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lundi, 17 juillet 2023

Est-ce légal de fumer du cannabis en Inde ? 1/5

Le cannabis et l’hindouisme

Pour commencer, le cannabis fait partie de la culture hindoue, comme le vin et la culture chrétienne.

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À peine sorti de l’Arche, Noé, homme juste et pacifique par qui tout le genre humain a été renouvelé, planta une vigne, geste de paix et d’harmonie qui symbolise les joies simples et surtout le lien avec la terre, la valeur du travail et de l’humilité.

(Ensuite, selon la Genèse 9,20-27, le premier agriculteur et vigneron « but du vin et devint ivre, si bien qu’il se dénuda au milieu de sa tente » devant son fils Cham qui « découvrit sa nudité » et alla en informer ses frères qui le couvrirent. À son réveil, découvrant la situation, Noé maudit Canaan, le fils de Cham. Pourquoi une telle réaction ? Noé a-t-il été humilié que son fils l’ait vu ainsi et ait appelé ses frères ? Le châtiment serait un peu démesuré. Certains ont alors postulé, en se basant d’une interprétation de « voir la nudité » venant du Lévitique, que Cham aurait en fait violer son père. Pourquoi punir Canaan et non directement Cham ? D’autres ont imaginé que Canaan était le fruit d’une relation incestueuse entre Cham et sa propre mère. Mais là encore, le fils n’y est pour rien. Toujours est-il que l’ivresse conduit a priori Noé à se conduire avec déraison ; selon Michel Bouvier, Satan aurait dit qu’« au premier verre de vin, l’homme deviendra doux et humble comme un mouton, au second, il se sentira fort comme un lion et ne cessera de s’en vanter, au troisième il imitera le singe, dansant tout en disant des sottises, au quatrième, il se vautrera tel un cochon dans la fange et les immondices ».)

Par ailleurs, le premier miracle de Jésus fut de transformer l’eau en vin lors des noces de Cana et lors de la Cène, le vin fut sacralisé en étant assimilé au sang du Christ. Par la suite, et jusqu’au XIIIe siècle, la culture de la vigne suivit les chemins de l’évangélisation, le vin se devant d’être présent lors des communions, à la table des prélats et des moines – les vignes dépendaient d’ailleurs d’un siège épiscopal.

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Dans l’hindouisme, le dieu Shiva est souvent associé au cannabis, et plus particulièrement au hashish. Adepte de la méditation, il aurait consommé des drogues pour atteindre des états de conscience altérée, comme certains de ses adeptes en fument aujourd’hui pour supporter les peines qu’ils infligent à leur corps (s’enrouler le pénis autour d’un bâton, regarder le soleil pendant des heures, rester des jours debout sur une jambe, etc.). (C’est ainsi que mon ex-Indien préféré allait au temple de Shiva chercher du shit quand ses potes ou son dealer local était à sec, mais chut, faut pas le dire…)

Par ailleurs, la consommation de cannabis, et surtout de bhang, est courante lors de festivals hindous comme Holi ou Maha Shivratri. Le bhang, version comestible du cannabis, est une préparation à base de feuilles et de fleurs de cannabis broyées et mélangées à divers ingrédients suivant la recette, du lait, de l’eau, du ghee (beurre clarifié), des fruits à coque, des épices (cardamome, cannelle et poivre noir), du sucre, le tout étant ensuite filtré puis ajouté dans des boissons (comme le thandai, à base de lait, d’amandes, de sucre et d’épices) ou des confiseries (comme le barfi, le gujiya, le halwa). Les dévots les consomment alors en tant qu’offrande à Shiva et pour atteindre un état de béatitude spirituelle, d’autres juste pour faire la fête.

Selon une légende, lors du « barattage de l’océan de lait » (samudra manthan), un acte entrepris par les dieux et les démons hindous pour obtenir un élixir d’immortalité (amrit), le cannabis se serait mis à pousser partout où des gouttelettes de cet élixir tombaient sur terre. Selon une autre légende, ce barattage aurait conduit à la création d’un poison que Shiva avala pour sauver la Terre. Son épouse Parvati se serait précipitée pour l’étrangler – pour éviter que le poison ne se disperse dans son corps – et lui aurait offert du bhang pour soulager la douleur. Selon une troisième légende, le jour de Holi, le dieu de l’amour, Kamadeva (qui ressemble furieusement à Cupidon), aurait tiré une flèche sur Shiva pour interrompre sa méditation (qui dura des centaines d’années) et l’obliger à prendre conscience de la présence de Parvati, réincarnation de Sati, son épousé décédée par auto-immolation. Holi fête donc la sortie de Shiva de son état méditatif et on célèbre ça avec du bhang.

 

lundi, 20 janvier 2020

Virée à Pushkar pendant la foire

Sur un coup de tête, nous nous sommes offert une escapade en famille à Pushkar début novembre 2019. Bien nous en a pris car ces trois jours-là ont vu le pic de pollution annuel de Delhi exploser tous les records. Et c’est dans un brouillard blanc – annonciateur de neige en France, porteur de pollution ici – que nous sommes partis avaler les 380 km qui séparent Gurgaon de cette ville sacrée du Rajasthan. 7 heures plus tard sur une autoroute presque impeccable – il n’y a que la conduite des camions qui laisse à désirer, roulant n’importe comment sur les 3 voies – nous y étions !

Inde,Pushkar,rajasthan,camel fair,chameaux,ville sainte,chevaux,bétailsIl y a tous les ans, à Pushkar, le plus grand rassemblement de bétail d’Inde. Connu pour ses dromadaires, on y retrouve aussi des chevaux (la race des marwaris avec la pointe des oreilles qui se touchent), des vaches etc. Un évènement que j’ai toujours voulu voir. Pas évident de trouver les bonnes informations ceci-dit. Le festival cette année dure du 4 au 12 novembre mais il fait plus référence aux grandes roues, aux spectacles de danse et de charmeurs de serpents, aux virées en montgolfière qu’à la vente des animaux. Celle-ci se passerait plutôt quelques jours le début du festival. Mais un ami m’a affirmé que les ventes de chevaux battent leur plein le dernier jour, quand les vendeurs sont prêts à bien des sacrifices pour ne pas repartir avec leurs bêtes.

Quoi qu’il en soit, nous sommes arrivés juste 3 jours avant et déjà la quantité de monde me suffisait ! Pour commencer, petite virée en fin de soirée à Pushkar : hommages payés à Brahma avant la fermeture d’un de ses rares temples, pause au bord du lac à regarder un chien attraper des poissons. Les ghats (les quais où les pèlerins vont faire leurs ablutions, et ils sont nombreux à venir dans cette ville sacrée, étaient vides, étonnamment propres et reposants dans la fraîcheur du début d’hiver). En journée, c’est plus peuplé mais ça vaut le coup de faire le tour du lac par les ghats.

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Et au coucher du soleil, les dévots allument des bougies et les envoient sur le lac. Se balader dans la ville n’est pas de tout repos à cause du monde, mais se perdre dans les ruelles peut s’avérer reposant. Personnellement, j’étais quand même contente d’avoir choisi un hôtel un peu en-dehors et très calme.

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Pour une belle vue de Pushkar, une promenade sur une colline environnante s’impose, surtout le soir. Il y a celle de Saraswati, la première femme de Brahma qui lui lança un sort (celui de ne pas être représenté et idolâtré par les hommes, ce qui explique la faible quantité des temples de ce dieu créateur dans la trinité hindoue, avec Shiva et Vishnou), et de sa seconde femme, Gayatri.

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Le lendemain, nous sommes partis en calèche-dromadaire pour un tour qui enchante les touristes indiens : prendre des selfies sur une dune sans intérêt où Shah Rukh Khan a posé, écouter un musicien près de l’arbre du film de Salman Khan, enfiler des tenues rajasthani et monter sur des dromadaires. Personnellement, ça m’a vite gavée. Il paraît qu’on peut s’éloigner dans la campagne avec les chameaux et qu’alors c’est un peu plus authentique mais nous n’avons pas pris cette option-là. Sur le premier terrain de vente de dromadaires où les groupes de bêtes sont rassemblées et qui ressemble à une décharge, les photographes étaient presque plus nombreux que les chameliers qui étaient donc soit énervés soit demandeurs de compensation financière. Même pour répondre à de « vraies » questions.

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En plus, il y a les mendiants qui viennent quémander en permanence, tout cela ne laissant pas un goût de fête. Sur le deuxième terrain, plus propre, les groupes de dromadaires étaient plus petits et j’ai pu, en me baladant, observer de loin une vente entre deux vieillards amaigris. Apparemment, la population de dromadaires est sur le déclin avec l’augmentation des tracteurs et la contrebande avec les pays voisins.

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