Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 10 juin 2024

Les vacances en campervan pour les nuls – Roadtrip en Italie – Jours 8 et 9 (Pouilles & oliviers)

Après moultes hésitations, nous décidons de rester, et bougeons même les véhicules en U avec les deux autres familles ; avec les tables au milieu, on se croirait à Woodstock. Mon Indien préféré cuisine indien pour le déjeuner pour tout le monde, puis nous partons à la plage, avant que la nuit tombe, et possiblement, la pluie.

Italie,van,roadtrip,pouilles,campanie,naples,napoli,herculaneum,vesuve,vesuvio,puglia,apulia,holidays,miranda,molise,campervan,vacances

Le camp à Frigole

Le propriétaire d’un immense banc de sable vide raboule, nous sommes prêts à nous faire éjecter, mais il nous remercie au contraire : ça lui fait plaisir de voir enfin des gens profiter de l’endroit ! Nous rentrons sous une pluie bien drue, et c’est l’occasion pour nous de dérouler l’auvent du van. Cet aperçu de vie de vanniste sous l’eau et l’humidité ne m’enthousiasme pas des masses ! Heureusement, les voisins sortent le vin, et nous nous réchauffons…

La soirée restera gravée dans les esprits. Tout le monde s’entasse dans une cahute à cause de la pluie, et danse au son du groupe mené par l’accordéon. Je me glisse derrière le bar pour ne pas me faire écraser et finis par servir le vin. Mon Indien préféré me remplace rapidement, hyper à l’aise dans son rôle d’hôte, vantant son « roseto » à tout le monde – sa version du « rosato », le rosé italien.

 

 

Avec nos hôtes et nos nouveaux amis, nous faisons un déjeuner communautaire, avec des pâtes, du riz cantonnais et un reste de dal. Puis vient l’heure pour nous de partir. J’abrège les adieux, je ne veux pas que tout le monde me voit pleurer. C’est comme un arrachement. Nous aurions pu peut-être rester ici toute la vie ?

Je serais bien allée passer les deux dernières nuits dans un « homestay » repéré au nord de Matera, la dernière ville que nous visiterons. A la place, nous faisons la route à travers les Pouilles jusqu’à Santa Maria de Leuca, la pointe du talon italien ; nous passons peut-être trop vite, mais les paysages, certes jolis, ne sont pas renversants, et tous les oliviers centenaires morts crèvent un peu le cœur (depuis 2013, la Xylella fastidiosa, après s’en être pris aux vignobles californiens à la fin du 19ème siècle puis aux agrumes brésiliens depuis la fin des années 1980, ravage le Salento, la pointe sud des Pouilles. Cette bactérie, qui tue les oliviers en les asséchant, a déjà détruit près de vingt millions d'arbres et remonte vers le nord de la région. Source).

Italie,van,roadtrip,pouilles,campanie,naples,napoli,herculaneum,vesuve,vesuvio,puglia,apulia,holidays,miranda,molise,campervan,vacances

Oliviers morts dans le Salento

Italie,van,roadtrip,pouilles,campanie,naples,napoli,herculaneum,vesuve,vesuvio,puglia,apulia,holidays,miranda,molise,campervan,vacances

Santa Maria Di Leuca, la pointe du talon de l'Italie

Nous passons la nuit sur le bord de route, vue sur la mer, avec trois autres vans, et une moto qui passe et repasse en faisant rugir son moteur. Après le dîner, nous traversons la ville déserte pour manger une glace.

dimanche, 09 juin 2024

Les vacances en campervan pour les nuls – Roadtrip en Italie – Jours 6 et 7 (Pouilles)

Nous décidons de visiter le village d’Ostuni. Nous cherchons à nous garer au pied des remparts. Le premier parking nous annonce 15€ et nous faisons demi-tour. Cinquante mètres plus loin, un autre est gratuit hors-saison et nous pourrions même y dormir ! Le village est très joli, avec ses micro-ruelles blanches, et nous déambulons joyeusement. La spécialité locale, un « pucci » au poulpe, me ravit, mais la déclinaison de ce sandwich au fromage et au jambon n’est pas du goût de mes hommes…

IMG_2630.JPG

Otsuni

Nous cherchons ensuite à nous rendre à la plage de Torre Pozzella, ce qui se révèle une sacrée paire de manche : Google Maps indique un point sur la route nationale, Google annonce qu’il faut se garer et prendre un petit train car la plage est dans une réserve naturelle, mais après quelques tours et demi-tours, nous trouvons un parking fermé et quelques voitures garées à côté. Un panneau indique que la marche et la baignade sont autorisées. Cinquante mètres plus loin, un autre panneau annonce que la marche est interdite pour cause d’instabilité de la falaise. Nous piétinons un moment sur place, hésitant à enfreindre la loi, jusqu’à ce qu’un homme passe, revenant tranquillement de la plage, quand même pas évidente d’accès. Les garçons se baignent dans la mer adriatique et nous laissons notre fils jouer dans le sable pendant que je lis, savourant ce moment de paix, même si l’heure tourne un peu trop vite et que nous avions pris la résolution de toujours nous garer avant la nuit, surtout quand nous allons chez l’habitant, après nos déboires au Portugal (ici, jour 3).

IMG_2670.JPG

IMG_2672.JPG

Torre Pozzella

En fin d’après-midi, nous arrivons chez Karin et Julio, le seul « homestay » de la région, avec des commentaires élogieux, du type « Nous sommes venus pour une nuit, et nous sommes là depuis une semaine. » Rien n’aurait pu m’empêcher d’aller garer mon van là-bas, ni de participer à la « soirée pizza » du jeudi soir… Et voilà comment une pinède entre des remparts, à quinze minutes à pied du village de Frigole, dans la région de Lecce, nous apporta notre vraie tranche de vacances lors de nos pérégrinations italiennes.

IMG_2687.JPG

Frigole

Au milieu des délicieuses pizza à la joue de porc (guanciale), des voisins enthousiastes, de trois familles françaises de vannistes, mon fils se fait des copains, mon Indien préféré prend une guitare, et je trouve un semblant de paix…

 

Le lendemain, je passe ma journée à lire, n’osant pas trop me mêler aux autres vannistes qui semblent sympathiser à toute vitesse ! Le soir, les femmes font des crêpes, et, à défaut de les aider aux fourneaux, je me colle à la vaisselle… Resterons-nous une nuit de plus ? Ça collerait bien dans notre planning, mais le lendemain, la propriétaire des lieux fête son anniversaire et nous ne voudrions pas nous incruster, ni souffrir trop du bruit.

samedi, 08 juin 2024

Les vacances en campervan pour les nuls – Roadtrip en Italie – Jour 5 (Pouilles & mozzarella)

Alors que mon Indien préféré me fait une énième réflexion sur ma conduite, je lui propose de prendre le volant. Je découvre alors qu’il attendait depuis cinq jours que je le lui demande… Il aurait pu attendre longtemps, je pensais le soulager en lui évitant les petites routes italiennes à bord d’un gros véhicule ! Cinq jours quand même…

Nous déjeunons sur le pouce en pleine campagne, puis continuons la route vers les Pouilles, sans bien savoir ni où aller, ni où dormir, même si nous avions mis le cap sur Polignano a Mare. Les bouchons dans la banlieue de Bari en décident autrement…

Alors que nous roulons au pas et que l’heure tourne un peu trop vite, je décide de me lever et nettoyer les étagères dans lesquelles un demi-kilo de sucre s’est déversé. Quasiment à l’arrêt, mon Indien préféré pile, je vole, ma cuisse va taper la table qui perd ses six vis instantanément, ma tête cogne l’appui-tête passager et je me foule à moitié le poignet. Il y a plus de peur que de mal, et je me réjouis que ça n’ait pas été mon fils, bien attaché à l’avant, à ma place. Néanmoins, je commence à en avoir plein le dos des vacances…

italie,van,roadtrip,pouilles,campanie,naples,napoli,herculaneum,vesuve,vesuvio,puglia,apulia,holidays,miranda,molise,campervan,vacances,mozzarella,bufflonnes

Sur la route direction les Pouilles

Nous zappons alors Polignano, et même Monopoli, pour aller nous garer sur un spot « nature » à Monticelli. Le long de la route, les champs sont parsemés de bottes de foin fraîchement ramassés et de « trulli », ces habitations en pierre aux toits coniques caractéristiques de la région et que nous ne visiterons pas à Alberobello. Nous nous garons en bord de mer, dans un quartier visiblement huppé mais délaissé hors saison. Après avoir dîné, mon Indien préféré allume les phares pour attirer les moustiques hors du véhicule, et je pars me dégourdir les pattes sur la toute petite plage, quand un vieil Italien en slip noir et marcel blanc, clope au bec, vient nous demander en anglais si nous avons perdu quelque chose et termine par un « tomorrow police » des plus accueillants. Malgré tout, la nuit fut calme – si ce n’est la pluie qui me réveilla deux ou trois fois. Mais le réveil au son du ressac valait le déplacement et les menaces !

italie,van,roadtrip,pouilles,campanie,naples,napoli,herculaneum,vesuve,vesuvio,puglia,apulia,holidays,miranda,molise,campervan,vacances,mozzarella,bufflonnes

Spot "nature" à Monticelli

Avant de partir, je me balade dans le coin, et en profite pour ramasser quelques ordures – il était bien écrit sur Park4Night qu’il ne faut pas les jeter, ce qui ne nous serait de toute façon pas venu à l’idée. En revanche, j’ ai dûment noté l’absence de poubelles dans les environs de la plage. Selon un article, depuis 2010, « la collecte et l’élimination des déchets ont relevé des défis sans précédent dans le sud de l’Italie. Les déversements illégaux sont répandus et le trafic de déchets est une activité clé du crime organisé. » La mafia contrôlerait également la fabrication de la mozzarella au lait de bufflonnes, importées au 2ème siècle d’Asie du Sud, bien adaptées aux zones marécageuses d’alors. Aujourd’hui, les quelques 400 000 bufflonnes italiennes ne sortent pas des étables de la Campanie, sauf un tiers qui aurait le droit de brouter au printemps, mais je ne les ai pas vues ! (source) Or elles seraient nourries avec des aliments poussant sur des terrains où sont jetés les déchets, et leur fromage contiendrait donc de la dioxine (source). Et puis parlons des tomates. Un grand nombre de purées de tomates locales, si appréciées, serait fabriquées – par la mafia – avec des fruits importées de Chine, mais portant le label « fait en Italie » (source).