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Les dieux du cinéma indien
Je n'ai jamais compris les fans. Des êtres humains adorant d'autres êtres humains.
Parce qu’ils chantent, écrivent, peignent. Des choses que n'importe qui peut faire, avec plus ou moins de talent.
Il m’a toujours semblé que les fans doivent, quelque part, combler un vide avec l'amour inconditionnel qu’il porte pour leur star.
Mais assez de considérations philosophiques. Chacun fait ce qu'il veut ...
Si vous suivez le cinéma Bollywood, vous avez entendu parler de Amitabh Bachchan et Shah Rukh Khan.
Mais est-ce que Rajnikanth vous dit quelque chose ? C’est une superstar d’Inde du Sud (né dans le Karnataks d'une famille pauvre maharashtriennne, il joue essentiellement dans des films Tamoul - Kollywood).
Comparer la popularité des acteurs par leur nombre de fans est chose impossible, mais regardons les recettes.
Le film de Bollywood qui a rapporté le plus, 3 Idiots (2009), a fait 201 crores de roupies (28 millions d’euros) tandis que Endhiran (avec Rajnikanth, et doublé en Telugu et en Hindi) a apporté 400 crores de roupies (56 millions d’euros).
Par ailleurs si, en 2006, Rajnikanth a été cité comme l'acteur le plus payé du cinéma indien avec des revenus de 15 à 20 crores de roupies (2,8 millions d’euros), en 2009, il a été payé plus de 40 crores de roupies (5,6 millions d’euros) par film. Bien plus que les stars de Bollywood.
Alors évidemment Rajnikanth a un grand nombre de fans. Et voici ce qu'ils font pour le vénérer:
§ Construire des temples qui lui sont dédiés,
§ Se raser la tête et jeûner quand il est malade,
§ Faire cadeau d’un anneau en or à chaque bébé né à la date de sortie du film de Rajinikanth,
§ Publiquement ritualiser ses affiches de film et de s'approprier des rituels hindous pour diviniser leur star: pour fêter la sortie d'un film ils emmènent l’affiche du film au temple puis au théâtre où elle est trempée dans environ 100 à 200 litres de lait transporté, sur leurs têtes, par les fans.
Et vous, que faites-vous d'adorer Brad Pitt hein?
Sources:
http://www.indianexpress.com/news/the-most-powerful-indians-in-2009-96100/433194/
http://www.indicine.com/movies/bollywood/top-5-biggest-grossers-of-bollywood/
http://cinema.currentweek.net/2011/01/kollywood-movies-top-10-blockbusters.html
http://www.ihc.ucsb.edu/rajinikanth-fans/
http://www.tamilnow.com/articles/tamil-film-stars-fans-cl...
jeudi, 12 janvier 2012 | Lien permanent | Commentaires (1)
Le sikhisme pour les nuls – 2/6
Qu’est-ce donc que le sikhisme ?
Pour commencer, sache que je me suis fait allumer quand j’ai demandé des détails sur la religion sikhe : « m’enfin, ce n’est pas une religion, mais une philosophie ». On m’avait déjà fait la remarque pour l’hindouisme, ce que j’avais trouvé un peu fort de chili avec les millions de dieux hindous, la ferveur religieuse et les superstitions qui y sont liées.
Mais je me suis quand même demandé à cette occasion quelle est, au fond, la différence entre religion et philosophie ? Selon Mr X, un principal de maternelle / philosophe de mes connaissances, « la religion est la forme primitive de la philosophie ». Religion et philosophie partagent le même objectif : répondre à des problèmes sociétaux, celui de ce dernier millier d’années étant : mais quel est donc le sens de la vie ? Cependant, elles divergent sur le moyen de répondre à ce questionnement : les philosophies invitent à la réflexion, à trouver soi-même la justification de notre passage sur terre. Tandis que les religions apportent des réponses toute faites qui permettent à leurs adeptes de ne plus réfléchir – il n’y a qu’à se conformer aux règles, rituels, croyances, et tout ira bien. La foi est sans doute l’élément différenciateur principal.
On m’a également expliqué que la différence du sikhisme avec les autres religions c’est qu’elle a été fondée par un homme, un « guru » (maître spirituel qui guide ses disciples) ce qui se retrouve d’ailleurs dans l’étymologie de « sikh » qui signifie « disciple » en hindi/punjabi (śiṣya en sanscrit). Mais n’est-ce pas vrai au fond des autres religions monothéistes ? Jésus, Mahomet, Bouddha n’étaient-ils pas des hommes qui devinrent des guides spirituels et furent élevés au rang de déité ou du moins de sainteté ? Selon Mr X, il faut un demi-siècle pour qu’un tel homme devienne un dieu. Par exemple, le christianisme n’a vraiment « pris » qu’avec l’empereur Constantin Ier (310-337) qui fut le premier à en faire une religion d’État, quelles qu’aient été les raisons de sa conversion. Et c’est en 431 que le concile d'Éphèse proclama que le Christ n’avait qu’une seule nature, divine, qui avait absorbé sa nature humaine.
Le sikhisme est une religion monothéiste apparue il y a 550 ans, dérivée des principes hindous et qui rassemblent aujourd’hui quelques 25 millions d’adaptes.
lundi, 02 mars 2020 | Lien permanent | Commentaires (2)
Inde: Films
Films indiens « sérieux » qui touchent à des problèmes de société (voir ce post pour les bandes annonces) :
- Article 15 de Sihna (2019) – Sur la question des castes (en milieu rural), du viol et des crimes d’honneur
- Lust stories de Anurag Kashyap, Zoya Akhtar, Dibakar Banerjee et Karan Johar (2018) – Sur la question du sexe, du mariage (en milieu urbain et moderne)
- Pad man de Balki (2018) – Sur la question des menstruations et de l’hygiène en Inde
- Toilet : Ek Prem Katha de Shree Narayan Singh (2017) – Sur la question des toilettes, de la défécation et de l’hygiène en Inde
- Udta Punjab d’Abhishek Chaubey (2016) – Sur la question de la drogue (au Punjab)
- Masaan de Neeraj Ghaywan (2015) – Sur la question du sexe hors mariage, de la corruption, de l’amour et des castes
- Hindi medium de Saket Chaudhary (2017) – Sur la question de l’éducation, de l’accès à l’éducation et des inégalités de caste
Films indiens « nouveaux genres » (pas bollywood) (voir ce post pour les bandes annonces) :
- The lunchbox de Ritesh Batra (2013)
- Parched (La saison des femmes) de Leena Yadav (2016)
- Angry Indian Goddesses (Déesses indiennes en colère) de Pan Nalin (2015)
- (Maragarita with a straw)
- (Ki and Ka)
- (Sir)
- (Hotel Salvation)
Films de réalisateurs étrangers sur l’Inde (voir ce post pour les bandes annonces) :
- Water de Deepa Mehta (2005)
- Monsoon Wedding de Mira Nair (2001)
- The Namesake de Mira Nair (2007)
- Brick Lane de Sarah Gavron (2007)
- The Best Marigold Hotel (Indian Palace) de John Madden (2012)
- Slumdog Millionaire de Danny Boyle (2009)
- Salaam Bombay de Mira Nair (1998)
- East is East de Damien O'Donnell (1999)
Films bollywood (voir ce post pour les bandes annonces) :
- Rang de Basanti de Rakesh Omprakash Mehra (2006)
- Om Shanti Om de Farah Khan (2007)
- Lagaan de Ashutosh Gowarike (2017)
- Dil Chahta hai de Farhan Akhtar (2001)
- Dilwale Dulhania Le Jayenge de Aditya Chopra (1995)
- Pyaar Ke Side Effects de Saket Chaudhary (2006)
- Taare Zameen Par de Aamir Khan (200&)
- Jab We Met de Imtiaz Ali (2007)
- The dirty picture de Milan Luthria (2011)
- 3 idiots de Rajkumar Hirani (2009)
- Chak De ! de Shimit Amin (2007)
- Rock on !! de Abhishek Kapoor (2008)
- Kabhi Khushi Kabhie Gham (La famille indienne) de Karan Johar (2001)
Vous en connaissez d’autres ? Partagez !
vendredi, 25 octobre 2019 | Lien permanent
Chapeau bas, Sri Lanka
Les Indiens semblent considérer les autres pays du sous-continent (Bangladesh, Pakistan, Népal) comme leurs parents pauvres. Et le Sri Lanka n’échappe pas à la règle. Ils ont d’ailleurs presque constamment envahi cette petite île.
Mais les Sri Lankais n’ont pas grand-chose à voir avec les Indiens. Les femmes ne s’habillent pas pareil (pas de salwar kameez par exemple, mais plutôt des jupes longues), ils parlent le cinghalais qui s’apparente aux langues nord-indiennes et indo-européennes mais a bifurqué il y a 2 500 ans et n’a plus rien à voir avec l’hindi par exemple. Et puis ils sont à majorité bouddhistes. Drôlement plus détendus que les Indiens.
Mais loin de moi l’idée de comparer. Je voudrais juste revenir sur une situation qui m’a bien fait rigoler. Nous avons fait le vol Delhi-Colombo avec Air India ; il était plein d’étrangers (il n’y a par exemple plus de vols directs pour la France et la plupart ont un transfert en Inde), de Sri Lankais et de pèlerins. Au retour, nous avions pris la compagnie Air Sri Lanka.
Alors que le départ était à 13h55, ils ont ouvert les portes de l’embarquement à 13h00 – en tout cas c’est ce que les écrans indiquaient. Et à 13h10 « dernier appel » !! Paniquée, j’ai fait courir ma petite famille et nous étions à la porte à 13h15 et l’embarquement… n’avait même pas commencé ! Sommé de s’expliquer, le gars de la compagnie nous a expliqué qu’ils étaient obligés de faire ça avec les Indiens pour partir à l’heure !! Un « dernier appel » à 13h10 pour un début d’embarquement à 13h25, respect… Quand les Sri Lankais donnent des leçons à leurs puissants voisins…
Ça ne s’est pas arrêté là ! Le vol de 3h40 a été pas mal perturbé et le pilote a laissé le signal allumé pendant une bonne heure et demie. Typiquement, les Indiens, le signal, ils s’en tapent. Limite ils se lèvent dès qu’il s’allume. Que les hôtesses expliquent aux passagers qu’ils ont déjà eu de mauvaises expériences, la sécurité tout ça, rien à faire. C’était sans compter sur l’hôtesse sri lankaise qui n’y allait pas avec le dos de la cuiller pour les faire se rasseoir. Mais les Indiens sont tenaces, ils se lèvent quand même. Alors PAN, ils ont verrouillé tous les toilettes, j’ai jamais vu ça ! « Tu veux te lever hein ! Et ben lève-toi mais t’iras pas pisser !! » Franchement, je me suis demandée si le staff ne cherchait pas une petite vengeance mesquine parce que les turbulences n’étaient franchement pas si pires. En attendant, moi je me marrais, mon Indien préféré un peu moins…
lundi, 08 janvier 2018 | Lien permanent
Vis ma vie d’expat confinée à Gurgaon 2 - Le Covid vu par une Française en Inde - 19.04
- Nombre de cas en France : 112 606 (19 718 morts)
- Jour de confinement : 32
- Nombre de cas en Inde : 16 116 (519 morts)
- Jour de confinement à Gurgaon : 27 / National : 25
Pour embrayer sur mon dernier post, sache que ma connaissance moustiquante s’améliore de jour en jour.
Si j’ai lu qu’aucune étude scientifique prouvait que les moustiques préféraient le noir, je peux maintenant affirmer une différence flagrante quand je porte un leggin noir et un leggin blanc. Ils ont aussi la manie de se poser sur tous les meubles foncés. Mon Indien préféré pense que c’est pour des raisons de camouflage. Dans l’éventualité où ces insectes sont assez malicieux pour se planquer – j’ai d’ailleurs remarqué que lors d’une chasse acharnée, ils ont tendance à se poser au sol, planque ultime ? – j’ai décidé de laisser traîner des cadavres sur les fenêtres, les murs, le sol, histoire de voir s’ils captent le message… Rien de conclusif pour l’instant !
Mon fils, qui apprend à lire (en anglais), est devenu fan de l’appli duolingo qui enseigne les langues. J’étais pas très chaude, j’ai peur que ça l’embrouille. En plus, il insiste pour lire ses histoires du soir en français. Mais bon, à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : qu’il fasse donc ce qu’il veut ! Encore un peu de confinement et il sera bilingue – voir trilingue, parce que ça motive son père à lui parler hindi tout ça.
À part ça, un évènement de taille dans ma petite vie d’étrangère en Inde. Ce dimanche, le comité de notre résidence a fait passer un mail de la police demandant aux étrangers de répondre à plusieurs questions : Quelle est votre nationalité ? Que faites-vous en Inde ? Êtes-vous covid-positif ou négatif ? (La question con quand personne n’a accès aux tests.) Avez-vous été en quarantaine ? La lettre de la police accompagnant cette demande n’avait pas d’en-tête, n’était pas signée et venant du CID (Criminal Investigation Department). Les services du consulat français ont immédiatement vérifié avec le Foreign Registration Office, et ce n’était rien d’officiel. Aucune autre résidence où vivent des Français n’aurait reçu ça. Ma voisine polonaise – déjà pas mal énervée en temps normale – monte au créneau. Ça va chier des bulles. (Blague à part, ce genre de requête met quand même un peu mal à l’aise…) En fin de compte, quand la police est venue chercher les données, notre comité leur a demandé une lettre officielle. Ce à quoi la police a rétorqué qu’elle ne voulait que s’assurer du bien-être des étrangers. Et la marmotte...
Pour en revenir à mon post qui te racontait ma vie de confinée à Gurgaon, voici une interview pour blogexpat (cliquez sur le badge ci-dessous) :
Corona, coronavirus, virus, covid, covid-19, Inde
dimanche, 19 avril 2020 | Lien permanent
Un humain dans la ville - Le Covid vu par une Française en Inde - 15.04
- Nombre de cas en France : 103 573 (15 729 morts)
- Jour de confinement : 29
- Nombre de cas en Inde : 11 439 (377 morts)
- Jour de confinement à Gurgaon : 24 / National : 22
Hier je suis allée en voiture au petshop. J’avais essayé 3 sites internet et 2 petshops pour me faire livrer mais leurs stocks étaient à cours alors je suis allée au petshop qui avait du stock mais ne livrait pas. J’avoue j’étais également un peu curieuse de voir Gurgaon vidée.
Sur 15 kilomètres aller-retour, j’ai passé 10 barrages de police et j’ai dû baisser ma vitre 4 fois. La première fois, le flic – masqué et à 2 mètres de ma voiture – me demande mon pass. Comme je n’en avais pas, il me demande où je vais et j’explique dans mon plus bel hindi que je vais acheter de la nourriture à mon chat. Je pense qu’il a pas compris mais il m’a laissé passer. La deuxième fois, il m’a juste demandé ce que je fabriquais. La troisième fois, il a vu ma tête quand j’ai baissé la vitre et m’a signalé de circuler. Et la dernière fois j’ai dû crier que je rentrais chez moi. La flic m’a demandé pas très gentiment d’où je venais et m’a laissé avancer. (Oui parce que j’ai vu presqu’autant de femmes flics que de mecs à tous ces barrages ; et beaucoup étaient sur leur téléphone.).
La rue appartient aux livreurs de Swiggy et Zomato (et quelques autres entreprises) qui profitent que les feux sont quasiment tous éteints :
Et aux vaches :
Et parfois aux deux :
J’ai aussi croisé plusieurs vendeurs de fruits que les policiers ne venaient pas déranger – ils patrouillaient un peu partout, en plus des barrages :
J'ai aussi vu quelques travailleurs journaliers, certains oisifs et d’autres marchant – je ne sais pas comment ils tiennent dans leurs tentes de fortune avec les températures qui avoisinent déjà les 40 degrés.
Pour le reste, la rue appartient à quelques pékins envoiturés qui en profitent pour faire des pointes de vitesse. Alors que je rentrais tranquillement chez moi, j’ai soudain croisé une voiture lancée à pleine vitesse. Sur cette route vide, j’ai dû piler et je ne sais pas comment il n’y a pas eu d’accident – j’ai vu circuler pas mal d’infos dans les 10 secondes qui ont précédé l’éventuelle collision mais au lieu de voir défiler ma vie, je me suis dit, ça y est cette fois je vais vraiment casser la voiture et comment vais-je survivre à l’hôpital en ce moment ?? Donc je vais faire comme on me dit hein, et je vais rester chez moi, c’est vraiment trop dangereux dehors.
Ironie de la vie, j’ai vu un panneau qui indique le niveau de pollution du moment et donne des recommandations, celle du jour étant de faire du yoga en extérieur. Pourtant, même si on respire mieux, ça reste pas follichon la pollution dans la capitale. J'aimerais bien qu'on m'explique ce phénomène...
Corona, coronavirus, virus, covid, covid-19, Inde
mercredi, 15 avril 2020 | Lien permanent
Est-ce légal de fumer du cannabis en Inde ? 4/5
Petite histoire et petits noms du cannabis
Le cannabis aurait évolué il y a environ 28 millions d’années sur le plateau tibétain oriental. Une étude fait remonter la cultivation du cannabis (sativa) par l’Homme pour la première fois à environ 12 000 ans dans les montagnes Altai d’Asie centrale – à l’époque pour sa fibre. (D’autres attribuent cette primeur à l’Asie du Sud-Est ou bien aux versants himalayens de l’Inde.) La plante se serait par la suite répandue : vers l’est, vers la Chine et l’ensemble du sous-continent indien notamment ; vers l’ouest, à la faveur de l’avancée des Scythes, vers les pays du Moyen-Orient, puis vers la vallée du Nil, et enfin vers les pays du Maghreb lors des conquêtes arabes. Dans un second temps, les Arabes envahissant l’Europe et les croisés revenant d’Orient firent découvrir les préparations à base de résine à l’Occident. Le cannabis fut peu à peu connu également des peuples d’Afrique méridionale et occidentale. Il gagna l’Amérique centrale rapidement après la conquête espagnole, les Caraïbes au début du XIXe siècle et les États-Unis au début du XXe siècle.
Le mot cannabis, du mot grec kannabis et latin cannabis, serait apparu aux alentours de 440 avant J.-C. En Angleterre, ce mot a été enregistré pour la première fois au milieu du XVIe siècle, avant de devenir le nom scientifique du chanvre (hemp en anglais) – le terme chanvre est désormais utilisé de préférence pour désigner la plante industrielle qui a un taux de THC inférieur à 0,2%.
Le plus ancien manuscrit connu faisant référence au hashish daterait du XIIIe siècle et serait arabe (hashīsh désignant dans la langue toute plante herbacée puis le chanvre).
Le mot marijuana vient de l’espagnol mexicain (marihuana). C’était le nom d’un mélange d’herbes utilisé par les Mexicains pour soigner certaines maladies. Au cours de la révolution mexicaine, beaucoup ont émigré aux États-Unis, certains avec de l’herbe. Le gouvernement américain mit alors en place la prohibition qui a encore lieu aujourd’hui, avec le passage en 1913 du premier projet de loi sur la criminalisation de la plante.
Le terme ganja est emprunté à l’hindi/ourdou et dérive du sanskrit gañjā, faisant référence à une « préparation puissante de Cannabis sativa », souche originaire d’Asie du Sud. Le mot a été utilisé en Europe dès 1856, lorsque les Britanniques décrétèrent une taxe sur le commerce de la « ganja ». Par ailleurs, le terme aurait été exporté en Jamaïque au XIXe siècle via les travailleurs indiens envoyés dans les îles et il est là-bas le mot principal pour désigner le cannabis. (Le terme vijaya désigne depuis des milliers d'années le cannabis utilisé dans la médecine ayurvédique pour réduire la douleur, les nausées et l’anxiété, améliorer l’appétit et le sommeil, détendre les muscles et produire une sensation d’euphorie.
lundi, 07 août 2023 | Lien permanent
Mariage nord-indien à Goa
Après un mariage chilien me voici partie pour un mariage indien…
Deux mariages en un mois ! Complètement hors-saison avec l’hiver chilien et la mousson indienne!
Deux mariages en un mois ! Moi qui ne suis allée qu’à trois mariages dans ma vie et qui n’aime pas trop ca (et voici une belle litote ;) ).
Mais un mariage à Goa ça ne se refuse pas !
C’était ma copine de Delhi. Une fille que j’ai rencontrée un an après son divorce d’un Keralais et en pleine rupture d’avec le mien – ce lien « anti-mallu » nous a vite rapprochées ;) Elle essayait alors de se remettre en selle – c’est-à-dire elle s’était inscrite sur shaadi.com (mariage.com), avait rencontré un mec et avait désactivé son compte. Personne dans son entourage n’y croyait ou ne voulait l’accepter : un Indien divorcé, 8 ans de plus qu’elle, vivant à Hong Kong, et encore une fois d’une autre caste (inférieure).
Sauf moi dans ma folie post-rupture qui voyait les portes d’un monde où tous les impossibles étaient permis s’ouvrir. Elle m’encourageait dans chacun de mes délires et je lui rendais bien la pareille ! Et voilà que dix mois après leur rencontre ils se mariaient à Goa !
Le mariage a commencé le vendredi après-midi avec la cérémonie du mehendi (un tatouage provisoire au henné) que j’ai loupée mais dont voici la photo !
Mon frère et moi sommes arrivés le vendredi soir, sous une légère pluie, dans un hôtel de luxe sympatoche (le tout aux frais de la princesse – c’est le cas de le dire vu que c’est la famille de la mariée qui a tout payé). Juste à temps pour enfiler une robe sexy (ou mon déguisement de item girl (la bimbo à moitié à poil de tout film bollywood qui se respecte)) et rejoindre la soirée à thème bollywood. Soirée sympa où les amis et la famille font des choré, raconte des textes etc.
Le lendemain nous avions quartier libre jusqu’à 14 heures, heure du mariage proprement dit. Là j’ai pas tout compris… Tu passes des heures à t’habiller (à l’indienne), te maquiller, te coiffer, juste pour voir passer le cortège du marié – cortège composé des amis et de la famille qui dansent au son des tambours qui font un vacarme assourdissant et long, très long. Parce qu’après il y a tous les rites du mariage auxquels nous sommes libres d’assister mais l’invitation stipule « pendant que nous nous marions, vous pouvez aller déjeuner » !
Vu qu’il était 16 heures nous avons graillé un bout et sommes partis pour une sieste réparatrice. Et nécessaire pour attaquer la deuxième soirée. Dont l’évènement majeur, en ce qui me concerne, a été la lettre d’amour de mon lover boy. Un vieil oncle éloigné de la mariée qui m’a écrit sur une serviette « I love you » suivi d’une missive en Hindi qu’il m’a traduite…
Et voilou !
jeudi, 08 août 2013 | Lien permanent
Clichés sur les Indiens
Quelques questions qui irritent les Indiens…
1. « De quelle caste êtes-vous? »
J'ai choisi de me dé-CASTEr de ce système archaïque de stratification sociale.
NB de IndianSamourai : sur les castes : post.
2. « Comment se fait-il que vous parliez si bien anglais? »
Je viens du pays avec la deuxième plus grande population anglophone du monde. Et vous ?
NB de IndianSamourai:Ok mais l'anglais est couramment parlé par moins de 10 % de la population ! Voir: post.
3. « Alors, tu parles hindou? »
Eh oui, couramment. Et je peux dire quelques trucs en musulman et chrétien aussi.
NB de IndianSamourai:Etre Hindou fait référence à la religion hindoue, l’Hindi est une langue (parlée par seulement la moitié de la population, même si c'est la langue officielle). Voir: post.
4. « Est-ce que les gens en Inde chantent et dansent vraiemtn tout le temps comme dans les films de Bollywood? »
Carrément. Tout comme les Américains sont constamment attaqués par des forces extraterrestres du mal et puis sauvés par des gangs de super-héros.
5. « Vous conduirez un éléphant à votre mariage? »
Je ne peux rien promettre, mais il est bien possible qu’un éléphant soit impliqué, oui.
NB de IndianSamourai:L’éléphant en fait encore utilisé, des fois... Bien que les chevaux le soient davantage et désormais les voitures de luxe aussi.
6. « En fait le cricket c’est un peu la même chose que le baseball... pas vrai? »
TU T'EXCUSES, TU REPRENDS TES PAROLES ET PERSONNE NE SERA BLESSÉ. Quel blasphème!
7. « S’il vous plaiiiiiiit, vous pouvez me cuisiner des plats indiens? »
Naan, pas moyen.
NB de IndianSamourai : Le naan est un pain couramment utilisé pour attraper la nourriture.
8. « Comment les Indiens peuvent-ils accepter le mariage arrangé? »
Parce que c’est juste l’ancêtre de cupid.com
NB de IndianSamourai : un post sur ce sujet prochainement !
9. « Avez-vous jamais été malade à cause du curry? »
En fait, non. Surtout parce que j’ai aussi le choix avec un ou deux autres plats. J'apprécie votre curryosité.
10. « Vous pouvez m'enseigner le yoga? »
Ben… c’est-à-dire... Je peux essayer... mais ce serait probablement mieux si... vous demandiez à quelqu'un qui sait faire du yoga...
NB de IndianSamourai : Le yoga n'est pas pratiqué tant que ça en Inde ; ça s’est beaucoup développé ces derniers temps dans les grandes villes depuis qu'il est devenu tendance en Occident.
11. « En fait c’est comme dans Slumdog Millionaire, non? »
100 %.
12. « L'Inde est en Asie, mais vous n'êtes pas asiatique, comment ça se fait? »
Mec… Les Sud-Asiatiques sont aussi asiatiques.
13. « Etes-vous arabe? »
C'est quand votre anniversaire ? Je sais ce que je veux vous offrir.
14. « J'ai entendu que ça pue terriblement. Ça sent vraiment si mauvais? »
Vous sentez une odeur terrible. Et raciste. Vous puez le raciste.
NB de IndianSamourai : Je tiens à ajouter que bon, on a quand même les cellules olfactives mises à rude épreuve ici...