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dimanche, 22 juin 2014

Une reprise sur les chapeaux de roue…

Par un beau mardi matin de mousson, je quitte mon petit mari (tout nouveau tout chaud) à grand-peine, m’installe au volant de ma voiture et prend la route du boulot.

inde,conduite,route,accident,policier,flicJe n’ai pas conduit depuis un bon moment mais il pleut et les chances de trouver un rickshaw décroient proportionnellement à l’intensité de la pluie… Me voilà donc à hésiter entre la route habituelle, la plus courte certes mais également la plus stressante : elle se négocie à coups de klaxon entre les vélos, les charrettes, les vendeurs de rue, les gens, les camions poubelles ; et quand le tout macère dans la boue, ça donne juste envie d’aller prendre la route principale, plus longue et pleine de feux mais aussi plus tranquille…

 Bref. J’opte pour la route bordélique. Je m’arrête à une intersection, bloquée par une voiture qui fait un espèce de demi-tour chelou. A ce moment-là surgit une moto avec deux flics qui vont engueuler le conducteur. Qui se met à reculer frénétiquement, s’approchant dangereusement de ma caisse. Malgré mes coups de klaxon, le cul de ce trouduc finit par m’emboutir !! Je regarde les flics qui m’indiquent de suivre la voiture. Et alors que je pense qu’on va se garer pour faire un constat, la voiture se barre… !

 Alors là je vois rouge. Mais alors là rouge de chez rouge. Je suis la caisse, à fond les ballons, le klaxon enfoncé. On tourne à gauche, je ne faiblis pas. On tourne à droite, j’accélère.  On tourne à gauche. Je vois une opportunité de doubler, je fonce, et je me gare en travers, coupant la route à l’autre enfoiros. Une prouesse automobile digne de Taxi.

Et alors là, je sors de la voiture, les jambes tremblantes (contre-coup de cette folle course poursuite), et je me mets à hurler « Mais putain ça va pas non ??? Quand t’as un accident tu t’arrêtes !! ».

Et mon assaillant sort de sa caisse, apparemment aussi secoué que moi, et commence par reconnaître mes talents au volant, et puis s’excuse platement…

Le conducteur est en fait une très belle jeune fille, qui dit avoir paniqué quand les policiers se sont mis à lui parler et qui promet prendre en charge les frais de réparation…

 Et là-dessus débarquent les deux gus à moto ! Enchantés !! Ils commencent par également me féliciter sur ma performance. Prennent son permis. Nous proposent d’échanger les numéros de téléphone. Viennent me faire au-revoir à la fenêtre en me répétant, le pouce en l’air, que je suis une personne géniale (je sais pas si ils font référence à mes talents de conductrice ou ma magnanimité en ne défonçant pas l’autre abrutie)…

On leur a fait leur journée : la jolie indienne moulée dans sa tenue de yoga et la connasse du huitième parisien en petite robe et lunettes de soleil qui jouent à Fast and Furious dans les rues de Bandra !! Ils étaient trop ravis pour même penser à demander de l’argent…

lundi, 26 mai 2014

Interview pour Worldcraze

Le site internet Worldcraze (chouette initiative : en bref, des voyageurs vous ramènent dans votre pays d’expatriation des choses que vous ne trouvez pas sur place !) m’a contactée pour une interview  ! Merci à l’équipe de Worldcraze de leur intérêt pour mon expérience en Inde !!

Voilà donc ce que j’ai préparé… Ici en PDF.

Worldcraze.jpg

Présente-toi rapidement.

 IndianSamourai, 31 ans, expatriée en Inde depuis 2006.

 Qu’est-ce qui t’a poussée à partir t’installer dans un autre pays ?

 J’ai beaucoup voyagé avec mes parents mais ce qui m’a surtout convaincue c’est mon semestre Erasmus en Espagne. Je m’étais mis en tête d’aller chercher du boulot en Amérique du Sud pour retrouver mes amis d’échange !

 Etait-ce un choix, une obligation ? T’imaginais-tu dans cette situation aujourd’hui ?

 C’était un choix de partir ; l’Inde était un choix par défaut (n’ayant pas trouvé en Amérique du Sud). En arrivant à Delhi, en pleine nuit, je me suis dit que tenir 8 mois n’allait pas être chose facile. Et me voici, sept ans plus tard !

 La langue a-t-elle été une quelconque barrière pour toi ?

 Un peu mais l’anglais aide quand même beaucoup.

 Pourquoi ce pays, cette ville? Qu'est-ce qui t'as le plus surpris ?

 Le chaos ! Je me souviens, au début, je ne comprenais rien à rien à ce qui se passait autour de moi… Ca m'arrive encore souvent d'ailleurs...

 As-tu une anedocte insolite à nous raconter sur ton voyage ?

 Je sèche ! Mais j’ai des tas d’histoires sur mon blog ;)

 As-tu déjà eu l’occasion d’utiliser un service de l’économie collaborative ?

 Oui ! Mais c’était juste pour rendre service. J’ai acheté un lèche-boue pour une moto KTM d’un gars qui vivait en corse : http://www.indiansamourai.com/archive/2013/07/22/apprentie-ebay-fin.html

Je suis aussi sur Airbnb, mais je n’ai reçu qu’une personne pour l’instant.

 Si oui, qu’as-tu particulièrement apprécié ? Si non, désirerais-tu tenter et pourquoi ?

 Le service je l’ai rendu en fait et je dois dire que ça a été une vraie galère !

Avec Airbnb ça s’est bien passé. J’ai trouvé sympa de rencontrer une nouvelle personne mais je trouve que c’est aussi un investissement, en terme de temps, d’accueillir quelqu’un…

 Quels sont les produits ou les spécialités de ton pays d’origine qui te manquent ?

 Au début la viande bovine, le fromage et le pain. On en trouve un peu plus maintenant et je m’y suis habituée – j’apprécie toujours quand mon meilleur pote arrive avec 2 kilos de fromage et une énorme miche !

De plus en plus de produits sont importés mais ils restent chers, à cause des taxes (l’alcool est taxé à plus de 150% par exemple).

Parfois j’ai dû mettre en place des stratégies incroyables pour faire venir certains trucs comme : un chat de race grec, un ordi et un Fatboy de Paris, une robe Victoria’s secret et des oreillers testés dans un BestWestern des Etats-Unis, des balles de racquetball achetées sur un site singapourien, j’en passe et des meilleures !

La difficulté avec l’Inde c’est que beaucoup de sites en ligne étrangers ne livrent pas (à cause des emmerdes aux douanes et aux taxes)…

Et l’autre difficulté c’est que les bagages sont limités à 23 kilos et ça fait pas beaucoup pour ramener des choses !

 Si tu partais, quels produits ou spécialités locales te manqueraient ?

 Sachant que j’ai encore du mal à me faire aux épices et que je ne suis pas fan de pâtisseries ultra-sucrées, je peux déjà rayer pas mal de spécialités culinaires indiennes ! En terme de produits (shampooings etc.) j’ai encore tendance à acheter des marques internationales alors à part quelques produits ayurvédiques (la médicine traditionnelle) je vois pas trop…

Je crois que ce sont surtout les services individuels (femmes de ménage, médecins etc.) qui sont appréciables en Inde.

Un (ou deux) dernier(s) conseil(s) pour les futurs voyageurs ?

 Reste calme !

Viens avec l’esprit ouvert... Ne pense pas que tu vas changer les Indiens – non seulement c’est très prétentieux mais surtout tu vas te casser les dents et tu seras le seul à morfler !

 Blague à part, sois patient. N’hésite pas à demander de l’aide aux personnes locales que tu rencontres. Essaye d'apprendre la langue, même si tu peux très bien t’en sortir avec l'anglais. Prends une femme de ménage, ça rend la vie plus facile et elle a besoin de cet argent pour vivre. Voyage comme que tu peux, c'est un pays magnifique (et d’une diversité incroyable). N’aies pas trop d’attentes, arrive aussi vierge que tu peux, laisse-toi surprendre et ne te fie pas trop aux témoignages des autres.

 Et surtout prépare-toi pour une expérience vertigineuse !

jeudi, 22 mai 2014

Turtle Feet: L'Inde, ce pays où l'absurde est la règle.

J'ai récemment lu un livre de Nikolai Grozni, Turtle Feet – il me semble qu’il n’a pas encore été traduit en Français. L'auteur, un pianiste prodige, raconte les quatre années qu’il a passées à Dharamsala (la ville de  l’Himalaya indien où le Dalaï Lama a trouvé exil).

Même si je n'ai pas compris grand-chose à ses explications sur la philosophie bouddhiste (il me semble même que c’était le but, mettre en évidence une logique impossible), j'ai trouvé très intéressant de découvrir un autre genre d’expérience que l’on peut vivre en Inde ! 

Et j'aime cette citation :

« [...] L’Inde, » j’ai dit, en pointant le doigt ver un autre panneau qui disait « Ralentissez ! La vie que vous sauvez peut être ou ne pas être la vôtre ! » Je n'ai jamais été dans un pays où l'absurde est la norme. C'est comme une grosse blague – la vie, la mort, la résurrection, l’Illumination – tout ça ne rime à rien, ce n’est qu’un puzzle insensé qui ne peut jamais être résolu. Pas étonnant qu’ils aient inventé le concept de maya, ou illusion, tu sais. En Occident, on prend les choses au sérieux. La vie est une affaire sérieuse. Manger est une affaire sérieuse.Demain est une affaire sérieuse. Ici, je peux enfin respirer : il n’y a pas de pression de rester en vie ! Peu importe ce qu’il arrive, tout est acceptable. Mourir est acceptable, mendier est acceptable. Je n'ai pas à tracer ma vie. Je peux m’asseoir et appréciez ma vie pour de vrai. »

Turtle Feet.jpg

Pieds de tortueNikolai Grozni, 2009