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lundi, 30 septembre 2013

Quand les blogs deviennent des livres: India blognote et Delirious Delhi

Mes lectures sur l’Inde viennent de s’enrichir de deux ouvrages… 

Commençons avec India blognote, Comprendre l’Inde… de mes amis Geoffroy de Lassus et Olivia Dimont, qui ont pris la peine de m'envoyer le livre en Inde ! inde,livre,india blognote,comprendre l'inde,olivia dimont,geoffroy de lassus,delirious delhi,dave prager,ourdelhistruggle,delhi,blog

 

C’est sans doute paradoxal mais je ne lis pas de blogs… Lire leur livre, un recueil des billets publiés pendant leur expatriation en Inde, n’a donc pas été redondant ! 

Le titre me faisait un peu peur : au bout de sept ans ici, je ne crois pas être capable de comprendre l’Inde et encore moins de l’expliquer !! 

Mais finalement je m’y suis plongée et j’ai pris plaisir à lire des articles sur des trucs que je m’étais toujours promis de rechercher (sur la famille Tata ou Abdul Kalam par exemple).  

 

Les auteurs nous donnent une peinture par petites touches de l’Inde, avec beaucoup d’humour et objectivité. 

 

Je me permets de citer un passage qui m’a franchement fait rigoler : 

« Les feux rouges, par exemple, ne sont pas un élément de signalisation routière comme chez nous. Ce sont des lampes de couleur verte, orange, rouge, placées judicieusement aux carrefours de manière à ce que tout citoyen puisse vérifier s’il est daltonien ou pas. Accessoirement les feux rouges permettent d’accrocher des banderoles festives qui accompagnent régulièrement les innombrables jours de célébrations de toute sorte ; en ce sens ils participent de la responsabilité citoyenne, du développement durable et de la consommation des valeurs. » 

 

PS : Merci pour la dédicace dans le livre (page 127 J) !  

 

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Et puis j’ai lu Delirious Delhi de Dave Prager qui a également sorti ce livre après le succès de son blog (ourdelhistruggle.com) relatant ses aventures pendant 18 mois à Delhi. 

 

Un récit urbain qui raconte Delhi qui mêle expériences personnelles et recherches : le plan de la ville, les transports, les bons plans bouffe, les hôpitaux, les hommes-à-tout-faire dans les bureaux, les chauffeurs de rickshaw, j'en passe et des meilleures... 

 

Délicieux ! 

Très drôle, très humble, très optimiste, très instructif aussi. 

C’est très personnel mais je me suis complètement retrouvée dans mon aventure delhiite.

vendredi, 29 mai 2009

A son of the circus

Quand je flâne dans une librairie et que je tombe sur un titre de John Irving que je n’ai pas lu, je réalise un « achat impulsif ». Autrement dit je ne réfléchis pas et j’embarque le bouquin. Et la dernière fois que c’est arrivé – hasard ? – le roman traitait de… l’Inde ! Mais oui !!

 

A son of the circus. Une épopée incroyable où s’entremêlent les vies d’un clown du cirque, d’un docteur indo-canadien, d’une star de Bollywood, d’une hijra assassine, d’une Américaine expatriée en Inde, d’un missionnaire jésuite américain homosexuel, d’un passeur de drogue, d’un gamin des rues et d’une enfant-prostituée bombayites, j’en passe et des meilleurs. Malgré ces personnages pas possibles, l’intrigue reste plausible et captivante !! Le tout avec l’Inde en fond de toile…

 

John Irving, dans son introduction, affirme que ce n’est pas un livre sur l’Inde, qu’il ne connaît pas ce pays et n’y a passé que 3 semaines dans sa vie. Pourtant l’Inde est distillée tout au long de l’ouvrage, sans clichés, sans en faire des tonnes. Irving nous emmène l’air de rien à la rencontre des hijras, des parsis et de bien d’autres, dîner dans un « club », somnole sur les plages de Goa ou encore nous fait scintiller pour nous le « collier de la reine » etc.

 

Mais ce livre, c’est avant tout la tranche de vie d’un homme déraciné, né en Inde et devenu citoyen canadien ; d’un Indien au Canada et d’un Canadien en Inde.

 

Un livre qui mérite qu’on en parle… et pas qu’un peu…

Un aspect important de l’ouvrage : on sent le pied que l’auteur prend à l’écrire !! Absolument incroyable ! A son of the circus, Un enfant de la balle (1994).

 

 

A son of the circus.jpg

 

jeudi, 19 février 2009

Au Couvent des Petites Fleurs

A tous ceux que la littérature et l’Inde intéressent, foncez acheter Au couvent des Petites Fleurs de Indu Sundaresan, Michel Lafon (2009).

 

En lisant ce recueil de neuf nouvelles, je me suis dit « tiens c’est intéressant, ces histoires semblent inspirées des faits divers qui illustrent quotidiennement la presse indienne ». Et de fait, les dernières pages nous révèlent que l’inspiration de l’auteur vient bien de là… Mais il fallait du talent pour transformer de simples entrefilets en contes captivants. On en redemande !!

 

Voici donc neuf nouvelles dont le dénominateur commun est l’Inde du 21ème siècle, et l’Amour, qui triomphe des souffrances infligées par les épreuves de la vie et le poids des traditions particulièrement lourd encore aujourd’hui en Inde.

 

Par exemple, quid de l’amour dans le mariage arrangé* ? Une question qui intrigue nombre de non-Indiens. Avec sept des neufs nouvelles mettant en scène des couples « arrangés », Indu Sundaresan réussit l’exploit de nous en parler avec simplicité, loin des clichés occidentaux…

L’arrangement peut conduire à l’amour comme ces couples qui ont rencontré l’âme sœur dans Rêves au bord du lit (ou la réunion dans la mort d’un couple vieillards agonisants, abandonnés dans une sordide maison de retraite et dépouillés par leur douze enfants**) et dans Trois secondes et demi (ou le temps d’une chute de deux époux qui se défenestrent pour échapper à la honte d’un fils qui les bat). Mais il y a également le mariage arrangé malheureux, avec Nitu et Sheela qui n’aiment pas leurs maris respectifs mais leur sont pourtant dévouées corps et âme, dans le renoncement exigé par la tradition (La faim).

 

Et puis il y a le sacrifice pour le mari, le dieu. Sacrifice du bonheur dans La faim, sacrifice de la vie dans L’Epouse fidèle (centrée sur le thème du sati – immolation d’une jeune fille sur le bûcher funéraire de son défunt époux).

 

L’auteur évoque également les unions « interdites » : Kamala, lapidée puis brûlée vive pour avoir fuit avec un homme d’une autre religion (Le feu) ; Krishna, fruit d’une union sacrilège (hors des liens du mariage, et parents de castes différentes) qui représente une honte permanente, une véritable souffrance pour son grand-père (L’enfant non désiré).

 

Mais bien d’autres thèmes sont également abordés :

L’adoption avec Padmini, adoptée à 6 ans par un couple d’Américains, et soudainement renvoyée à son passé, un orphelinat de Madras, par une lettre (A l’abri sous la pluie) ; l’expatriation avec Payal qui a fuit « la maison aux lourds secrets » et choisit de vivre aux Etats-Unis (Le feu) ; le parcours initiatique d’une famille de paysans qui quittent les champs du Sud pour les trottoirs de Mumbai (Trois secondes et demi) ; le poids de n’avoir que des filles et pas de garçon (L’enfant non désiré), charge notamment financière avec la dot (thème de la « vente » de la fille également repris dans La faim et L’Epouse fidèle).

 

Et certains thèmes complètement nouveaux comme l’échangisme (Le key club) auquel s’adonnent pour tromper l’ennui, 4 couples riches, beaux, arrogants, comblés. Ou l’homosexualité (La faim) de deux femmes qui quittent des maris qu’elles n’aiment pas pour vivre leur amour.

 

* C’est d’ailleurs curieux de voir comment les étrangers font du mariage arrangé une tradition typiquement indienne alors qu’il est pourtant pratiqué dans beaucoup d’autres pays.

 

** Le sens de la famille en Inde, primordial, veut que le fils aîné ou à défaut ses frères prennent les parents à demeure pour leurs vieux jours (les filles « appartiennent » à la belle-famille).

 

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