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mercredi, 20 août 2008

La Dame au Buffalo

Sinhagad0053.jpg

mardi, 19 août 2008

Du Pouvoir de l'Inde

Je participai récemment à une formation interculturelle afin de préparer deux jeunes indiens à leur séjour (professionnel) en France. Mon rôle : « spécialiste pays », i.e. chargée de compléter le discours du formateur avec des anecdotes sur la France, son monde du travail et sa vie de tous les jours. Super intéressant !! Et surtout bien loin du blabla auquel je m’attendais. Bref une formation qui serait utile à tout Français s’implantant en Inde…

En souvenir, voici la « Courbe d’ajustement de l’expatrié » The Adjustment Curve of the Expatriate.pdf ou comment évolue le moral de l’expatrié (quel que soit le pays d’origine et celui d’accueil).

La Courbe d'Ajustement de l'Expatrié.JPG

Source : Aperian.

A mon avis cette courbe subit quand-même des pics d’intensité dans certains pays, notamment en Inde…

Ce qui me permet de rebondir sur le « syndrome de l’Inde ». Je m’explique : lors de ma dernière visite en France, la pharmacienne, à qui j’ai dû raconter que j’habitais en Inde, m’a directement demandé si j’avais subi le syndrome de l’Inde, si j’avais passé des heures à pleurer, prostrée.

En me renseignant, j’ai trouvé que France 5, l’Humanité et plein d’autres ont consacré des reportages à ce fameux syndrome (que j’ai précédemment cité en référence au livre Fous de l’Inde). Voici comment en parle le site pyschologies.com : « Dès l’arrivée dans le pays, il se manifeste sous forme d’angoisse ou de tristesse inexplicable. Quelques semaines plus tard, des symptômes plus alarmants, hallucinations ou délires psychotiques, peuvent apparaître chez certains voyageurs. " Ils vivent alors une véritable dépersonnalisation, que j’appelle “l’épreuve de l’Inde” ", affirme le psychiatre. Ces voyageurs commencent par égarer leur argent, leurs affaires, avant d’oublier leur nom, leur identité ; ils entrent dans une forme d’errance, ou éprouvent des sentiments d’extase sauvage… »

 

Mais rendons justice au reste du monde : on a également parlé du « syndrome de Jérusalem », du « syndrome de Florence » (extase provoquée par les lieux respectifs) et du « syndrome de Paris » (des Japonais surtout pètent parfois un câble à cause de la déception causée par la ville de l’amour). Moi je crois que j’ai échappé au syndrome de l’Inde, pour mieux être anéantie par un « syndrome de l’Europe » : lors de mon dernier séjour j’y ai tout perdu, passeport, carte de crédit, capuchon d’appareil photo, clé, j’en passe et des meilleures !! (en référence à, plus haut : « Ces voyageurs commencent par égarer leur argent, leurs affaires, avant d’oublier leur nom, leur identité »)

 

Pour conclure, soyons honnête. Il arrive vraiment que des voyageurs écourtent leur séjour en Inde qui leur devient trop insupportable. Et chacun prend une bonne claque en venant ici. Maintenant, ce fameux syndrome ne touche qu’une infime partie des voyageurs et ne devrait empêcher personne de venir : suffit de se préparer !

 

Enfin il y aurait apparemment un autre Syndrome de l’Inde, autrement plus préoccupant : celui-ci au lieu de provoquer les larmes et l’apathie déclencherait un désir de buter des Indiens. Tout le monde qui séjourne longtemps ici (non Indien s’entend) pique à un moment donné une crise, pète un câble, a envie de tout envoyer balader. Mais alors c’est étonnant de voir comment la littérature retranscrit ça : dans le Vice-Consul de Marguerite Duras, le type sort la nuit abattre des lépreux à la carabine, et dans Parias de Pascal Bruckner, le principal protagoniste devient tueur en série d’Indiens miséreux. Flippant ! Tenez bon les gars…

 

dimanche, 17 août 2008

Voyage au bout de la nuit

Goa0004.jpgHellloww!

Long time…

Et voici le récit de mon escapade à Goa avec Shiv pour mon anniversaire.

 

Quand je l’ai quittée début août, l’Inde envisageait de déclarer l’état d’urgence pour cause de sécheresse, la mousson boudant le pays. Et ben tac, pas plus tôt avions-nous posé le pied à Goa que la mousson reprenait du poil de la bête et il en est tombé… En 2 jours, les barrages autour de Pune se sont mis à déborder – c’est pour dire : ces fameux barrages ne se décidaient pas à se remplir, provoquant 6 heures de coupure d’électricité par jour !

 

Bref, Goa, sous la pluie. C’est terrible ! Surtout à l’abri dans une chambre d’un hôtel bien confortable – les prix sont cassés pendant la mousson, et oui !! Tellement bien que Goa0003.jpgnous avons prolongé d’une nuit…

Bien mal nous en a pris : il a plu sans discontinuer pendant 48 heures. Dans l’absolu pas de problème mais alors là, bonjour le retour en bus !!

 

Goa-Pune, 300 kms, 12 heures. Nous avons fait Goa-la campagne du Maharashtra, 60 kms, 30 heures. Normal. Premier arrêt de 3 heures à cause d’un arbre en milieu de la route. Deuxième arrêt vers minuit pour cause inconnue ; quand nous avons rouvert les yeux, la lumière du petit matin se pointait et nous n’avions pas bougé. Deuxième obstacle vaincu. A 11 heures, Goa0002.jpgnouvel arrêt. Après un bon moment à s’interroger sur la marche à suivre, nous avons vidé la cale du bus et empilé les sacs dans nos mini-couchettes pour passer une route inondée, une rivière en fait. Et puis à midi nouveau blocage : pas de bol, un camion venait de verser sur le bas-côté) et le bus n’avait pas la place de passer. Notre chauffeur est donc retourné se coucher (il a bien pioncé çui-là pendant ce voyage) pendant qu’un pauvre type s’acharnait à virer le grain de son camion. Ensuite un tracteur playmobil est venu le tirer de là, enfin essayer. 5 heures plus tard, pas l’once d’un progrès. Et ça faisait 5 heures que je cherchais un endroit tranquille pour pisser… Dans la tempête. Au milieu des rizières (impraticable avec mes petites ballerines !). Sur une route de rase campagne blindée de camions et de curieux…

 

Les rats ont finalement quitté le navire et nous nous sommes entassés à 9 dans une jeep pour rejoindre la granGoa0001.jpgde ville la plus proche. Entassée à l’arrière avec les valises qui faisaient pression sur ma vessie, j’en avais marre. Mais je n’étais pas prête d’arriver à Pune…

A Kolhapur, nos 3 collègues ont mis une heure à négocier un taxi. J’étais encore trempée – Shiv a failli faire une apoplexie quand j’ai voulu changer de pantalon dans le taxi – et le restaurant du coin refusait de me laisser aller aux toilettes. Pour finir avec cette histoire, j’ai pitié de vous, notre taxi s’est arrêté sur la partie la plus éclairée de l’autoroute et je me suis soulagée sur le côté. Dieu merci, je n’ai pas provoqué d’accident : un cul blanc sur l’autoroute c’est plutôt risqué (mais à ce stade ce n’était plus mon problème)!

 

Bref, quand le chauffeur a décidé de s’arrêter boire un chaï, nous avons constaté une fuite d’air dans le pneu… 1er atelier fermé, 2ème aussi, 3ème ouvert ! Mais impossible de changer le pneu (problème technique que je n’ai pas voulu approfondir). Nous sommes donc repartis avec un peu d’air dans le pneu. Et arrivés à bon port à minuit !!

 

Résultat : 30 heures pour faire 300 kms sans nourriture ni eau ni pause pipi (j’y tiens). Je suis convaincue qu’au moment où nous atteignions le lit, le bus était toujours derrière son tracteur… Vous avez dit l’Inde un pays en voie de développement ??

Et puis la blague : « nous partîmes cinq cent [répartis en une dizaine de bus] et par un prompt renfort » personne n'arriva au port: certains bus ont tout simplement fait demi-tour, d’autres ont bifurqué et tenté d’autres routes, et nous étions 2 bus Paulo Travel derrière ce foutu camion. Et qu’on ne me dise pas que cette bande de branquignoles n’avait aucun moyen de savoir que la route Goa-Pune était bloquée un peu partout…

 

Heureusement, le séjour à Cavelossim tenait du paradis (mouillé) !