lundi, 13 juin 2016
La différence entre les photomatons indien et français ?
Réponse: le photomaton français ne te traite pas de grosse moche !!
Je m'explique...
En réalité, le photomaton indien n'existe pas, ou alors seulement au service des visas des ambassades. Il faut donc aller chez le photographe. Ou du moins dans la boutique de développement de photos du coin dans laquelle se trouvent un homme et un appareil photo reflex. Le photographe quoi, qui n'a donc de photographe que l'appareil photo. Car l'habit fait le moine. Des fois.
Il y a quelques mois, à Mumbai, je me pointai ainsi dans un minuscule réduit de bidonville. Très pro, le "photographe" était bien embêté que je porte un tee-shirt blanc. Ça ne collait pas du tout. Même si le drap qui faisait office de fond qu’il avait choisi n’était pas blanc mais gris (donc contrasté) – ca je ne comprendrai jamais ce qu’ils font à chaque fois, mettre un fond de couleur et ensuite photoshopper l’image pour que le fond apparaisse blanc?? Ce jour-là, comme souvent, je n’étais pas d'humeur à supporter des simagrées et surtout je n’avais pas le temps de rentrer me changer. Balayant du regard la toute petite pièce dans laquelle je me trouvais, je repérai une étoffe bleue foncée et m'en emparai. C’est ainsi que sous les yeux ébahis du photographe je m’enveloppai de son "fond" ‘bleu-nuit-étoilé’ poussiéreux dont je découvris les petits astres (ils sont fanas de photos kitschs y a pas à tortiller) et pris la pause !
La semaine dernière j’eus à nouveau besoin de photos. Et là, pas de pitié pour les croissants, le photographe prit 2-3 clichés et alors qu’il me montrait fièrement sa sélection pour que j’approuve, je me pris la réalité en pleine face: un double-menton, des joues rouges presque acnéiques, les cheveux en bataille, la totale ! Pour être honnête, je me moque pas mal de la tête que je fais sur les photos, elles sont destinées à d'autres. J’allais donc accepter l’impression quand son collègue vint à la rescousse. En voyant la photo il dégagea son pote, me tendit un mouchoir avec un compliment sympa « essuie-toi, t’as la peau grasse » (oui euh bon c’est surtout qu'il fait 48 degrés dehors et que je sue un peu tu comprends quoi), fit quelques réglages et m’offrit de jolies photos d’identité. Avec à peine de photoshop! Parce qu’attention, en Inde, on te laisse pas partir avec des photos où tu as une mèche de travers ou un vieux chtar. Et en général j’ai les deux, quand c'est pas pire ! Pour te dire, une fois ils ont même insisté pour éclaircir la peau de mon Indien préféré !!
Le photomaton en Inde est donc une expérience à ne pas louper ! (Surtout que les 20 photos te coûtent moins d'un euro cinquante :-) ).
08:00 Publié dans Histoires de Samouraï, IncredIble India, N'imp | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, photos d'identité, photomaton | Imprimer | Facebook |
lundi, 23 mai 2016
Les perles d'Helen 1
J’aime beaucoup le sens de l’humour de la nounou de Bébé Samourai.
Par exemple à 6 heures ce matin :
- Elle : Madame la pelouse du parc est toute mouillée, les chiens ont du pisser partout.
- Moi : M’enfin Helen…
- Elle : Ah c’est la rosée alors ?
- Moi : …
Donc en plus de me mettre de bonne humeur de bon matin, des fois elle me fait carrément rigoler.
Ce jour-là je suis dans la piscine et Bébé Samourai se balade à poil sur le bord (le deck) de la piscine.
- Elle : « Baby va faire pipi sur la pelouse. » Puis à moi : « Je lui apprends à faire pipi sur la pelouse, au lieu du deck de la piscine. Il ne sait d’ailleurs pas bien faire la différence entre pipi et caca. » A Baby : « Dis, toi, puisque tu pousses, essaye donc de bien viser les lames de parquet pour que ça aille pas se coller entre deux lattes ! »
- Moi : Ça fera bien quand mes parents viendront et que mon fils ira chier sur la pelouse !!
- Elle : T’inquiète, y aura qu’à leur dire que la gare est trop loin…
(Si t’as pas compris la 'blague', les environs de gare et d’autoroute et les plages, en tout cas à Mumbai, sont en général bondés de joyeux défécateurs de bon matin.)
C’est pas moi qui l’ai dit !!J’ai d’ailleurs voulu débattre de ce sujet, un jour qu’elle mentionnait tous ces « dégueulasses » qui défèquent dans la rue et que je les défendais – quand même plus de la moitié de de la population n’a pas accès aux toilettes (source). Et bah d’après elle, fille des bidonvilles, c’est leur choix. C’est eux qui veulent pas aller aux toilettes, ils préfèrent chier en compagnie.
Et pour finir, elle me fait tellement tripper quand elle sort à Bébé Samourai : « Babu, today we are going to eat zépinards okay ? » Rien de tel qu’une nounou indienne qui a passé 17 ans à l’Ile Maurice pour mettre un peu de soleil !
08:00 Publié dans Histoires de Samouraï, IncredIble India, Petit Samourai | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : inde, toilettes | Imprimer | Facebook |
lundi, 09 mai 2016
Un Samouraï à une soirée de l’Ambassadeur
Intéressantes ces soirées chez l’Ambassadeur suisse, en l’honneur de la visite d’un gros bonnet d’une grosse boîte. Une expérience à faire, pas forcément à renouveler (surtout quand on s’est brillamment illustré comme moi ce soir-là)…
D’abord parce qu’une bonne moitié de l’assistance bosse pour la boîte en question, qui ne t’intéresse que moyennement vu que tu n’as pas de projet à court terme de te reconvertir dans l’agriculture.
Ensuite parce que si tu te disais « tiens chouette je vais me faire des copains suisses » tu t’es fourrée le doigt dans l’œil : il y a exactement six pelés suisses dans toute l’assistance... Et puis c’est pas les plus sympas tu vois, ils ont cette petite arrogance de ce qui ont « vécu » l’Inde, tandis que toi, pauvre gourde… C’est comme ça que l’un d’eux m’a demandé depuis combien de temps j’étais ici. Spontanément j’ai répondu 2 mois. Bah t’aurais vu le regard complice que les pelés se sont échangés… J’ai préféré ne pas relever. Enfin si un peu. Mais ce n’est pas tellement un regard d’admiration qui me fut adressée quand je rectifiais la durée de mon séjour en Inde, mais plutôt le genre de regard qu’on balance aux timbrés !
Et puis surtout il faut faire bien attention à ce que tu dis. Pas comme moi quoi. Par exemple, quand son ‘Excellence’ est venu me serrer la main, je n’étais pas encore bien au fait du protocole :
- Lui : Hello
- Moi : Hello
- Lui : Et vous êtes ?
- Moi : Emilie
- Lui : D’où
- Moi (il commence à être un peu indiscret celui-là !) : De France
- Lui : Non, je veux dire quelle entreprise ?
- Moi : Oooops
D’ailleurs la réponse à cette question – réponse que j’affectionne particulièrement parce qu’elle me fait hurler de rire intérieurement à chaque fois – à savoir « je vends des tire-laits » n’est pas du plus bel effet chez Monsieur l’Ambassadeur. En plus comme ils comprennent pas je dois faire pouêt-pouêt avec mes nénés pour expliquer. Tu vois le genre ! Donc finalement je me suis positionnée comme General Manager dans le matériel médical high-tech.
Sinon on peut éviter de placer les commentaires suivants :
« Ah bah si le chef du département légal venait en Inde, il aurait pas droit à une réception comme ça ! »
Ou d’imiter l’accent suisse allemand à voix haute (ça donne à peu près ça : « rrrrrggrrrrrrgrrrr »).
Ou « Ah vous travaillez pour Truc ! Je connais bien, c’est le concurrent de Muche ! ».
Ou « Si on se fait pincer l’Ambassadeur viendra nous sauver ! » (pas top quand l’Ambassadeur en question est juste derrière vous)
Quand on arrive à balancer toutes ces âneries à jeun, il est également recommandé d’éviter de se jeter sur les verres de vin (indien) qui passent et repassent. Pareil pour le gâteau au chocolat – c’est moins grave de passer pour une morphale que pour une pochtronne (et le risque de se discréditer complètement est moins grand), mais ça fait quand même pas très classe… (J’ai essayé de la jouer discrète mais il était trop bon !)
J’étais en pleine forme de Samouraï moi ce soir-là ! Débordante de connerie !!
08:00 Publié dans Expatriation (en Inde et ailleurs), Histoires de Samouraï | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : inde, ambassade de suisse, cocktails de l'ambassadeur | Imprimer | Facebook |