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lundi, 25 octobre 2021

L'Inde française, les Français indiens et le métissage franco-indien

J'ai écrit un article sur l'histoire des Français indiens et le métissage franco-indien. Tout est !

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vendredi, 05 février 2021

La fascinante histoire du thé indien - 5/5

Les grandes dates de l’histoire du thé en Inde

  • 1661-1800 : Popularisation du thé en Angleterre (140 ans)
  • 1820-1870 : Développement des plantations de thé en Inde (50 ans)
  • (1839-1860 : Guerres de l’opium entre l’Angleterre et la Chine)
  • 1880-1900 : Campagnes pour populariser le thé indien dans le monde (20 ans)
  • 1901-1936 : Campagne pour populariser le thé en Inde (40 ans)

À la fin de 1936, les villageois indiens étaient habitués au thé. En 1945, même les sans-abri vivant dans les rues de Calcutta buvaient du thé. Mais en 1955, la consommation par habitant en Inde n’était que d’environ 0,23 kilos, contre 4,54 livres en Grande-Bretagne. En 2016, l’Inde, avec 24% de la production mondiale était derrière la Chine (38%) et devant le Kenya (8,6%). Avec 19% de la consommation mondiale, l’Inde était derrière la Chine (38,6%). Pour autant, elle n’occuperait que la 28ème place du classement mondial de consommation par habitant, avec 0,33 kilos consommés par an.

Ma recette de thé indien (masala chai) pour 2-3 personnes :

Faire bouillir 2 tasses d’eau. Quand ça bout, ajouter les épices concassées (dans un mortier c’est plus facile sinon avec une planche à découper et un marteau) ci-dessous. Laisser frémir à feu doux 5 minutes. Ajouter 1 ou 2 tasses de lait puis du sucre (3-4 cuillers à soupe). Porter à ébullition et laisser frémir. Ajouter le thé noir non aromatisé et laisser infuser le temps qu’il vous plaît – dans le Sud on le fait beaucoup moins infuser quand dans le nord. Et voilà !

  • 3 cardamomes
  • 1 dé de gingembre frais
  • 1 bâton de cannelle (env. 3 cm)
  • 1 clou de girofle (optionnel)
  • 2 grains de poivre noir (optionnel)

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jeudi, 04 février 2021

La fascinante histoire du thé indien - 4/5

Le thé et les castes. Les musulmans de l’Inde ont toujours eu une forte tradition de manger au restaurant ou d’acheter de la nourriture chez des cuisiniers de bazar, mais les hindous de haute caste préféraient traditionnellement manger à la maison. C’est que chaque caste a ses restrictions et habitudes alimentaires et elles risquent d’être enfreintes en mangeant à l’extérieur ; ce qui peut avoir pour conséquence d’être rejeté par d’autres membres de sa caste. En général, les femmes sont beaucoup moins prêtes à abandonner les restrictions de caste que les hommes. Pour elles, qui ne sortent traditionnellement que peu de chez elles, et encore moins du village, enfreindre une règle de caste signifie la perte probable de parents et d’amis. En revanche, les hommes ont beaucoup à gagner d’échanges sociaux libres avec leurs collègues.

Peut-être ceci explique qu’encore aujourd’hui, beaucoup d’Indiens recherchent au restaurant la « ghar ka khana » (c’est l’oxymore indienne par excellence : on veut manger dehors la même chose qu’à la maison). On voit des restaurants avec l’enseigne « pure veg » qui signifient qu’ils n’offrent que de la nourriture végétarienne (on notera au passage l’emploi de l’adjectif « pur », on revient toujours aux histoires de pureté castéistes) ; on m’a dit une fois qu’ils étaient seulement tenus par des brahmanes mais je ne trouve rien qui corrobore cette affirmation. Dernier exemple, les employés de bureau de Bombay peuvent se faire livrer un déjeuner fait maison sur leur lieu de travail. Ce service est censé avoir été lancé par un Anglais au 19ème siècle qui s’est arrangé pour que son porteur apporte le déjeuner à son bureau. 5 000 dabba wallahs livrent ainsi (en train, en vélo et à pied) quelques 100 000 déjeuners chaque jour (voir l’excellent film The Lunch Box sur le sujet).

Le thé aurait alors émergé comme un fédérateur, même si le mot est un peu fort. L’étal ou l’échoppe de thé se serait alors peu à peu développé comme « terrain neutre » du village où des Indiens de différentes religions et des hindous de différentes castes pouvaient se retrouver. Ils offraient aux hommes un espace séparé et compartimenté où ils pouvaient former des amitiés et des alliances intercommunautaires et intercommunautaires sans nécessairement affecter leur position traditionnelle dans le village. Et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le thé en tant que denrée alimentaire étrangère, se situe en dehors des classifications ayurvédiques et n’est donc classifié comme ni pur ni impur. Cette neutralité du thé facilite le partage en toute impunité avec les membres d’une caste normalement rejetée comme partenaire de consommation ou de boisson. Ensuite, le thé en Inde est souvent servi dans de petites tasses en terre cuite qui sont écrasées sur le sol une fois qu’elles ont été utilisées. Cela garantit que personne ne puisse être pollué en buvant dans un récipient rendu impur par la salive d’une autre personne.

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Fin

Sources : Curry, A tale of cooks and conquerors de Lizzie Collingham, 2005 ; Feasts and Fasts – A History of Food in India de Colleen Taylor Sen, 2015 ; Eating India de Chitrita Banerji, 2007