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Livre d'or - Vincent
« Rajasthan :
Premier voyage, première découverte... une belle porte d'entrée sur le continent, les milles et une nuits version Bollywood? Sûrement. La tradition aussi. Une Inde rêvée par et pour les Occidentaux, mais au retour et quelques années plus tard encore de délicieux souvenirs de villes un brin magiques. Bombay-Jodphur (en train!!! 36h) puis Jaisalmer, Pushkar, Jaipur et pour finir Agra et la Taj Mahal. Une première étape indispensable et facile à approcher.
- Kerala et Hampi :
Un an plus tard nouveau voyage, le virus a attaqué! Un séjour un peu plus hors des sentiers battus, plus naturel, une autre face de l'Inde. C'est un pays tellement grand, tellement riche qu'il me semble être ailleurs par rapport à la dernière fois ; même les Indiens sont différents. Cette fois au programme : Pondicherry, Cochin, Periyar, les backwaters en house-boat et Hampi. Hampi reste mon meilleur souvenir à ce jour. Je garde de l'Inde un endroit vraiment fascinant. C’est aussi le voyage où j'ai le mieux mangé! Hé quoi en bon Français la gastronomie joue un rôle important...
- Kumbhamela :
6 mois plus tard, petite virée mystique?! Une plongée dans l'Inde hindouiste. Rishikesh, Haridwar et pour finir Varanasi. Avec un passage au Neemrana Glasshouse on the Ganges et une prière du matin toute personnelle suivi d’un bain dans le Gange. Le passage été bien préparé pour la KumbhaMela à Haridwar en avril 2010, une occasion à ne pas manquer : c'est un pèlerinage hindou, se produisant tous les 3 ans dans 4 lieux différents, à tour de rôle, dans les lieux saints : Prayâg, le nom hindou d'Allâhâbâd, dans l'Uttar Pradesh, Haridwar dans l' Uttarakhand, Ujjain dans le Madhya Pradesh et Nasik dans le Maharashtra. Et donc rendez-vous est pris pour dans 12 ans même endroit...
- Darjeeling :
De nouveau 6 mois après le denier voyage une belle surprise, un cadeau : au départ de Paris je ne savais pas vraiment où j'allais partir. Depuis le temps que je voulais découvrir le temple naturel du thé. Un nouveau condensé de découvertes. Un petit tour dans la tradition et un voyage dans un train « joujou », un levé tôt pour observer le reflet du soleil sur la chaîne de l’Himalaya, puis départ pour le « jardin de l’Inde », le Sikkim ; un arrêt à Gangtok et une retraite dans un temple bouddhiste à Rumtek. Après l’Inde hindouiste, l’Inde bouddhiste.
- A venir les îles :
Et maintenant prochain épisode, une zone musulmane, un havre de paix, pas encore d’expérience mais une très grande attente, les îles Laquedives. »
Vincent B., 19/09/2011, Voyages :
en novembre 2008 (Pune, Rajasthan)
en novembre 2009 (Pondicherry, Kerala, Hampi)
en avril 2010 (Mumbai, Uttarakhand)
en novembre 2010 (Mumbai, Darjeeling, Sikkim)
en novembre 2011 (Laquedives)
dimanche, 02 octobre 2011 | Lien permanent
Découpage territorial de l'Inde
J’étais surprise en me rendant à Goa pour le Xième fois que Goa avait été occupé par les Portugais jusqu’en 1961. Alors je me suis lancée dans une petite recherche du découpage territorial indien. Et ça a été l’occasion de découvrir que mes ancêtres n’ont pas seulement élu domicile à Pondicherry mais dans 4 autres endroits (voir la carte) – n’y voyez là aucune fierté, juste de la curiosité…
L’Inde britannique (=Inde actuelle+Pakistan+Bangladesh+Bhoutan) état faite de 2 types d’Etats. Les Provinces (au nombre de 15) étaient dirigées directement par les officiers britanniques, soit un gouverneur ou un « chief commissioner », désignés par le Viceroy. Les Etats princiers Provinces (plusieurs centaines) étaient sous la coupe de dirigeants locaux, héréditairement, qui reconnaissaient la souveraineté britannique en échange de leur autonomie locale.
Deux autres pays européens avait des possessions en Inde : l’Inde portugaise comptait les enclaves costales de Goa, Daman et Diu, Dadra et Nagar Haveli ; et l’Inde française comptait 5 enclaves : Chandernagore, Yanaon, Pondichery, Karikal, et Mahe.
Avec la partition de l’Inde et du Pakistan en 1947, les provinces et Etats princiers furent assignés à l’un des deux pays et deux provinces, le Punjab et le Bengal furent divisés suivant les lignes religieuses et partagés entre les deux. Le dirigeant musulman d’Hyderabad tenta de rester indépendant mais l’armée indienne intervint et Hyderabad fut incorporé à l’Inde. L’Inde et le Pakistan se disputèrent le contrôle de l’Etat princier du Jammu et Kashmir ; l’Etat avait une majorité musulmane mais son dirigeant hindou le fit incorporer à l’Inde (en 1957).
En 1950, la Constitution indienne prit effet et l’Inde créa 3 différentes catégories d’Etats (A, B, C).
L’enclave française de Chandernagore vota en 1949 son incorporation à l’Inde (effective en 1952), devenant partie de l’Etat du West Bengal en 1954. Pondichery, Yanaon, Karikal, et Mahe devinrent un territoire de l’Union en 1962. Dadra et Nagar Haveli furent occupés par les Portugais jusqu’en 1954 et Goa, Daman et Diu jusqu’en 1961, après quoi ils devinrent des territoires de l’Union.
En 1956, la Loi sur la Réorganisation des Etats prit effet, abolissant la distinction entre les catégories A, B et C et redéfinissant les frontières des Etats selon des lignes linguistiques. Depuis plusieurs Etats et territoires de l’Union furent créés à partir d’Etats existants. En 2000, 3 nouveaux Etats furent créés : Jharkhand (anciennement partie du Bihar), Chhattisgarh (Madhya Pradesh) et Uttaranchal (Uttar Pradesh).
Aujourd’hui il y a en Inde 28 Etats, 6 territoires de l’Union (Andaman and Nicobar Islands, Chandigarh, Dadra et Nagar Haveli, Daman et Diu, Lakshadweep, Pondicherry) et un National Capital Territory (Delhi).
Sources : http://www.sacred-destinations.com/india/india-states.htm
Pour en savoir plus sur l’Inde française : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tablissements_fran%C3%A7ais_de_l%27Inde
samedi, 20 juin 2009 | Lien permanent | Commentaires (2)
Les tigres!!!
« Il y a moins de 7500 tigres en liberté. On en avait compté 3642 il y a 4 ans (avec une méthodologie controversée). Les Etats du centre de l’Inde ont perdu plus de la moitié de leur population à cause du braconnage et la fragmentation de l’habitat. Il ne reste plus que 461 tigres sur 1233 précédemment. Par exemple le Madhya Pradesh comptait 710 tigres en 2002 et n’en a plus que 300… (26 dans Chattisgarh, au lieu de 227 et 103 dans le Maharashtra (mais pourquoi je suis allée aussi loin ??!). »
Nous avons choisi le Madhya Pradesh, et la réserve de Kanha. Je voulais Bandhavgarh (paraît qu’on est assuré à 200% de voir des tigres là-bas). Il y aurait dans les 130 tigres (8 ont des colliers, et paf c'était pour nous!! mais est-ce qu'ils sont vraiment sauvages??)... Bon la meilleure saison c'est mars-avril quand la sécheresse arrive et que les tigres sont obligés de sortir de la jungle. A éviter absolument les week-ends: les prix doubles et les Indiens rappliquent (c'est pas pour critiquer mais une jeep bourrée de 8 Indiens, notamment des enfants, ça peut être bruyants!).
On peut faire 2 safaris par jour. Départ le matin à 5h30 (dans un froid glacial, dans les 5°C) (les portes du parc ouvrent à 6h), pour un safari de 6h. Départ l’après-midi à 14h30, pour un safari de 3h. Les jeeps sont obligatoires, ainsi que le guide du parc, dont le seul rôle est de s’assurer que les règles (et notamment le plan de route qui doit éviter les bouchons) soient bien respectées. Et ça marche ! Pas un Indien qui pisserait n’importe où… Qui l’eût cru ? On n’a même pas eu le droit de ramasser une épine de porc-épique qui venait de se faire bouffer par un tigre !
Les tigres sont les rois. Assis au milieu de la route, ou la traversant (entre 15 jeeps) – un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche, et c’est parti –, une nonchalance remarquable… Rien à foutre de rien. On en a vu 2, des jeuns, un mâle et une femelle, en 4 safaris. Et puis plein d’autres animaux. Important : il faut savoir apprécier TOUTE la vie sauvage, et pas seulement traquer le tigre. Parce que c’est vraiment magnifique. On a loupé le léopard (y en aurait 88 à Kanha, et c’est aussi une espèce en voie de disparition mais tout le monde s’en fout !). Perso, j’ai adoré les singes, qui ont une pause terrible et qui donnent (ainsi que certains oiseaux) l’ « alarm call » dès qu’ils voient un tigre (c’est comme ça qu’on les repère). Bon des fois, y a des « missed calls »…
Il est possible de faire des safaris à dos d’éléphant. Les types partent traquer le tigre à 4h du mat’ et dès qu’ils en voient un, ils appellent les touristes qui montent sur l’éléphant et vont voir le tigre. Nous on n’a pas eu de pot : soit nous nous étions enregistrés trop tard pour le safari, soit les éléphants étaient réquisitionnés pour chercher un tigre blessé (des chanceux ont vu deux tigres mâles se fighter, ah dure loi de la nature !! d’ailleurs il n’est pas rare que les pères tuent les bébés mâles…).
En plus de ça notre hôtel était terrible, tout vide, super bonne bouffe, soirée au coin du feu sur notre terrasse. Pas de bruit (c’est bien la première fois, en un an !). Pas de télé. Coucher à 9h !! Des vraies vacances !!!
mercredi, 28 novembre 2007 | Lien permanent
Inde: Hotels
Je partage avec vous mes hôtels préférés en Inde, tous un peu boutique et où je retournerais sans hésitation. Aucun lien n’est sponsorié. Les choses changent vite en Inde, certains hôtels ne sont peut-être pas aussi bien que ce dont j’ai fait l’expérience, donc toujours vérifier. J’ai ajouté la « catégorie » pour avoir une idée des prix, mais ça varie grandement selon les saisons.
N’hésitez pas à partager d’autres bons plans !
- Andamans : Barefoot (Luxe 100-200€)
- Assam / Kaziranga National Park : Diphlu River Lodge (Luxe 100-200€)
- Delhi / Delhi : Bed & Chai Guesthouse (Roots < 50€ - Pas testée personnellement)
- Goa / Goa : Alila Diwa Goa (Luxe 100-200€)
- Goa / Goa : Wildflower Villas (Luxe 100-200€)
- Goa / Goa (Mountain side) : Swapnagandha Resort (Luxe 100-200€)
- Karnataka / Coorg : Rainforest Retreat at Mojo Plantation (Roots < 50€)
- Kerala / Backwaters : CGH Coconut Lagoon (Super Luxe >300€)
- Kerala / Backwaters : Kumarakom Lake Resort (Super Luxe >300€)
- Kerala / Kochi : Neemrana The Tower House (Simplicité 50-100€)
- Kerala / Kovalam : Soma Manaltheeram (Pour une retraite ayurveda/yoga ; Pas testée personnellement)
- Kerala / Wayanad : Grassroots (Roots < 50€)
- Kerala / Wayanad : Ayurveda Yoga Villa (Pour une retraite Ayurveda)
- Madhya Pradesh / Gwalior : Neemrana Deo Bagh (Simplicité 50-100€)
- Madhya Pradesh / Maheshwar : Ahilya Fort (Super Luxe >300€)
- Maharashra / Matheran : Dune Barr House Verandah In The Forest (anciennement Neemrana) (Simplicité 50-100€)
- Maharashra / Mumbai : Horn Ok Please Hostel (Roots < 50€ ; Pas testée personnellement)
- Meghalaya / Shillong : Ri Kynjai (Luxe 100-200€)
- Pondicherry / Pondicherry : Dune de l'orient (anciennement Neemrana) (Simplicité 50-100€)
- Rajasthan / Bundi : Bundi Inn (Roots < 50€ ; Pas testée personnellement)
- Rajasthan / Jaipur : Mosaic Guesthouse (Simplicité 50-100€)
- Rajasthan / Neemrana : Neemrana Neemrana Fort Palace (Simplicité 50-100€)
- Rajasthan / Shekawati : Castle Mandawa (Luxe 100-200€)
- Tamil Nadu / Ooty : Destiny Farm (Simplicité 50-100€)
- Uttarakhand / Binsar : Binsar Forest Retreat (Luxe 100-200€)
- Uttarakhand / Corbett National Park : Jim’s Jungle Retreat (Luxe 100-200€)
- Uttarakhand / Ramgarh-Nainital : Neemrana The Ramgarh Bungalows (Simplicité 50-100€)
- Uttarakhand / Ramgarh- Nainital : Soulitude by the river side (Luxe 100-200€)
- Uttarakhand / Rishikesh : Neemrana Glass House on the Ganges (Simplicité 50-100€)
- Uttarakhand / Rishikesh : Rainforest house (Simplicité 50-100€)
- Uttarakhand / Rishikesh : Ananda in the Himalayas (Super Luxe >300€ ; Pour une retraite yoga/meditation de luxe)
- West Bengal / Darjeeling : Dekeling resort (Simplicité 50-100€)
- West Bengal / Sundarbans : Tora eco-resort (Roots < 50€)
mercredi, 16 octobre 2019 | Lien permanent | Commentaires (3)
Une compétition d'un autre genre
Dimanche, en plein festival de Ganapati, une compèt’ de danse attirait les pélerins… Mais une compèt’ pas comme les autres : les participants étaient des eunuques, des travestis et des transgendres, qui viennent de Budhwar Peth, le Pigalle de Pune. Entre deux danses elles pénétraient dans la foule pour faire un baiser à un-tel, ou tirer un peu de fric à tel autre – elles adorent se faire siffler et applaudir ! Il n’était pas rare en ce jour de fête qu’un membre du public les rejoigne pour quelques pas de danse.
Les danseuses bougeaient en rythme, aussi bien que des « item girls » de Bollywood. Ca fait 6 ans que Udaan fête Ganapati de cette manière. C’est une occasion de rassembler toutes les « filles », les éduquer sur la question sanitaire (distribution de préservatifs etc.), et leur donner un sentiment d’appartenance. Ainsi que d’éduquer le reste de la population.
Cette année, Uddan a organisé plusieurs compétitions, d’essai, de mehandi, d’estime de soi, et de danse. Fini le temps où elles restaient dans l’ombre : elles sortent du placard. Et milite pour l’abolition de la section 377 qui interdit l’homosexualité (ou plus précisément la sodomie) et la pénalise de 10 ans de prison (voire à vie).
Et comme tout témoignage sur le sujet est bon à prendre, voici celui de Siddhi, un des danseurs, membre du groupe Udaan (3 200 membres à Pune, 50 000 dans le Maharashtra), qui raconte son entrée dans le monde des eunuques : « à 14 ans, j’ai réalisé que j’étais différent. A 15 ans j’ai commencé à porter des saris. Heureusement, ma famille m’a bien soutenu. Même si il a été difficile de les convaincre au début, ils ont fini par réaliser que je suis un être humain et que j’ai le droit de vivre dans la dignité. » Siddhi avait un copain depuis ses 16 ans mais elle l’a forcé à se marier : « Je suis peut-être belle, je m’habille peut-être comme une femme, mais je ne pourrai jamais me substituer à une vraie femme dans sa vie. Il est maintenant marié, papa, et heureux. » Siddhi fait maintenant des études de business et ses copines l’ont acceptée comme elle est.
Mais Soni a eu moins de chance : elle a du abandonner l’école parce que ses camarades ne cessaient de se moquer d’elle. Elle a du quitter sa famille parce que si sa mère acceptait la situation, son père non ; elle leur rend visite une fois par mois. Soni est prompte à tendre sa carte de visite : elle danse souvent dans les fêtes, les mariages.
Ceci m’a conduite à découvrir un barbu, du nom de Thomas Beatie, et de sa femme Nancy. Deux Américains que les voisins considéraient comme un couple heureux, profondément amoureux, ont décidé d’avoir un enfant après 10 ans de mariage. Thomas, un transgendre, est tombé enceinte et a donné naissance à un magnifique bébé. Peu importe que le bébé l’appelle maman ou papa, l’évènement en soi montre une révolution de la mentalité sociale, politique et légale dans des pays où les transgendres représentent une partie non négligeable de la population.
En Inde surtout, où on compte 1 million de transgendres – qu’on appelle « hijras », « khotis » et autres épithètes locales (voir les définitions ci-dessous, de mes précédents posts sur les hijras). Acceptées comme une partie de la société, on leur refuse pourtant beaucoup de droits légaux. Par exemple, les mariages entre personnes du même sexe ou entre transgendres, sont toujours illégaux. L’abolition de cette section (au moins entre adultes consentants j’espère) est en ce moment étudiée par la Haute Cour de Delhi. Mais ça ne fait pas tout. Quid du mariage? de l’héritage et de la succession? Il faut que ces lois changent, pour que les transgendres puissent avoir le droit de mettre un “T” (transgendre) à la place du « M » (masuclin) ou « F » (féminin) dans la case, dans tous les formulaires. A ce titre, j’ai rabroué Shiv quand il m’a dit, en parlant d’une hijra « it is coming ». Non mais attends, un peu de respect ! Et ben non, en Inde, leur pronom c’est « ça » et c’est pas irrespectueux. Au temps pour moi. En attentand, la réponse à ces exigences de la part du pouvoir judiciaire est mitigée. Par exemple, la Supreme Court ne décidera pas avant 5 ans si un transgendre ou « hijra » peut postuler pour un siège réservé à une femme.
Les cercles sociaux et politiques indiens ont accepté les transgendres. Kamala Jaan est devenu le 1er eunuque élu maire d’une ville indienne, Katni, dans le Madhya Pradesh, en janvier 2000. Un mois plus tard, Shabnam Mausi, un autre transgendre, défrayait la chronique en étant élue à l’Assemblée du Madhya Pradesh. Mais bon, la haute cour du Madhya Pradesh a annulé l’élection de Kamala Jaan, le verdict stipulant que les eunuques étaient des mâles et donc ne pouvait pas se présenter aux élections pour des sièges réservés aux femmes. On attend les résultats de l’appel.
Mmmmh. Pour ceux qui comme moi ne comprennent pas tout à l’histoire de Thomas et Nancy Beatie et se demandent: “mais pourquoi c’est lui/elle et pas elle/elle qui a eu le bébé? » D’abord parce que elle/elle a dû subir une ablation de l’utérus. Et ensuite parce que lui/lui, quand il a décidé à 24 ans de devenir un homme s’est fait retirer la poitrine mais pas l’utérus car il/elle gardait l’espoir de donner la vie un joue… 2 ans avant l’insémination artificielle Thomas a donc arrêté son traitement aux hormones et son taux de testostérone est redevenu celui d’une femme – avec une barbe et une voix grave (changements irréversibles)… Mais ça pas été simple quand même, ne serait-ce que parce que les sept premiers médecins ont refusé d’intervenir…
La vidéo sur ce site : http://www.vsd.fr/contenu-editorial/l-actualite/les-indiscrets/417-l-homme-enceint-ca-existe
Définitions (Wikipédia) :
Transidentité ou transsexualisme = situation dans laquelle une personne a la conviction qu'elle est du genre sexuel opposé à celui qui lui a été assigné, à sa naissance, en fonction de l'apparence de ses organes sexuels externes. Le transsexualisme n'a aucune incidence sur l'orientation sexuelle d'un être humain.
Transgenre = terme plus global pour désigner la situation d'un individu dont l'identité sexuelle est en conflit avec celle traditionnellement attribuée aux personnes de même sexe. Mais cette utilisation du mot « transgenre » est trompeuse, car il est aussi utilisé pour désigner des personnes qui sont dans une dynamique très différente de celles des personnes transsexuelles, à savoir celle de personnes qui n'entreprennent pas (et ne veulent surtout pas entreprendre) d'opération de réattribution de sexe.
Il est donc important de distinguer les personnes dites « transsexuelles » — pour qui le fait de « restaurer » leur corps (de le mettre en conformité avec le genre auquel elles s'identifient) — des personnes « transgenres » — qui ne ressentent pas ce besoin et dont l'identité de genre est souvent beaucoup plus complexe que celle des personnes transsexuelles.
Sources: TOI: Article_TOI_Dancing hijras_070908.pdf; Article_TOI_Hijras legal rights_070708.pdf
samedi, 13 septembre 2008 | Lien permanent
Apprendre à savourer un chai dans un dhaba
Je suis fière d’annoncer que mon père a développé l’expertise du « touriste qui voyage en Inde hors des sentiers battus » (autrement dit qui dort dans de super hôtels vides parce que difficilement accessibles, voyage dans des trains qu’aucun autre étranger ne prend etc..). Et maintenant je vais raconter l’anecdote qui m’a fait tirer cette conclusion…
L'autre jour, mon père discutait avec une touriste française d’une cinquantaine d’années qui visitait l'Inde parce que sa fille y faisait un stage. Sinon elle ne serait jamais venue, nous avoua-t-elle avec honnêteté; pas sa tasse de chai l'Inde...
Donc, mon père teste direct sa « touristitude » :
- Avez-vous gouté le chai (la boisson locale faite de lait, de sucre, et d’un peu de the (et de cardamome et gingembre)) ?
- Oui, oui.
- Mais vous avez gouté le vrai chai ?? Le chai que vous buvez dans les boui-bouis de bord de route ?
- Oui, oui, bien sûr ! Dans ces boui-bouis.
- (Mon père, sceptique, insiste :) Dans les dhabas, ces espèces de gargotes un peu sales, servant une nourriture (authentique, goûtue, bon marché mais) cuisinée avec le mépris le plus complet de toute règle d'hygiène ? Vous êtes sûre ??
- Oui, oui !!
- Et vous n'avez payé plus de 15 roupies pour votre chai ?
-15 roupies?? Bien sûr que nous avons payé plus !! Largement même !
- Ah ! Je savais bien que vous n’aviez pas été dans un dhaba !!
Je sens comme un traumatisme…
Mes parents n’ont pas l’air prêt d’oublier la fois où j'ai pété un câble au Rajasthan parce que je devais payer 150 roupies pour un chai dégueu dans un hôtel « pour touriste » au bord de la route !! Notre chauffeur a compris et ne nous a emmenés par la suite que dans des endroits miteux où on boit un excellent chai ! En plus si il y a bien un truc qui ne rend pas malade c’est le chai qui est bouilli et re-bouilli…
Et voilà ce qui se passer quand des étrangers s’arrêtent pour une pause chai dans un dhaba dans un bled du Madhya Pradesh (on te fixe comme si tu venais tout droit de Saturne) :
Et voilà le dhaba en bas de chez moi à Mumbai :
jeudi, 12 septembre 2013 | Lien permanent
Pourquoi en Inde c'est la jungle sur les routes ?
J’ai conduit mes quatre collègues au restaurant l’autre jour. Commentaire de l’un d’eux sur ma conduite : « Si un flic t’arrête il te donne direct la nationalité indienne ! » Comprenez ici qu’en dix minutes j’avais suffisamment klaxonné, fait de demi-tours impromptus et grillé de feux pour mériter le titre d’Indienne !!
Mais alors, pourquoi les Indiens conduisent-ils si mal ??
Je vous arrête tout de suite, ce n’est pas la faute des femmes au volant !! En 2011, seulement 11% des permis appartenaient à des femmes (1) ; et la plupart ne conduisent pas…
C’est une combinaison de facteurs qui explique l’anarchie qui règne sur les routes en Inde…
Il n’y a pas assez de routes (même si le réseau routier est le deuxième mondial en termes de kilomètres et croît de 4% par ans depuis 1951) (2) ; et surtout elles sont pourries ! Et je ne parle pas des routes du Madhya Pradesh (où tu mets 10 heures pour faire 500 kms), le bitume de Mumbai (la capitale économique) est plus troué que du gruyère !
Le nombre d’automobilistes augmente vitesse grand V, une petite dizaine de millions chaque année.
Et la pratique de la conduite est relativement nouvelle : en une génération (20 ans) le nombre de véhicules sur les routes est passé de 5 à 142 millions ! Et encore… à peine 1% des Indiens ont leur voiture. (3) Flippant !! (à part peut-être pour les constructeurs automobiles…)
Ce qui fait donc que la plupart des gens utilisent les transports publics (dominés à 90% par le bus) ou les rickshaws. Or les chauffeurs de bus sont des malades mentaux qui ne s’arrêtent en aucun cas (même pas pour charger les passagers). Ceux de Mumbai actionnent manuellement leur clignotant – une flèche en métal placée au niveau des fenêtres avant. Quand ils l’actionnent. Tous conduisent des engins qui datent pour la plupart de Mathusalem et qui transportent souvent 2 à 3 fois le nombre de passagers prévus. D’où des dizaines de milliers de victimes du transport public en Inde chaque année… (4)
Pour couronner le tout, la plupart des Indiens gagnent leur permis dans une pochette surprise !! Techniquement, quand tu déposes une demande de permis, on t’en donne un temporaire et pour avoir le permis définitif tu dois passer un test de conduite (ils s’en tapent que tu aies pris des cours ou non). J’ai fait un tour de table et trois de mes quatre collègues n’ont pas passé l’examen… Tout s’achète ici ! En conséquence personne ne semble vraiement savoir faire la différence entre les phares et les codes ce qui rend la conduite de nuit très aveuglante (surtout à Delhi)...
Le test en ligne pour savoir si tu connais le code de la route contient une dizaine de questions simples (5). Je l’ai fait, et puis je suis allée regarder les règles de la route en Inde (6). Il y en a tout juste une trentaine : rouler à gauche, se mettre sur la droite quand on veut tourner à droite, se mettre sur la gauche quand on veut tourner à gauche, doubler par la droite (sauf si le véhicule de devant s’est arrêté pour tourner à droite), ralentir en arrivant à une intersection ou un passage clouté, laisser la priorité à droite aux intersections quand on n’est pas sur une artère principale, ne pas faire demi-tour quand c’est interdit, ne pas écraser de piéton, laisser passer les ambulances, ne pas conduire à contre-sens dans les rues à sens unique, s’arrêter au feu et au policier qui fait la circulation. Et c’est à peu près tout !
Ah attendez ! Il y aussi les « signes/signaux ». Je vous laisse juger par vous-mêmes : « Pour indiquer un ralentissement, étendre le bras droit avec la paume vers le sol ; pour indiquer un arrêt, lever l'avant-bras droit verticalement à l'extérieur, paume vers la droite ; pour tourner à droite, tendre la main droite en position horizontale à l'extérieur avec la paume de la main tournée vers l'avant ; pour tourner à gauche, étendre le bras droit et effectuer une rotation en sens inverse des aiguilles d’une montre ; pour dépasser, étendre la main droite et le bras horizontalement à l'extérieur et ramener le bras de l'arrière à l'avant dans un mouvement semi-circulaire. Les signaux ci-dessus peuvent également être simplifiés par des dispositifs mécaniques ou électriques. »
Enfin, la règle la plus importante, et non écrite, c’est « regarde devant toi et fonce ». Les autres t’éviteront… Inch’allah.
N’oublions pas le comportement hyper individualiste des Indiens en certaines circonstances (apparemment hérité du temps du protectionnisme, du rationnement et de la pénurie, où les Indiens devaient se battre, littéralement, pour avoir accès à n’importe quel bien de consommation (bouffe, radio, fringues etc.) qui se retrouve dans les files d’attente et… sur la route !
Et rappelons que les automobilistes ne sont pas les seuls à prendre la route… Les vaches, les chèvres, les charrettes à bœuf, les tracteurs, les chevaux ont également droit de circulation.
On mélange le tout et on obtient le chaos sur les routes ! Et évidemment y a plein d’accidents et beaucoup plus de mortels qu’on pourrait le croire vu la vitesse réduite de conduite… (7)
(2) Si l’Inde a le deuxième réseau routier du monde avec 4.2 millions de kilomètres qui croît de 4% par an depuis 1951 (3.4% depuis 2001), ça reste une croissance de plus de moitié du nombre de voitures. Source : http://www.indiaspend.com/investigations/indias-traffic-nightmare-roads-grow-4-vehicles-grow-11-2
(3) 0,3 millions vehicles in 1951, 5,4 millions in 1981, 21,4 millions in 1991, 55 millions in 2001 and 142 millions in 2011!
Sources : http://nctr.usf.edu/jpt/pdf/JPT%208-1%20Singh.pdf ; http://data.gov.in/dataset/state-wise-total-registered-mo...
Review of Urban Transportation in India: http://nctr.usf.edu/jpt/pdf/JPT%208-1%20Singh.pdf
Le parc automobile indien fait presque cinq fois celui de la France (avec 142 millions de véhicules sur les routes indiennes en 2011 contre 31 millions en France). Evidemment si on rapporte au nombre d’habitants la France a 4 fois plus de véhicules pour 1 000 habitants (481 contre 118).
Sources : http://www.statistiques-mondiales.com/ue_voitures.htm; http://www.knowindia.net/auto.html; http://www.linternaute.com/auto/magazine/l-automobile-en-10-chiffres-cles/31-millions.shtml
(4) Les bus représentent 90% du transport public en Inde – une tendance également partagée partout sauf à Mumbai où les trains transportent 58% des gens qui utilisent les transports publics. A Delhi et Chennai, moins de la moitié des gens utilisent le transport public. Une tendance opposée à Mumbai ou Kolkata – qui s’explique par la configuration des villes (les premières sont moins densément peuplées, plus polycentriques et géographiquement étalées). Le métro de Delhi est superbe mais déjà bondé (aux heures de pointe surtout) et pas pratique : sa structure en étoile impose de passer par le centre pour aller d’un point à l’autre. Bangalore et Kolkata ont aussi le métro et nombre d’autres villes y travaillent.
Sources : http://cistup.iisc.ernet.in/Urban%20Mobility%208th%20March%202012/crisis%20of%20public%20transport%20in%20India.pdf;