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mercredi, 07 septembre 2011

De la religion et de la copropriété

En Inde, il est important de bien choisir son immeuble… Et ses habitants !! Parce que ce qu’ils appellent « society » (copropriété) ne va pas vous lâcher… Tous ceux qui s’ennuient (les retraités, les femmes à la maison, les employés, les gardiens) trouveront que votre vie digne d’être surveillée…

 

Voilà comment à Pune, j’ai eu du mal à trouver une « society » qui accepte un couple franco-indien non marié. Les proprios étaient cools. Mais ils ont dû demander l’autorisation !!

 

Ensuite, une fois arrivée à Mumbai, je me suis retrouvée dans une « society » sindhi – les Hindous qui sont venus du Pakistan après la partition. Rien de spécial à part qu’ils étaient tous sindhis.

 

Et puis dans mon nouvel immeuble, j’étais pas peu contente de tomber dans une « society » catholique – je me disais qu’ils seraient un peu moins « conservateurs » que les autres mais que nenni. Bref, dans mon immeuble, il n’y a que des Rodriguez, Pereira, Rebello etc. ça me fait marrer chaque fois que je vois le panneau avec tous les noms ! Et voilà-t-y pas qu’un beau jour je reçois une notification de ma « society » indiquant que la réunion annuelle a eu lieu et en phrase d’introduction « après avoir récité une prière, nous avons attaqué l’ordre du jour … » Faudrait essayer ça en France ! Nous sommes également régulièrement invités pour des messes (pour des anniversaires, des décès etc.) dans notre jardinet. Au moins ça fédère.

 

L’un dans l’autre, je crois que les « societies » les plus contraignantes sont les musulmanes, de ce que j’ai entendu. Une amie française n’y a été acceptée que parce que son mari était musulman. Et dans une autre, le Français a promis-juré de ne pas ramener d’alcool ni de porc.

 

Pas de jugements. C’est simplement un peu surprenant, au début.

jeudi, 13 août 2009

Sacré voisins!

Alors les Indiens ils sont forts pour se gratter les couilles mais pour ce qui est d’en avoir… des fois…

Même à Mumbai, dans « the » quartier, je me retrouve avec voisins qui passent leur temps à m’épier et à me balancer à mon proprio. Non mais on croit rêver !!

Mon frère reste une semaine et voilà mon proprio qui m’appelle pour me demander si j’ai pris un colocataire, ce qui est contraire aux termes de notre contrat…

 

Et puis alors, la blague. Je n’ai pas engagé de femme de ménage au vu de la taille de mon appart, de la magie de l’aspirateur et des emmerdements que ces bonnes femmes m’ont causés à Pune.

Et mes voisins, mes super voisins qui ne m’adressent jamais la parole, n’ont pas osé m’en parler. Enfin, c’est quand même un problème si y a personne pour vérifier ce qui se passe chez moi !! Déjà, quand j’ai refusé de payer pour le type qui ramasse les poubelles, c’est mal passé. Mais c’est une question de principe : le proprio fait partie de la copropriété et c’est à la copropriété de prendre en charge ce genre de chose, pas à moi. Et de toute façon, je suis capable de descendre un sac poubelle 2 fois par semaine. Mais c’est pas cool parce que j’aime bien le petit gars des poubelles, c’est le seul qui me dit « good morning » tous les matins ! Tiens je lui filerai des étrennes…

Mais revenons à la femme de ménage. Une voisine préoccupée a capté qu’un Indien dormait chez moi et lui a envoyé une maid, précisant que j’en avais besoin. Que nenni. La voisine est revenue à la charge le lendemain, via maid interposée. Mais toujours pas non.

 

Moralité : mais foutez-moi la paix bon sang !!

lundi, 28 avril 2008

India is watching you

Si si, j’aime la vie en Inde. Parfois on a un peu l’impression d’être la vedette d’un show télévisé version Big Brother sans les caméras mais bon… Tu t’y plies ou tu plies bagages.

Par exemple, mon proprio a refusé que je prenne des colocataires masculins, « tu comprends, des mecs, même si ils travaillent c’est pas bien ; la society (copropriété) n’acceptera pas ». Et là tu te dis, mais de quoi elle se mêle la copropriété ?? Et ben si, elle a un droit de regard. Et si tu te rebelles et que tu enfreins les règles (morales), c’est pas compliqué, elle t’envoie les flics et eux ils ne transigent pas. J’ai un pote qui a fini en prison comme ça…

Peu après mon aménagement, j’avais reçu un coup de fil affolé de ma proprio : une voisine se plaignait que j’amène des garçons la nuit chez moi. Sauf que j’étais à Goa. Sauf que le seul mec que j’amène, et ben je vis avec. De la pure diffamation. Et le plus frustrant je dirais, c’est que personne ne vient me parler à moi, ils appellent direct le proprio qui se met à baliser, dans sa lointaine Bangalore...

Et puis tout le monde me surveille. A commencer par la bonne ; mais ça fait louche aussi si je n’ai pas de bonne. Elle me demande tous les quatre matins quand est-ce que je vais me marier avec Shiv… Et ça continue par les nanas qui ramassent les poubelles et font le tri sur notre paillasson (quel meilleur moyen de connaître notre vie). Et ça finit avec le gardien qui s’est récemment plaint au président de la copropriété parce que la voiture de Ravi, le copain de Sarah était mal garée – sauf que ce que le président a dit à Ravi c’est que ce n’est pas bien qu’il dorme chez nous.

Y a aussi les gens à l’extérieur de la society qui nous surveillent. Les rickshaw wallahs qui connaissent nos itinéraires à la lettre. Les livreurs de bouffe qui ne se privent pas pour scruter l’appartement.

Faut quand même être super souple pour tolérer cet aspect totalitaire de la « plus grande démocratie du monde ».

Pour finir sur une note (je ne trouve pas d’adjectif qualificatif approprié) dans la série divergence de points de vue culturels, voici une anecdote : nous réfléchissions au projet de calendrier pour 2009 et mon collègue a proposé les hommes célèbres avec exemple à l’appui : Hitler pour l’Allemagne. Euh là, je me suis insurgée. Qu’il annonce sans complexe, haut et fort, qu’il veut embaucher des femmes (pour la compta et le collage des étiquettes) parce que c’est moins cher (et encore c’est quand même trop cher), passons. Mais là, je ne mettrai pas Hitler dans un calendrier. Le plus grave c’est que Mein Kamp est l’un des livres les plus vendus en Inde et qu’il figure dans les rayonnages, à côté du Journal d’Anne Frank. Normal.