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jeudi, 29 juillet 2021

J80 et J73 de symptômes : Le Covid, quand y en n’a plus y en a encore… Le Covid vu par une Française en Inde 29.07

  • Nombre de cas en France : 6 millions (112 000 morts) / 30 millions de vaccinés (69,7 de double dosés)
  • Nombre de cas en Inde : 31,5 millions (423 000 morts) / 451 millions de vaccinés (98,2 de double dosés)

Ouhla, la pause a été longue, presque 2 mois !

Sitôt remis du Covid, nous avons filé en France, histoire de faire une coupure, de se changer les idées, et de serrer mes proches dans mes bras. Parce qu’ils m’ont bien manqués dans les moments difficiles, même si je ne le dis pas trop et pas souvent…

Nous avons eu à peine de tracasseries administratives pour rentrer. Nous avons dû tous faire un test avant de partir (y compris notre fils de 6 ans) et un test à l’arrivée et au bout de 10 jours (pour les adultes). Nous avons sagement respecté la quarantaine de 10 jours en Normandie – à vrai dire, j’aurais aimé que ça ne se termine jamais. Le soleil, le calme, la bonne bouffe, le jardin, le travail… Ça a été une vraie bulle d’oxygène.

Après les choses se sont rapidement accélérées avec un road trip familial en Crète. Même si j’ai essayé de faire léger, c’est comme si je voulais rattraper le temps perdu enfermés à la maison, une fringale de dépaysement (en plus d’huile d’olive). C’était magnifique et la saison idéale pour nous, en juin les températures étaient encore clémentes et les touristes absents.

Et puis mon mari et moi nous sommes offerts une semaine en amoureux, du très grand luxe puisque Petit Samourai est scotché à nous depuis plus de 18 mois ! Nous avons commencé avec Athènes et en gambadant dans les ruines de l’Acropole que je n’avais pas vues depuis 20 ans, je me suis dit que l’effort de nos sociétés à faire revivre le passé est quand même impressionnant. Faute d’intérêts et/ou de moyens, les Indiens ne regardent que vers l’avenir… Le 2ème soir, nous avons osé le maquereau fumé, et figure-toi que le lendemain matin, je me suis réveillée avec son odeur dans le nez et la bouche. C’était extrêmement désagréable mais je me suis dit que ça allait passer. Que nenni. Un mois plus tard, je vis avec ce poids olfactif maquerelien. Mon mari a même trouvé sur google que ça pouvait être une maladie génétique. Et moi qu’il s’agissait en fait d’un effet du Covid long (source) et cette parosmie peut nécessiter une rééducation (source). Non mais franchement c’est quoi cette maladie qui te fait sentir le poisson faisandé ?

Après un passage au bureau et à Saintes, mon mari est reparti en Inde sans que je puisse me résoudre à le suivre. J’ai prolongé d’une semaine – le temps que Petit Samourai visite le musée d’histoire naturelle, joue au mini-golf et pêche des truites – avant d’embarquer. J’ai vérifié par la même occasion qu’au-delà des 4 semaines, le retour en Inde est compliqué pour moi. La suée que j’ai prise à 1 heure du matin à l’atterrissage me dégoûte, l’odeur de la ville aussi – même si cette fois-ci je l’aurais préférée à celle du maquereau fumé. Tous les trucs qui ne marchent pas m’agacent, surtout que notre maison est en travaux. Bref, j’ai le décalage horaire mauvais. Mais ça fait 13 jours maintenant et ça va mieux.

Quant à la situation Covid ici, elle est stable. Peu de cas. Certains attendent une autre vague d’ici août-septembre, d’autres disent que 67% des Indiens sont en fait immunisés (via la vaccination mais surtout les infections d’avril) (source). Certains disent qu’il n’y a pas assez de vaccins disponibles, d’autres que beaucoup, notamment en zone rurale (soit 70% de la population) refusent de se faire piquouser ; il n’y a pas pour l’instant de fracture sociale sur le sujet. Le gouvernement de l’Haryana a ordonné la réouverture des collèges et lycées mi-juillet, la présence physique étant optionnelle et les cours en ligne continuant – ça va pas être simple…

Sur ce, je vous souhaite de bonnes vacances !

Corona, coronavirus, virus, covid, covid-19, Inde

mercredi, 02 juin 2021

Les ex-Covidiens en vadrouille en France - Le Covid vu par une Française en Inde 02.06

Il est venu le temps d’un bol d’air. Vol Delhi-Paris prévu le 1er juin. Le voyage à l’heure du Covid, j’ai du mal à m’y faire. Pour commencer, j’avais égaré mon passeport, à force de ne pas l’utiliser. Mais j’ai remis la main dessus par hasard, avant de me rendre compte que je l’avais perdu.

Pour rentrer, il faut un test PCR de moins de 36 heures ou un test de moins de 72 heures + un test antigénique. À l’aéroport, un labo fait le test PCR avec résultats dans les 8 heures (ça a mis 3 heures pour nous) et le test antigénique en 30 minutes. On peut bloquer une plage horaire et payer en ligne ; ou bien faire tout sur place. Un dimanche soir, cela a pris 15 minutes. Mais j’ai entendu que les labos normaux sont de nouveau en capacité à venir collecter les échantillons à la maison et fournir des résultats en moins de 36 heures. Il faut juste s’assurer que les tests aient un QR code, ce qui a très largement participé à la réduction des faux certificats. Les enfants aussi doivent faire le test, quel que soit l’âge. Mais c’est seulement dans la bouche, Petit Samourai avait paniqué pour rien ! Seul un employé avant le comptoir Air France nous a demandé notre test ; il a scanné le QR code et gribouillé un truc sur la page. Plus rien après...

À 23 heures, l’enregistrement, les douanes, la sécurité, tout ça a mis moins de 30 minutes. Il n’y avait personne. Une différence notable par rapport à août dernier, c’est la relaxation. Pas de voyageurs enrobés dans des tenues en plastique avec sur-masque et sur-sur-masque. Le shield est optionnel, disponible au comptoir, mais personne ne le porte. Et le personnel de bord ne surveille plus toutes les 3 minutes que tu portes bien ton masque.

Notre avion a été retardé une demi-heure au sol à cause d’une tempête. Puis 5 heures à cause d’un moteur qui ne démarrait pas ! Je me suis endormie à 2h et réveillée au lever du soleil, encore au sol à Delhi !! À part ce petit hiatus, le vol s’est passé sans encombre. Il était plein (260 passagers), que ce soit la classe affaire, premium ou économie. Même si moins d’une vingtaine de personnes n’avait pour destination finale la France.

Dans l’avion, nous avons rempli un formulaire indiquant notre adresse en France. À l’arrivée, nous avons passé la douane. Puis nous avons rempli un formulaire (soit papier soit via QR code), puis nous sommes descendus. Au comptoir, on a vérifié nos formulaires et la preuve de résidence (heureusement, j’avais réussi à me planter sur le numéro de rue) – il a surtout regardé l’adresse, sans regarder les détails. Ensuite nous avons fait le test antigénique (juste un bâtonnet dans le nez, et pas pour les enfants de moins de 11 ans), gratuit. Il n’y avait qu’une vingtaine de personnes avec nous et les résultats ont été donnés en 25 minutes. Nous avons montré notre passeport et le formulaire à la police, qui nous a remis l’arrêté préfectoral stipulant 10 jours pleins de quarantaine avec autorisation de faire ses courses de 10 à 12. Le lendemain, un mail de l’Assurance Maladie m’a informé que nous devions faire un test le dernier jour avant de pouvoir sortir…

 Nous n’avons plus eu qu’à récupérer les bagages et ciao bambin ! Les clés de la voiture de location en poche, nous sommes partis sur les routes de Normandie par un beau ciel bleu et 28⁰C au compteur.

lundi, 17 septembre 2018

L’escapade d’un Samourai indien en Suisse…

Cette année, j’ai pris mon courage à quatre mains et réalisé un rêve qui me travaille depuis un certain temps. Oserais-je dire tout haut ce qui m’obsède tout bas ? Depuis des mois, presque des années, je fantasme d’une nuit d’hôtel en solo. Mais je le garde pour moi, quel genre de mère cela fait-il de moi ? Quel genre d’épouse ? Le genre fatiguée… Mais alors très fatiguée…

J’ai donc finalement osé demander à mon Indien préféré si je pouvais prendre un break de deux jours et profité d’un séjour professionnel en Suisse pour mon escapade – ca me faisait trop bizarre de partir quelque part en Inde sans ma famille indienne, et puis les endroits relaxants sont plus difficiles d’accès que dans la petite Suisse.

Le moment le plus libérateur de cette expérience fut quand je validai ma réservation sur Airbnb. Élation. Je choisis avec soin, scrutant les offres pendant plusieurs semaines avant d’arrêter mon choix. Et ce qui me décida fut le commentaire d’une invitée qui faisait son premier voyage seul et qui avait été mise très à l’aise par l’hôte.

Ensuite, je réservai une voiture, le Airbnb étant suffisamment perdu dans le petit village de Nassen pour qu’il ne soit desservi ni par des trains ni des bus. Mon échange au guichet de location fut intéressant. La jeune fille, après m’avoir offert un upgrade de la Fiat panda à la Mercedes Class A, voulait me vendre une assurance et devant mon hésitation, elle sortit sa carte maîtresse : ce n’est pas vous le problème, c’est les autres. Alors là, je l’arrêtai tout de suite : je fais bien plus confiance aux Suisses qu’à moi-même en ce qui concerne la conduite ! D’ailleurs c’est étonnant de voir un bouchon en Suisse : les voitures se suivent sagement, en respectant la distance de sécurité, sans klaxonner ni doubler. J’aurais dû faire une vidéo. L’étape suivante fut mon premier challenge : démarrer la voiture sans clé à tourner, trouver comment le frein à main marchait, sortir du parking sans ticket, comprendre où se cachait le port USB. Personne n’était là pour m’aider. Ou alors j’ai mal regardé. Il y a pas mal de trucs automatiques qui m’ont laissé interdites, notamment les machines à café de l’hôtel et la pompe à essence. Là le problème n’était pas qu’il n’y avait personne pour me tenir le machin, mais plutôt de savoir quel liquide mettre dans le ventre de mon bolide. J’ai dégoté un géant avec un gilet orange qui faisait le poteau les bras croisés et suis allée faire ma blonde, sans complexe. La voiture a redémarré. Et pour finir sur mes aventures motorisées, je conseille à tout individu qui loue une caisse en Suisse et qui ne prend pas d’assurance d’éviter les parkings souterrains. Il faut être fortiche tellement les passages sont étroits pour ne pas égratigner l’engin. En parlant de dommages, je me suis fait une peur bleue : après une heure de route et un petit passage dans les bois (merci Google map), dans des sentiers pas trop battus, j’ai réalisé que j’avais perdu un enjoliveur. J’en étais comme deux ronds de flan. Heureusement il y a suffisamment de Mercedes en Suisse pour pouvoir en récupérer un sur une autre voiture. Mais comment ça s’enlève un truc comme ça ?? Bref, je l’ai cherché partout dans la forêt. Et c’est en cherchant le numéro de l’agence pour savoir si la perte de l’enjoliveur était couverte par mon assurance pneus-vitres que j’ai réalisé qu’il était déjà manquant ! J’ai réussi à rater ça alors que j’avais fait le tour de la voiture quinze fois pour vérifier les égratignures…

Bref, à part ça, tout a roulé comme dans du beurre. J’ai réussi à énerver un Suisse en galérant à sortir d’un parking, ça m’a rassurée, je me suis dit qu’ils étaient humains malgré tout. Mais des humains qui ne se parlent (presque) plus : pas moyen d’appuyer sur un bouton pour avoir de l’aide si tu galères à mettre ton ticket, pas moyen de faire le check-in ailleurs que sur une borne. Et heureusement qu’un quidam m’avait aidée à trouver le frein à main ou ça a aurait frisé la catastrophe dans le parking !

J’ai donc surmonté ma timidité, mais pas sans difficultés : je suis passée plusieurs fois devant la maison de mon Airbnb avant d’oser m’y arrêter… En plus j’avais une de ces allures, dans ma petite robe de femmes d’affaires et ma voiture hyper classe, pas moi du tout ! Comme prédit par les commentaires, mon hôte me mit vite à l’aise autour d’un thé et on ne m’arrêta plus. Je partis m’ébattre dans les champs, pister le renard, visiter St Gallen et sa bibliothèque, boire un thé au bord du lac de Constance, faire mon yoga dans les prés, assister au retour des vaches des alpages (qui m’ont bloqué la route, juste comme en Inde !), partager un Proseco avec mon hôte et ses sœurs, et encore plus fort, faire un trek d’une journée à Ebenalp (là aussi je me suis sentie pas trop éloignée de l’Inde, fallait voir le monde sur le chemin !).

Un week-end avec moi-même, au calme et au propre, dont je suis sortie ressourcée comme jamais… Il s’est un peu prolongé dans l’avion du retour, entre films, lecture et Sudoku. Et avec des voisins, un couple de Sikhs d’une cinquantaine d’années, qui m’ont remise dans le bain. D’abord la femme a insisté pour faire bouger son mari et prendre la place du milieu – un truc bien indien d’éviter au possible les contacts homme-femme ; elle voulait me mettre à l’aise et moi je me suis demandé si elle ne faisait pas confiance à son conjoint ? Lequel n’arrêtait d’ailleurs pas de me fixer. À tel point que j’ai failli le prendre en photo. Mais le plus impressionnant c’est que ces deux-là n’ont rien fait du vol. Absolument rien à part une sieste de deux heures, le repas et demi et deux-trois phrases. Une capacité contemplative hors du commun….

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