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vendredi, 05 janvier 2007

Interlude yéménite

Haid Mubarak !! Bonne année !!!

Ca y est, je suis de retour du Yémen (« Yeah ! men » comme dirait mon père).

Mabich muchkila – excusez l’orthographe –, pas de problème, en référence aux mises en garde du ministère des affaires étrangères. C’est vrai que le peuple yéménite est guerrier (la dernière guerre civile, en 1994, a eu lieu entre les candidats, du Yémen Nord et du Yémen Sud, à la présidentielle), et la région frontalière avec l’Arabie Saoudite est interdite aux touristes. Ce qui est marrant c’est que la kalachnikov fait partie de la tenue vestimentaire de la plupart des Yéménites (notamment dans la tenue de mariage) ! Et les enfants ont des pétards.

C’était carrément génial. Quand je suis arrivée après quasiment 24h de voyage Pune-Thula porte-à-porte, j’ai été frappée par l’aspect désertique et vide du Yémen : les 20 millions d’habitants (≈ la population de Bombay, j’ai mes références !) se partagent un territoiremedium_Yemen259.jpg un poil plus grand que la France …

Maged (le guide, à gauche sur la photo), Abdulah et Nabil (les chauffeurs) et, nous ont emmenés dans les montagnes, au bord de la mer rouge et de l’océan indien, nous ont fait la cuisine pendant les bivouacs, ont chanté et dansé pour nous. Choukran les gars ! Et puis ma mère a crapahuté (presque) comme une chevrette ; il est loin le mois de juillet ! C’est cool les vacances en famille quand même…

Pour ceux qui flippent à cause de la perte de culture engendrée par la globalisation, prenez un aller simple pour Sana’medium_Yemen484.jpga. Les femmes musulmanes – le pays s’est converti à l’islam en 628 et depuis le clivage ne cesse d’empirer entre sunnites, chi’ites, et plus particulièrement entre Omeyyades, Alides, Abbissidiens, Jufirides, Zaïdites, Fatimides, Ayyubides, Rassulides, j’en passe et des meilleurs – portent la robe noire et le voile. Les hommes ont une espèce de couverture à la taille ornée d’un poignard (« jambiah ») au ceinturon et le cheich sur la tête. Ils passent plusieurs heures par jour à mâcher le « qat », une plante qui a des vertus changeantes : énergisante, elle peut rendre gai, triste, belliqueux, lubrique. En débarquant, j’ai cru que les yéménites avait un sérieux problème génétique d’abcès de la joue ; en fait c’est les boules de qat… Seul signe de globalisation : à la question « where are you from ? » (posée deux cents fois par jour), nous répondons « Faransa », et la réaction est invariable : « oh Faransa, good : Zidane » !!

Le Yémen est un pays agricole, la population est rurale. Le pays est parsemmedium_Yemen255.jpgé de terrasses et de forteresses. Dans les régions montagneuses, c’est un signe de richesse d’avoir sa maison le plus en altitude possible, alors ça construit sans hésitation à même le rocher ! En pierre, les maisons se confondent admirablement avec le paysage. A plusieurs étages, des vitraux ornent les fenêtres dont les encadrements sont peints en blanc, des balcons et des moucharabiehs. C’est magnifique. Dans le sud, on trouve aussi des cases africaines, l’Afrique n’est pas loin !medium_Yemen588.2.jpg

 

La bouffe est bonne, très simple : du pain, du riz, des légumes, une cuisse de poulet, un poisson ou un morceau d’agneau et un yaourt avec une banane en dessert.

Les Yéménites sont super gentils, même si les enfants sont parfois un peu lourds à nous suivre partout dans les villages, et si les hommes regardent les femmes étrangères comme des bêtes curieuses. En revanche, j’ai adoré que les enfants, et parfois les adultes (uniquement mâles), me demandent de les prendre en photo !!

Bon, le Yémen est sale, c’est une déchetterie à ciel ouvert. Il manque encore d’hôpitaux.

Et je suis de retour en Inde, après une nuit blanche dans les transports. Heureusement j’ai rencontré Francesmedium_Yemen277.2.jpgca dans l’avion et j’ai pu partager son taxi jusqu’à Pune – confort, confort… J’ai juste oublié mon portable dans le taxi. Oups.

Sur le chemin vers le cyber, j’ai croisé des ânes, des bœufs, des Indiens qui me dévisageaient. I am back godamit !!

Bonne année again !!!

jeudi, 21 décembre 2006

Moi, samouraï, digne fille de mes parents

Mes exploits indiens (en toute modestie) ne sont rien à côté de ceux de mes parents. Qui nous prévoient pour Noël une petite virée au... Yémen! Ben voyons!! Si on n'est pas une famille de samouraï nous! Y a qu'à voir les mises en garde du Ministère des Affaires Etrangères:

"Il convient de veiller à respecter les usages locaux et les principes stricts de sécurité dans un pays où des heurts peuvent survenir de manière soudaine. Les tribus n’hésitent pas à enlever des étrangers pour résoudre des différents locaux. On compte ainsi huit prises d’otages depuis août 2005, dans les régions de Mareb et de Shabwa principalement, dont une ayant visé quatre touristes français qui ont été retenus pendant quinze jours.

Compte tenu des problèmes de sécurité liés à la situation intérieure, et notamment de ces risques de violences tribales, il est formellement déconseillé de se rendre dans les zones frontalières de l’Arabie Saoudite, en particulier les régions de Saada et du Jawf, ainsi que dans la région de Shabwa. Il est également déconseillé de circuler dans la région de Mareb. Toutefois, la visite des sites touristiques y demeure possible depuis Sanaa, en compagnie d’un guide local et d’une escorte militaire. A cet égard, du fait des risques d’enlèvement, certaines agences de voyages préfèrent recourir moyennant finance à des escortes de Bedouins, mieux insérés localement.

Par ailleurs, les attentats qu’a connu le pays au mois de septembre (qui n’ont pas fait de victimes) rappellent qu’il existe toujours une menace de la mouvance Al Qaïda.

D’une manière générale, il convient lors d’un séjour au Yemen de faire preuve de la plus grande vigilance. Le ministère des Affaires étrangères recommande de ne pas s’éloigner des sites touristiques et d’être systématiquement accompagné par un guide yeménite."

Bon, donc si vous me voyez pas revenir le 5 janvier (je décolle le 24), je vous serais reconnaissante de venir me chercher!!

mardi, 19 décembre 2006

Let’s pâhty !

Le week-end dernier, je me suis décidée à appeler Sonia, une copine de la sœur de notre guide au Ladakh il y a 5 ans. Bien m’en a pris ! Après avoir glandouillé toute l’après-midi autour d’un chaï (thé), j’ai bu un pot avec les amis de Prajay. Je les ai laissés dîner entre eux pour rejoindre mes nouveaux potes. Pas de bol j’étais bloquée à Bab-el-Oued du moindre rickshaw… J’ai dû faire pitié à Steven (qui n’a d’amerloque que son nom), un des employés de l’endroit, parce qu’il m’a emmenée sur sa moto. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps à cause du vent, mais quel bonheur !!! Je sais maman, faut pas parler aux inconnus et encore monter sur leur moto, la nuit, en Inde, chuis désolée…

Ensuite, je sais pas trop comment je me suis retrouvée à parler de Kama Sutra avec un Indien, lui expliquant qu’il aurait beaucoup de succès en France (où il compte partir en Erasmus). En fait j’ai lu ça dans un livre, que les Indiens avaient un succès fou grâce au Kama Sutra et leur appartenance au Tiers-Monde, mais c’était dans les années soixante et là j’ai eu du mal à me sortir de mon pétrin !!

Mon nouvel ami m’a payé un cocktail made in Kiva, le lounge où nous étions, ce qui m’a valu d’être l’attraction du bar pendant quelques minutes : dans une coupelle, un verre renversé sur lequel le barman verse un liquide enflammé pendant qu’on siffle le liquide de la coupelle à la paille. Un inconnu me prenait en photo avec son téléphone !

Puis Sonia, ses copins, Claire Marie, Thomas et moi nous sommes entassés dans une voiture pour aller en boîte (les bars ferment à minuit ici). Let’s party !!! (pâhty avec l’accent local). Ca c’était de la soirée (avec des jeunes, enfin !), un retour aux années Erasmus. ACCHA !!