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jeudi, 06 novembre 2014

Conseils grossesse à l'indienne

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À 6 semaines, ma gynécologue indienne (un dinosaure) nous a confirmé la grossesse et donné ses premières recommandations : « vous arrêtez immédiatement la papaye. Et aussi l’ananas. Et vous ne mangez plus à l’extérieur pendant les six prochaines semaines. »

Non pas que je mange de la papaye tous les jours, mais j’aime pas trop qu’Inde,grossesse,conseils,mythes,papaye,ghee,poster de bébéon m’empêche de faire des trucs ! Alors j'ai vérifié... Une étude a bien été menée, sur des rats, et voici qu’on peut en conclure : « une consommation normale de papaye mûre pendant la grossesse ne présente aucun danger important; toutefois, la papaye pas mûre ou à moitié mûre (qui contient une concentration élevée de latex qui peut provoquer des contractions utérines) pourrait être dangereuse pendant la grossesse. » (source). Comme dit mon nouveau médecin, il faudrait ingurgiter des kilos de papaye pour avoir un effet, pas de quoi paniquer après une tranche au ptit dej !

 

Inde,grossesse,conseils,mythes,papaye,ghee,poster de bébéEnsuite, j'ai informé mon gestionnaire de stock de ma grossesse et sa première question était de savoir si j'avais accroché au mur un poster avec des bébés ? Il était convaincu de la méthode car il avait lui-même accroché un poster avec des bébés blancs et sa fille était belle et au teint pâle ! Gare de pas afficher un poster de Schtroumpf !! Comme j’ai rigolé (malgré avoir vu un poster similaire chez ma belle-sœur), on m’a expliqué que d'avoir sous les yeux des images belles ou positives belles peuvent aider à se sentir bien, ce qui est excellent pour le bien-être du fœtus et la grossesse en général. Plus tard, dans le même ordre d'idées, mon Indien préféré m'a demandé de lire moins de thrillers et d’arrêter de regarder des films de meurtre... Oooooommm… A ce train-là je vais donner accoucher d'un Bisounours moi !

 

Quelques semaines plus tard, j'ai rendu visite à une cliente et sa réaction a été très spontanée: « Oh tu es encore plus belle ! Quand est-ce que tu accouches de ta fille?? » Elle a dû lire la stupéfaction sur  mon visage – je ne sais pas moi-même le sexe du bébé – car elle m’a expliqué que si le visage d’une femme enceinte est rayonnant, alors elle aura une fille. Donc mon visage rayonne mais j’ai aussi un ventre bas, petit et rond, ce qui indiquerait un garçon. On verra bien ! 

 

Au bureau, je reçois aussi des conseils « sains »: « tu dois manger deux foix plus parce que tu manges pour deux », « ne prends pas les escaliers ça pourrait créer un choc pour le bébé », « quoi??? Tu te déplaces en rickshaw, arrête tout de suite ! Et en moto aussi,  mais tu es folle ou quoi ? ». Pas étonnant que beaucoup de femmes indiennes enceintes se transforment en éléphants – c’est d’ailleurs le sujet de prédilection de ma nouvelle gynéco : la formidable transformation des mères indiennes au cours de la grossesse par rapport aux européennes – sa théorie étant que ça doit être génétique. Ce dont je ne suis pas convaincue, puisque les études (source) stipulent que « les femmes d’Europe occidentale prennent 10-12 kg quand leurs homologues dans les pays en développement [l'étude incluant l'Inde] prennent en moyenne 7-9 kg ». En tout cas, elle ne fait montre d’aucune compassion quand je prends 100 gm de trop entre deux rendez-vous ! 

 

J’ai trouvé le conseil suivant très drôle, même si je ne l’ai pas reçu : « boire de l'eau de noix de coco après le septième mois de grossesse rend la tête du bébé aussi grosse qu’une noix de coco » Ou bien « commencer par manger quelque chose de blanc première chose le matin permet d’avoir un bébé au teint clair ».

 

Et, dernière anecdote mais pas des moindres, alors que je discutais de ces mythes indiens avec une amie française, elle a partagé, hurlant de rire, qu'elle avait lu que dans les villages, les femmes enceintes mangent du ghee (du beurre clarifié (la pure graisse du beurre, ce qui reste après que les matières solides du lait et de l'eau ont été supprimées) couramment utilisé dans la cuisine indienne) pour lubrifier la sortie du bébé. J’ai évidemment aussi trouvé ça très drôle jusqu'au jour mon Indien préféré est rentré à la maison avec « mon » ghee. Et non, je ne lui ai pas ri à la face, parce que quand il m’a ramené durant le premier trimestre mon « thé » (une potion ayurvédique dégoûtante appelée 'Bhadradi Kashayam'), il m’a pratiquement sauvé la vie et m'a aidé à surmonter les nausées tout au long de la grossesse. Et puis aussi il a pris sur lui de m’offrir une alimentation saine, en préparant tous les jours des soupes, des salades, des jus etc. Donc le minimum que je pouvais faire était de le prendre au sérieux et me renseigner sur l’affaire. Il n’était en fait pas question de manger du ghee de cuisine mais une préparation spéciale de ghee avec des herbes, comme il en a une pour ses articulations (suivant les herbes utilisées, le ghee se déposera dans différentes parties du corps). Ni d’en manger des quantités astronomiques comme on m'avait dit (ce qui aurait d’ailleurs ruiné tous nos efforts pour contrôler la prise de poids). Je prends donc quotidiennement une cuillère de 'Sukhaprasava Ghritham’ – recommendé pendant les 7ème et 8ème mois de grossesse « pour assurer une naissance facile de l’enfant ».

 

Sources (mythes sur la grossesse en Inde): http://www.babycenter.in/x1023025/is-it-safe-to-eat-papaya-ipapitai-during-pregnancy ; http://www.thehealthsite.com/pregnancy/eating-ghee-will-make-your-baby-slide-out-easier-and-other-such-hilarious-indian-myths-busted/; http://wonderwoman.intoday.in/story/food-myths-in-pregnancy/1/84211.html ; http://www.Rediff.com/Getahead/2007/May/23preg.htm 

 

Sources (Ayurveda et grossesse): http://www.ayurvedaelements.com/articledivinedelivery.php ; http://ayurveda-foryou.com/women/garbhasanskar.html ; http://ayurmedinfo.com/2012/05/28/sukhaprasava-ghritham-Benefits-dosage-Side-Effects-Ingredients/

jeudi, 30 octobre 2014

Béni soit le Soleil...

Hier soir c’était encore la fête du slip dans la rue. Rentrant à pied chez moi, ce qui implique de longer la plage de Juhu, c’était remonter la foule à contre-courant. Fatiguant. Il y a des jours où tu te dis qu’il y a vraiment vraiment beaucoup de gens dans ce pays… Et où tu te demandes si ils n’en ont jamais assez de leurs simagrées religieuses… Ca n’arrête pas !!

Je suis une fervente défenseuse de la liberté d’expression hein, sauf quand le bruit sous mes fenêtres m’empêche de dormir… En même temps le chien qui « garde » la décharge à ciel ouvert en bas de mon immeuble et gueule sur les ânes toutes les nuits à 3h du matin m’empêche lui aussi de dormir ! Et puis de toute façon, personne ne me demande mon avis sur les festivals, leur fréquence et leur niveau de nuisance !! Tu t’adaptes ou tu meurs (ou tu t’en vas !)… 

 

Bref. Hier c’était Chhath Puja. Un festival en l’honneur du dieu Soleil (Surya). En gros (apparemment les règles ne sont pas les mêmes partout, et c’est un festival surtout du Nord de l’Inde), les dévots doivent jeûner pendant deux jours et le matin du deuxième jour, ils font leurs offrandes au soleil qui se lève.

 

Hier soir quand je quittai le bureau, un paquet de gens étaient installés pour camper sur la plage comme ça :

 

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Et ce matin ca donnait ca (pendant que je dormais) : 

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Inde,Juhu,plage,festival,hindu,hindouism,Chhath Puja,Surya,dieu soleilOn prépare un auvent avec 3-4 bâtons de canne à sucre sous lesquels on place des pots plein d’offrandes (surtout du raisin, des noix de coco, des bananes, des lentilles et des sucreries à base de farine de blé moulue sur une pierre et frites) et des éléphants en argile qui contiennent des lampes. C’est là qu’on vénère le dieu Soleil. 

 

Plus d’infos ici : http://www.tourism-of-india.com/chhath-puja.html

vendredi, 24 octobre 2014

Yoga: entre tradition et modernité

Mais mon histoire de yoga prénatal ne s’arrête pas là (cf note précédente)…

Après deux mois à chanter Om, mettre les pieds au mur, rebondir sur mon ballon de grossesse, prendre la pause du Guerrier, et ce trois fois par semaine, ma chère prof a soudainement augmenté ses tarifs de plus de 50%. Et n’a pas apprécié que, une fois la voiture rentrée du garage, je lui indique ce que ça m’a coûté et ce que je pourrais attendre d’elle.

J’avais précisé dès le début que je préférais qu’on gère le yoga et la voiture séparément. Pour elle, deux séances d’essai et une ristourne sur les 12 séances suivantes compensaient.

Rien de tout ça n’était très grave bien entendu. Mais ça peut suffire à casser l’ambiance ! Alors surtout quand tu fais du yoga c’est pas cool…

J’ai donc repris mes recherches de prof de yoga prénatal, dans l’idée de faire un « benchmark » (voir ce que d’autres profs proposent et à quel coût). Une Indienne de mon groupe Whatsap de mamans à Mumbai (on n’arrête pas le progrès) m’a suggéré un nom. Aussitôt dit aussitôt fait, je signais pour une classe d’essai !

C’est ainsi que je vis débarquer S., la quarantaine, salwar-kameez, rondelette, sans tapis de yoga (ne parlons même pas de musique). Le contraste est saisissant : ma prof actuelle est jeune et mince (ca chagrine d’ailleurs les papas de mes copines qui suivent ces cours : qu’est-ce qu’elle peut bien savoir de la grossesse ??), actrice bollywood et mannequin à ses heures. Mais ne soyons pas dans le jugement, la tradition peut avoir du bon !

Nous commençons donc par les questions d’usage : d’où je viens, ce que je fais, ce que fait mon mari ( ?), depuis combien de temps nous sommes mariés (??), où il a étudié (???). C’est vraiment d’usage ces questions pour un cours de yoga ?

Puis nous nous lançons dans les exercices. Là je me serais crue dans un sketch de Coluche :

« Levez, baissez, levez, baissez...

Bon maintenant on va faire l'autre paupière. »

On lève le bras gauche, on fait tourner le pied droit. Pendant ce temps-là elle me regarde fixement avec un sourire bizarre. Je parierais qu’elle ne rencontre pas des étrangers tous les jours…

On respire trois coups par le nez et on se remet à causer. De but en blanc, S. se lance dans une tirade sur l’allaitement et attention elle y va pas par quatre chemins : « Tes tétons sont sortis ?? » Heureusement que j’étais assise…

« Non parce qu’il faut absolument que tu allaites. Alors si tes tétons sont pas sortis, tu dois tirer dessus tous les soirs et mettre une goutte d’huile. Demande à ta gynéco. » Et elle ne s’arrête pas là : « Quand tu allaiteras et que tu seras fatiguée, ne te mets pas sur le côté, tu pourrais l’étouffer en t’endormant. »

Je n’ai jamais eu aussi hâte qu’un cours de yoga se termine. A son grand dam, je n’ai pas booké pour 12 séances, ni promis de continuer… Ca fait 7 mois que j’arrive à éviter les histoires affreuses sur la grossesse et le reste, et voilà-t-y pas que c’est une prof de yoga qui vient me bourrer le mou, sans même faire ce qu’elle était venue faire. A savoir un cours de yoga !

C’est donc avec grand plaisir que j’ai retrouvé mon ancienne jeune prof de yoga et ses méthodes « occidentalisées » ! On va pas se fâcher pour 50 euros hein ! On va retourner au ballon de grossesse et aux exercices de Kegel (j'aime bien ca les exercices de contraction des muscles vaginaux, ca me rappelle un épisode de Sex and the City que j'ai vu quand je devais avoir 15 ans! (voir ce site)) qui n’existaient sans doute pas dans le siècle de S….

* PS : Vu avec la gynéco : pincer les tétons peut au contraire provoquer des contractions: le corps comprend qu'il faut allaiter, et comme c’est plus facile si le bébé est dehors, il se prépare à l'expulsion…

NB: Nous avons une prof de yoga « traditionnelle » au bureau (grosse, en salwar-kameez, sans tapis de yoga ni musique) et qui est excellente... Et ma première prof d’ashtanga yoga, très « moderne » (mince, belle, active en musique), ne m’a finalement rien enseigné que des positions (zéro explications). Je n'essaye pas de prouver quelque chose avec cette note, juste de raconter une histoire !