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dimanche, 21 septembre 2008

IncredIble Kashmir

Revenons sur un précédent post, pour mieux expliquer ce qui se passe au Cachemire, où ça fait 60 ans que ça pète ; une dispute territoriale qui s’éternise pour le Cachemire indien, divisé entre la vallée du Cachemire à majorité musulmane et la région autour de Jammu city dominée par l’hindouisme. Voici quelques données (Reuters_Factbox J&K_270808.pdf):

 

Géographie : Bordée par le Pakistan à l’ouest, l’Afghanistan au nord-ouest, la Chine au nord-est et l’Inde au sud, cette région montagneuse s’étend dans l’Himalaya occidental.

 

Population : 10 millions dans le Cachemire indien, plus de 3 millions dans le Cachemire pakistanais. Environ 70% sont musulmans, le reste hindous, sikhs et bouddhistes.

 

Territoire : 222 236 kilomètres carré, à peine plus grand que l’Etat américain Utah et presque aussi grand que l’Angleterre. L’Inde en contrôle 45% dans le sud et l’est, le Pakistan environ 35% dans le nord et l’ouest, la Chine le reste.

 

Histoire : Après la partition du sous-continent en 1947, le Cachemire devait être rattaché au Pakistan, comme les autres régions à dominante musulmane. Hari Singh, son maharaja hindou voulait rester indépendant mais, devant faire face à l’invasion par des troupes musulmanes du Pakistan, il s’est rapidement rallié à l’Inde en octobre 1947 en échange d’aide contre les envahisseurs.

 

Guerres : La dispute autour de cet ancien Etat princier a déclenché les 2 premières des 3 guerres entre l’Inde et le Pakistan après l’Indépendance de l’Angleterre en 1947.

En 1972, une ligne de cessez-le-feu gérée par les Nations-Unies a été accepté, appelé la Ligne de Contrôle, et divisant la région en 2 zones, une administrée par l’Inde et l’autre par le Pakistan.

En 1998 l’Inde et le Pakistan se sont armés de l’arme nucléaire, faisant du Cachemire l’un des endroits les plus explosifs.

En 1999, les deux pays se sont engagés dans une bataille le long de la Ligne que certains analystes ont appelée « guerre non déclarée ». Les forces ont échangé de coups de feu de part et d’autre de la ligne de cessez-le-feu pendant des années, jusqu’à ce qu’une trêve à la fin de 2003 intervienne, première pierre du chemin conduisant à la paix.

 

Le Cachemire indien : Gouverné comme l’Etat le plus au Nord de Jammu-Cachemire. Il a 2 capitales, Jammu l’hiver (de novembre à avril), Srinagar en été (de mai à octobre). New Delhi réclame le Jammu-Cachemire tout entier comme une part intégrale de l’Inde parce que le maharaja hindou a finalement décidé de se rallier à l’Inde en octobre 1947.

 

Le Cachemire pakistanais : Il est constitué par le petit Azad Kashmir (“Cachemire libre”) qui a son propre président et sa propre législation, et par les zones du Nord qui faisaient aussi partie de l’Etat avant l’Indépendance et étaient gérées directement par Islamabad. Islamabad dit que les Nations-Unies devraient mandater un référendum pour régler les disputes de la région, sûr que la majorité décidera de se rallier au Pakistan.

 

La Chine : Elle contrôle la 3ème section, le plateau reculé de Aksai Chin, historiquement appartenant au Ladakh. L’Inde s’est battue avec la Chine en 1962 pour cette région.

 

Economie : A peu près 80% basée sur l’agriculture. Les cultures sont de riz, pommes, safran. La région est également connue pour son artisanat comme les tapis, les sculptures sur bois, la laine et la soie.

 

Kashmir.JPGMAIS n’oublions pas que le Cachemire est également une zone magnifique, surnommé le « dernier paradis terrestre », un « Shangri-La ». Le tourisme pâtit sérieusement de l’insécurité de la zone évidemment. C’est tellement beau que des plus connus lui ont rendu hommage (voir la chanson de Led Zep ci-dessous) et que d’autres y font mourir Jésus (voir la synopsis du livre encore plus loin ci-dessous).

 

Vous connaissez sans doute la chanson de Led Zeppelin, Kashmir, de l’album Physical Graffiti (1975). Chanson écrite après des vacances au… Maroc (et non, pas au Cachemire, attends ce serait trop facile !). Pour Plant et Jones, c'est la chanson qui représente le mieux Led Zeppelin – d’où la vidéo qui retrace l’histoire du groupe sur l’air de Kashmir :

  

Oh, laisse le soleil taper sur mon visage, les étoiles remplir mon rêve.

Je suis un voyageur du temps et de l'espace, pour me retrouver là où j'ai été.

S'asseoir avec les Anciens de la noble race, ce monde a rarement vu ça.

Ils parlent de jours durant lesquels ils s'assoient et attendent, et tout sera révélé...

 

Paroles et chants de langues à la grâce musicale, dont les sons caressent mon oreille.

Mais pas un mot que j'entendis puis-je le raconter, l'histoire était très claire.

 

Oh, je me suis envolé... maman, c'est indéniable...

Je me suis envolé, c'est indéniable, indéniable...

 

Tout ce que je vois devient brun, quand le soleil brûle le sol.

Et mes yeux s'emplissent de sable, quand je scrute cette terre aride,

Tentant de retrouver, tentant de retrouver là où j'ai été...

 

Oh, Guide de la tempête qui ne laisse aucune trace, comme des pensées dans un rêve,

Fais attention au chemin qui me mena à ce lieu, la piste jaune du désert.

Mon paradis terrestre sous la lune d'été, j'y reviendrai à nouveau,

Sûr comme la poussière qui flotte haut en juin, traversant le Kashmir...

 

Oh, père des Quatre Vents, gonfle mes voiles, d'un côté à l'autre de la mer des Ages,

Sans provisions mais le visage ouvert, le long du Détroit de la Peur.

 

Quand je suis, quand je suis sur ma route...

Quand je vois, quand je vois le chemin, tu restes.

 

Quand je suis bas...

Mon bébé, laisse moi t'emmener là-bas !

Laisse moi t'emmener là-bas !

 

C’est d’ailleurs tellement beau, que le Christ n’a pas pu mourir ailleurs… C’est une théorie développée par l’Allemand Holger Kersten (Jesus Lived in India – 1986), et évidemment âprement critiquée. Il raconte que Jésus serait (plus ou moins) tranquillement descendu de sa croix après la crucifixion, aurait embarqué maman Marie au passage et serait parti… en Inde ! 16 ans à se balader en Turquie, Iran, Europe de l’Ouest, probablement l’Angleterre (oui oui c’est un scoop), et finalement au Cachemire ; puis Inde du Sud et re-Cachemire où il serait décédé à environ 80 ans… D’ailleurs il a sa tombe dans la vieille ville de Srinagar, dans un bâtiment appelé Rozabal, la tombe elle-même portant le nom de « Hazrat Issa Sahib » ou « Tombe du Seigneur Dieu Jésus ».

Ce livre peu vendu en France (c’est comme qui dirait pas très catholique comme version) est dans toutes les étals ici. Faut dire que Jésus a la côte ici. Certains en ont fait un 11ème avatar de Vishnou (descendu 10 fois sur Terre sous des formes différentes) voir même carrément Krishna (un avatar humain de Vishnou). Christ – Christos – Krishna ça se tient non ?!

 

Sources : http://www.salagram.net/JesusLivedInIndia.html; http://www.salagram.net/Jesus-Went-To-India.htm

http://let.kashmir.free.fr/; Traduction de la chanson de PYZeppelin.free.fr (Paroles en anglais : Lyrics_Led Zeppelin_Kashmir.pdf).

samedi, 20 septembre 2008

Pas gloups

Je rencontrai dimanche une amie de Nishtha. Personne âgée, de la famille royale du Kerala, très contente d’avoir plein de servants pour l’aider, dont la mère et le mari ont été soignés dans le meilleur (et plus cher) de Pune, elle m’expliquait que personne ne devrait critiquer un pays où il squatte : si t’aimes pas, tu t’en vas, mais tu critiques pas. Bon d’accord, mais y a de la critique constructive aussi non ? Et sans que j’ai rien dit, elle a ajouté : "il y a beaucoup de choses mauvaises en Inde mais aussi beaucoup de choses merveilleuses. Nous les Indiens avons conscience de nos problèmes mais personne d’autre ne peut critiquer. Et puis c’est vrai qu’on a des pauvres (ah oui ça elle pouvait pas le louper, 1ère page du journal la semaine dernière : ) mais bon, de toute façon, il faut bien des pauvres partout..."

Moi j'aime pas trop parler des pauvres de l'Inde, c'est un sujet qui fâche et puis ai-je vraiment mon mot à dire? Bref je ne ferai que donner les chiffres de la Banque Mondiale parus en Une récemment: Article_TOI_Poverty in India_270808.pdf

 

L’Inde abrite 1/3 des pauvres du monde entier. Elle a aussi la plus importante proportion de la population mondiale vivant avec moins de 2 dollars par jour. La pauvreté a davantage diminué entre 1981 et 1990 (de 59,8% à 51,3%) qu’entre 1990 et 2005 (de 51.3% à 41,6%). La faute aux réformes économiques de 1991 (parmi lesquelles, je le rappelle, l’ouverture économique) ??

Résultats :

456 millions d’Indiens (soit 42% de la population) vivent en-dessous du seuil de pauvreté international (1,25 dollar par jour).

828 millions d’Indiens (soit 75.6% de la population) vivent avec moins de 2 dollars par jour – « seulement » 72,2% en Afrique Sub-Saharienne.

 

Mais alors qu’on se rassure, y a des riches aussi, et même des très très riches.

En 2007, le magazine Forbes annonçait une fortune cumulée des 53 milliardaires indiens de 351 milliards de dollars (170 pour 2006). C’est le groupe de 40 le plus riche d’Asia. Trop cool ! La fortune amassée par les milliardaires indiens, estimée à 351 milliards de dollars, représente près de 31% du PIB indien (estimé à 1 089 milliards de dollars pour 2007, données du Fonds Monétaire International). Ce qui leur donne à peu près 3 fois plus de poids dans l’économie que leurs alter-egos aux Etats-Unis, 10 fois plus qu’en Chine, et 4 fois plus que la moyenne. Avec ses 351 milliards, la richesse de ces Indiens représente à peu près 8% de la richesse de tous les milliardaires du monde.

 

Les 4 plus riches ont d’ailleurs à eux seuls 180 milliards de dollars. Lakshmi Mittal (de nationalité indienne mais non résident), roi de l’acier est numéro 1 avec 51 milliards. Puis Mukesh Ambani, du groupe Reliance (l’entreprise la plus cotée d’Inde) arrive avec 49 milliards ; son petit frère étant sur ses talons avec 45 milliards.

Et voilà comment on se retrouve en 2008 avec 4 Indiens parmi les 10 personnes les plus riches du monde… Le truc chelou c’est qu’apparemment aucun de ces riches Indiens n’apparaît dans la liste des 10 plus gros payeurs d’impôts en Inde. Comment qu’y font ?? Ben on sait pas… (enfin sauf pour Mittal qui vu qu’il est pas résident en Inde paye ses impôts en Angleterre). Enfin c’est quand même fou que dans la liste des plus gros taxés, il n’y ait que des stars de Bollywood et du cricket !

 

Ten highest tax payers.JPG

  

Classement du Forbes 2008.JPG

Sources :

http://trak.in/tags/business/2007/04/28/who-are-the-highest-taxpayers-in-india-and-how-much/

http://munamallick.sulekha.com/blog/post/2008/05/rich-people-of-a-poor-country-who-shall-take-care.htm

http://www.forbes.com/lists/2008/10/billionaires08_The-Worlds-Billionaires_Rank.html

http://www.forbes.com/2007/11/13/biz_07india_all_slide_2.html

 

vendredi, 19 septembre 2008

Learning Hindi, by Sarah MacDonald

Voici un extrait de Holy Cow qui m'a fait pleurer de rire - bon Ok faut peut-être être dans le bain mais vous avouerez que c'est quand même rigolo!

I now decide to arm myself with language. India was hundred of languages, but Hindi is the common tongue in Delhi. The ABC office finds me a teacher and he arrives bowing low.

Hari Lal (whose name means ‘green red’) is tiny, balding and has shiny skin the colour of warm walnut. Softly, sweetly and firmly, he tells me that he’s one of the few people in Delhi who speaks proper Hindi and he’s glad to be of assistance. His first insistence is that I attach a ji to everybody’s name as this is a term of high respect and means ‘soul one’. Hari Lal tells me the Hindi hello, namaste ji, means ‘I recognize the divine in you’. It’s a lovely sentiment I’m happy to adopt. But Hari’s Hindi is more practical than spiritual. It’s memsahib Hindi; the language of the lady of the manor. I repeat after him:

                ‘Clean the table.’

                ‘Make Indian dinner tonight as we are holding a reception.’

                ‘Please send this telegraph to London.”

                ‘Go call sahib.”

                And my favorite: Agar magar mudt kidjeaye – ‘No ifs and buts please.’

                Jonathan and I lay a bet on who will use it first.

                But as I haltingly begin to use the phrases, Rachel laughs, Abraham startles, taxi drivers stare at me and the local beggars retreat in shock. I ask the ABC office researcher – a young funky woman called Simi – what I’m doing wrong and try out a few sentences on her. She tries to stop herself laughing but her eyes twinkle and her shoulders shake.

                ‘Sarah, the thing is this. Harry Lal is teaching you formal Hindi and Urdu, no-one speaks it here. You should speak Hindustani. You are being too polite.’

                I feel like an idiot. I’ve been talking a language that died out with the British Raj. When I thought I was asking a taxi driver to take me somewhere I was really saying, ‘Kind sir, would thou mind perhaps taking me on a journey to this shop and I’d be offering you recompense of this many rupees to do so, thank you frightfully humbly.’ And I’ve been greeting filthy naked street urchins with, ‘Excuse me, o soul one, but I’m dreadfully sorry, I don’t appear to have any change, my most humble of apologies.’

                I carefully and respectfully suggest to Hari Lal-ji that perhaps I could learn the informal way of talking and perhaps some street Hindi.

                His cup of chai clatters into the saucer, he pulls himself up to his full height of four feet ten and sharply and sternly states, ‘Madam, please, these people of Delhi are uneducated and rude, we will not speak like filth, we shall speak properly, as befitting your station, I will not talk like that, I absolutely refuse.’

                There begins a battle of wills that keeps me from communicating with the locals for months to come.

                When I ask him how to tell a taxi driver he’s ripping me off, he suggests a phrase that translates as: ‘Is your taxi made of gold, dear man?’

                When I want to tell a man to stop staring at me, he suggests: ‘Haven’t you a mother or sister at home?’

                And when I ask what I should have said to the man in the visa office, he suggests: ‘You are making my moustache droop.’

                ‘But, Hari-ji, I protest, I don’t have a moustache.’

                ‘No, madam, but it means “you are threatening my honour”, moustaches must always twirl upwards.’