Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : hindi

Spéciale dédicace aux boîtes de télécom indiennes

« Je vous hais. »

C’est pas nouveau.
Ca fait déjà trois ans que Vodafone me sert de défouloir. Quand je sens que la pression monte (pour quoi que ce soit), je les appelle et je sais qu’ils vont m’énerver suffisamment pour que je me lâche ! J’exagère, mais pas tellement. Là où je n’exagère pas c’est qu’ils ont un don pour me faire sortir de mes gonds. A quoi ça sert d’avoir des téléopérateurs si leur seule réponse c’est « faut aller au Vodafone store madame » ?? Hein ?? On peut me le dire ??
J’ai réussi à avoir un forfait (non sans mal) mais lamentablement échoué avec la ligne prépayée. C’est pas faute d’avoir essayé… J’ai commencé par acheter la puce et donner les papiers. Au bout de 2 jours les appels entrants ne marchaient plus. J’ai fourni d’autres papiers. Au bout de 3 jours les appels sortants ne marchaient plus. J’ai de nouveau squatté le Vodafone store. Au bout de 2 jours plus rien ne marchait. J’ai laissé tomber.

Et me voici à Delhi !
On imagine bien qu’il n’y a pas de migration de numéro de Mumbai à Delhi (oui alors, pour ceux qui savent pas, quand on quitte un Etat en Inde, on passe en « roaming », et ça douille)…
J’ai donc décidé de tenter Airtel. Ah ben j’ai pas été déçue. J’étais déjà d’une humeur de dogue – dans ces cas-là, mieux vaut éviter les télécoms mais bon… Je donne les papiers. Y compris mon bail. Mon bail ne convient pas : il n’est pas certifié par un notaire. Allons bon, on me l’avait jamais faite celle-là. Mais ça tombe bien : y a un notaire à Nehru place ! Donc on fait des photocopies, on certifie, on refait des photocopies, on finit les papiers. Et là je pose la question qui tue : « Et vous faites « home verification » » ?? J’ai vu la tête du type (que j’aimais déjà pas) et j’ai compris que c’était mort… Voilà, parce qu’en Inde, les compagnies de télécom viennent chez toi pour vérifier que t’y habites. Le truc qui sert à rien. N’importe quel terroriste peut louer une chambre, s’y asseoir pendant trois jours et s’en aller non ? Alors en Inde, ça pose de problème à peu de monde vu qu’ils vivent à cinquante par barraque. Mais une fille seule, et sans employé à plein temps, et ben sa connexion, elle peut se la mettre où je pense. J’ai bien demandé qu’ils viennent le soir. Mais non, ça doit être « surprise », pendant les heures de bureau et n’importe quand sur une période de trois jours.

Je suis partie furibarde.
J’ai appelé Vodafone. Qui m’a proposé une simili-solution impliquant mon adresse de bureau. Et surtout, un employé allait venir me voir à l’entrepôt le lendemain…
Et le lendemain rebelote. Le type me demande des relevés bancaires de ma boîte. ( ????) J’explique que c’est pour moi. Alors il veut faire la « home verification ». Et là, attention, il a envoyé du lourd. Je lui dis que y a personne chez moi, enfin si il veut il peut y aller et parler à mon chat. Et là il se tourne vers mon collègue et lui demande, le plus sérieusement du monde, si mon chat pourra lui donner une photocopie de mon passeport. Evidemment mon chat il va t’ouvrir, te proposer un café et te certifier que j’habite ici… C’est un chat magique.

Résultat des courses : mon collègue est venu à ma rescousse, a donné son adresse (qu’ils vont aller vérifier) et je saurai vendredi si ma ligne est activée.

Dans la foulée, j’aimerais parler de Reliance, pour la connexion internet. Ca fait déjà deux fois que je coupe la ligne (la première pour un déménagement à Mumbai et la deuxième à Delhi). Ah ben accroche-toi ma fille !! Les mecs ils lâchent rien. Ils te disent ok et après ils t’appellent tous les jours pour te demander mais pourquoi tu coupes la ligne ??. Ah tu déménages ? Mais on peut déménager ta ligne ! Tu déménages en France – des fois faut mentir ?? Bon d’accord, on va couper la ligne. Et là, le lendemain, ils remettent ça. Je ne rigole pas. Tout ça en Hindi parce que c’est plusse drôle. Tu finis par leur hurler dans le combiné d’aller se faire voir !! D’ailleurs avec ces histoires, j’ai fini avec 2 téléphones et 2 modems sur les bras.

Tout va bien, je vais bien…

Lire la suite

mercredi, 15 février 2012 | Lien permanent | Commentaires (2)

Orissa ou l’Inde et sa pieuse tradition… 3

Le lendemain matin, sur les conseils des gars de l’hôtel, nous décidons de nous rendre au temple de Jagannath à 5h du matin, soit-disant la « meilleure heure ». Nous sommes excités : c’est un haut lieu de pèlerinage, apparemment un endroit que les Hindous devraient avoir vus au moins une fois dans leur vie ! Quelle n’est pas notre surprise de découvrir à l’entrée numéro un que seuls les Hindous sont autorisés à entrer !! Mais comment ??? C’était écrit nulle part sur le site du tourisme de l’Orissa !!

 

Je baragouine un peu d’Hindi et le militaire m’envoie eu « bureau d’identification ». Dans le chaos le plus total des pèlerins, des vaches etc. nous faisons le tour de cet immense temple, avec des types qui nous suivent partout. A la dernière entrée, il nous semble que nous pourrons entrer.

Un soi-disant prêtre avec un pagne et une unique dent commence à nous baratiner. Je laisse chaussures, appareil photo et téléphone portable (tout est interdit) aux garçons et retourne me frotter aux gardes. Peau de balle. Quand je reviens, je suis un peu énervée (je respecte hein mais j’aurais trouvé sympa que les gars de l’hôtel ou le rickshaw m’informe, il est 5h du matin bon sang de bon soir !) et le prêtre est toujours là à harceler mes potes. Il veut leur vendre des offrandes pour le Dieu que nous n’aurons pas le droit d’aller voir. Ca me chauffe !! Je lui dis de dégager. Là, il a compris que sa stratégie pour nous soutirer des sous a foiré et il s’énerve : « Vous êtes Chrétiens ?  HERETIQUES !! Dégagez !! Rentrez chez vous !! »

Euh sciouze me hein. Mécréants peut-être mais hérétiques ?? Ceci étant-dit, TU VEUX MON POINT DANS TA GUEULE @fod,ezi#[|éfr€ioz@] ?? (Je n’ai pas dit ça, ce n’est pas très politiquement correct, et il était vieux et maigre, et surtout les mots me manquaient, mais c’est pour rendre l’ambiance matinale et les types qui harcèlent les touristes à toute heure…)

 

Ca me rappelle que la situation Chrétiens-Hindous est un peu tendue en Orissa, et apparemment, c’est pas des blagues (voir : http://www.indiansamourai.com/archive/2008/09/01/l-actu-pas-drole-en-inde.html)

 

Mais pas de regrets, c’était chouette de voir tous les pèlerins et de retour à l’hôtel nous avons passé un peu de temps avec les pêcheurs.

 

Cette fois-ci, le taxi est là avec une heure d’avance. Le boy vient me chercher sur la plage pour me le faire savoir et je lui indique que je veux prendre mon petit dèj avant. Il me demande ce que je veux. Juste des toasts. 30 minutes plus tard, nous sommes dans la salle de restaurant. Et 20 minutes plus tard, rien. Rien de rien. J’appelle le serveur, lui demande où sont les toasts. Il me regarde de ses yeux vides et me demande « quels toasts ? ». Roooh la vache… Dur !

 

 

Puri, Orissa - Nov 2011

 

 

 

Rétrospectivement, les premiers mots du Lonely Planet sur l’Orissa : c’est très décontracté. Ah ça c’est le moins qu’on puisse dire !! C’est pas des énervés…

 

Pour éviter les mauvaises surprises, je saurai maintenant qu’il vaut mieux partir avec son Lonely Planet et que les temples suivants sont réservés aux Hindous :

 

·         Jagannath Temple de Puri (Orissa) et de Lingaraja à Bhubaneshwar (Orissa)

·         Golden Temple de Vishwanath à Varanasi (Uttar Pradesh) 

·         Temple de Guruvayoor à Guruvayoor (Kerala)

·         Temple de Trimbakeshwar près de Nashik (Maharashtra)

·         Temple de Balaji in Tirupati (Andhra Pradesh) – mais des étrangers y seraient déjà entrés

 

Apparemment une touriste aurait réussi à profiter de la foule et entrer dans le temple en 2010. Bon elle s’est fait arrêter et j’imagine qu’elle a passé un mauvais quart d’heure ! (Source : http://www.eturbonews.com/20247/us-tourist-arrested-india-entering-jagannath-temple)

 

Plus de détails sur le tourisme en Orissa, région de Puri ici.

Lire la suite

dimanche, 27 novembre 2011 | Lien permanent

Des fois on croit tout savoir mais en fait non.

Depuis mes histoires pour obtenir mon visa en début d’année et ma visite des principaux Foreign Registration Offices et autres autorités du pays, je me trouvais plutôt bien au courant… Jusqu’au soir où…

Je me pointe à l’immigration. L’officier me demande mon passeport. Puis mon permis de résidence. Puis mon ancien passeport. Oups. Avec tous les visas de sortie que j’ai fait pour mes déplacements, j’ai rempli mon vieux passeport et dû en refaire un. J’ai donc présenté le passeport délivré par le consulat de France à Mumbai, avec mon visa, sans m'encombrer du vieux. Et là, la question qui tue : « comment je peux vous laisser sortir si je ne sais pas quand vous êtes entrée (via le tampon) ? »

Je me suis décomposée...

Même si la question en soi ne veut rien dire, je sais qu’une question à l’immigration et tu peux rentrer chez toi plus vite que t’es venu… L’officier part dans le bureau du manager, me promettant toute l’aide qu’il pourra m’apporter. Il revient 5 minutes plus tard et me laisse partir, exceptionnellement. Promis je n’oublierai plus jamais mon vieux passeport !! Heureusement que ma tronche lui a plu, y en a qui se sont fait refouler pour moins que ça !!

Bon mais cette histoire me travaillait quand même : un tampon d’entrée sur un passeport fait en Inde ? Est-ce vraiment logique ? Et puis quoi si j’avais perdu mon passeport ? Alors voilà. Je repassai la frontière vendredi dans la nuit. J’attaquais direct en hindi avec le douanier, histoire de « me le mettre dans la poche ». Ca a tellement bien marché qu’il me sort un truc « Vous vivez à Mumbai ? Ah merde, toutes les jolies filles vivent à Mumbai ! » (vaut mieux ça que « il est où le tampon d’entrée quand même !!). Et voilà-t-y pas qu’en attendant mon bagage, qui je vois débarquer ?? Le douanier !! On parle chien, bouffe pour chien, chiens de la police etc et je finis par lui poser la question. Il m’explique que dans l’ordinateur central ils peuvent voir toutes les dates d’entrée et de sortie. Quand un tampon manque, ils peuvent vérifier et laisser entrer. Il admet aussi que c’est un peu à la tête du client…

Pour quelques histoires de FRO, voir :

 http://www.indiansamourai.com/tag/foreign+registration+of...

Mais les meilleures ne sont pas là, j'ai pas dû écrire... Renouveler mon visa employment en janvier a été kafkaïen. A l'époque, seulement Delhi pouvait autoriser les visas. Alors ma demande avait été envoyée à Delhi, qui ne donne jamais de réponse. Donc Mumbai donne un visa temporaire de 3 mois (en attendant la réponse) puis un autre de 9 mois (quand la réponse n'arrive pas) qui autorise à rester et travailler sur le territoire mais pas à voyager - il faut donc un visa de sortie chaque fois qu'on veut passer la frontière! Oui l'Inde est l'un des seuls pays au monde où si tu n'es pas en règle, on t'interdit de sortir - les autres te renvoient manu militari et t'empêchent de revenir. Enfin, chacun son truc...

En janvier, j'ai refait une demande de visa temporaire pour 6 mois et sur les conseils du FRO, je suis allée, lettre en main, chercher la réponse à Delhi, au ministère des affaires étrangères (après un détour par le FRO de Delhi, j'avais pas bien lu - au passage, on se croirait en Afghanistan dans ce FRO). Et puis retourner avec la lettre cachetée à Mumbai pour faire faire mon visa sur place. Tout ça est maintenant de l'histoire ancienne car Mumbai a finalement le droit de délivrer des visas!!

 

Lire la suite

samedi, 14 mai 2011 | Lien permanent

Questions aux Indiens...

Je demandais l’autre jour à Shiv si il voulait aller mourir à Bénarès (NB : les Hindous traditionnellement souhaitent mourir là-bas : ville sacrée, y mourir permet d’échapper au cycle des réincarnations). Il m’a regardé avec un air de dire « t’en as encore combien des questions stupides comme celle-ci » ?? Les Hindous modernes (comme lui) ne croient plus en ces balivernes…  

J’embraye donc sur une série de questions « débiles » auxquelles les Indiens doivent répondre quand ils voyagent à l’étranger et leurs réponses « ironiques » … Bientôt une liste de questions que les Indiens posent aux étrangers en Inde ; elle n’est pas triste non plus !

 

Q. Que signifie le point rouge sur le front des femmes ?

A. Et bien, dans des périodes antiques, les hommes indiens avaient l’habitude de s’entraîner au tir à l’arc en visant leurs femmes, le point rouge marquant le centre de la cible. En fait, c'est l'une des raisons pour lesquelles les Indiens avaient beaucoup d'épouses. Vous comprenez, une fois qu'ils maîtrisaient l'art du tir à l'arc et frappaient correctement la cible….

 

Q. Vous êtes Indien non ? J’ai tellement lu sur votre pays. Tant d’endroits merveilleux, les forêts, les charmeurs de serpent, les éléphants. Utilisez-vous toujours des éléphants pour le transport ? [note : cette question a réellement été posée en août 93 par un vrai agent immobilier à Boston]

A. Absolument. En fait nous avions l'habitude d'avoir notre propre éléphant dans notre maison. Mais plus tard, nous avons commencé à mettre avec en commun nos éléphants entre voisins, pour sauver l'air. Vous voyez, les éléphants ont un problème d’ « émissions »...

 

Q.L'Inde a-t-elle des voitures ?

A. Nous montons des éléphants pour aller travailler. Le gouvernement essaye d'encourager le « co-éléphantage ».

 

Q.L'Inde a-t-elle la TV ?

A. Nous avons seulement le câble.

 

Q. Tous les Indiens sont-ils végétariens ?

A. Oui. Même les tigres sont végétariens en Inde.

 

Q. Comment se fait-il que vous parliez tellement bien l’anglais?

A. Vous voyez quand les Anglais dirigeaient l'Inde, ils employaient des Indiens comme domestiques. Comme cela prenait trop longtemps pour que les Indiens apprennent l'Anglais, les Anglais ont isolé un gène « apprentissage de l’Anglais » et l’ont infusé aux bébés de leur servants ; depuis lors tous les bébés parlent l’Anglais de naissance.

Une variante à ce qui précède est un compliment :

- Vous parlez très bien l’Anglais.

- Merci, vous aussi.

 

Q. Etes-vous un Hindi ?

A. Oui. On me parle tous les jours en Inde du Nord.

 

Q. Parlez-vous Hindou ?

A. Oui, je parle également juif, l'Islam et le christianisme.

 

Q. Est-il vrai que tout le monde là-bas est très corrompu ?

A. Oui, en fait, j'ai dû payer mes parents de sorte qu'ils me laissent aller à l'école.

 

Q. Il fait très chaud en Inde n’est-ce pas ?

A. Il fait si chaud là que l’eau bout spontanément. C'est pourquoi le thé est une boisson si populaire en Inde.

 

Q. Y a-t-il des sociétés commerciales en Inde ?

A. Tous les Indiens vivent selon les principes Gandhiens de l'auto-approvisionnement. Tous nous fabriquons nos propres vêtements et cultivons notre propre nourriture. C'est pourquoi vous voyez tous ces Indiens maigres : c'est beaucoup de dur labeur.

 

Q. Les Indiens ne peuvent pas manger du bœuf, non ?

A. Les vaches fournissent le lait qui est très une part essentielle de régime indien. On interdit ainsi la consommation des vaches. Toutefois afin de diminuer la population du pays, le gouvernement essaye d'encourager les Indiens à manger de la viande humaine.

 

Q. L’Inde est un pays si religieux. Méditez-vous régulièrement ?

A. Oui, parfois je médite pendant des semaines sans nourriture et boisson. Mais il est difficile de garder mon travail, parce que je dois manquer le travail quand je médite comme cela. Mais les patrons là-bas font la même chose. C'est pourquoi les choses sont si inefficaces en Inde.

 

Q. J'ai vu à la TV que les gens là marchent sur des charbons brûlants. Pourquoi font-ils cela ?

A. Nous n’avons pas de chaussures. Ainsi nous nous brûlons la plante des pieds pour la rendre dure et nous permettre de marcher.

 

Q. Pourquoi portez-vous parfois les vêtements indiens pour travailler ?

A. C’est mieux que d’aller travailler à poil !

 

Le texte en anglais et la source : Article_Indiainvites_India on a lighter note.pdf

 

Lire la suite

jeudi, 04 septembre 2008 | Lien permanent | Commentaires (1)

Tu parles pas comme ça aux Maharashtriens - Suite

Le concert de l’autre jour, en plus de découvrir le groupe incroyable Asia Electrik a été aussi l’occasion de mieux découvrir mon pote. Nous avons abordé le sujet de Jaya Bacchan et de sa fameuse phrase : « Nous venons de l’Uttar Pradesh et nous devons parler hindi. » Il fait partie de ceux qui ont été offensés… Et qui pensent que le débarquement des gens de l’Uttar Pradesh et du Bihar (Etats pauvres du Nord de l’Inde, « shithole » ou « fosse à merde » de l’Inde selon lui) est une mauvaise chose pour Mumbai, vu qu’avec leur manque d’éducation, ils apportent plus de misère, et de criminalité. Et qu’en plus ils sont envoyés par les politiciens locaux qui, en augmentant leurs voix à Mumbai, ont des chances d’être élus. Donc ça vaut le coup de les renvoyer chez eux à coups de pierre. Je reconnais que ça a jeté un froid… Même si il est pas question que j’argumente en politique, et encore moins quand ce n’est pas celle de mon pays.

 

Tout ceci nous ramène au MNS, Raj Thackeray (ami de mon pote au passage) et à L’Uttar Pradesh. Thibaut avait super bien raconté l’histoire sur son blog : http://thibeninde.over-blog.com/article-16651195.html

 

En bref: Raj Thackeray est le neveu de Bal Thackeray, fondateur du Shiv Sena, « L’armée de Shiva » en 1966. Pour donner une idée de l’orientation politique du Shiv Sena, voici quelques citations de Bal : « Ce n’est que quand des escouades de martyrs hindous prêts a se sacrifier seront formées que nous pourrons rivaliser avec les musulmans » , « Bottons le cul des 40 millions de musulmans bangladais hors du pays et celui-ci sera enfin sûr », « Je suis un grand admirateur d’Hitler, et je n’ai pas honte de le dire », « Si les musulmans indiens se comportent comme les juifs l’ont fait en Allemagne, alors ils mériteront le même sort ». Le Shiv Sena a gagné des élections locales dans le Maharashtra ((BMC) Brihanmumbai Municipal Corporation) en Février 2007 avec le BJP (Bharatiya Janata Party). La victoire a été importante : elle signifie que d’ici 2012, quand les nouvelles élections du BMC dont avoir lieu, le Shiv Sena aura gouverné Mumbai pour 20 ans sans interruption.

 

Viré par le fils du fondateur, Raj Thackeray a fondé le MNS (Maharashtra Navnirman Sena) en mars 2006 mais n’a été reconnu sur la scène politique qu’en février 2008 en dénonçant les arrivées massives à Bombay, à l’époque, de pauvres paysans du Sud de l’Inde. Exploitant le filon du « Chacun chez soi, et les hippopotames seront bien gardes », il revendiqua le Maharastra aux mains des Marathis sur des tons xénophobes, au total mépris de la loi indienne qui autorise les Indiens à circuler librement sur le territoire indien. Et bien Raj s’en est pris cette fois aux Indiens de l’Uttar Pradesh et du Bihar, Etats pauvre du Nord. Il a donc encouragé les Mumbayites à la violence contre ces gens et beaucoup ont quitté Mumbai par les 1ers trains. Au bilan, 1 mort, et 17 bus endommagés.

Histoire d’attirer l’attention des medias, il avait déjà assaisonné son discours de critiques envers une icône du cinéma Indien, Amitabh Bacchan (originaire de l’Uttar Pradesh, mais pas sa femme qui vient de Mumbai), coupable, selon lui, d’avoir fait construire une école dans une région pauvre de l’Uttar Pradesh plutôt qu’à Mumbai.

Lire la suite

jeudi, 25 septembre 2008 | Lien permanent

Personne pour maid-er ! - Le Covid vu par une Française en Inde - 27.03

  • Nombre de cas en France : 32 964 (1 995 morts)
    • Jour de confinement : 10
  • Nombre de cas en Inde : 724 (17 morts)
    • Jour de confinement à Gurgaon : 5 / National : 3

Elles sont quand même forts de chai les Indiennes.

Quand notre résidence a annoncé que les maids qui ne vivaient pas chez leurs employeurs n’étaient plus autorisées à venir travailler, ça a failli tourner au pugilat whatsappien. « Mais pourquoi nous on n’y pas droit et la résidence truc et la résidence muche autorisent, hein ?? Pourquoi pas moi ?? Mais comment je vais faire ? » « Moi je veux bien faire la cuisine et nettoyer le sol, mais le jardin ça va pas ?? » Et v’là que ça s’insultait. C’est que ça ne sait même pas pousser un caca d’animal dans le terreau des plantes !

Inde,corona,coronavirus,virus,covid,épidémie,maid

On aurait pu croire qu’avec l’annonce du Premier Ministre, les choses étaient plus claires. C’est sans compter que les Indiens d’une part sont les champions mondiaux du contournement des règles et d’autre part leur confort passe d’abord. D’ailleurs, certains voisins ont été repérés hier avec des femmes de ménage planquées dans leur voiture, à quatre pattes. J’ai d’ailleurs écrit un article précédemment sur l’indispensabilité et la dispensabilité des maids en Inde. Si j’étais une maid en Inde et si j’avais accès aux conversations des employeurs, je saurais en profiter ! Ce qui sera le cas quand l’offre (le nombre de travailleurs domestiques) se rapprochera de la demande. Comme c’est déjà le cas au Kerala par exemple, où ils sont obligés de faire venir des gens du West Bengal et donc d’apprendre au moins l’hindi pour communiquer avec eux/elles.

Et puis alors, hier soir, les autorités d’Haryana ont publié la liste des exceptions, des métiers autorisés. Et figure-toi que les aides domestiques en faisaient partie ! Au lieu de questionner le bien-fondé d’une telle logique, mes voisines ont réclamé leurs maids à cœur et à cris. Pas de bol, les autorités se sont réveillées. Ça devait être l’un des rédacteurs de l’annonce, harcelé par sa femme pour qu’on autorise sa femme de ménage à venir bosser, qui avait fait la « bourde ». Ou bien il pensait que ça prendrait trop de place d’écrire « seulement pour les personnes très âgées et seules, et celles handicapées ». Les autres n’ont plus qu’à se mettre à la maid-itation !

Inde,corona,coronavirus,virus,covid,épidémie,maid

Au milieu de tout ce bins, le responsable de la maternelle de Samourai Junior a contactés les parents ce matin et a, sans le savoir, proposé la solution idéale à ce problème d’absence d’aide à la maison : les gosses ! Les vieux pourraient aussi s’y mettre, à éplucher les oignions par exemple. Peut-être que dans quelques semaines, la société indienne sera transformée…

Inde,corona,coronavirus,virus,covid,épidémie,maid

Ceci-dit, il est bon lui avec son ZERO temps d’écran ! Même si 90% des mères de notre école sont au foyer et ont théoriquement plus de temps que les autres (qui doivent aussi faire à manger et le ménage, et en plus travailler), il faut avoir les reins solides. Ceci étant dit, j’ai autorisé Samourai Junior à une heure ou deux d’iPad lundi et mardi – j’avais des trucs à faire, des réunions tout ça, et il ne voulait pas me lâcher (il devait être en phase d’adaptation et gérer quelques angoisses). Et bien mercredi, il m’a demandé de ne le laisser regarder que le « movie day » (dimanche). Et depuis il ne demande pas son iPad…À l'heure où j'écris, il fait la vaisselle.

J’attends encore les messages qui oseraient suggérer que les mecs indiens mettent la main à la pâte...

Pendant ce temps, à Londres, ma pote se fait livrer moquette et hotte et invite un ami à dîner pour l’aider à la poser. Et puis elle sort faire son jogging tous les jours. Ici, plus personne ne livre et on n’a pas le droit de sortir sauf pour faire ses courses. Donc on reste chez soi. Sauf ceux (peut-être 470 millions) qui ne peuvent pas vivre dans les bidonvilles et cherchent à rentrer chez eux, à pied - voir cet article

inde,corona,coronavirus,virus,covid,épidémie,maid

Et l'Inde risque d'avoir bientôt un autre problème bien local si personne ne sort : les animaux des rues :

inde,corona,coronavirus,virus,covid,épidémie,maid

Pour en revenir à nos moutons (de poussière) et pour finir sur une note un plus positive, voici le genre de blagues de femmes au foyer qui circulent en Inde en ce moment :

inde,corona,coronavirus,virus,covid,épidémie,maid

inde,corona,coronavirus,virus,covid,épidémie,maid

inde,corona,coronavirus,virus,covid,épidémie,maid

inde,corona,coronavirus,virus,covid,épidémie,maid

inde,corona,coronavirus,virus,covid,épidémie,maid

Corona, coronavirus, virus, covid, covid-19, Inde

Lire la suite

vendredi, 27 mars 2020 | Lien permanent | Commentaires (3)

Chronique d’une Parisienne qui quitte Delhi pour Goa – 5. S’adapter à Goa

Ma première visite (de l’école, de l’appartement) a eu lieu en fin de mousson, quand il faisait grisâtre et très humide. Ça donnait moyennement envie… Mais arriver juste après, mi-octobre, a donné un tout autre éclairage. Sous le soleil tout passe mieux !

Enfin, en parlant de soleil… Nous sommes partis juste avant la vague de pollution annuelle dans la capitale, mais également juste au moment où nous arrêtions les ventilos, quelque deux semaines après avoir éteint les clims. Nous rentrions dans l’hiver, ma saison préférée dans le nord de l’Inde. Alors les 34 degrés au bord de la mer, un beau dimanche, je les ai en fait assez mal vécus ! (Je note pour plus tard de ne jamais déménager en Inde au fort de l’été ou lors de la mousson.)

La conduite. J’ai pris le volant assez rapidement, histoire de ne pas laisser le trac s’installer. Ce qui m’effrayait surtout, c’est l’étroitesse des routes, surtout que je ne calcule pas très bien les distances. Quand on se gare sur le côté pour laisser passer les autres, il faut faire un peu attention à ne pas tomber dans une trachée (creusée pour la pluie). Nos voisins ne sortent d’ailleurs jamais sans leur treuil… Il me reste à apprendre à conduire un scooter et acheter un vélo. Mais je peux déjà affirmer que la conduite à Goa n’a rien à voir, il y aurait presque de la galanterie sur les routes. Un bus m’a même laissé passer ! Du jamais vu à Gurgaon… (Il est par ailleurs compliqué de se déplacer sans véhicule personnel puisque Uber n’existe pas et les rickshaws sont rares.)

La faune. Les journées passant vite, j’ai eu l’idée une fois de profiter de la piscine après la tombée de la nuit. En arrivant au bord, j’ai vu du coin de l’œil une espèce de bâton bouger et entendu un plouf très discret. Ce serpent nageur coupa court à ma baignade et s’installa dans un trou du mur de la piscine pour la nuit ! Je regarde un peu plus où je mets les pieds maintenant. Il faut aussi apprendre à vivre avec les fourmis qui pistent la moindre miette. Un peu comme à Mumbai.

La nourriture. Je me suis rapidement habituée à avoir des crevettes, du porc, voire du bœuf, à portée de voiture ! Et, cerise sur le gâteau, certaines supérettes ont ici des licences d’alcool – en général réservées aux wine shops – et surtout je trouve du pisco ici. Enfin, Amazon livre. Ça prend un peu plus de temps qu’à Gurgaon mais à peine – je ne sais pas pourquoi j’avais imaginé que la logistique à Goa nous isolerait des produits que nous sommes habitués à consommer (comme une certaine litière pour chat).

L’eau. En parlant de chat : il a l’air de s’habituer gentiment à Goa. Il a magiquement cessé de pisser partout, preuve que son incontinence n’était due ni à une plomberie défaillante ni à une litière puante mais aux chats sauvages qui venaient le taquiner sans arrêt. Il est beaucoup plus propre depuis qu’il ne traîne plus dans le jardin et il est beaucoup plus câlin. Son eau n’a plus de vers, ce qui n’est pas plus mal – et je me demande maintenant quelle eau nous buvions, même après filtration.

La langue. Tout le monde parle anglais ici, ça repose, même si je commençais à apprécier l’hindi – qui est également parlé à Goa, en plus des 2 langues officielles de l’Etat que sont le konkani et le marathi.

Bref, pour une fille de la ville, le changement est assez radical et j’avoue que je dois m’adapter. Oui, vivre sous les cocotiers n’est pas forcément aussi évident qu’il y paraît ! Une fois que nous aurons des amis, je pense que ça sera plus facile.

Goa,déménagement,Inde,adaptation

Coucher de soleil à Sangolda, Goa

A suivre…

Lire la suite

lundi, 12 décembre 2022 | Lien permanent

Bouge ton boule c'est Bollywood!

Un an et une semaine en Inde et je n’en ai jamais parlé… My God. Faut dire que ça fait à peine un mois que je m’y suisc9611f2b10bf44136683ae3fc228b4d3.jpg mise (bon mais j’en ai vu 5 pendant ce laps de temps !). Et pourtant, pas un dîner où les acteurs Bollywood ne sont pas évoqués (c’est comme le cricket en somme). Mais pour les potins, on verra plus tard (Dallas à côté c’est de la gnognotte). http://www.bollywoodgossips.net/

4c5a1686fcd7a0ec1f55b6d5515442b0.jpgDimanche, j’ai vu Om Shanti Om. C’est l’histoire d’un type figurant qui est amoureux d’une jeune première qui sort avec un producteur. Et puis plein d’intrigues après… La 1ère partie c’est le cinéma des années 70 (ah non mais les Indiens avec des fringues des sixties c’est exceptionnel), la 2nde le cinéma des années 2007. Les plus du film (selon moi) : on comprend tout même sans capter les dialogues et c’est une satyre du cinéma bollywoodien (j’ai halluciné en lisant que la productrice voulait en faire une « ode à l’ère dorée du cinéma », ils sont tous complètement tournés en ridicule). Il y a beaucoup de critiques négatives sur le film (mais je suis pas assez connaisseuse pour comprendre) ; l’important c’est que tout le monde s’accorde pour dire qu’il est divertissant.

Le trailer : http://www.youtube.com/watch?v=Hh2u5vXQsq8

Le hit : http://www.youtube.com/watch?v=kYsIzdK0DP8

ETymologie : « porte-manteau » de Bombay et Hollywood. Bollywood fait donc référence à l’industrie cinématographique de Bombay/Mumbai – attention, ce n’est pas l’industrie indienne, il y a des tonnes de genres différents. On les appelle aussi les masala films (masala = mixture d’épice).

Histoire : « Bollywood est un terme qui déplaît souverainement aux réalisateurs hindis ; ils rappellent que l’industrie du cinéma existe à Bombay depuis plus longtemps qu’à Hollywood, puisque les premiers studios américains se sont créés sur la côte Est avant de déménager en Californie au début du XXème siècle. Les frères Lumière ont amené le cinématographe à Bombay en 1896, quelques mois seulement après avoir présenté leur merveilleuse invention à Paris. […] » (Suketu Mehta, Bombay Maximum City). Le 1er film indien (silencieux) a été tourné en 1913 (Raja Harishchandra). Dans les années 30, 200 films étaient produits chaque année. Le 1er film parlé, en 1931, a été un super hit (Alam Ara). A la fin des années 50, la couleur est arrivée mais ne s’est vraiment imposée que dans les années 65. Depuis les années 2000, Bollywood se modernise : devenu célèbre dans le monde entier, il faut être à la hauteur !

Quelques chiffres (Suketu Mehta, Bombay Maximum City):

« En ce début de XXIème siècle, l’industrie indienne du spectacle pèse près de 3 milliards d’euros. Cela ne représente qu’une part infime des 230 milliards d’euros qui y sont investis chaque année dans le monde, mais l’Union se classe tout de même au premier rang mondial pour le nombre de réalisations et de spectateurs. Elle produit en moyenne 1000 longs-métrages, 40 000 heures d’émissions télévisées et 5 000 albums de musique qui sont exportés dans 70 pays. Chaque jour, 14 millions d’Indiens voient un film dans les 13 000 salles du sous-continent ; et les films indiens attirent dans le monde un milliard de spectateurs de plus que les productions hollywoodiennes. La télévision n’est pas en reste : 60 millions de foyers possèdent un téléviseur, et près de la moitié (28 millions) étant câblés, les ruraux comme les citadins ont le choix entre une bonne centaine de chaînes. […] L’Inde est un des rares continents où Hollywood n’ait pas réussi à se creuser mieux qu’une petite niche ; les films américains comptent à peine pour 5% du marché. Les cinéastes hindis font d’ingénieux saboteurs. Alors que partout ailleurs le cinéma a été terrassé par Hollywood, l’Inde a absorbé Hollywood dans la grande tradition hindoue : elle l’a accueilli à bras ouverts, n’en a fait qu’une bouchée et l’a régurgité. Joyeux métissage de tous les genres connus jusqu’alors, le produit de cette digestion est une nouvelle divinité à dix têtes.

Les règles :

1.       Durée : 2h45-3h, avec parfois l’hymne national au début (il faut alors se lever) et toujours une pause au milieu.

2.       Chants : Les films bollywood sont avant tout des comédies musicales. Il y a entre 5 et 15 séquences chantées. Toutes en playback (comme tous les dialogues d’ailleurs). Les chansons sortent en général avant le film, alors mieux vaut que ce soit des tubes : ça assure l’audience dans les cinémas !

3.       Danses : En général, les chants s’accompagnent de danses et là, c’est le top du top. Enorme. Fantastique. Parfois la danse est justifiée dans l’intrigue, des fois elle tombe comme un cheveu sur la soupe. Mais quoi, ils ont juste envie de se remuer, ça arrive ! Un petit trajet en bus ? Chantons ! Dansons ! Les acteurs sont donc obligés d’être de bons danseurs. Les danses sont un mélange de danses traditionnelles et de « western style » (pop) – celles-là, c’est les mieux, des nanas à moitié à poil qui se remuent le boule, un truc de ouf. Si c’est une danse à deux, alors le décor se doit d’être à la hauteur : le must, les paysages du Cachemire (on dirait les Alpes enneigées) ou des chefs d’œuvre d’architecture. Notons aussi les changements de costume plus que nombreux pour chaque danse.

4.       Intrigue : Les Indiens ont un petit penchant pour le mélodramatique. Le grand classique ce sont les amants contre les parents en colère, les triangles amoureux, les liens familiaux, le sacrifice, les flics corrompus, les kidnappeurs, les méchants, les courtisans au grand cœur, la famille perdue de vue, les frères et sœurs séparés par le destin, les renversements de situation et des coïncidences qui tombent bien… L’idée de base c’est que quand on va au ciné, on oublie le reste. Peu importe la finesse du film, les gens veulent sortir de leur routine (peut-être surtout ceux qui ont la vie vraiment dur). Et en général ça marche !

5.       Bisous : Les conventions changent. Les bisous sont maintenant autorisés !! (Avant c’était tout dans le suggestif ; j’ai été choquée quand les héros se roulent une pelle magistrale dans Dhoom 2.) Et puis ça se passe plus facilement en ville, avec les « usages modernes » plutôt qu’à la campagne, avec les mariages arrangés. Et puis y a de moins en moins de danses (et ça c’est très grave si vous voulez mon avis).

6.       Spectateurs : C’est l’anarchie. Les gens viennent avec des nouveau-nés, ils parlent à voix haute, répondent au téléphone. No complex. J’ai jamais autant jonglé que pour un film d’horreur américain : ils se sont mis à faire les animaux de la ferme, au 4 coins de la salle. Suketu Mehta (Bombay Maximum City) précise que : « Les salles de cinéma indiennes n’ont rien de commun avec les caissons de relaxation collective proposés aux cinéphiles occidentaux. D’abord, il est hors de question ici d’intimer aux autres de se taire. Chacun dit ce qu’il a envie de dire, et souvent le public converse avec les personnages. Quand une divinité apparaît à l’écran, certains lui jettent de la monnaie ou se prosternent dans les allées. Les bébés braillent. Pendant les séquences chantées, un spectateur sur quatre sort acheter une boisson fraîche ou une friandise dans le hall d’entrée. Dans ces conditions, tout dialogue un peu subtil est exclu parce qu’il serait tout simplement inaudible. »

Lire la suite

mardi, 13 novembre 2007 | Lien permanent

Il est pas frais mon poisson??

 

bombay duck,bangda,harpodon neherius,mumbai,inde,poisson,pêche,saison,traitement,séchage,nom,koli,pêcheurs,possonnier,purnima narial,ordralfabétix,astérix et la grand traversée,astérix et le devin

Tout a commencé quelques mois après que mon arrivée à Mumbai…

J'essayais depuis quelques semaines de chasser un rat de mon appartement, sans succès, quand cette odeur horrible a commencé.

Merde, la bestiole doit être morte et cachée dans un endroit impossible à trouver ! ! J'ai commencé à chercher quand même, à nouveau en vain.

Je suis alors sortie de mon appartement, seulement pour me rendre compte que dehors aussi ça fouettait le rat crevé !

Pour être précis, le poisson mort.

Et voilà, 3 ans plus tard, je décide de m’intéresser de plus près au sujet. Ce qui m’a le plus « tracassée » c’est que ce n'est pas une odeur constante. Ca s’en va et ça revient. Et donc je me suis demandé pourquoi…

 

Après un peu de recherche, je pense que la présence de l’odeur dépend de 2 choses : 1.  de quand les pêcheurs vont pêcher, et c’est lié à la lune, 2.  de l’orientation du vent quand le poisson sèche.

 

Si on entre un peu dans le détail :

La « spécialité piscicole » de Mumbai est le « canard de Bombay » (Bombay Duck ou bangda ou Harpodon Neherius), un poisson fin, en général de 15 à 20 cm de long. bombay duck,bangda,harpodon neherius,mumbai,inde,poisson,pêche,saison,traitement,séchage,nom,koli,pêcheurs,possonnier,purnima narial,ordralfabétix,astérix et la grand traversée,astérix et le devinLe Bombay Duck, avec différentes espèces de crevettes roses et de requins, se mange principalement sec et est par conséquent responsable de l'odeur fétide de poisson qui nous accable réglulièrement à Mumbai.

 

Saison – Il est principalement pêché de novembre à décembre. Les pêcheurs locaux, qui pêchent ces poissons jusqu'à janvier, en gardent quelques-uns pour le séchage. Et en mai, leurs épouses vendent ces poissons au marché. La pêche pendant la saison des pluies est interdite par le Gouvernement, parce que c’est la saison de reproduction et aussi parce que la mer est agitée.

 

Purnima Narial – C'est un festival célébré à travers toute l'Inde par les personnes qui vivent de la mer, en particulier les pêcheurs (la tribu de Koli dans Mumbai). Pour tous les pêcheurs, ce jour marque le début d'une nouvelle saison de pêche. Ce jour marque la fin de la mousson et les pêcheurs décorent leurs bateaux, les peignent, mettent des drapeaux et sortent à nouveau en mer pour la pêche. Ce jour-là (le 13 août en 2011), les gens célèbrent le Dieu 'e la mer, ‘Varun' ; et lui offrent des noix de coco. Selon la tradition Koli, c'est le jour qui marquent un changement dans les conditions de navigation, le vent changeant en faveur de la pêche, et c'est ainsi le jour où les Kolis fêtent le début d'une nouvelle saison d'affaires.

 

Temps – Je n'ai pas trouvé beaucoup des détails concernant les jours de pêche du Bombay Duck mais j'ai trouvé que, en mai, dans un certain endroit de Mumbai, les meilleurs jours pour pêcher le grand Barramundi sont le 9ème, 10ème, 11ème, le 12ème & le 13ème jour du le calendrier hindou. Et les meilleures heures pour pêcher sont la nuit, de 23 heures à 4 heures, quand la marée commence à se retirer. Et j'ai également découvert qu'en novembre, il y a 5 jours qui sont préconisés pour la pêche, en se basant sur les phases lunaires, et ce dans n'importe quand la zone de l'hémisphère nord (http://www.lake-link.com/moon/).

 

Traitement – Le traitement du Bombay Duck se fait de décembre à mars. Le poisson entier est lavé, coupé en deux, désossé, et seché au soleil. Le séchage se fait sur des échafaudages fabriqués de bambous fixés dans le sable et de cordes épaisses alignées horizontalement et parallèlement. C'est la méthode adoptée pour le marché local. bombay duck,bangda,harpodon neherius,mumbai,inde,poisson,pêche,saison,traitement,séchage,nom,koli,pêcheurs,possonnier,purnima narial,ordralfabétix,astérix et la grand traversée,astérix et le devin

Les morceaux de poisson sont immergés dans de la saumure (eau plus sel sans aromates) à 5% pendant quelques minutes et séchés au soleil sur l'échafaudage pendant environ 40 heures. Ils sont alors passés un par un dans une presse et à nouveau séchés au soleil pendant environ 10 heures. D’après ma collègue, les poissons doivent sécher pendant au moins 8 jours pour être complètement secs et conservables.

Après séchage, l'odeur des poissons est extrêmement puissante. Ils sont alors en général transportés dans des récipients hermétiques. Il y a une importante demande de poissons salés séchés principalement pour leur saveur – et ils ont un faible niveau de cholestérol et de gras d’après une autre collègue.

 

Nom – « Le nom n'a rien à voir avec des canards. Pendant l’empire britannique, les Européens ne pourraient pas supporter l'odeur du séchage des poissons au soleil. Ca leur rappelait l'odeur des wagons de chemin de fer en bois du train qui transportait le courrier de Bombay, dont le bois devait probablement moisir et puer pendant la mousson. Le mot de Hindi pour courrier est " dak" d’où Bombay-Dak, ou Bombay-Duck. »

 bombay duck,bangda,harpodon neherius,mumbai,inde,poisson,pêche,saison,traitement,séchage,nom,koli,pêcheurs,possonnier,purnima narial,ordralfabétix,astérix et la grand traversée,astérix et le devin

Sources:

http://www.virtualrakhi.com/rakhi-celebration/narial-purnima.html

http://jmst.ntou.edu.tw/marine/19-4/331-340.pdf

http://eprints.cmfri.org.in/4848/1/Article_03.pdf

http://www.lake-link.com/moon/

http://www.vahrehvah.com/indianfood/tarapori-patio/

http://findarticles.com/p/news-articles/dna-daily-news-analysis-mumbai/mi_8111/is_20110604/dried-fish-rarity-prices-spiral/ai_n57608846/

http://lionheartangler.blogspot.com/2011/05/tips-for-fishing-in-mumbai.html

http://en.wikipedia.org/wiki/Kolis

http://www.bombay-duck.co.uk/background.htm

Lire la suite

samedi, 15 octobre 2011 | Lien permanent | Commentaires (2)

Mumbai Meri Jaan

J’ai été cassée net dans mon élan de critique de cinema avec Rock On!! Mais je persiste et signe : il faut voir Mumbai Meri Jaan (2008, réalisé par Nishikant Kamat). Ceux qui comprennent que couic à l’hindi peuvent toutefois s’abstenir, ils pourraient se faire c…

Je voulais voir un Bollywood, encore raté. Mumbai Meri Jaan parle des attentats de Mumbai de 2006. Beaucoup de réalisme, notammMumbai Bombings locations 2006.JPGent dans les images d’explosion, et un jeu d’acteur formidable (si formidable j’insiste). Il y a :

*        La journaliste qui perd son fiancé dans les attentats,

*        Le type qui prend le train tous les jours, est sauvé in extremis mais développe une phobie du train, et pense d’ailleurs s’exiler aux Etats-Unis,

*        Les 2 flics, un véreux, l’autre moins,

*        Le vendeur de chaï qui se fait virer d’un mall sans raison et se venge en faisant croire à une alerte à la bombe,

*        Le mec hindou qui traîne au café toute la journée et suspecte et piste un mec musulman qui y traîne aussi mais disparaît après les accidents.

Et tout ça c’est très bien fait… Notamment sur la suspicion qui a suivi, les relations entre hindous et musulmans, comment la vie reprend son cours… Alors voici le trailer:

Comment Bollywood, et Hollywood, traitent-ils du terrorisme dans leurs pays respectifs ?

12 mars 1993 – Mumbai – 13 explosions – 250 morts et plus de 700 blessés à 9 ans plus tard : Black Friday (2004, Anurag Kashyap).

11 juillet 2006 – Mumbai – 7 explosions de trains (en 1ère classe) – 209 morts et plus de 700 blessés à 2 ans plus tard : Mumbai Meri Jaan.

NB : Les trains de Mumbai tout seuls, sans l’aide des terroristes, tuent plus de 4 000 personnes chaque année (soit 14 morts par jour, juste en voulant monter ou descendre du train).

Mumbai railway police report.JPG

 11 septembre 2001 – USA - 4 explosions d’avion (USA) – 2 973 morts et 24 disparus à 5 ans plus tard : Vol 93 (2006, Paul Greengrass), La Malédiction (2006, Robert Thorn) et World Trade Center (2006, Oliver Stone).

Comment Hollywood traite de ces attentats ?? S’agissant du 11 septembre (http://www.fluctuat.net/3321-Le-11-septembre-2001-au-cinema) : « Si l'on exclut les essais et documentaires (dont Fahrenheit 9/11 de Michael Moore et 11/9, l'exceptionnel film des français Jules et Gédéon Naudet, réalisé à la faveur du hasard en suivant des pompiers aux prises avec les Tours en flammes), un feuilleton télé (la série 911 qui raconte le quotidien de policiers et pompiers à New-York) et 11' 09'' 01, un film européen auquel participa un réalisateur américain, la presque totalité des fictions produites aux Etats Unis entre 2001 et 2005 le rejeta dans le hors champ. Aujourd'hui, le temps a passé et l'Amérique a entrepris son travail de deuil. Fidèle à son habitude, elle se lance maintenant dans la représentation de l'événement, avec Vol 93 (2006, Paul Greengrass), La Malédiction (2006, Robert Thorn) et World Trade Center (2006, Oliver Stone) comme premiers films hollywoodiens dans lesquels apparaissent les Tours en flammes. »

Pour finir, les trains n’ont pas été choisis au hasard à Mumbai/Bombay : les trains sont tellement bondés : 8 millions prennent le train à Mumbai quotidiennement… Ce sont vraiment les trains les plus bondés du monde : 500 personnes s’entassent dans des wagons prévus pour 200…

 Voici un extrait du très bon Bombay, Maximum City (2004, Suketu Mehta) sur le sujet : « « Aux périodes de plus grande affluence », les trains transporteraient 12 personnes au mètre carré. [Girish] fait un rapide calcul : « C’est plus. A l’heure de pointe, si je reste comme ça le bras collé le long du corps ce n’est pas la peine que j’essaye de le lever. » Dans ces conditions, les mouvements sont pour l’essentiel réflexes. On se laisse transporter, et pour peu qu’on soit léger on n’a même pas besoin de bouger les jambes. Les chiffres donnés par le gouvernement précisent qu’en 1990 un train de 9 voitures chargeait en moyenne 3 408 passagers aux heures de pointe ; en 10 ans ce chiffre est passé à 4 500.

 Les trains sont des ruches bourdonnantes d’activité. Des femmes vendent des sous-vêtements dans le compartiment pour dames, de gigantesques culottes montant haut sur le ventre, qui passent de main en main pour être inspectées et occasionnent, lorsqu’elles trouvent preneuse, une circulation d’argent en sens inverse. Des ménagères pèlent et hachent les légumes du dîner familial qu’elles mettront à cuire sitôt rentrées à la maison. Les affichettes publicitaires qui égaient les compartiments sont de la même veine que celles que l’on voit dans le métro de New York : elles traitent de problèmes personnels aussi peu avouables que les hémorroïdes, l’impuissance, l’odeur de pieds. Le passager fondu dans la masse anonyme les déchiffre sans crainte, réconforté par l’idée que ces maux universels affligent indistinctement les corps qui se pressent alentour. Eux aussi ont besoin de pilules, de potions, d’interventions mineures.

 Vous êtes en retard sur l’horaire pour aller travailler à Bombay, quand vous arrivez à la gare le train quitte le quai, vous courez pour rattraper les wagons bondés et des mains innombrables se tendent vers vous comme autant de pédales pour vous hisser à bord. Vous courez le long du train, des mains vous attrapent, des pieds s’écartent pour laisser aux vôtres quelques centimètres au bord de l’ouverture. Ensuite, à vous de vous débrouiller. Tout en vous retenant au cadre du bout des doigts, vous prendrez garde à ne pas trop vous pencher en arrière au risque d’être décapité par un poteau planté trop près des voies. Certes, mais réfléchissez à ce qui vient de se passer. Entassés dans des conditions jugées inadmissibles pour le bétail, leurs chemises déjà trempées de sueur dans le compartiment mal ventilé où ils sont comprimés depuis des heures, vos compagnons de voyage ont néanmoins compati à votre sort, compris que si vous ratiez ce train votre patron allait vous hurler dessus, retirer une journée sur votre paye, et ils ont réussi à faire de la place là où il n’y en avait pas pour prendre encore quelqu’un avec eux. A l’instant du contact, aucun n’a songé à se demander si la main qu’il fallait saisir appartenait à un hindou, un musulman ou un chrétien, à un brahmane, à un intouchable ; il importait peu que vous soyez un natif de la ville ou un immigrant débarqué le matin même, un résident de Malabar Hill, de New York ou de Jogeshwari – un Bombayite, un Mumbayite, un New-Yorkais. Vous vouliez aller dans la ville de l’or et seul cela comptait aux yeux de vos compagnons. Allez, monte, camarade. On va s’arranger. »

 Sources : http://marketplace.publicradio.org/display/web/2008/05/13/mumbai_trains/; http://thdblog.wordpress.com/2008/07/08/stat-of-the-day-mumbai-train-deaths/

Lire la suite

dimanche, 14 septembre 2008 | Lien permanent

Page : 1 2 3 4 5 6 7