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lundi, 27 janvier 2020

Le bonheur matrimonial vu par un Indien

Un collègue m’exposait récemment son classement des meilleurs et pires époux et épouses dans le monde.

  • Meilleures épouses : Les Philippines, parce qu’elles s’occupent de leurs hommes, sont aux petits soins, leur préparent à manger et ne rechignent pas à leur faire des massages.
  • Meilleurs époux : Je te le donne dans le mille… Les Indiens ! Et pourquoi ? Parce qu’ils ne quittent pas leur femme, quoi qu’il arrive. Il vit encore dans une société où le mariage c'est pour la société et la reproduction - l'amour et le sexe peuvent se trouver ailleurs, les deux ne s'excluant pas mutuellement - et où être mal accompagnée est mieux de ne pas être accompagnée - et je ne fais pas de l'humour, un homme même horrible est généralement toléré car il offre une protection contre les autres hommes.
  • Pires épouses : Les Américaines, parce qu’elles sont indomptables, ne pardonnent pas un écart et vous font un procès pour un oui ou un non.
  • Pires époux : Les Chinois. Et pourquoi? Parce qu'ils ont un petit ziquet! Dixit un Indien qui n'a visiblement pas regardé le classement mondial par taille de pénis avant d'ouvrir sa bouche! Les Chinois seraient 72ème avec 12,11 cm, 22 places derrière les Indiens à 13,71 cm, les deux étant en-dessous de la moyenne mondiale de 14,09 cm. (Et les Français te demandes-tu??! 10ème à 15,74 cm.) source

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lundi, 20 janvier 2020

Virée à Pushkar pendant la foire

Sur un coup de tête, nous nous sommes offert une escapade en famille à Pushkar début novembre 2019. Bien nous en a pris car ces trois jours-là ont vu le pic de pollution annuel de Delhi exploser tous les records. Et c’est dans un brouillard blanc – annonciateur de neige en France, porteur de pollution ici – que nous sommes partis avaler les 380 km qui séparent Gurgaon de cette ville sacrée du Rajasthan. 7 heures plus tard sur une autoroute presque impeccable – il n’y a que la conduite des camions qui laisse à désirer, roulant n’importe comment sur les 3 voies – nous y étions !

Inde,Pushkar,rajasthan,camel fair,chameaux,ville sainte,chevaux,bétailsIl y a tous les ans, à Pushkar, le plus grand rassemblement de bétail d’Inde. Connu pour ses dromadaires, on y retrouve aussi des chevaux (la race des marwaris avec la pointe des oreilles qui se touchent), des vaches etc. Un évènement que j’ai toujours voulu voir. Pas évident de trouver les bonnes informations ceci-dit. Le festival cette année dure du 4 au 12 novembre mais il fait plus référence aux grandes roues, aux spectacles de danse et de charmeurs de serpents, aux virées en montgolfière qu’à la vente des animaux. Celle-ci se passerait plutôt quelques jours le début du festival. Mais un ami m’a affirmé que les ventes de chevaux battent leur plein le dernier jour, quand les vendeurs sont prêts à bien des sacrifices pour ne pas repartir avec leurs bêtes.

Quoi qu’il en soit, nous sommes arrivés juste 3 jours avant et déjà la quantité de monde me suffisait ! Pour commencer, petite virée en fin de soirée à Pushkar : hommages payés à Brahma avant la fermeture d’un de ses rares temples, pause au bord du lac à regarder un chien attraper des poissons. Les ghats (les quais où les pèlerins vont faire leurs ablutions, et ils sont nombreux à venir dans cette ville sacrée, étaient vides, étonnamment propres et reposants dans la fraîcheur du début d’hiver). En journée, c’est plus peuplé mais ça vaut le coup de faire le tour du lac par les ghats.

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Et au coucher du soleil, les dévots allument des bougies et les envoient sur le lac. Se balader dans la ville n’est pas de tout repos à cause du monde, mais se perdre dans les ruelles peut s’avérer reposant. Personnellement, j’étais quand même contente d’avoir choisi un hôtel un peu en-dehors et très calme.

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Pour une belle vue de Pushkar, une promenade sur une colline environnante s’impose, surtout le soir. Il y a celle de Saraswati, la première femme de Brahma qui lui lança un sort (celui de ne pas être représenté et idolâtré par les hommes, ce qui explique la faible quantité des temples de ce dieu créateur dans la trinité hindoue, avec Shiva et Vishnou), et de sa seconde femme, Gayatri.

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Le lendemain, nous sommes partis en calèche-dromadaire pour un tour qui enchante les touristes indiens : prendre des selfies sur une dune sans intérêt où Shah Rukh Khan a posé, écouter un musicien près de l’arbre du film de Salman Khan, enfiler des tenues rajasthani et monter sur des dromadaires. Personnellement, ça m’a vite gavée. Il paraît qu’on peut s’éloigner dans la campagne avec les chameaux et qu’alors c’est un peu plus authentique mais nous n’avons pas pris cette option-là. Sur le premier terrain de vente de dromadaires où les groupes de bêtes sont rassemblées et qui ressemble à une décharge, les photographes étaient presque plus nombreux que les chameliers qui étaient donc soit énervés soit demandeurs de compensation financière. Même pour répondre à de « vraies » questions.

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En plus, il y a les mendiants qui viennent quémander en permanence, tout cela ne laissant pas un goût de fête. Sur le deuxième terrain, plus propre, les groupes de dromadaires étaient plus petits et j’ai pu, en me baladant, observer de loin une vente entre deux vieillards amaigris. Apparemment, la population de dromadaires est sur le déclin avec l’augmentation des tracteurs et la contrebande avec les pays voisins.

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lundi, 13 janvier 2020

Maria Montessori en Inde

Il est possible que lors de pérégrinations indiennes, vous ayez remarqué l’abondance d’écoles Montessori. L’appellation « Montessori » fait vendre, presqu’autant que celle d’ « international ». Du coup, il y a pléthore de « international Montessori schools ». Elles n’ont souvent d’international que le nom – « international » signifiant que le langage utilisé par les enseignants est l’anglais mais dans la pratique ils passent vite à l’hindi ou à la langue régionale. Et pareil pour « Montessori ». Comme il n’existe pas de franchise, n’importe qui peut ouvrir une école Montessori, d’autant plus que je ne parle que de maternelle – il n’y aurait que 2-3 primaires Montessori en Inde, apparemment à Hyderabad et Bangalore.

Au-delà du titre dont ces écoles se targuent (j’ai lu quelque part 30% des 1 500 maternelles privées de Mumbai), peu d’entre elles respectent vraiment les principes de base d’un établissement Montessori, à savoir :

  • La mixité des âges : les enfants sont les professeurs et les adultes des guides, les petits s’enseignent les uns aux autres.
  • Un espace « vital » clé au succès d’une classe Montessori de 4,6 mètres carrés par enfant à l’intérieur et 7 à l’extérieur.
  • Pas de plages de cours (genre 30 minutes de coloriage, 30 minutes de lecture), les enfants sont libres d’aller à leur guise pendant les 2-3 heures d’apprentissage quotidiennes et font leurs « activités » chacun de leur côté ou à plusieurs.
  • D’ailleurs, chaque matériel didactique, créé scientifiquement, n’est présent qu’en un seul exemplaire, pour encourager la coopération.

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Une maternelle Montessori à Gurgaon

Si le concept Montessori est tellement répandu en Inde, c’est probablement parce que Maria Montessori y a séjourné pendant plusieurs années et que sa méthode a trouvé tôt une résonnance chez d’éminents personnage comme Gandhi (Maria Montessori s’oppose clairement au recours à tout type de violence avec les enfants) ou encore Rabindranath Tagore. Dès 1906, ce prix Nobel de littérature comparait dans The problem of education les écoles à des « usines » : le modèle européen qui était de fabriquer des élèves à la chaîne selon certains standards ne devait s’appliquer à l’Inde, où les enfants traditionnellement vivent plus libres, plus en communion avec la nature. « La discipline tue la sensibilité de l’esprit de l’enfant. » Si Tagore avait ses propres idées, nombre d’entre elles trouvèrent écho dans celles de Maria Montessori dont il incorpora certains concepts dans les écoles qu’il fonda.

Quant à cette dernière, première femme médecin en Italie, trois fois nommée pour le Prix Nobel de la paix (mais jamais reçu), elle a développé dans les années 1900 sa propre méthode pour aider les enfants mentalement déficients, méthode qu’elle a ensuite étendue à tous les enfants. Promouvant la paix et refusant d’encourager les enfants de ses écoles à s’enrôler dans les mouvements fascistes italien et espagnol, elle est partie en visite en Inde. À peu près au même moment (septembre 1939), l’Inde est entrée en guerre, et, en tant que ressortissante italienne, Maria Montessori, alors âgée de 69 ans, fut assignée à résidence (à Chennai) jusqu’en 1945. Malgré ce statut, elle fut autorisée à enseigner sa méthode; elle a d'ailleurs conduit 16 conférences de formation en Inde. La découverte plutôt pénible de la restriction de liberté et de la difficulté de communiquer dans une langue étrangère auraient grandement influencé sa pensée sur la pédagogie. Peut-être est-ce d’ailleurs une des raisons pour lesquelles elle n’a pas ouvert d’école Montessori en Inde : il devait lui manquer la « clé » qui rendrait sa méthode facilement duplicable. En effet, au-delà du développement comportemental de l’enfant, elle entend enseigner tôt la lecture, de manière spontanée et ludique. Or on ne lit pas l’anglais comme on lit l’italien par exemple – l’anglais compte par exemple 44 phonèmes ou sons uniques (pour un alphabet de 26 lettres), pour 37 dans la langue française. L'hindi a un alphabet plus fourni (55 lettres, 11 voyelles, 40 consonnes) mais pas de son bizarre en plus.

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