement situés en Asie et en Afrique, pénalisent l'homosexualité. 5 la sanctionnent même de la peine de mort. "Bien que beaucoup de pays n'appliquent pas systématiquement leurs lois homophobes, la simple existence de telles lois conforte une culture au sein de laquelle une partie significative des citoyens doit se cacher du reste de la population par simple peur", souligne l'Association internationale des lesbiennes, des gays, des personnes bisexuelles, trans et intersexuelles (Ilga) dans une enquête publiée en mai.

 

Sources : Article_TOI_India decriminalises gay sex_030709.pdf ; Article_LeMonde_Mobilisation mondiale contre la pénalisation de l'homosexualité_160509.pdf

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lundi, 13 juillet 2009 | Lien permanent

Les cowboys et les Indiens

Après Brockback Mountain, Brockback Bharat (NDA : Bharat = Inde):

 

 Je pensais mettre une vidéo plus tard du film qui va sortir (Dostana – sortie le 14 novembre 2008 en Inde) mais puisque j’ai reçu un commentaire sur le sujet, je vais compléter ma précédente note!

20080818-6.gifAbhishek Bachchan et John Abraham vont se donner la réplique (gay) dans la nouvelle production de Karan Johar. Alors y a la réplique qui tue dans le film : “We are gay, and he (Abhi) is my boyfriend”. Ensuite on les voit à la gym et marcher main dans la main dans les rues. Dans une scène Abhi est allongé sur John. (C'est tout dans la bande annonce!) MAIS dans le film, Abhi et John font seulement SEMBLANT d’être homos. Mais bon, c’est déjà pas si mal. (OOOPS j'espère que j'ai pas cassé le suspense du film.)

En ce qui concerne la promo (gay), pas trop d’émules. Il y a quelques années ça aurait été la révolte. Aujourd’hui, la fierté gay est sortie du placard, pas seulement à Bollywood, mais dans toute la société indienne (ça c’est dans l’article Out of the closet_ Bollywood goes bold and gay_180808.pdf, je trouve le « toute » un peu poussé quand même).

En Bonus: Vous êtes fan de cricket? Vous regardez les cricketers avec passion ? Les femmes avec désir, les hommes avec jalousie ET désir: sur le site http://www.gaybombay.org/, 109 gays ont vote et élu: Mahendra Signh Dhoni (Chennai SuperKings). Alors, d’accord ou pas d’accord ?

Dhoni.JPG

 

 

 

 

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vendredi, 29 août 2008 | Lien permanent | Commentaires (4)

L'homosexualité bientôt dépénalisée?

Les homosexuels en Inde ont acclamé l’annonce du ministre de santé Anbumani Ramadoss de la modification des dispositions de la section 377du code pénal indien qui classifie le sexe entre deux hommes comme un crime. La section 377 s'applique même aux hétérosexuels, puisqu'elle interdit le sexe anal (même) entre le mari et l'épouse. Il est demandé que l’acte sexuel en privé entre individus consentants ne soit pas considéré comme illégal. Mais la section 377 est nécessaire pour que les enfants ne soient pas maltraités. De fait, cette section doit être modifiée mais pas supprimée.

Rappelons que cette section 377 émane directement du droit pénal britannique de l’époque victorienne puritaine (1830) ; le code pénal indien qui fait de l’homosexualité un crime est une « relique fossilisée » de La Grande-Bretagne victorienne. En effet, les rapports entre même sexe ont depuis longtemps été non seulement décriminalisé mais également déstigmatisé en Grande-Bretagne et dans d'autres sociétés qui se considèrent comme des démocraties libérales.

 

J'en profite (rapports aux commentaires de la note suivante) pour préciser que le touriste français verra beaucoup d'Indiens (mâles) les voir tous se tenir par la main, l'épaule ou la taille (comme c'est montré dans le film ci-desus) et va se poser des questions... Mais non ils ne sont pas tous homosexuels. Pas plus qu'ailleurs (une estimation donnerait 5% de la population homosexuelle, en France (les Français ont une belle réputation d'homos à l'étranger), en Grèce, aux US et en Inde. Ceci-dit beaucoup d'Indiens hétéro ont dans les faits des relations gays vu la difficulté de coucher avec une fille avant le mariage... (mon cher Times of India donnait 35%) et c'est d'ailleurs pour ça qu'ils se touchent entre eux...

Pour revenir à notre sujet, le ministre de la Santé soutient la communauté gay et son action pour modifier la loi mais le ministre des affaires intérieures s’y oppose.

La communauté gay en Inde, réprimée depuis trop longtemps, est soulagée que les « hautes instances » s’intéressent au statut et aux droits des homosexuels en Inde. Toutefois, le chemin est encore long avant que la société dans son ensemble accepte l’homosexualité. « Quand on parle individuellement aux parents et aux amis il y a un changement indéniable, une sorte d’acceptation. Mais, quand on commence à manifester pour obtenir des droits devant la police, les politiciens etc. il y a une homophobie énorme; il n'y a aucune acceptation. » C’est donc loin d’être gagné… D’autant que le sida se développe de plus en plus en Inde et que les activistes anti-homosexuels se font fort de souligner que la maladie se répand plus rapidement dans les rapports homosexuels; les homosexuels sont en effet un groupe à haut risque du sida.

En juin cette année, pour la première fois, des homosexuels à Delhi ont marché dans le cœur de la ville en proclamant leur homosexualité. La communauté homosexuelle semble graduellement sortir dans de l’ombre en Inde…Ainsi, le 16 août, soit au lendemain de la fête de l’Indépendance, une marche a été organisée à Mumbai et à Bangalore (voir vidéo ci-dessous), rassemblant homosexuels, lesbiennes, transsexuels, bisexuels et tout ceux marginalisés par la société, les gens « étranges ». Cette marche visait à mettre en lumière les interdictions dont souffrent les communautés marginalisées en Inde: pas de rapports sexuels, pas de mariage, pas d’adoption etc. Notons que si les mariages homosexuels et les gay prides (défilés pour les droits des homosexuels) se sont banalisés dans plusieurs régions du monde, ce phénomène est plus que récent en Inde (1ère édition en 2008!).

 

J’aime bien la “moralité” du Times of India: “So hug a gay today. Because you believe in gay rights. Or because you believe in democracy. Or, best of all, if you believe that the two should be part and parcel of each other.” à “Serrez un homo dans vos bras aujourd’hui. Parce que vous croyez aux droits des homosexuels. Ou parce que vous croyez à la démocratie. Ou, encore mieux, parce que vous croyez que les deux devraient être imbriqués ».

Source: Times of India: Article_Times of India_Gays and section 377_110808.pdf; Article_Times of India_Gays and democracy_250808.pdf

 

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vendredi, 29 août 2008 | Lien permanent | Commentaires (2)

Après le gène du poil dans les oreilles, celui de la bouée...Suite

La nuit dernière j'ai fait un sale cauchemar: quelqu'un me hurlait que mon dernier post (sur le gène indien de l'obésité) était une honte, que je me permettais de critiquer sans rien connaître... Et j'en menais vraiment pas large...

Et voilà-t-y pas que ce matin j'ouvre le journal et trouve un article qui abonde exactement dans mon sens!! Genre la 1ère ligne ça donne: "Pourquoi beaucoup d'Indiens de la classe moyenne sont "en bonne santé" (euphémisme dans l'Inde du nord pour gros)? Est-ce à cause de notre amour de la friture, nos styles de vie sédentaires, notre aversion pour l'exercice physique?" Et ça continue en se moquant de la théorie du déterminisme génétique, expliquant que les scientifiques ont également trouvé des gènes de l'addiction à la cocaïne, de la criminalité, de l'homosexualité etc.

Et voilou! Article_Times of India_Obese let us blame the gene_080508.pdf

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jeudi, 08 mai 2008 | Lien permanent

Le plus grand luxe en Inde c'est...

La SOLITUDE  !!

 

Il faut comprendre : à Bombay il y a 400 000 habitants au km2 – à Paris il y en a 20 000.

Ils ne connaissent d’ailleurs même pas le concept de solitude. Par exemple, cet après-midi, Santosh devait voir le comptable et Prajay jouer au golf. Et bien il m’a fallu plusieurs heures pour les convaincre que ça ne me gênait pas de rester seule à l’appart…

Ca fait deux semaines que je suis là, ils ne m’ont pas lâchée d’une semelle, moi qui ai tellement d’habitudes de vieil ours casanier… Je ne peux pas me plaindre non plus, ce serait aller au-delà de l’ingratitude, ils sont tellement gentils, hospitaliers, amicaux, attentifs. Mais si seulement on pouvait me foutre un peu la paix !

En plus de ça, les Indiens ont un sacré sens du contact. Les hommes marchent souvent bras dessus bras dessous, voire main dans la main (on m’assure que ce n’est pas de l’homosexualité même si le dernier India Today titrait que 25% des Indiens hommes ont déjà eu des relations bisexuelles).

Quand Santosh me prend la main dans la rue j’ai envie de hurler. Quand il me serre dans les bras (en plus il m’arrive au menton) je serais capable de tuer. Quand il me pince affectueusement la joue je serre fort les machoires pour ne pas le mordre. Il ne comprend pas mes allusions, quand je lui explique nos « différences culturelles », que chez nous on se touche pas; et il est presque choqué quand je me cale dans le coin du canapé pour lui échapper. Je suis à peu près sûre qu’il ne s’agit pas de harcèlement sexuel mais simplement d’affection. Mais ça s’adresse VRAIMENT à la mauvaise personne !!

AAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

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lundi, 20 novembre 2006 | Lien permanent | Commentaires (4)

Qui a dit que rien ne changeait??

Les études montrent que 10 à 23% des Indiens donnent dans le sexe avant le mariage.

 

Attention, pour les chiffres suivants, n’allez pas croire que les chiffres révélés ci-dessous sont représentatifs de la sexualité indienne : ils ne concernent que les jeunes du Maharashtra (l’Etat de Mumbai) et ceux qui vont à l’université…

 

Une étude menée sur 3 ans dans l’Etat du Maharashtra a montré que de plus en plus de jeunes étudiants ont des relations sexuelles « casual » avec leurs potes plutôt qu’avec des prostituées.

·          Le nombre d’étudiants qui ont eu recours aux services de prostituées est passé de 23% à 3%.

·          Le nombre d’étudiants qui ont eu recours aux services d’ami(e)s et voisin(e)s est passé de 11% à 16% à C’est moins cher et il y a moins de risques de contracter le sida.

·          Et le chiffre qui tue : 36% des étudiants et 11% des étudiantes admettent être sexuellement actifs ! Conclusion : comme seulement 3% vont voir des prostituées, si on exclut l’homosexualité, il y a 1 fille active pour 3 mecs. Conclusion bis : quand elles sont actives, les filles ne font pas les choses à moitié !!

 

Bon attention, sur les 36% de mecs actifs, seulement 23% ont des relations avec pénétration.

 

·          L’autre chiffre qui tue : 61% des étudiants ont trouvé leur première partenaire parmi leurs amies ou camarades de classe, 17% parmi leurs voisines, 8% avec leurs cousines.

 

La plupart des étudiants de l’Etat perdent leur virginité à 18,5 ans.

 

Problème : peu utilisent de préservatifs, et quand ils le font c’est pour éviter la grossesse plutôt que le HIV et autres MST. Alors que la plupart utilisent systématiquement des capotes avec les prostituées.

 

Solution : plus de programmes de communication dans les universités.

Article_TOI_More casual sex_180209.pdf

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lundi, 23 février 2009 | Lien permanent | Commentaires (1)

Une mère porteuse indienne? Et pourquoi pas...

Un article surprenant : « Un couple d’homosexuels israéliens a un fils en Inde. » (Article_TOI_Israeli gay couple_181108.pdf)

Alors que la question de l’homosexualité est encore plus que sensible en Inde, des homosexuels peuvent faire ici appel à une mère porteuse… En Inde, tout est possible, on le savait déjà, rien de nouveau...

 

L’Inde est donc l’un des rares pays où la « gestation pour autrui » est légalisée (voir ce fichier, en peu vieux mais bon : Article_AGPL_Droit comparé de l'homoparentalité_2006.pdf et pour l’Europe le lien : http://www.doctissimo.fr/html/grossesse/dossiers/meres-porteuses/articles/12350-mere-porteuse-legislation-monde.htm).

Mais pour des raisons de coût, il est plus intéressant de choisir une mère porteuse indienne. Les inconvénients : il n’est pas automatique que l’enfant obtienne la nationalité du pays d’accueil et puis l’enfant aura forcément des traits indiens…

 

« En Inde, la gestation pour autrui est autorisée depuis 2002 et coûte en moyenne 25 000$, soit un tiers du prix pratiqué aux Etats-Unis. En plus de l'attractivité financière, les femmes indiennes ont généralement moins de "vices" : elles ne fument pas, ne boivent pas ni ne prennent de drogues.

On ne dispose pas de statistiques officielles pour évaluer combien de maternités de substitution sont, chaque année, réalisées en Inde pour le compte d'étrangers. Mais, certains chiffres révèlent que de plus en plus de personnes recourent à cette solution. Ainsi, en 2007, une agence californienne de tourisme médical PlanetHospital a envoyé 25 couples en Inde et compte quadrupler cette année. Soulignons que cette démarche est entreprise, outre par des couples infertiles, par de plus en plus de femmes qui souhaitent ne pas interrompre leur carrière professionnelle.

Bien que le gouvernement indien promeuve ces "facilités médicales", quelques personnes s'inquiètent du peu de contrôle de l'Etat sur ce marché, dénonçant les dérives mercantiles possibles. »

Source : http://allianceetfecondite.over-blog.com/article-17879839.html

 

« 3 000 maternités pratiqueraient la gestation pour autrui en Inde, l'un des rares pays à l'autoriser. Le prix de l'opération fait que les demandes des couples étrangers auraient quadruplé en 2007. Accepterais-tu de prêter ton ventre à un couple d'Américains ? », a demandé Rajesh à sa femme, un beau matin, dans leur petite maison située dans un village du Bihar, une des régions les plus pauvres d'Inde. Puja crut d'abord à une plaisanterie. « Comment veux-tu que j'accouche d'un bébé blond aux yeux bleus ? », lui a-t-elle répondu en ricanant. « Désormais, la technologie peut faire naître un bébé à partir de n'importe quel ventre », rétorqua son mari. »

Source : Extrait d’un article du Monde publié le 05 Août 2008, Les mères porteuses, un créneau indien, http://qui.quen.grogne.free.fr/monde/Les-meres-porteuses-un-creneau-indien.php

 

 

Dans le genre fou, Thomas Beatie, le mec qui est tombé enceint l’année dernière (http://indiansamourai.hautetfort.com/tag/thomas+beatie), récidive… 4 mois après l’accouchement il en attend un autre !!

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samedi, 29 novembre 2008 | Lien permanent

Au Couvent des Petites Fleurs

A tous ceux que la littérature et l’Inde intéressent, foncez acheter Au couvent des Petites Fleurs de Indu Sundaresan, Michel Lafon (2009).

 

En lisant ce recueil de neuf nouvelles, je me suis dit « tiens c’est intéressant, ces histoires semblent inspirées des faits divers qui illustrent quotidiennement la presse indienne ». Et de fait, les dernières pages nous révèlent que l’inspiration de l’auteur vient bien de là… Mais il fallait du talent pour transformer de simples entrefilets en contes captivants. On en redemande !!

 

Voici donc neuf nouvelles dont le dénominateur commun est l’Inde du 21ème siècle, et l’Amour, qui triomphe des souffrances infligées par les épreuves de la vie et le poids des traditions particulièrement lourd encore aujourd’hui en Inde.

 

Par exemple, quid de l’amour dans le mariage arrangé* ? Une question qui intrigue nombre de non-Indiens. Avec sept des neufs nouvelles mettant en scène des couples « arrangés », Indu Sundaresan réussit l’exploit de nous en parler avec simplicité, loin des clichés occidentaux…

L’arrangement peut conduire à l’amour comme ces couples qui ont rencontré l’âme sœur dans Rêves au bord du lit (ou la réunion dans la mort d’un couple vieillards agonisants, abandonnés dans une sordide maison de retraite et dépouillés par leur douze enfants**) et dans Trois secondes et demi (ou le temps d’une chute de deux époux qui se défenestrent pour échapper à la honte d’un fils qui les bat). Mais il y a également le mariage arrangé malheureux, avec Nitu et Sheela qui n’aiment pas leurs maris respectifs mais leur sont pourtant dévouées corps et âme, dans le renoncement exigé par la tradition (La faim).

 

Et puis il y a le sacrifice pour le mari, le dieu. Sacrifice du bonheur dans La faim, sacrifice de la vie dans L’Epouse fidèle (centrée sur le thème du sati – immolation d’une jeune fille sur le bûcher funéraire de son défunt époux).

 

L’auteur évoque également les unions « interdites » : Kamala, lapidée puis brûlée vive pour avoir fuit avec un homme d’une autre religion (Le feu) ; Krishna, fruit d’une union sacrilège (hors des liens du mariage, et parents de castes différentes) qui représente une honte permanente, une véritable souffrance pour son grand-père (L’enfant non désiré).

 

Mais bien d’autres thèmes sont également abordés :

L’adoption avec Padmini, adoptée à 6 ans par un couple d’Américains, et soudainement renvoyée à son passé, un orphelinat de Madras, par une lettre (A l’abri sous la pluie) ; l’expatriation avec Payal qui a fuit « la maison aux lourds secrets » et choisit de vivre aux Etats-Unis (Le feu) ; le parcours initiatique d’une famille de paysans qui quittent les champs du Sud pour les trottoirs de Mumbai (Trois secondes et demi) ; le poids de n’avoir que des filles et pas de garçon (L’enfant non désiré), charge notamment financière avec la dot (thème de la « vente » de la fille également repris dans La faim et L’Epouse fidèle).

 

Et certains thèmes complètement nouveaux comme l’échangisme (Le key club) auquel s’adonnent pour tromper l’ennui, 4 couples riches, beaux, arrogants, comblés. Ou l’homosexualité (La faim) de deux femmes qui quittent des maris qu’elles n’aiment pas pour vivre leur amour.

 

* C’est d’ailleurs curieux de voir comment les étrangers font du mariage arrangé une tradition typiquement indienne alors qu’il est pourtant pratiqué dans beaucoup d’autres pays.

 

** Le sens de la famille en Inde, primordial, veut que le fils aîné ou à défaut ses frères prennent les parents à demeure pour leurs vieux jours (les filles « appartiennent » à la belle-famille).

 

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jeudi, 19 février 2009 | Lien permanent

Le 3ème sexe sur le sous-continent indien: les hijras

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Qui sont-ils/elles ?

Ni homme ni femme, une hijra est une âme féminine dans un corps masculin. Les hijras sont en général des hommes et des hermaphrodites (nées avec les deux sexes) mais il y aurait également quelques femmes.

Comme les hijras utilisent le pronom féminin pour parler d’elles et s’habillent en sari, j’utiliserai le féminin. Donc.

Si l’homosexualité et le changement de sexe sont tous deux présents et accepté dans la mythologie, l’Inde moderne a complètement rejeté l’homosexualité ; en revanche, elle a accepté le concept de « troisième sexe », peut-être pour suppléer à un manque de catégorisation de certaines personnes… Ca n’explique sans doute pas tout, mais c’est quand même curieux que l’Inde (avec le Pakistan et le Bangladesh) soit le seul pays où cette pratique persiste aujourd’hui – les hijras seraient un million aujourd’hui en Inde, mais le chiffre n’est absolument pas fiable.

Alors, quel sexe ? et quel genre de rapport sexuel ?

En général, les hijras sont appelées « eunuques » (dérivé de l’anglais) mais peu (pas de chiffres officiels) ont subi des modifications génitales (même si certains considèrent que seuls les castrés sont de vraies hijras). Donc il y a des hijras avec un pénis, d’autres avec juste un trou pour uriner, et d’autres avec des vagins (en plastique).

Les hijras couchent avec des hommes (ou d’autres hijras). Le plus souvent, elles ont des relations anales – sauf quand elles optent pour la vaginoplastie, mais le coût est encore très prohibitif en Inde. Les hommes qui les fréquentent sont hétérosexuels, et fréquemment mariés ; et les prostituées hijras sont meilleur marché que les prostituées femmes.

Certaines hijras se marient (avec des hommes) même si le mariage n’est en général reconnu ni par la loi ni par la religion.

Des transsexuels ? Des travestis ?

Au contraire des transsexuels occidentaux, les hijras ne veulent pas en général se faire passer pour des femmes. Elles ne sont ni femmes, ni hommes.

Elles ne sont pas non plus des travestis au sens où on l’entend, puisque les travestis occidentaux couchent avec des femmes.

Comment devient-on hija ?

Bon, déjà, on ne devient pas hija, on naît hija. Et puis il faut savoir que les hijras vivent en communauté, dont elles « deviennent » membres. Pour être consacrée hijra c’est tout un processus de socialisation. La hijra est considérée comme chela (étudiant) dans un rapport avec le gourou (professeur) qui l’amène à assumer sa féminité. Chaque gourou vit avec au moins 5 chelas, qu’il considère comme de son lignage (avec le même nom de famille). Les chelas doivent donner leur revenu au gourou, qui gère le ménage. Ces « familles » sont très fermées.

Parfois ce processus prend fin avec la « renaissance », qui prend ici la forme de l’émasculation (on enlève le pénis, les testicules et le scrotum – ça fait mal rien que d’y penser, pas vrai les mecs ??! – mais attendez, c’est pas tout : c’est fait au couteau et sans anesthésie (seulement de l’alcool et des drogues)…). Entrons un peu dans les détails (si si !). Lorsque tout est ôté, on place une plaquette de fer ou de bois avec un petit trou pour uriner et on place pardessus des herbes pour aider à la cicatrisation. Les pures et dures doivent s’asseoir sur une pierre tranchante jusqu’à ce que l’anus saigne ; les gouttes de sang sont alors recueillies et les premières règles célébrées…

Histoire

Les eunuques existent depuis le 9ème siècle avant J.C. Le mot vient du grec « gardien du lit » parce que c’étaient en général les hommes castrés qu’on envoyait garder les harems royaux. Le phénomène aurait commencé en Chine... le dernier eunuque chinois ayant rendu l’âme en 1996.

Dans la mythologie hindoue, il n’est pas rare que les dieux prennent des formes humaines d’un autre sexe ; le phénomène remonte donc à loin ! Ainsi, si les hijras sont aussi bien (voire plus) musulmanes que hindous. Chez les Hindous, elles forment une caste spéciale, et en général adorent Shiva et/ou la déesse Bahuchara Mata. Tous les ans elles se réunissent dans le Tamil Nadu pour y rejouer une scène de la Mahabharata, un des deux contes de l’Inde (ce rassemblement est également l’occasion d’un concours de beauté, de plus en plus reconnu par les pontes de la mode). Pendant une bataille, deux frères durent sacrifier un guerrier pour battre leurs cousins. Leur conseil de guerre choisit Aravanan, un des fils du héros épique Arjuna. Aravanan accepta de mourir pour la bonne cause, mais il émit le souhait de se marier avant, souhait qui posa un énorme problème : quelle femme accepterait d’épouser un homme condamné ? Pour régler ça, le Dieu Krishna prit la forme de Mohini, une très belle femme, et épousa Aravanan.

Depuis le règne des Anglais qui ont vu dans ce phénomène une déviance sexuelle qu’ils ont essayé d’éradiquer, leur rôle a changé : de servants royaux, confidents et amis, ils sont devenus « quelque chose » qui effraie. Personne ne veut être accosté par eux. Les hijras vivent de l’embarras qu’elles provoquent aujourd’hui.

En 1993, un transsexuel américain, Anne Ogborn, est devenue la première hijra occidentale ; elle a créé une école pour hijra.

Quelle place dans la société aujourd’hui ? Quel mode de vie ?

Leur principale source de revenu aujourd’hui vient de leur apparition dans les mariages et les naissances (où elles dansent, chantent etc.). Elles apporteraient bonheur et fertilité, et, même si elles ne sont généralement pas invitées (ni les bienvenues), l’hôte leur donne un peu d’argent (sous peine d’être maudit et insulté). La fertilité qu’on leur prête viendrait du fait qu’étant considérées comme asexuées, elles n’auraient pas d’activité sexuelle, et accumuleraient, stockeraient ainsi une énorme énergie sexuelle (un sacré pouvoir !) qu’elles utiliseraient pour bénir ou maudire. Lors des naissances, leur venue est signe que le bébé ne sera pas hijra (et si il naît eunuque ou hermaphrodite), elles l’emportent en général, pour l’élever comme un des leurs.

Certaines hijras se prostituent, beaucoup mendient. Si le passant ne leur donne pas, elles le ridiculisent, l’insultent, et n’hésitent pas à soulever leur sari pour montrer leurs parties émasculées. Parfois, quand elles sont en colère, elles frappent leurs mains fortement pour effrayer la population (une explication qui vaut ce qu’elle vaut dit que le claquement des mains rappellent le claquement des corps durant un rapport sexuel – quoi qu’il en soit, c’est flippant !). En général, les gens donnent…

Les hijras seraient employées par le Gouvernement comme collecteurs d’impôts dans les villages – c’est la méthode la plus efficace ! Des histoires circulent également selon lesquelles les hijras seraient également employées par les banques pour récupérer l’argent…

Pour ceux que ça tenterait, attention, c’est pas tous les jours drôles : la plupart vivent en marge de la société. Peu acceptent de les employer, elles sont souvent victimes de moqueries (notamment dans les films Bollywood) et pire, de violences et discrimination en tout genre (même si certaines ont réussi à accéder à d’assez hauts postes politiques – elles ont le droit de vote depuis 1995). Par exemple, soigner une hijra peut poser un problème à l’hôpital où on soigne différemment (pièce différente, sexe du docteur différent) les hommes des femmes – or elles ne sont ni l’un ni l’autre.

Et puis, pour fournir, d’après une légende, le corps de la hijra, à sa mort, serait fouetté et passé par un trou fait dans le toit plutôt que par la porte pour s’assurer que son âme ne se réincarne pas à nouveau dans une hijra (une fois ça suffit !).

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Galerie photos: http://www.pbase.com/maciekda/hijras / Témoignages de hijras :http://www.bmezine.com/ritual/A00227/rithijra.html ; http://www.columbia.edu/~blw2102/ / Sur le concours de beauté : http://www.thewe.cc/contents/more/archive/aruvani.html / Sur l’école pour hirjas : http://pragatischool.org/community.php / Plus de détails croustillants sur l’émasculation : www.eunuch.org

Merci!

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mercredi, 06 février 2008 | Lien permanent | Commentaires (5)

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