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lundi, 01 juin 2020

1er jour de déconfinement indien, ou presque ! - Le Covid vu par une Française en Inde - 01.06

  • Nombre de cas en France : 151 753 (28 802 morts)
    • Jour de déconfinement : 20
  • Nombre de cas en Inde : 182 143 (5 164 morts) 
    • Jour de déconfinement national : 1

Après 70 jours de confinement (lockdown exécuté en 4 phases), l’Inde entre en phase 1 de déconfinement (unlock) à partir du 8 juin. Certains États, notamment le Maharashtra, ont prolongé le lockdown jusqu'à fin juin.   

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Alors que le corona semble monter en puissance…

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Source https://www.worldometers.info/coronavirus/country/india/

Après le cyclone dans l’est de l’Inde, nous avons eu une attaque de criquets dans le nord de l’Inde, rien de nouveau puisque ça arrive tous les ans, mais apparemment pas avec cette envergure : ce serait la plus grosse depuis 26 ans. Enfin, il n’y a pas que du négatif : elle est arrivée après les récoltes et avant les semences et les vents l’ont divertie de Delhi. Plus sur le sujet, le pourquoi du comment sur ces criquets ici

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Il a fait très très chaud pendant une semaine, dans les 45 degrés, le thermomètre montant parfois à 47 à Delhi. Mais au bout de quelques jours, des orages type-mousson sont arrivés et nous retombés en-dessous des 40 degrés. Un été donc fantastique !

Nous avons eu un tremblement de terre vendredi soir, 4,6 sur l’échelle de Richter, et la plupart de mes voisins ont ressenti la secousse mais pas moi.

Une autre raison de trembler, ce sont les tensions croissantes avec la Chine qui aurait empiété sur le territoire indien du Ladakh. Ces incursions sont assez fréquentes mais le nombre de soldats déployés est supérieur à la normale et a pris les Indiens par surprise. Apparemment les Chinois seraient fâchés que les Indiens aient construit une route dans la région (sur leur territoire) et pourraient profiter de la situation de crise économique et sanitaire pour bouger leurs pions. (Lire plus ici sur le conflit cachemirien.)

Quant à moi, je pense qu’il est temps que je me remette à traiter d’autre chose que de corona !

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dimanche, 19 avril 2020

Vis ma vie d’expat confinée à Gurgaon 2 - Le Covid vu par une Française en Inde - 19.04

  • Nombre de cas en France : 112 606 (19 718 morts)
    • Jour de confinement : 32
  • Nombre de cas en Inde : 16 116 (519 morts) 
    • Jour de confinement à Gurgaon : 27 / National : 25

Pour embrayer sur mon dernier post, sache que ma connaissance moustiquante s’améliore de jour en jour.

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Si j’ai lu qu’aucune étude scientifique prouvait que les moustiques préféraient le noir, je peux maintenant affirmer une différence flagrante quand je porte un leggin noir et un leggin blanc. Ils ont aussi la manie de se poser sur tous les meubles foncés. Mon Indien préféré pense que c’est pour des raisons de camouflage. Dans l’éventualité où ces insectes sont assez malicieux pour se planquer – j’ai d’ailleurs remarqué que lors d’une chasse acharnée, ils ont tendance à se poser au sol, planque ultime ? – j’ai décidé de laisser traîner des cadavres sur les fenêtres, les murs, le sol, histoire de voir s’ils captent le message… Rien de conclusif pour l’instant !

Mon fils, qui apprend à lire (en anglais), est devenu fan de l’appli duolingo qui enseigne les langues. J’étais pas très chaude, j’ai peur que ça l’embrouille. En plus, il insiste pour lire ses histoires du soir en français. Mais bon, à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : qu’il fasse donc ce qu’il veut ! Encore un peu de confinement et il sera bilingue – voir trilingue, parce que ça motive son père à lui parler hindi tout ça.

À part ça, un évènement de taille dans ma petite vie d’étrangère en Inde. Ce dimanche, le comité de notre résidence a fait passer un mail de la police demandant aux étrangers de répondre à plusieurs questions : Quelle est votre nationalité ? Que faites-vous en Inde ? Êtes-vous covid-positif ou négatif ? (La question con quand personne n’a accès aux tests.) Avez-vous été en quarantaine ? La lettre de la police accompagnant cette demande n’avait pas d’en-tête, n’était pas signée et venant du CID (Criminal Investigation Department). Les services du consulat français ont immédiatement vérifié avec le Foreign Registration Office, et ce n’était rien d’officiel. Aucune autre résidence où vivent des Français n’aurait reçu ça. Ma voisine polonaise – déjà pas mal énervée en temps normale – monte au créneau. Ça va chier des bulles. (Blague à part, ce genre de requête met quand même un peu mal à l’aise…) En fin de compte, quand la police est venue chercher les données, notre comité leur a demandé une lettre officielle. Ce à quoi la police a rétorqué qu’elle ne voulait que s’assurer du bien-être des étrangers. Et la marmotte...

Pour en revenir à mon post qui te racontait ma vie de confinée à Gurgaon, voici une interview pour blogexpat (cliquez sur le badge ci-dessous) :

Expat Interview

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jeudi, 16 avril 2020

Vis ma vie d’expat confinée à Gurgaon - Le Covid vu par une Française en Inde - 16.04

  • Nombre de cas en France : 106 206 (17 167 morts)
    • Jour de confinement : 29
  • Nombre de cas en Inde : 12 380 (414 morts) 
    • Jour de confinement à Gurgaon : 24 / National : 22

Avertissement : Aujourd’hui je te parle de ma réalité. Ce n’est pas celle de beaucoup d’Indiens, c’est juste la mienne. Rien de bien folichon, tu vas voir…

Une routine s’est vite mise en place. D’abord, j’ai découvert que, hors contraintes et radio-réveils, j’ai besoin de 9 heures de sommeil par nuit. Dès que je me lève, je fais les lits, une activité en général réservée à la femme de ménage. À ce titre, j’ai lu hier le post d’une expatriée en Inde qui expliquait qu’ayant été élevée aux États-Unis, elle n’a jamais eu recours aux services d’une maid en Inde et toujours tout fait elle-même. Cette réaction de fausse modestie qui se veut noble - je fais tout moi-même, et je n'exploite personne pour des tâches que je juge ingrate - dénote en fait une incapacité à s'adapter au mode de vie local. D’abord parce qu’employer des gens, ça crée de l’emploi, un emploi digne. Ensuite parce qu’en Inde (en tout cas en ville), les conditions sont différentes qu’ailleurs et que si tu nettoies pas tous les jours (grand max tous les deux jours), tu laisses des traces de doigt partout tellement il y a de poussière. Certes une mauvaise maid est pire que pas de maid du tout. Je devais passer l’aspirateur derrière la mienne à Pune, parce qu’elle utilisait un balai qui germait et laissait des graines partout. Et elle m’a dégommé toutes mes fringues. Mais une bonne maid, quel soulagement. Surtout si tu travailles.

En parlant de ménage, je m’y suis mise avec enthousiasme ! Ma mission c’est l’aspirateur, 2-3 fois par semaine. J’y vais avec entrain pendant que mon fils fait la poussière avec un chiffon. J’ai d’ailleurs dû y mettre trop d’entrain parce que mon aspi a cramé au bout de 3 semaines. Drame de mon confinement. Et retour au balai indien qui disperse la poussière, laisse des branchages et casse le dos (mais qui est eco-friendly et fonctionne sans électricité, pratique quand les coupures sont courantes (attention, jeu de mots !). J’ai vite délégué à la nounou. Sauf que comme le karma travaille à grande échelle, l’été est arrivé tout d’un coup et mon chat (à poils longs, une hérésie en Inde) semble avoir décidé de muer et laisse ses poils partout. Beaucoup de poils. C’est une galère à ramasser au balai. Tout comme les cadavres de moustiques que j’assomme sitôt après avoir fait les lits. J’ai compté ce matin : 47 cadavres. C’est jouissif de les éclater avec un vieux slip – du coup j’en ai plus pour faire des masques – mais je regrette un peu qu’Amazon ne m’ait pas apporté mes raquettes électriques avant d’arrêter de livrer. C’est un autre niveau de kif la raquette ! Ceci-étant dit, je me demande d’où viennent ces insectes, sachant que tout est fermé. La nuit, il y en a des dizaines posées sur notre tente-moustiquaire, qui attendent le moment où un bras s’étale sur le bord du lit et elles (parce que ce sont les femelles moustiques qui sucent du sang) se jettent dessus à travers la moustiquaire. L’OMS fait état de 405 000 morts par an de malaria (pour 228 millions de cas) dans le monde, et de 100 à 400 millions de cas de dengue, qui, soignée (au paracétamol) a un taux de mortalité de 1% ce qui fait quand même au moins 1 million de morts.

Une fois les lits faits et les moustiques écrasés, place à un 15-20 minutes de yoga/pilates, un enchaînement maison quotidien et un challenge personnel 2020, commencé le 1er janvier et tenu à ce jour. Même mon fils me laisse faire avant de solliciter mon attention. Après le petit déjeuner, je monte travailler. Depuis février 2019, je bosse de chez moi et n’ai donc pas souffert d’un choc avec le confinement. Les déplacements, nombreux, ont cessé et je ne m’en plains pas, je commençais à tirer sur la corde. Le travail a ralenti mais des projets sont toujours en cours, certains plus qu’avant malgré les difficultés liées à l’impossibilité de se déplacer. Je n’ai plus de papier pour mon imprimante, alors je recycle des impressions. Et mon fils est passé à la craie qu’heureusement nous avons en stock.

À 15h30, Samourai Junior a désormais un cours de français en ligne avec ses grands-parents ou ses oncles, et ça le décoince à toute vitesse. Il comprend 80% de la langue de Molière mais refusait jusqu’à présent de la parler. Il a adopté l’anglais comme langue maternelle – qui n’est ni celle de sa mère ni celle de son père, mais celle dans laquelle nous parlons à la maison. Bien ou pas bien, c’est comme ça, c’est lui qui a choisi. Au début du confinement, je lui collais son iPad une heure par jour pour avoir un peu la paix mais il m’a rapidement demandé de lui interdire de regarder, sauf le dimanche pendant la séance film familiale. C’est exceptionnel évidemment, tant de sagesse à cet âge, mais du coup faut l’occuper. Étant en maternelle et Montessori – donc pas de cours séquencés mais des "activités" que les petits font à leur guise – il n’a pas de classe en ligne, ce qui me va tout à fait. Ses copains de la résidence ont des cours, eux. Mais début mai, les grandes vacances vont commencer. Un peu de lecture, d’écriture, de maths, le tout à l’initiative de son père. J’ai honte mais il pourrait rester analphabète que ça ne me ferait pas lui faire la leçon. Moi je lui fais peindre des œufs pour Pâques, fabriquer des bougies pour Diwali, bricoler des arcs et des flèches et des stands pour son iPad (pour la leçon de français), coudre des peluches et cuisiner cookies et gâteaux (en français). Et je lui fais faire des puzzles et du sudoku. Accessoirement, il aide à presser le jus le matin, faire des baguettes, à arroser les tomates et à nourrir le chat.

Autant te dire que la grosse majorité de sa journée consiste à jouer avec sa nounou, qui, dieu merci, a une âme d’enfant et peut jouer à papa-maman-bébé pendant des heures. Et qui surtout vit chez nous. Du coup, avec le confinement, ça nous rapproche encore un peu plus. Elle prend notamment beaucoup plus ses repas avec nous – nous le lui avons proposé dès le début mais sache que c’est tout à fait inconcevable pour un Indien « moyen » de prendre ses repas avec sa maid. Déjà qu’avec sa femme c’est limite… La semaine dernière, je regardais les voisines (deux sœurs) et leur mère discuter à côté de l’aire de jeux, et s’extasier sur la présence d’un oiseau, comme si c’était la première fois qu’elles en voyaient un ! Et voilà que ma nounou arrive et me dit « dis donc, le bidon est de sortie ». Un peu choquée de sa familiarité, j’ai cru qu’elle me signifiait que j’avais grossi – je l’aurais pas très bien vécu non plus si ma mère m’avait dit ça comme ça. Mais heureusement j’ai pensé à lui demander et elle faisait en fait référence à mes copines. Qui, selon elle, passent leur temps à se goinfrer et à épuiser leurs femmes de ménage, d’autant plus depuis le début du confinement.

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Jusqu’à récemment, vers 17h, je sortais avec mon fils dans la résidence : petit tour de vélo pour livrer le pain de mon Indien préféré ou pour aller jusqu’au terrain de badminton et jouer un peu. Mais depuis une semaine, les règles se sont durcies et il est interdit aux enfants de moins de 10 ans de sortir, même masqués. Ça n’a pas l’air de déranger Samourai Junior plus que ça, les enfants ont une capacité d’adaptation incroyable. Des fois, je sors (toujours dans la résidence) marcher un peu mais si j’attends la fraîche (techniquement on n’a pas le droit d’aller prendre l’air avec 18 heures), je me transforme en chair à moustiques.

Douche, dîner, jeu de société en famille, histoire du soir, petite série ou séance de lecture pour les adultes et la journée est pliée. On ne la voit pas vraiment passer. J’ai un peu merdé sur la notion confinement-marathon et me suis payée un petit confinement-sprint les 10 premiers jours : rangement des placards, puzzles, albums photos etc. Mais même sans ça, je n’ai pas encore le temps de m’ennuyer. On dit merci qui ?? Merci les moustiques !

Mon Indien préféré vit sa vie, avec ses cours de capoeira quotidien en ligne, son activité de pains au levain, le jardin. Et surtout il gère l’approvisionnement. Une fois par semaine il va au supermarché – on peut commander mais ils sont débordés et, quand ils livrent, il faut attendre 7 jours ! Pour le reste (fruits et légumes), il commande 2-3 fois par semaine à son gars habituel. Notre petite supérette (vraiment petite) a fermé dès le début, les propriétaires ayant chopé les chocottes. Notre lait est livré 4 fois par semaine comme avant. La bonbonne de gaz est également remplacée sans problème. Apparemment, on peut aussi se faire réparer les clims, avec une appli qui s’appelle Urban Clap ; pour le nettoyage, nous nous y sommes collés nous-mêmes. (Le réparateur de clim, même s’il n’en est pas conscient, figure en pôle position des professions dont on ne peut pas se passer en Inde, surtout dans le Nord quand on dépasse les 45 degrés.) Il faut savoir qu’en Inde, en tout cas dans les grandes villes, le système de livraison de proximité à toujours été hyper développé, et n’est pas considéré comme un luxe. Et depuis une décennie, avec Amazon et compagnie, ça s’est organisé à l’échelle nationale et même si ces derniers ne livrent plus ce qui n’est pas « essentiel » le réseau est en place et utilisé pour d’autres essentiels, comme les médicaments.

Ce que je n’ai pas noté dans notre routine, c’est tout ce qui est lié à l’infection pulmonaire que je me suis payée, comme tout le monde à la maisoni. C’est pas le comble de choper un truc pareil, et faramineux en plus, pendant une épidémie de corona ? Quand la maladie est arrivée aux sinus de mon fils, en pleine nuit, il a eu droit à un traitement de choc : inhalations de vapeur, gargarisme, gouttes dans le nez et paracétamol. En 2 jours, le truc qui traînait depuis 2 semaines a été réglé. Ma nounou et mon mari ont pris le taureau par les cornes et même régime mais sans doliprane et avec des concoctions de gingembre, citron, miel, poivre noir, ail. Pas de banane, ni de yaourt, ni de fruits secs (noix de cajou etc.), ni de chilli (mais de toute façon nous n’en utilisons pas, je suis une petite nature qui n’aime avoir ni la bouche ni le trou de balle en feu), ni d’huile – à la fin j’ai dû compenser avec des tartines hyper beurrées, j’étais en manque. J’ai mis un peu de temps à m’y mettre, le temps de me complaire un peu dans mon malheur, mais ça va mieux maintenant. Etait-ce le corona ? À part la toux, la fatigue et des céphalées, pas de fièvre ni d’autre symptôme. On ne saura jamais… Heureusement que nous restons bien chez nous.

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