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lundi, 02 novembre 2015

Quel est le comble pour une hijra?

Alors déjà, c’est quoi une hijra ? Ni homme ni femme ou plutôt homme et femme à la fois… Pour faire simple, le Gouvernement (qui ne les a reconnues officiellement qu’en 2014) les classifie sous le générique ‘troisième sexe’. Ca englobe donc les hermaphrodites, les eunuques, les transgenres et les travestis (même si techniquement, la majorité se fait émasculer et qu’il existe aussi des travestis qui s’habillent en femmes pour le plaisir et pas parce qu’ils sont hijras).

La tradition remonte à plusieurs milliers d’années où le genre était assez en vogue dans les cours royales. Ils avaient d’ailleurs la réputation de porter bonheur (et se pointe d’ailleurs toujours aux mariages et naissances pour quérir leur dû en échange de leurs bénédictions). Et puis les Anglais ont débarqué et découvert cette pratique ; dégoûtés, ils les ont ostracisés et ils sont souvent réduits à la mendicité et la prostitution. Et les quotas mis en place l’année dernière n’aident pas beaucoup…

Si c’est clairement pas la panacée d’être une hijra en Inde aujourd’hui, elles ont leur petit succès au feu rouge et les mendiants, jamais en peine de créativité, ont trouvé de nouveaux moyens d’exploiter cette manne et de leur faire concurrence.

C’est ainsi que je suis tombée sur des hommes déguisés en hijra – oui, des hommes qui se déguisent en hommes qui s’habillent en femmes, c’est assez fort. On les reconnaît parce que les hijras ont quand même un certain côté féminin et là c'est limite si ils ont pas de la barbe...

Mais j’ai encore mieux ! Des femmes qui se déguisent en hijra – donc des femmes qui se déguisent en hommes qui s’habillent en femmes.Et elles on les reconnaît à l'absence de pomme d'Adam. Et on sait que c'est pas juste des femmes mendiantes parce qu'elles ont le 'style' hijra et tapent dans les mains comme ces dernières...

Bref, on est tombé sur la tête !!

lundi, 26 octobre 2015

La petite mendiante

En changeant de bureau, j’ai dit au-revoir au lépreux et ses moignons qui squattent le carrefour de Juhu Tara Road. Sur ma nouvelle route, je m’arrête au carrefour d’un autre gang, celui des faux eunuques – mais j’en parlerai plus tard…

L’autre jour, je rentrais chez moi et j’ai vu cette petite fille de trois ans, allongée sur le trottoir. En fait je l’ai repérée parce qu’une bonne femme, vraisemblablement une mendiante, se penchait dessus et regardait les mouches voler. Et ce n’est pas une figure de style. La petite était couverte de mouches. Et la bonne femme ne fit pas un geste. D’ailleurs, tout le temps qu’a duré le feu rouge, beaucoup de passants sont passés sans faire un geste. Sans même regarder en fait. Comme si elle n’était pas là.

J’étais en train de gérer les sentiments que m’inspirait cette scène – tristesse, colère, honte (de moi-même, incapable de faire autre chose que de tenir une caméra au lieu de me bouger le cul, et il n’y a pas d’excuses) – quand mon rickshaw se mit en branle et je découvris la même bonne femme, quelques dix mètres plus loin, qui surveillait la gamine en rigolant avec deux autres gosses.  Elle avait préféré l’allonger en travers du trottoir, bien visible, plutôt que dans son coin de rue…

C’est ça qui est bien avec l’Inde, tu prends régulièrement une gifle qui te rappelle à la réalité (1)…

Et pour finir, une note plus optimiste avec ce chouette site Internet, TheBetterIndia, qui partage des initiatives positives pour aider à « faire le bien collectivement ». Et ça met du baume au cœur chaque fois que je lis un article !

TheBetterIndia.jpg

 (1) D’après l’UNICEF, 12,5 millions d’enfants sont utilisés à des fins pas très catholiques. Près de 40 000 enfants sont kidnappés chaque année et un quart d’entre eux n’est pas retrouvé. Source : https://in.news.yahoo.com/which-devi-are-we-worshipping-when-a-4-year-old-girl-gets-raped-here-091250861.html

mercredi, 24 avril 2013

Série sur les castes et inégalités en Inde - Illustration

Pour continuer sur le sujet de l’intouchabilité et des castes, on me pose souvent la question de savoir si c’est toujours d’actualité et si c’est visible. Et je réponds que soit ça ne l’est pas dans mon univers (personnel et professionnel) soit c’est trop subtil pour moi – en même temps je ne cherche pas trop à approfondir vu que c’est quand même un système que je trouve assez abominable. 

Mais voilà ce dont j’ai été témoin la semaine dernière.

Je déjeunais avec un Indien, excellent vendeur et manager dans une entreprise internationale, parlant couramment anglais. 35 ans, 1m60, 90 kilos, le mec qui en impose. Plutôt silencieux, il inspire le respect par son allure plus que par ce qu’il dit (parce que quand il l’ouvre c’est souvent pour dire de la merde).  

Un type sympa mais complètement dépourvu d’humilité (c’est bien simple il n’avait jamais entendu le mot «  humble » jusqu’à ce que je lui fasse un feedback).

J’étais donc au restaurant (une gargote locale) avec Monsieur Moi-Je et il venait de commander un coca. Le serveur apporte la canette et se met sur le côté. 

Mon Indien lui fait signe d’approcher et avec un sourire plein d’empathie lui demande si il est fatigue. Alors là je suis scotchée : c’est pas du tout son genre de se préoccuper de la sante des autres (quels qu’ ils soient) !! Je me dis «  comme quoi tout est possible »…

Le serveur répond qu’il va bien. Et mon acolyte lui montre sa canette et lui dit «  ben alors ?? ». Le malheureux ne lui avait pas décapsulé son coca… 

 

La morale de cette histoire c’est que du fait du castéisme il y a une vraie rigueur dans le partage des taches. Il y a un type pour laver le linge, un autre pour le repasser, un autre pour le ranger etc. etc.

Fin