lundi, 26 décembre 2016
La ‘démonétisation’ vue par moi
Un beau matin, le pays s’est réveillé sans cash (cf cette note). Les billets de 500 et 1 000 roupies (environ 8 et 12 euros), les plus gros billets, n’avaient plus de valeur. Boom. Et les citoyens avaient quelques semaines pour les déposer à la banque. Les nouveaux billets de 500 et 2 000 roupies sont arrivés assez vite mais en quantités infinitésimales – ils sont mis sur le marché au compte-goutte par le Gouvernement (volontairement ou pas on sait pas). Voici donc ce que j’ai réalisé en ‘survivant’ avec 300 roupies pendant 2 semaines :
- Je paye mes légumes au vendeur du coin en cash. Ma seule option fut d’aller au supermarché, coupant une source de revenues à mon vendeur local (qui doit lui-même payer le maillon de la chaîne pour continuer à recevoir ses légumes ; et je peux remonter la chaîne agricole jusqu’au vendeur de graines comme ça !). Heureusement, en moins d’une semaine, le vendeur du coin avait installé l’appli Paytm et je peux désormais le payer via mon smartphone.
- J’ai dû arrêter de prendre des rickshaws et me concentrer sur Uber / Ola.
- J’ai cessé de donner du pourboire aux gens – la petite monnaie valant de l’or. Et ça m’a fait hyper mal au cœur quand j’ai pas pu filer quelque chose au petit vieux du supermarché qui portait mes sacs et avait dégoté un petit machin pour mon fiston.
- J’ai cessé de payer ma femme de ménage en attendant qu’elle ouvre un compte bancaire.
- J’ai assisté à un dimanche soir de vente dans le Mall chicos du coin dix jours après la date fatidique de l’annonce de la ‘démonétisation’. Et alors que les langues allaient bon train sur le ralentissement des dépenses des ménages dans l’attentisme, les machines à carte de H&M et Mark & Spencer surchauffaient, les queues étaient interminables. Les riches pouvaient encore s’acheter des fringues, ça m’a rassurée ;)
- On m’a dit que c’était une catastrophe pour les mariages (dont c’est la saison) qui sont tous payés au black et pourtant c’est la bamba dans le centre de mariage de mon quartier presque tous les soirs.
- J’ai eu la chance de visiter la banque pour déposer quelques vieux billets et bonjour le bordel, y a de quoi se taper la tête sur les murs.
- J’ai piqué une crise à la Poste qui, bien qu’établissement public, n’a pas de lecteur de carte et ne prend pas de chèque. (D’ailleurs les Indiens sont pas fans des chèques quand ils sont du côté receveur – par exemple si tu payes par chèque chez Mothercare, ils ne te livrent qu’une fois que les fonds ont été crédités tellement y a des chèques en blanc.)
Bref, c’est un peu le bazar, on entend tout et n’importe quoi sur cette décision, et c’est surtout les pauvres qui prennent cher (hé hé) mais en même temps c’est une nouvelle occasion pour les Indiens de démontrer leur esprit de débrouille (ou jugaad comme on dit ici) qui est tout bonnement incroyable.
PS: On attend ces jours-ci que le Gouvernement veut digitaliser la monnaie. Une intention louable et séduisante. Mais un pari impossible dans la situation actuelle ? Où 30% de la population ne sait toujours pas lire, 30% n’a pas de téléphone, 85% n’ont pas d’accès internet sur leur téléphone, et 900 millions vivent avec moins de 2 dollars par jour.
Un jour normal, une heure avant l'ouverture du distributeur, en bas de mon bureau
08:03 Publié dans Expatriation (en Inde et ailleurs), IncredIble India, Les insolites de l'Inde en photo | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : inde, billets, démonétisation | Imprimer |
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mercredi, 09 novembre 2016
Bye-bye billets de 500 et 1000 rupees!
Pendant que le monde attend avec impatience de voir l’autre guignol devenir président des Etats-Unis, le Premier Ministre indien continue dans sa lancée d’interdictions. Après avoir interdit la viande de bœuf un peu partout, les sites pornos, il a créé la surprise générale hier en interdisant… les billets de 500 et 1000 roupies. Avec effet immédiat (enfin l’annonce a eu lieu vers 20h et prenait effet à minuit), ça a été orchestré d’une main de maître. En gros ça veut dire que maintenant on ne peut payer qu’avec des billets de 100 roupies (un peu moins d’1.5€). Sachant que l’Inde est une ‘cash economy’ (quasiment tout se fait en cash) ça va être pratique.
Mais l’intention est louable : mettre fin à la ‘black economy’, aux faux billets et à la corruption. Voilà qui a le mérite d’être ambitieux ! Apparemment c’était la troisième phase (surprise) de Modi, la première étant d’encourager tout le monde à ouvrir un compte bancaire (depuis août 2014, 254.5 millions de comptes ont été ouverts, la moitié dans le secteur rural*) et la deuxième d’encourager tous ceux qui ont du black à le déclarer**. (En fait le plan est en 8 étapes*, j’ai juste simplifié.)
Enfin bref ça va faire du changement !
Voilà les prochaines étapes :
Et en plus détaillé (genre que peuvent faire les touristes et ceux qui ont des billets et vivent à l’étranger) :RBI_ Your questions answered by the RBI _ What to do with 500 and 1000 notes.pdf - source
* Source : http://indiatoday.intoday.in/story/prime-minister-modi-su...
** Tous ceux qui avaient du cash non déclaré ont eu de juin à septembre pour faire amende honorable et déclarer leurs revenus – et payer des taxes dessus, plus une amende de 45%. Mais moins d’un dixième des montants ‘black’ estimés (7 000 milliards de roupies (environ 6% du PIB)) ont été déclarés.
08:22 Publié dans IncredIble India | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : inde, modi, fausse monnaie, corruption, billets de 500 roupies, billets de 1000 roupies, interdiction | Imprimer |
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lundi, 07 novembre 2016
Le glam des métropoles indiennes
Gurgaon, dans le brouillard post-pétards de Diwali (trois jours plus tard et l'air est toujours difficilement respirable)
Hyderabad
Bangalore
08:00 Publié dans Expatriation (en Inde et ailleurs), IncredIble India, Les insolites de l'Inde en photo, Virées en... Inde! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, ville, métropole, gurgaon, delhi, pollution, hyderabad, bangalore | Imprimer |
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