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jeudi, 28 août 2008

Non vous n'avez pas bu

Nous parlions hier des “déformations” que les gens peuvent avoir en Inde. Et mon interlocuteur s’avouait presque choqué après avoir vu un Indien a six doigts. Je lui expliquai alors qu’en Inde, le 6ème doit porte bonheur et qu’il n’est pas retiré à la naissance (logiquement il devrait y avoir la même proportion de gens à 6 doigts en Inde que n’importe où ailleurs).

La preuve : Hrithik Roshan, méga star bollywoodienne, qui danse comme un dieu et qui a un double pouce à la main droite… Et puis lui il met pas sa main tout le temps dans sa poche (même si sur les photos on montre quand même plutôt sa main gauche – j’ai dû passer un moment à regarder des photos pour en trouver une bonne. Pauvre de moi…)

Hrithik et sa main droite.JPG

On peut rien dire, nous on a les dents du bonheur…

 

Un petit hommage au passage à Kiron, petit bébé à deux… têtes. Il est décédé hier après que ses parents ont décidé de le ramener à la maison, incapables de payer les frais médicaux. Elle est belle la Sécurité Sociale au Bangladesh ! En même temps, c’est peut-être mieux comme ça…

La police a dû intervenir pour garder l’entrée de l’hôpital où 15 000 curieux s’étaient rassemblés…

(Si ça titille aussi votre curiosité : il avait tout en un exemplaire à part la tête et mangeait avec les 2 bouches – Je médite encore sur le fait qu’il n’est qu’un seul prénom…)

Kiron.jpg

 

 

A la bonne votre!

Cavelossim0001.jpg

L’autre jour, alors que Shiv payait une visite aux flics pour des histoires de moto, un inspecteur qui voulait lui chercher des noises lui a demandé sa licence pour trimballer une bouteille de vin (cadeau ramené de France qu’il allait offrir) ! C’est illégal de transporter de l’alcool dans le Maharashtra…

 

Alors que la consommation de vin était quasiment négligeable il y a 10 ans, elle a augmenté de 30% par an depuis…

 

La consommation

Production mondiale :             32 milliards de litres.

Production indienne :              14 millions de litres.

Comme le vin ne s’adresse qu’à une infime partie de la population, la consommation reste faible par rapport aux standards internationaux (5 millilitres par personne – presque 12 litres aux Etats-Unis).

Wine data.JPG

 

Traditionnellement, les Indiens boivent de la bière et du whisky, avec un objectif : se souler. Hors la jeunesse (20-30 ans) qui s’enrichit cherche à se distinguer de la masse. Et que de mieux pour se la jouer snobinard que siroter un verre de vin ??

C’est tendance : les pages « lifestyle » des journaux montrent souvent des photos d’Indiens en train de boire du vin. Et puis des cours de dégustation se sont mis en place, ainsi que des visites guidées des vignes et de l’usine (avec possibilité de déguster de nuit, en terrasse, avec vue sur les vignes éclairées, un verre de vin accompagné de fromage – à Sula notamment. J’ai fait c’est terrible !). Des boîtes de marketing proposent également des classes du genre : « comment devenir « wine snob » » ! (voir Tullheo.com) Pour 1 400 roupies (22€) : on apprend à impressionner ses potes en acquérant des connaissances sur les espèces de raisins, les régions productrices du monde, l’eunologie, comment ouvrir une bouteille, savoir lire une etiquette etc. Sans vouloir faire de pub: cette enterprise connait une croissance de 70-80% depuis 3 ans…

Tulleho.JPG

 

Les acteurs et la distribution

Aujourd’hui le marché est dominé par les vins indiens – qui restent relativement chers (entre 300 et 600 roupies la bouteille : de 5 à 10€ et ce n’est que du vin de table) et la qualité souvent douteuse (le souci c’est que les Indiens s’improvisent facilement producteurs de vin et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous…). Le marché indien est dominé par 3 marques locales : Sula Vineyards, Grover Vineyards et Château Indage.

Le Maharastra (surtout la région de Nasik) est LE producteur indien avec 60 vignes sur 66 en Inde : cet Etat réunit les conditions climatiques et géologiques idéales pour les raisins…

 

Les ventes sont contrôlées par chaque Etat individuellement. Par exemple, comme c’est moins cher à Goa, les bus sont fréquemment contrôlés à la douane du Maharashtra et des caisses d’alcool confisquées ! Les Etats décident par exemple du prix de la licence pour vendre du vin, de la bière et spiritueux : à Delhi, le coût reste prohibitif (500 000 roupies (8 000€) par an) tandis que certains Etats ont une politique de baisse de coût pour cette licence. C’est notamment le Maharashtra, le Karnataka, l’Haryana, Goa et le Punjab. Par ailleurs, ces Etats autorisent désormais la distribution de vin dans les supermarchés – traditionnellement, en Inde, on ne peut acheter de l’alcool que dans les « Wine shops ».

 

S’implanter sur le marché indien du vin

En ce qui concerne l’implantation d’étrangers (et c’est fou le nombre de Français qu’on rencontre ici qui viennent explorer le marché), il faut savoir que l’importation des vins et spiritueux en Inde n’est libéralisée que depuis avril 2001. Le nombre d’importateurs est passé de 35 il y a quelques années à près de 80. Les 3 plus gros importateurs réalisent 44% des ventes, les 10 plus gros 72%.

 

Exemples : Moët Hennessy a installé une filiale sur place, et lancé en 2003 une gamme complète. L’américain Gallo a également créé une antenne en Inde en 2002. L’espagnol Miguel Torres et l’australien BRL Hardy ont mis en place des joint ventures avec des opérateurs locaux (attention la joint-venture c’est risqué en Inde, c’est un modèle qui marche mal et beaucoup se cassent la gueule à cause de ça). Un nombre croissant d’entreprises passent des accords avec des importateurs, comme la maison Guigal, spécialisée dans les vins de la Vallée du Rhône, qui a commencé à commercialiser ses vins en Inde en 2003 : « Nous avons concrétisé une première commande lors de Vinexpo 2003 », raconte Brigitte Marcou, responsable administrative export. « Les volumes sont modestes pour l’instant, mais l’important est d’instaurer un mouvement d’affaires, d’être présent. Comme la Chine, l’Inde est un marché naissant au potentiel extraordinaire. Il y a tout à faire ! »  Des barrières à lever

 

Les obstacles à l’implantation:

-          Culturel : il faut former les Indiens à apprécier le vin.

-          Economique : seule une certaine classe de la population est à même de consommer (ce qui réduit quand même sacrément la taille du marché, du moins pour l’instant).

-          Barrière non tarifaire : la consommation d’alcool (et donc de vin) est interdite dans 4 Etats (Gujarat, Mizoram, Nagaland et Manipur) – possibilité d’acheter un « permis de boire » dans ces Etats pour ceux qui ne peuvent pas se passer d’alcool.

-          Barrière tarifaire : les alcools importés sont lourdement taxés. Pour les vins importés, elle varie entre 100 et 150 %. S’y ajoutent des taxes locales comprises entre 50 et 100 % selon les cas (applicables aussi aux vins produits en Inde).

 

NB : Jugement de l’OMC: affaire Etats-Unis – Inde sur les taxes indiennes sur l’alcool jugées “inconsistantes” par les Etats-Unis (plainte déposée en mars 2007). Les Etat-Unis plaidaient que ’Inde protège ses fabricants d’alcools forts (rhum, whisky, vodka) avec des taxes d’importation excessives (550%) alors que l’OMC impose un plafond de 150%. L’OMC a jugé en faveur de l’Inde…

 

Sources : vitisphere.com ; indianwineacademy.com ; Times of India; worldlawdirect.com; indianwine.com; tulleho.com: Article_Reuters_Indian wine makers_210808.pdf; Article_Reuters_Indians say cheers to wine_210808.pdf; Article_Times of India_Traditional cultivation practices need to change_210808.pdf

 

Euh d’ailleurs, à ce propos : arrêtez de me casser les pieds avec le vin, c’est pas parce que je suis française que je sais renifler le pinard !!

India Wine Grape Growing Region Map.JPG

mardi, 26 août 2008

Indian Samouraïs

kung_fu_panda,12.jpg

Je parlais dans mon précédent poste de la lutte. Le saviez-vous ? Le Shaolin Kung Fu aurait été inventé par un moine indien!! Tat Moh, aussi connu sous le nom de Boddhidharma. Né prince en Inde du Sud, il a adopté le bouddhisme, renoncé à son héritage royal pour devenir un simple moine. Il a beaucoup voyagé, répandant les enseignements du bouddhisme. A cette époque, il n’était pas rare que les moines indiens voyagent en Chine où les enseignements bouddhistes étaient très prisés (n’oublions pas que le bouddhisme est né en Inde !). Voilà donc en 250 après J.-C. notre ami Tat Moh qui s’en va en Chine, à pied. Il finit son voyage dans un temple, appelé Shao Lin (littéralement « petite forêt »), dans la province de Fukien (y avait d’autres temples Shao Lin apparemment, d’où le nom Kung Fu).

 

Les moines de ce monastère l’ont beaucoup déçu : ils étaient trop faibles pour supporter l’austérité du bouddhisme (plutôt du genre ascétique). Alors Tat Moh est parti se planquer dans une cave pour méditer peinard et trouver une solution au problème (il n’y a pas de problème, que des solutions). Après 9 ans (ah attends, c’était pas un petit problème), il a avais mis au point une série d’exercices pour les moines, inspirés de ceux pratiqués en Inde, comme le yoga, et destinés à renforcer le « chi » des moines (autrement dit augmenter leur vitalité et améliorer leur santé). Et voilou ! Ca a tellement bien marché qu’on pratique ces exercices encore aujourd’hui…

 

A l’époque, la Chine était pleine de hors-la-loi, de bandits en tout genre. Les temples étaient peu protégés et souvent attaqués, comme les moines itinérants. Alors pour se défendre, les moines ont développé un système de combat basé sur les exercices du fondateur, Tat Moh. Attention, l’idée était seulement de se défendre ; les moines bouddhistes sont très gentils et de bonne nature. Ces moines appartenaient au temple Lohons : le Lohon style est une forme très basique du Kung Fu. Parce qu’en fait il y a eu plusieurs styles de Kung Fu. Par exemple, le Lohon style a été battu par le Tiger style (3ème style Shaolin), « Tai Chor ». Ce style a été inventé par un empereur renonçant, étudiant dans le temple Shaolin. Bon après y a eu le Monkey style qui battait le tigre, puis d’autres, et encore d’autres.

 

Source : rising-dragon.co.uk