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samedi, 22 juin 2013

Mumbai, maximum city

Mi-mai un ami m’a fait découvrir un quartier dont je n’avais jamais entendu parler, Kamathipura, le Red Light de Mumbai (inspiré par ce blog) ! 

C’était pas gagné d’arriver là-bas… D’abord son chauffeur (d’entreprise) a plus que rechigné. Non seulement il a fait un énorme détour mais il a commencé à me prendre pour une débile en m’assurant que la station de train Marine Lines c’était bien celle de Grant Road. Quand il a commencé à nous montrer des églises j’ai compris qu’il essayait d’attirer mon attention sur des monuments touristiques. Tout ce qu’il a gagné c’est que j’ai sorti google map et l’ai guidé jusqu’au carrefour le plus proche de Kamathipura (Rusi Mahata Chowk) !

 

Nous avons ensuite pris Bapty Road à pied et là j’ai commencé à moins faire ma maligne et à me demander si je ne devrais pas arrêter de faire ma tête brûlée et commencer à écouter les locaux : il n’y avait que des mecs dans cette ruelle, titubant et les yeux injectés de sang. Pas cool… 

 

En avançant plus avant nous sommes tombés dans une foule comme on n’en voit qu’en Inde. Une fourmilière… Ce qui nous a un peu étonnés et presque incités à faire demi-tour c’est que nous étions au cœur d’un quartier musulman : des prostituées dans un tel quartier (blindé de femmes voilées) nous semblait incongru…. 

 

Et voilà qu’au détour d’une ruelle (la lane 9 je crois), j’ai aperçu les femmes sur des lits tressés qui attendaient le client. J’ai recommencé à vouloir faire ma maligne et suggéré de parcourir la rue. Mais sans trop nous attarder ni prendre de photos évidemment – pas de sentiment d’insécurité mais plutôt de « décalage » (complet).  

 

En fait c’était complètement trash, surtout de nuit et dans la chaleur moite de la pré-mousson. Des vieilles, des gamines, des maigres, des grosses (surtout des grosses), des femmes, des hommes déguisés en femmes – l'embarras du choix surtout que, Indian style, y en a 10 au mètre carré – dans une ruelle sombre, jonchée d'ordures et débordante de monde, avec en fond d’écran les espèces de cases où elles font leur business. Cet « étalage » est d'autant plus surprenant dans un pays où le sexe est un tabou et où découvrir ses chevilles est indécent. En même temps, bénies soient ces femmes... Ils en ont bien besoin ces hommes indiens avec leur frustration sexuelle presque palpable (pas d'femme pas d'sexe et pas d'argent pas d'femme, ça nous fait beaucoup de trentenaires puceaux tout ça...).  

 

En sortant de là nous avons voulu prendre un taxi et voilà-t-y pas que nous avons dérangé un vieux chauffeur en train de se préparer sa dose de crack. 

De quoi compléter une visite dans les « bas-fonds » de la ville !


Pour nous remettre de nos émotions nous sommes allés boire un verre à Aer, la terrasse du Four Seasons qui offre une vue imprenable sur Mumbai, le « chic du chic ».  

 

De la pire misère au plus grand luxe en moins de dix minutes…  

C’est un peu ça Incredible India au fond… 

Sans rien cacher…

 

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Kamathipura (photos Internet)

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Aer, Four Seasons (photos Internet)


 

 

dimanche, 26 mai 2013

A la rencontre des Gandhi

inde,premier ministre,politique,gandhi,nehru,dynastie,indira gandhi,sonia gandhi,rajiv gandhi,rahul gandhi,sanjay gandhi,le sari rose,javier moro,congress,bjp,électionsSi il y a un sujet auquel je ne comprends pas grand-chose, c’est bien la politique… Alors la politique indienne n'en parlons pas!

Et voilà-t-y pas que Javier Moro a réussi à le rendre passionnant dans son livre Le Sari Rose ! 

 

J’ai un peu paniqué au début, car le roman commence sur un ton ultra mielleux (voire sirupeux) pour raconter l’histoire d’amour de Rajiv Gandhi avec Sonia.  

 

Mais très vite il embraye sur l’histoire politique de l’Inde depuis l’Indépendance en s’axant sur la vie privée et politique de ses acteurs principaux (à savoir la famille Nehru-Gandhi). 

 

En gros, au commencement il y avait Nehru, membre du parti du Congrès et premier Premier Ministre de l’Inde indépendante jusqu’en 1964, date de sa mort (d’une crise cardiaque). Puis...

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mercredi, 22 mai 2013

L'actualité indienne vue par moi-même

On (France Inter, excuse-moi du peu...) m’a demandé (à moi) de me présenter (en tant qu'expatriée francophone), parler de mon quotidien et de l’actualité indienne… Alors comment te dire ? J’abhorre les journaux et je n’ai pas la télé donc l'actu... Et là, alors que j'attendais de passer à l'antenne j'entends "Et pour nous parler de l'actualité de le monde..." Ouhlala chaud  patate!! C'est comme de demander à un plombier (pas Indien pasque les Indiens savent tout faire) de réparer l'électricité tu vois...

Bon heureusement j'avais passé quelques heures à parfaire (voire à faire) ma culture cricket, Bollywood et politique. Y avait du pain sur la planche et j’espère ne pas avoir dit trop de bêtises ! Définitivement je préfère me cacher derrière l'écriture ;)

Politique 

On parle déjà dans la presse des élections de l’année prochaine, avec les candidats des deux plus gros partis qui se tirent la bourre (Modi pour le BJP et Rahul Gandhi, et sa mère Sonia, pour le Congrès, qui dirige actuellement). Ok je me suis pas foulée mais j’écris plus là-dessus dans un prochain poste ! 

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Inde et Chine  

Très récemment il y a eu la visite du Premier Ministre chinois Li Keqiang. Il y a un mois des troupes chinoises ont fait une petite balade de santé de 20 km sur le territoire indien. Les relations indo-chinoises ne sont pas franchement cordiales. Il y a la question de la frontière au Nord de l’Inde, du Tibet dont l’Inde accueille les réfugiés, les lois anti-dumping qui rendent difficiles les importations depuis la Chine etc. Je me souviens encore du jour où l’Inde a renvoyé des milliers de travailleurs chinois chez eux (parce qu’ils sont encore moins chers que les Indiens). Et puis les Indiens trouvent que les Chinois sont sales. Et les Chinois le leur rendent bien !

 

Mais j'ai creusé un peu plus que ça les relations géopolitiques (oh comme j'aime pas ce mot!) de la zone et voici ce que j'ai compris... Les relations entre la Chine et l'Inde sont millénaires, avec la soie, le bouddhisme et tout ça. Sauf que d'un côté y a un peuple très militarisé à tendance autoritaire et de l'autre un peuple plutôt non-violent à tendance anarchique (je schématise on m'excusera...).

Après la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-Unis se sont rapprochés du Pakistan, leur pion anti-communiste dans la zone, sans pour autant jamais prendre vraiment position contre l'Inde dans tous les conflits, malgré le tropisme pro-russe de cette dernière. 

 

En 1962, les Chinois ni vu ni connu sont allés annexer un bout du Cachemire, une bonne grosse gifle à l'Inde qui a appelé les Etats-Unis à la rescousse mais le temps qu'ils arrivent et la Chine avait annoncé la fin de la guerre... La Chine en a alors profité pour se rapprocher du Pakistan, son pion contre l'Inde, en l'aidant pour l'armement et la nucléarisation (laquelle ne fait pas l'heur des Américains...).

 

En 1965, les Indiens et les Pakistanais se battent pour le Cachemire. Alors que les Etats-Unis préviennent la Chine qu'ils sont prêts à soutenir l'Inde, un cessez-le-feu est signé grâce à la médiation soviétique.

 

En 1971, le Bangladesh veut son indépendance du Pakistan. L'Inde soutient l'idée et signe un accord de soutien militaire avec l'Union Soviétique au cas où les choses tourneraient mal. Les Etats-Unis soutiennent le Pakistan mais interrompent quand même l'envoi d'armes à Islamabad pendant le conflit. Et l'Inde attend l'hiver pour éviter que la Chine, toujours prête à aller grignoter un bout de Cachemire (même si il n'est pas impliqué dans ce conflit), vienne aider le Pakistan.

 

Depuis 2011 le Pakistan a perdu de sa prestance il me semble, et tous ses "alliés" viennent un peu draguer l'Inde (Hillary Clinton en 2012, Li Keqiang cette année)...

 

Et en ce qui concerne le Cachemire, ça reste une poudrière prête à s'embraser. Son côté stratégique réside dans le fait que c'est une région glacière, avec de l'eau. Et que c'est sur la route du Xianjing aux ressources minérales et agricoles incontournables pour la Chine.

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 Cricket et scandale 

On parle beaucoup du scandale de l’IPL (Indian Premier League). Trois joueurs de cricket de l’équipe des Rajasthan Royals ont reconnu avoir été payés pour tricher. Et alors ça ça fait des remous pas possibles. Comme le fait que la mégastar de cinéma Shah Rukh Khan (qui au passage co-possède l’équipe de Kolkata, les Kolkata Knight Riders) ne soit toujours pas autorisé à assister aux matches à Mumbai – il est interdit de stade pendant cinq ans pour une altercation avec la sécurité, qui aurait poussé un de ses gosses. Ses copains de Bollywood manifestent mais les autorités tiennent bon… 

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 Sécheresse 

Il y a aussi une énorme sécheresse dans le Maharahstra (ainsi que da14drought5.jpgns d’autres Etats) mais on n’en parle pas beaucoup dans la presse. Sauf quand il s’agit de mentionner les œuvres de charité de certains acteurs (comme Salman Khan qui aurait donné 2000 tanks alors qu’il ne sort même pas de nouveau film). C’est comme ca que j’ai des amis à Mumbai (capitale du Maharashtra) qui ne savent pas qu’il y a une sécheresse… 

 

Il s’agit de fait de la plus grosse sécheresse depuis 1972 – on se souviendra peut-être qu’à l’époque Indira Gandhi avait demandé à Nixon de l’aide humanitaire ; il avait commencé à envoyer de la nourriture avant de se rétracter parce qu’il pouvait pas la blairer.  

 

A l’époque aucune « famine » n’avait été enregistrée, pas plus que cette année. Mais quand même plus de 12 000 villages n’ont plus d’eau et doivent être approvisionnés par camion. La situation est catastrophique (avec des risques d’émigration multipliée vers les villes, inflation des prix des denrées de base etc.). Et en plus en 40 ans, le Maharashtra est devenu numéro un en nombre de barrages, apparemment mal gérés donc…  

 

Cinéma indien 

india_and_you_cinema_special-copy.pngOn fête cette année les 100 ans du cinéma indien : le premier film indien, Raja Harishchandra de DG Phalke, est en effet sorti dans les salles le 3 mai 1913 (soit à peine 8 ans après que le cinématographe a été breveté par les frères Lumière en France). Il s’agit d’une œuvre mettant en image (et pas en son) un épisode du Mahabarata, une épopée de la mythologie hindoue. 

 

En France on ne connaît quasiment que Bollywood (l’industrie du film de Bombay, avec ses mégastars et ses films tournés en hindi avec des danses, des courses poursuites, des drames familiaux et amoureux, et un maximum de kitsch). D’ailleurs dans toutes les langues il semble qu’on confonde Bollywood et cinéma indien… Alors qu’en fait les industries cinématographiques de Kollywood (de Chennai) et de Tollywood (de Hyderabad (même si Tollywood fait aussi référence au cinéma de Kolkata)) produisent chacune presqu’autant de films que Bollywood chaque année (environ 200). Chaque industrie a ses spécialités – par exemple, les films Mollywood (du Kerala) sont souvent comiques sur fonds de disputes familiales et politiques (beaucoup de dialogues, de comique de situation et pas de chansons).

 Et puis il y  a des films « normaux » qui font parler de plus en plus d’eux (apparemment on appelle ça cinéma indépendant) même si l’auditoire reste très restreint pour l’instant. Pas vraiment surprenant quand on sait que c’est un film (tamoul et non hindi d’ailleurs) qui s’appelle Enthiran – The Robot (voir l'image)inde,politique,gandhi,rahul gandhi,sonia gandhi,modi,actualité,infos,chine,cricket,ipl,scandale,corruption,sécheresse,famine,maharashtra,bollywood,cinéma,festival de cannes,vidya balan,bombay talkies,films indépendants,tollywood,kollywood,mollywood,enthiran qui a engrangé le plus d’argent.  

Cette année, l’Inde est invitée d’honneur du 66ème festival de Cannes, alors qu’un seul film indien (Neecha Nagar de Chetan Anand) a jamais gagné le premier prix (enfin co-gagné avec 9 autres films) en 1946, la première année du festival. Pas de film indien dans la sélection officielle cette année mais 3 dans d’ autres catégorie et la projection de Bombay Talkies (quatre court-métrages commandités pour fêter les 100 ans du cinéma indien) lors du gala, et une actrice indienne (Vidya Balan) dans le jury.

 

 

Sources (cinéma indien, Bollywood) : 

·          http://www.thehindu.com/news/cities/Hyderabad/telugu-movies-overtake-tamil-films-in-number/article3343155.ece 

·          http://xnepali.net/movies/moviewoods-hollywood-bollywood-tollywood-lollywood-ollywood-kollywood/ 

·          http://www.boxofficeindia.com/showProd.php?itemCat=303& 

·          http://www.worldlistmania.com/top-10-highest-grossing-indian-movies/ 

·          http://indiainbusiness.nic.in/newdesign/upload/news/New_Horizons_Final.pdf 

·          http://www.indiaonline.in/About/entertainment/cinema/Film-Industry.html 

·          http://www.hindustantimes.com/Specials/Entertainment/Cannes-2013/Chunk-HT-UI-Cannes2013-IndiaConnect/Celebrating-Hindi-cinema-at-Cannes/SP-Article10-1063045.aspx 

·          http://tribune.com.pk/story/485402/10-best-indian-independent-films-of-2012/ 

·          http://www.dharamsalafilmfestival.com/home.html 

·          http://www.tiiff.in/