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samedi, 06 juin 2009

Parsis

Je parlais hier des églises de Bandra. Mais il faut savoir qu’il y a également un temple-feu parsi, le Tata Agiary, construit environ en 1884. Et vous allez voir que ce n’est pas rien… Mais d’abord, c’est quoi un « temple-feu » ??

 

Un « temple-feu » est un temple qui abrite le feu sacré des pârsî ou « parses » – de Pârashika, peuple de Perse (Iran) – adeptes du parsisme, confession dérivée du zoroastrisme.

Préserver la pureté de l'eau, de la terre, de l'air et du feu est un précepte des adeptes de cette religion. Cependant, comme l'air, l'eau et la terre sont les éléments divins qui existent sans le concours de l'être humain alors que le feu est l'élément divin qui a besoin du concours de l'homme pour être entretenu, pour continuer d'exister, les Zoroastriens vénèrent plus que tout le feu sacré car il exprime mieux que tout le véhicule de communication entre Ahura Mazda et les hommes. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les Parsis ne pratiquent pas la crémation comme les hindous, pour ne pas souiller le feu. Les corps ne sont pas inhumés pour les mêmes raisons mais exposés dans les tours du silence ou dakhmâ de façon à être décharnés par les vautours.

 

L’épopée du feu

 

Dans la religion zoroastrienne, il existe 3 types de feu : Atash Behram, Atash Adaran et Atash Dadgah. Avec le temps, ces grands feux, ainsi que d’autres, furent déplacés et parfois mélangés les uns avec les autres. La plupart des temples-feu furent détruits lors des conquêtes de l’Iran par les Arabes, les Turcs et les Mongols.

 

Au 8ème siècle, fuyant la persécution religieuse, ils prirent la mer et arrivèrent sur l’île de Diu, près de la côte indienne. Ils vécurent sur cette île pendant 19 ans puis ils partirent sur le continent indien. Pendant la traversée, ils furent surpris par une immense tempête, prièrent et promirent de construire un Atash Behram si Behram, le Dieu de la Victoire, les sauvaient. Ainsi fut fait. Ils amerrirent au Gujarat où le roi hindou leur offrit refuge et construire le temple dans la centaine d’années qui suivirent.

 

Il faut savoir que le feu consacré ne fut pas amené d’Iran, seulement les cendres pour maintenir une continuité dans le rituel.

 

Le Sanjan Atash Behram était le premier feu sacré des Parsis en Inde. 300 ans après son installation, le Sanjan fut envahi par les Musulmans mais les prêtres de Sanjana réussirent à sauver l’Atash Behram (le feu) et le mirent à l’abri dans une cave, pendant 12 ans.

 

En 1661, Bombay devint une colonie britannique et la Compagnie de East India en fit le port le plus prospère de l’Inde. Beaucoup de Parsis déménagèrent à Bombay, Ils participèrent depuis très largement à la vie économique de la région, en particulier à la formation de la ville de Mumbai (anciennement Bombay), où ils occuperont une place importante dans l'administration et la culture.

Des temples-feu furent bâtis et le 2ème Adaran d’Inde fut établis en 1735 – il y en a aujourd’hui plus de 50 en Inde (feux Adaran) tandis qu’il y a 8 feux Atash Behrams.

 

Une minorité en voie de disparition

 

La population pârsî décroît, elle est passée de 114 000 en 1941 à 76 000 en 1991, soit une chute de 33% en 50 ans. Ceci s'explique par le fait qu'ils refusent les conversions et ne doivent se marier qu'entre eux (ce qui était une des conditions de leur intégration lorsqu'ils se réfugièrent en Inde). La majeure partie d'entre eux, soit 56 000, vit dans la ville de Mumbai. Les pârsî de plus de 65 ans représentent 29% de la population à comparer aux 5% de la population générale en Inde.

 

Parmi les pârsîs célèbres, on trouve les famille d'industriels Tata, Dubash, Godrej, Pandole, Karkaria, le chef d'orchestre Zubin Mehta et le chanteur de rock Freddie Mercury. Ainsi que Feroze Gandhi, le mari d’Indira Gandhi.

 

Je ne sais pas encore quel feu le Tata Agiary de Bandra abrite, je vais devoir aller voir par moi-même…

 

Le portail des parsis à Mumbai : http://parsikhabar.net/

 

Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Parsi; http://www3.sympatico.ca/zoroastrian/fire-temple.html

 

NB : Zoroastre n'a jamais prétendu être un prophète, il s'est contenté de donner des directions de recherche spirituelle. Les zoroastriens considèrent que leur dieu n'a pas besoin d'adoration, pas besoin d'intermédiaires, ne les menace pas de l'enfer pour leur promettre le paradis et ne joue pas de l'ignorance des peuples.

Dans la doctrine de Zoroastre, chaque personne répond de ses actes en vertu de la nature de son « Fravahr », l'équivalent du karma hindouiste. La doctrine se résume en une maxime : Humata, Hukhta, Huvarshta ("Bonnes Pensées, Bons Mots, Bonnes Actions").

Chez les zoroastriens les rites sont assez légers : prier cinq fois par jour pour se rappeler que la droiture est une bonne chose, que le bien est une bonne chose; faire une fête une fois par mois, plus cinq jours pour préparer le nouvel an. En se purifiant, prendre le repas avec nappe, nourriture, pains et fleurs.

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