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lundi, 23 février 2009

Qui a dit que rien ne changeait??

Les études montrent que 10 à 23% des Indiens donnent dans le sexe avant le mariage.

 

Attention, pour les chiffres suivants, n’allez pas croire que les chiffres révélés ci-dessous sont représentatifs de la sexualité indienne : ils ne concernent que les jeunes du Maharashtra (l’Etat de Mumbai) et ceux qui vont à l’université…

 

Une étude menée sur 3 ans dans l’Etat du Maharashtra a montré que de plus en plus de jeunes étudiants ont des relations sexuelles « casual » avec leurs potes plutôt qu’avec des prostituées.

·          Le nombre d’étudiants qui ont eu recours aux services de prostituées est passé de 23% à 3%.

·          Le nombre d’étudiants qui ont eu recours aux services d’ami(e)s et voisin(e)s est passé de 11% à 16% à C’est moins cher et il y a moins de risques de contracter le sida.

·          Et le chiffre qui tue : 36% des étudiants et 11% des étudiantes admettent être sexuellement actifs ! Conclusion : comme seulement 3% vont voir des prostituées, si on exclut l’homosexualité, il y a 1 fille active pour 3 mecs. Conclusion bis : quand elles sont actives, les filles ne font pas les choses à moitié !!

 

Bon attention, sur les 36% de mecs actifs, seulement 23% ont des relations avec pénétration.

 

·          L’autre chiffre qui tue : 61% des étudiants ont trouvé leur première partenaire parmi leurs amies ou camarades de classe, 17% parmi leurs voisines, 8% avec leurs cousines.

 

La plupart des étudiants de l’Etat perdent leur virginité à 18,5 ans.

 

Problème : peu utilisent de préservatifs, et quand ils le font c’est pour éviter la grossesse plutôt que le HIV et autres MST. Alors que la plupart utilisent systématiquement des capotes avec les prostituées.

 

Solution : plus de programmes de communication dans les universités.

Article_TOI_More casual sex_180209.pdf

samedi, 21 février 2009

Dev D

Histoire de vite me replonger dans le bain, je suis allée voir un Bollywood le week-end dernier, Dev D. Un remake de Devdas (déjà pas mal remaké) avec une nouveauté : c’est une version « 21ème siècle ». Le côté intéressant c’est que c’est le premier du genre en Inde, un film sur l’autodestruction.

Après, vlà les clichés… C’est un type qui devient un bad boy après avoir vécu à Londres, foire son histoire avec la fille dont il est amoureux, rencontre une prostituée (entre parenthèses, une canadienne de 17 ans qui a été filmée en train de faire une fellation, la vidéo a circulé, son père s’est suicidé, sa mère l’a exilée à la campagne, elle s’est enfuie et voilà – et c’est tiré d’une histoire vraie sauf que dans la vraie vie c’est une Indienne). Le reste du film c’est le héros qui se drogue, boit, fume, encore et encore. A un moment il réalise qu’il part en couilles : il a un accident, bourré, et tue plusieurs personnes. Son père se suicide. Et le type continue. Alcool quand tu nous tiens…

Le plus fort c’est que la prostituée, quand elle fait l’amour au téléphone, devinez la langue qu’elle parle ??? Français !! On devait pas être beaucoup à comprendre ces monologues dans la salle !!

A part ça, Shiv m’a dit que j’avais rien compris au film et il a peut-être pas tort ;)

Je retiendrai cependant l’absence de danses (à mon grand désarroi) ; mais où va Bollywood ??!

 Voilà la bande-annonce, pour les curieux :

 

jeudi, 19 février 2009

Au Couvent des Petites Fleurs

A tous ceux que la littérature et l’Inde intéressent, foncez acheter Au couvent des Petites Fleurs de Indu Sundaresan, Michel Lafon (2009).

 

En lisant ce recueil de neuf nouvelles, je me suis dit « tiens c’est intéressant, ces histoires semblent inspirées des faits divers qui illustrent quotidiennement la presse indienne ». Et de fait, les dernières pages nous révèlent que l’inspiration de l’auteur vient bien de là… Mais il fallait du talent pour transformer de simples entrefilets en contes captivants. On en redemande !!

 

Voici donc neuf nouvelles dont le dénominateur commun est l’Inde du 21ème siècle, et l’Amour, qui triomphe des souffrances infligées par les épreuves de la vie et le poids des traditions particulièrement lourd encore aujourd’hui en Inde.

 

Par exemple, quid de l’amour dans le mariage arrangé* ? Une question qui intrigue nombre de non-Indiens. Avec sept des neufs nouvelles mettant en scène des couples « arrangés », Indu Sundaresan réussit l’exploit de nous en parler avec simplicité, loin des clichés occidentaux…

L’arrangement peut conduire à l’amour comme ces couples qui ont rencontré l’âme sœur dans Rêves au bord du lit (ou la réunion dans la mort d’un couple vieillards agonisants, abandonnés dans une sordide maison de retraite et dépouillés par leur douze enfants**) et dans Trois secondes et demi (ou le temps d’une chute de deux époux qui se défenestrent pour échapper à la honte d’un fils qui les bat). Mais il y a également le mariage arrangé malheureux, avec Nitu et Sheela qui n’aiment pas leurs maris respectifs mais leur sont pourtant dévouées corps et âme, dans le renoncement exigé par la tradition (La faim).

 

Et puis il y a le sacrifice pour le mari, le dieu. Sacrifice du bonheur dans La faim, sacrifice de la vie dans L’Epouse fidèle (centrée sur le thème du sati – immolation d’une jeune fille sur le bûcher funéraire de son défunt époux).

 

L’auteur évoque également les unions « interdites » : Kamala, lapidée puis brûlée vive pour avoir fuit avec un homme d’une autre religion (Le feu) ; Krishna, fruit d’une union sacrilège (hors des liens du mariage, et parents de castes différentes) qui représente une honte permanente, une véritable souffrance pour son grand-père (L’enfant non désiré).

 

Mais bien d’autres thèmes sont également abordés :

L’adoption avec Padmini, adoptée à 6 ans par un couple d’Américains, et soudainement renvoyée à son passé, un orphelinat de Madras, par une lettre (A l’abri sous la pluie) ; l’expatriation avec Payal qui a fuit « la maison aux lourds secrets » et choisit de vivre aux Etats-Unis (Le feu) ; le parcours initiatique d’une famille de paysans qui quittent les champs du Sud pour les trottoirs de Mumbai (Trois secondes et demi) ; le poids de n’avoir que des filles et pas de garçon (L’enfant non désiré), charge notamment financière avec la dot (thème de la « vente » de la fille également repris dans La faim et L’Epouse fidèle).

 

Et certains thèmes complètement nouveaux comme l’échangisme (Le key club) auquel s’adonnent pour tromper l’ennui, 4 couples riches, beaux, arrogants, comblés. Ou l’homosexualité (La faim) de deux femmes qui quittent des maris qu’elles n’aiment pas pour vivre leur amour.

 

* C’est d’ailleurs curieux de voir comment les étrangers font du mariage arrangé une tradition typiquement indienne alors qu’il est pourtant pratiqué dans beaucoup d’autres pays.

 

** Le sens de la famille en Inde, primordial, veut que le fils aîné ou à défaut ses frères prennent les parents à demeure pour leurs vieux jours (les filles « appartiennent » à la belle-famille).

 

Au couvent des Petites Fleurs.jpg