Indian Samourai इंडियन सामुराई

Attention, tout ce que je peux dire ci-dessous sur ma nouvelle colocataire – on l’appellera XY pour des raisons que j’expliquai précédemment – ne prétend en rien la caricaturer en tant qu’indienne.

Une histoire de fou cette fille…

Première soirée toutes les deux. Un Allemand nous a payé des coups. Après 2 verres elle donnait mon numéro de fixe à tout le monde et se laissait emballer par une nana…

Heureusement l’Allemand a offert qu’une voiture de l’hôtel nous raccompagne : elle rigolait sans arrêt et ne marchait plus droit…

Avant qu’elle vomisse, j’ai eu droit à l’histoire de sa vie, son traumatisme à 5 ans, ses facilités scolaires (elle répète quotidiennement qu’elle n’a jamais eu besoin d’étudier), à son intelligence supérieure (elle ne trouve personne aussi brillant qu’elle), à ses goûts sexuels – « I like when guys suck my breast, suck my pussy. » ( !!!) – mais elle ne couche pas parce qu’elle n’a rien à y gagner. Façon de voir les choses…

Les jours suivants, alors qu’elle était en pleine recherche d’emploi et que je la mettais dehors, XY n’a mentionné ni l’un ni l’autre. La seule chose qui l’obsédait c’était : sa dernière conquête. Et quand je dis obséder, le mot est faible ; la veille du départ elle m’a empêché de dormir avant 2h et m’a réveillée à 4… Pour me raconter de ces trucs…

Alors voilà, elle a rencontré une fille (une marie-couche-toi-là qui couche avec 3 types à la fois) et passé le week-end chez elle, avec un autre type. Elle est sortie avec le type. Puis, alors qu’ils partageaient tous les 3 le même lit, la fille a proposé de les laisser tous les deux et de dormir au salon.

Son délire a commencé alors que le mec, au bout de 2 jours, ne rappelait pas. C’est qu’après leur « séance », le mec lui a demandé quand ils se revoyaient et comme elle l’était énervée, elle l’a envoyé bouler. Puis a cherché mon conseil. Perso, j’ai un credo : ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse. Ca l’a fait culpabiliser… Et je ne l’ai jamais vu aussi heureuse que quand sa copine lui a dit qu’elle avait bien fait : quel genre de type pose cette question après une première nuit ensemble ??? Je renonce à comprendre…

Le délire a continué quand elle a finalement appelé le type, qui a été juste normal. Et la copine a rappelé derrière et là, l’explication a été musclée… Faut dire que XY a gémi tellement fort que la fille lui a demandé le lendemain s’ils avaient couché ensemble… Réponse de XY : « oui évidemment, mais il a voulu essayer la sodomie et la fellation et je suis fâchée. » Donc évidemment la fille a été engueulé le gars qui s’est insurgé : « mais n’importe quoi, on n’a rien fait, elle est toujours vierge. » Faut savoir qu’elle s’était vantée auprès de sa copine d’avoir couché avec une dizaine de mecs…

Et là, trop marrant, la fille a proposé une conf call tous les 3 pour discuter de si ils avaient couché ensemble ou pas !! Mais à 2h du mat’ ça a cessé de me faire rire…

En plus XY pétait un câble. Elle hurlait qu’elle détestait les gens et me demandait de lui faire un câlin. Elle jurait qu’elle n’avait pas de futur avec lui (il n’a que 6 mois de plus qu’elle, impossible… et puis elle est « 5 fois plus intelligente que lui, au moins »…) et voulait aller le retrouver et coucher avec lui au milieu de la nuit. Elle me racontait par le menu le pourquoi elle avait repoussé des maris potentiels : un qui se dégarnissait, un qui avait un peu de surpoids, et ce malgré le relevé de compte qu’elle avait entre les mains.

Elle m’a aussi précisé qu’il n’y avait que moi à qui elle racontait tout ça, parce que nous n’avions pas le même cercle… Même à sa meilleure amie elle ne dit pas tout ça. Et pourtant elle a partagé sa première (et seule) cigarette avec elle, c’est pour dire le lien qui les unit… ;)

Voilà, j’ai quitté l’appartement, dit bye à XY qui aura réussi à bien me faire halluciner pendant les 6 semaines où nous avons vécu ensemble…

Fini les polymères. Fini Pune. Heureusement je n’ai pas eu le temps de réaliser. Entre la recherche de taf et les derniers comptes-rendus à faire, entre les déplacements à Pondicherry et Mumbai, entre la vente des meubles et les déménagements de carton chez ma pote Yec Hann, c’est un miracle que j’ai pris l’avion sans encombre ! (enfin si, encombrée de 12 kilos supplémentaires que la gentille dame ne m’a pas fait payés !).

Deux chouettes années, dans une ville que j’apprécie (pour son climat, sa (relative) petite taille, ses habitants), avec PLEIN de rencontres, des amitiés qui vont durer.

Je ne suis pas fâchée de quitter le gros porc qui m’a servi de supérieur. Une sale histoire : j’ai commencé mon séjour en Inde avec des types qui me regardaient trop bizarre et un pseudo patron qui m’obligeait à dormir dans sa chambre – ce qui a gelé nos relations pour les 24 mois qui ont suivi !

Mais une vraie amitié avec mon autre collègue, qui m’a tout appris sur les manières de travailler en Inde…

Enfin, ce n’est pas la fin de mon séjour indien : je prolonge (et pour quelques années a priori) avec un poste de marketing manager pour une boite d’agroalimentaire (bientôt plus de détails). Je commence ma formation en France le 12 janvier donc je suis ici pour quelques temps… Et je suis super contente !!

Et pour l’instant, Noël en Normandie, Nouvel an à Paris (avec Shiv et un de ses potes et pas de plan plus avancé que ça !) et sans doute un week-end quelque part. Et repos !!

Merci à tous ceux qui aiment me lire pour leurs commentaires, et bonnes fêtes de fin d’année !!

La grande gagnante!!

Ce touriste (oui de dos on voit mal !) faisait ses exercices tous les matins sur Anjuna Beach à Goa et à chaque fois il me faisait penser au livre Fous de l’Inde – Délires d’Occidentaux et sentiment océanique de Régis Airault. D’où le titre de la photo d’ailleurs, L’Inde qui rend fou.

Je me permets, pour illustrer cette image de citer quelques lignes du livre susmentionné :

« L’Inde provoque chez les Occidentaux  une émotion si intense qu’elle peut faire « basculer » certains voyageurs dans un délire qui régresse spontanément au retour dans le pays d’origine. […]

En Inde, on vit nu, ou presque. On a l’impression d’être dans une espèce de bulle, de poche humide et chaude, atemporelle, où même la communication est censée se faire « par vibrations ». Ce fantasme originel de retour à l’utérus maternel semble hanter tous les Indiens qui ne visent qu’à une chose : à la fin de leur vie, atteindre le nirvana, la fusion primitive avec le « grand tout », et se dissoudre, telle une « poupée de sel », dans l’océan, pour ne faire qu’un avec l’univers. »

Mais rassurez-vous, l’Inde ne rend pas tout le monde fou (en tout cas pas complètement). C’est un pays certes difficile d’accès, mais qui vaut la peine de se donner du mal…

Pour conclure, je remercie Ubifrance ; sans le programme V.I.E. je ne serais sans doute jamais partie en Inde…

Merci au club V.I.E. de faire que nos expériences à tous à l’étranger ne restent pas lettre morte mais fructifient grâce au partage. N’hésitez d’ailleurs pas à me contacter pour échanger à propos de mon expérience V.I.E. en Inde.

Merci à mes parents qui m’ont encouragée à partir, à mon père qui me représente ce soir et qui a (un peu) orchestré l’élection de cette photo !

Et merci à Air France pour le billet d’avion dont je ferai certainement bon usage !!